vendredi 5 février 2010

Afrique à venir

Dieu est du côté de l'Afrique. Pas du fric.

Tourne-toi vers l'Afrique - et vois le monde changer. La mode de l'Occident est finie. Occident : que l'Occis tombe n'est pas une nouvelle - la tombe de l'Occident était déjà creusée. La chute de l'Occident est inscrite dans son étymologie. La chute de l'Occident est programmatique. La chute de l'Occident est prophétique : l'impérialisme ne triomphera pas. Le colonialisme ne passera pas. L'esclavagisme ne gagnera pas.
Pourquoi se tourner vers l'Afrique quand les premières victimes de la mentalité impérialiste, oligarchique, esclavagiste et colonialiste sont les Africains eux-mêmes? L'Afrique s'est trouvée dévastée par quatre cents ans de politique destructrice, prévaricatrice et raciste qui l'ont épuisée, dévastée, rendu exsangue. Les premières victimes du colonialisme sont les colonisés. Les victimes sont les premières à reproduire le schéma chaotique qui mène vers l'abîme.
Les pédophiles sont souvent victimes de pédophilie. Itou avec les colons : ils sont les victimes ultimes et définitives du colonialisme. Les Africains contemporains n'échappent pas à la règle, qui ont tellement intégré la mentalité qui les détruit, la mentalité coloniale - qu'ils sont les premiers colons de leur colonisation. Les premiers esclavagistes de leur esclavagisme. Victime et bourreau, c'est un scandale qui vaut malédiction. Les Africains adorateurs du système qui les opprime! Les victimes sont les premiers bourreaux d'eux-mêmes?
Si l'on veut poursuivre dans le tableau noir, les victimes sont bourreaux et les bourreaux sont victimes. Les premiers colons sont les colonisés, mais les victimes les plus importantes sont les bourreaux eux-mêmes. C'est le maître esclave de son esclavage. Dans ce schéma, l'OCcident est damné faute d'avoir été condamné. La première victime d'un viol n'est pas tant la victime, dont la souffrance est indéniable, que le bourreau, dont le châtiment dépasse de loin l'opprobre compréhensible qu'il provoque.
Idem avec l'esclavagiste qui souffre encore plus du système esclavagiste qu'il met en place que l'esclave. C'est dire! L'esclavage est condamné par l'esclavage. L'esclavagiste est damné par l'esclavagisme. De ce point de vue, il n'est pire condamnation que l'absence de condamnation effective. Elle engendre la damnation. N'allez pas le dire à Dostoïevski ou à l'Empire romain. C'est ce qui attend l'Occident dont on dira plus tard qu'il fut l'espace d'un temps, le temps de la domination technique, un terrible maître, un impitoyable travesti en masque de la liberté et de la démocratie.
L'Occident tombera tôt ou tard. Bonne nouvelle : il s'effondre en ce moment. Finalement, les crises sont de formidables tremplins pour changer, croître, progresser. Au lieu de l'infâme décroissance aux relents impérialistes, la croissance vers l'espace pour sauver l'espèce des espèces frelatées. De ce point de vue, l'insoutenable est en train de se produire. La transition vers le changement de paradigme, la nouvelle ère de culture, le nouvel air du religieux, est assurée par l'Asie.
Pendant que l'Occident se chauffe la bile en essayant d'accroître sa domination dans la décroissance, l'Asie assure la transition. L'Asie est un pont. L'Asie est un tremplin. Demandez aux Indiens. C'est à la victime primordiale d'assurer le changement de paradigme et le nouvel enfant systémique. Le divin changement. Le devin enfant. Fin du système impérialiste occidental. Place au changement. Place à l'Afrique. Pas l'Afrique de maintenant. L'Afrique de demain. L'Afrique d'hier. Qui a oublié que l'Afrique était la source?
Qui a oublié l'Afrique d'avant? Qui a oublié les cultures foisonnantes? Les langues chargées d'humour? Les royaumes chantés d'amour? C'est au nom du passé que se construit le futur. L'Occident n'a jamais réussi qu'à instaurer une période de transition. L'Occident a rendu un fieffé service : sa domination sclérosée a conduit vers l'espace. Merci de tomber en fin de course.
Place au relais sans terme : place à l'Afrique. Place à demain. C'est logique : si les Africains ont supporté l'esclavage et la colonisation, c'est qu'ils peuvent tout endurer. Quand on survit à la destruction, on est solide. Quand on surmonte l'empoisonnement, on est trop fort. Quand on affronte la déchéance, on tient la roue. Les Africains nous indiquent ce à quoi aboutirait la décroissance : la déculturation, l'inégalitarisme, la paupérisation, la mort.
L'inoxydable Afrique n'explique pas assez le futur de l'Afrique à terre. Les vaincus d'un système sont les mieux armés pour apporter le changement - porter le nouveau paradigme. Nous sommes à la fin du système. Nous sommes à la fin du transcendantalisme. Nous sommes à la fin du monothéisme. Les ultimes victimes du système actuel sont les Africains. Quels que soient leurs torts, là n'est pas la question. La question est : à partir du moment où lles victimes terminales survivent au martyr en place, elles sont les pionniers de demain.
Les victimes sont des pionniers. Regardez les chrétiens : considérés comme des crétins, ils ont incarné le monothéisme. Ils ont occis les Romains. Les chrétiens étaient des pionniers : c'est pour cette raison qu'ils furent persécutés par le système impérialiste décadent et agonisant. C'est parce que la culture africaine porte en son sein luxuriant le changement systémique que les Africains sont les damnés du mondialisme.
C'est à ce genre de paradoxe que se mesure l'existence du divin : Dieu donne et Dieu reprend. Dieu est du côté des victimes. On le sait depuis le Christ. Mohamed était dans la grotte de l'exil. Dieu est du côté de l'incompris. Dieu est du côté du changement. Dieu est du côté de l'Afrique. Pas du fric. Dieu a donné à l'homme l'espace. Dieu triomphe du diable. Le changement triomphe de la sclérose. Changez. Pariez sur le perdant gagné d'avance. Misez sur l'Afrique. L'obole de la parabole. La rédemption de l'Occident est en Afrique.

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