Si tant clame qu'il n'y a de quelque chose que le réel, c'est qu'il n'y a que le réel qui soit tel. Entendons-nous bien : ce qu'on nomme réel désigne seulement le physique ou l'être.
L'hypothèse de l’Être n'ayant jamais été étayée de quelque manière que ce soit, elle peut seulement se targuer de faire fonctionner l'être. Rien de plus.
L'hypothèse de l’Être n'ayant jamais été étayée de quelque manière que ce soit, elle peut seulement se targuer de faire fonctionner l'être. Rien de plus.
Si l'on suit le schéma selon lequel il n'y a d'être que constaté, qu'en vient-on à déduire? S'il s'avère logique que la notion d'être suscite son complément, ainsi qu’en témoigne l'étymologie de réel, ce complément qui ne peut exister, n'en déplaise à Mach ou à Rosset, rien n'indique que l’Être constitue ce complément, ou plutôt : ce n'est pas parce qu'il se pose en complément qu'il est bien posé (ou bien défini).
Le grand mérite de l'appellation réel est de laisser entendre qu'il existe quelque chose de différent à l'être au sein de l'être, qui ne peut davantage s'avérer être de l’Être. Quant au reproche que l'on adresse au langage, selon lequel le langage ne peut que dire l'être, c'est se payer de mots : l'être peut dire plus qu'il n'est, puisqu'il peut exprimer l’Être, et d'autres alternatives qui sortent de ses limites, comme des sentiers rebattus.
Si le langage peut sortir de l'être, c'est qu’il existe autre chose que de l'être, ce qui confère son intérêt au mot de réel : il permet de rester dans l'être tout en rappelant que le réel consiste dans autre chose que l'être.
Le constat constitue une révolution par rapport à la mentalité transcendantaliste, qui a parié, depuis l’avènement de l'homme, sur la projection et l’homogénéité : en un mot, sur l’Être.
Évidemment, il convient de ne pas sombrer dans l’erreur de Clément Rosset, qui aura amorcé une révolution pour en faire une contre-révolution philosophique : faisant croire, sous une forme de déni postspinoziste caractéristique de Descartes, que le réel peut être différent de l'être seulement pour verser dans le non-être.
Raisonnement rebattu, qui fait de l'usage de réel un moyen de réhabiliter l'atavique nihilisme et qui ne crée rien de neuf, mais fait de l'anticréatif (du stéréotypé) avec un terme empreint d'un potentiel créatif certain. Trop imbibé de Nietzsche, Rosset a cru sortir des contradictions de son philosophe trop adulé en versant dans un nihilisme assumé et cohérent, qui ne peut qu'aboutir au déni (le nihilisme étant incohérent).
D'un point de vue logique, le réel étant incomplet, soit son complément se situe à la suite; soit il se tient en lui.
- Dans le premier cas, cet à-côté ne peut aboutir qu'en transcendance, suite à l'impossibilité d'expliquer la fin de tout domaine (y compris le complément) sans trouver une hypothèse plausible, quoique indéfinissable.
- Dans le second cas, il n'est pas possible que ce qui se trouve au cœur de l'être soit de même nature (ce qui exclut l'hypothèse de l’Être); comme il n'est pas possible que l'immanence soit une possibilité recevable, puisqu'elle ne fait qu'établir une variante de l'être sans complément.
Dès lors, si le réel est plus que l'être, tout en restant au cœur de l'être, c'est que le complément de l'être ne lui est immanent qu'en se montrant différent. Ce qui remplace le transcendant n'est ni immanent, ni méta-physique, mais procède d'une texture qui résout le problème de l'infini tout en parvenant à la définir.
Du coup, en proposant une résolution (à titre d'hypothèse) de l'infini, il explique pourquoi la perception du complément est trop assujettie à l'idée selon laquelle le complément ne pourrait être façonné que sur le même modèle que l'être. Si l'être est insuffisant, c'est que l’Être est son complément : tel est le raisonnement. Rien ne vient pourtant indiquer que ce genre de raisonnement soit cohérent : outre que son indéfinition rend sa véracité suspecte, la configuration différentielle est plus probable autant que probante.
Cette différence, dont le complément doit être connexe et non externe, implique en outre qu'elle puisse expliquer sa justesse par sa capacité à mieux définir ce qui auparavant se trouvait défini négativement. Je veux parler de l'infini. Si l’infini se trouve défini positivement, ce sera le signe d'un progrès cardinal par rapport à ce que le transcendantalisme n'a pas apporté (cela ne signifie pas que ce type de progrès est définitif, mais qu’il est une étape dans un effort constant, auquel la notion de malléable a enlevé l'illusion de fin ou de terme).
Le grand mérite de l'appellation réel est de laisser entendre qu'il existe quelque chose de différent à l'être au sein de l'être, qui ne peut davantage s'avérer être de l’Être. Quant au reproche que l'on adresse au langage, selon lequel le langage ne peut que dire l'être, c'est se payer de mots : l'être peut dire plus qu'il n'est, puisqu'il peut exprimer l’Être, et d'autres alternatives qui sortent de ses limites, comme des sentiers rebattus.
Si le langage peut sortir de l'être, c'est qu’il existe autre chose que de l'être, ce qui confère son intérêt au mot de réel : il permet de rester dans l'être tout en rappelant que le réel consiste dans autre chose que l'être.
Le constat constitue une révolution par rapport à la mentalité transcendantaliste, qui a parié, depuis l’avènement de l'homme, sur la projection et l’homogénéité : en un mot, sur l’Être.
Évidemment, il convient de ne pas sombrer dans l’erreur de Clément Rosset, qui aura amorcé une révolution pour en faire une contre-révolution philosophique : faisant croire, sous une forme de déni postspinoziste caractéristique de Descartes, que le réel peut être différent de l'être seulement pour verser dans le non-être.
Raisonnement rebattu, qui fait de l'usage de réel un moyen de réhabiliter l'atavique nihilisme et qui ne crée rien de neuf, mais fait de l'anticréatif (du stéréotypé) avec un terme empreint d'un potentiel créatif certain. Trop imbibé de Nietzsche, Rosset a cru sortir des contradictions de son philosophe trop adulé en versant dans un nihilisme assumé et cohérent, qui ne peut qu'aboutir au déni (le nihilisme étant incohérent).
D'un point de vue logique, le réel étant incomplet, soit son complément se situe à la suite; soit il se tient en lui.
- Dans le premier cas, cet à-côté ne peut aboutir qu'en transcendance, suite à l'impossibilité d'expliquer la fin de tout domaine (y compris le complément) sans trouver une hypothèse plausible, quoique indéfinissable.
- Dans le second cas, il n'est pas possible que ce qui se trouve au cœur de l'être soit de même nature (ce qui exclut l'hypothèse de l’Être); comme il n'est pas possible que l'immanence soit une possibilité recevable, puisqu'elle ne fait qu'établir une variante de l'être sans complément.
Dès lors, si le réel est plus que l'être, tout en restant au cœur de l'être, c'est que le complément de l'être ne lui est immanent qu'en se montrant différent. Ce qui remplace le transcendant n'est ni immanent, ni méta-physique, mais procède d'une texture qui résout le problème de l'infini tout en parvenant à la définir.
Du coup, en proposant une résolution (à titre d'hypothèse) de l'infini, il explique pourquoi la perception du complément est trop assujettie à l'idée selon laquelle le complément ne pourrait être façonné que sur le même modèle que l'être. Si l'être est insuffisant, c'est que l’Être est son complément : tel est le raisonnement. Rien ne vient pourtant indiquer que ce genre de raisonnement soit cohérent : outre que son indéfinition rend sa véracité suspecte, la configuration différentielle est plus probable autant que probante.
Cette différence, dont le complément doit être connexe et non externe, implique en outre qu'elle puisse expliquer sa justesse par sa capacité à mieux définir ce qui auparavant se trouvait défini négativement. Je veux parler de l'infini. Si l’infini se trouve défini positivement, ce sera le signe d'un progrès cardinal par rapport à ce que le transcendantalisme n'a pas apporté (cela ne signifie pas que ce type de progrès est définitif, mais qu’il est une étape dans un effort constant, auquel la notion de malléable a enlevé l'illusion de fin ou de terme).