dimanche 4 décembre 2011

L'obscénité comique : la paix et changeons!


On ne résiste pas à l'appel du DSK.


Ami lecteur, si tu veux rire, l'affaire DSK est propice au comique grotesque. Désormais que l'ancien chouchou des médias et candidat idéal à l'investiture socialiste se retrouve grillé par de multiples affaires de moeurs, voilà que son ami l'hagiographe-journaliste Taubmann ose encore le défendre et prendre ses lecteurs pour des imbéciles. Que dit Taubmann au départ? DSK aurait été victime d'un coup monté. Déjà, je ne vois pas pourquoi le complotisme serait décrié quand on dénonce des complots d'Etat, alors que les mêmes médias dénonciateurs le valideraient quand il s'agit de défendre les officiels accusés. La mauvaise foi s'appelle du deux poids deux mesures et se place du côté du plus fort.
Ensuite, la question est mal posée d'une manière caricaturale : il ne s'agit pas de savoir si DSK est victime ou non d'un complot. Pour ma part, je suis certain de l'hypothèse du complot, non que je sois complotiste (tout expliquer par des complots), mais parce que le traitement juridique du dossier américain est par trop contradictoire : soit notre dépravé DSK est innocent et il doit sur le champ se trouver réhabilité dans ses fonctions de directeur du FMI; soit il est coupable et il doit sur le champ être jugé et finir en prison aux États-Unis pour viol. Mais la question n'est pas de savoir s'il y a eu complot alors que DSK venait au préalable de passer la nuit en galante compagnie (ce que manifeste la décision du procureur Vance Jr. d'enterrer un dossier pour absence de preuves suffisantes... avec un dossier médico-légal concluant au viol, des blessures corporelles dont vaginales et des traces du sperme de DSK dans la suite). De même que la question n'est pas de savoir si Nafissatou raconte la vérité ou participe d'une machination retorse et complexe contre DSK.
La question est de savoir pourquoi les avocats de DSK, qui sont des pointures de la procédure américaine et dont le pedigree de défenseurs inconditionnels du sionisme et de la mafia US indique leur mentalité, ont choisi de valider la version impossible de la relation sexuelle consentie et non du complot déformateur et truqueur. Pourtant, la version de l'acte sexuel consenti est invraisemblable parce que l'on voit mal pourquoi une femme de ménage ne connaissant pas DSK et venant pour des motifs obscurs épousseter la suite aurait pu en tombant sur le sexagénaire bedonnant et libidineux nu au sortir de sa douche flasher sur cet anti-Apollon décati et ventripotent au point de foncer sur son sexe et de lui prodiguer une gâterie minutée dont l'irrationalisme renverrait sans le moindre doute à une vision stéréotypée fondée sur le racisme.
Comment le procureur américain a-t-il pu entériner une version aussi stupide de la scène? Comment des avocats peuvent-ils soutenir une version tellement ridicule? Il faut que tous nos experts et officiels prennent le grand public pour une bande d'imbéciles décérébrés, seulement préoccupés par leurs petits et minables plaisirs, pour vendre pareille camelote. Taubmann dépourvu d'imagination mais pas d'impudence nous dépeint et nous soutient mordicus la scène hilarante du rapport sexuel consenti entre inconnus se découvrant, rencontre pourtant démentie par la bonne raison, d'une manière si improbable que le fou rire est la meilleure arme face à l'imposture de ce mauvais scénario de film porno tourné dare-dare dans une chambre d'hôtel d'un pays slave paumé. Que l'on en juge selon une dépêche relayée par le quotidien conservateur français Le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/11/30/01016-20111130ARTFIG00625-carlton-sofitel-dsk-donne-sa-version-des-faits.php
dans Affaires DSK, la contre-enquête, Taubmann évoque une Nafissatou «surprise mais pas terrifiée» à la vue d'un DSK sortant nu de sa salle de bain. Elle est gentille, Nafi, parce que le physique pour le moins pachydermique de notre érotomane violent n'est pas vraiment du meilleur goût (du moins selon les critères du beau classique). Taubmann, bien renseigné visiblement, raconte avec détail et conviction : «Elle le fixe droit dans les yeux. Puis elle regarde ostensiblement son sexe». Ce scénario est digne de critères pornographiques, avec le mauvais goût si particulier accordé à ce genre de films brillants : on mate les yeux, puis vite fait on en arrive à la véritable fin de la quête (je n'ai pas dit  : de la quéquette). On se gausse du caractère irréaliste des scènes pornographiques, en particulier de la stupidité sans borne de leur scénario : eh bien, avec Taubmann retraçant les exploits de Nafi et DSK, nous sommes plongés en pleine vaudeville trash et porno, avec mauvais goût et irréalisme patents. 
Taubmann qui a décidé de défendre becs et ongles son ami-candidat pas candide poursuit avec une interprétation tarabiscotée : DSK aurait vu dans le minaudage de la femme de ménage sans méninges «une proposition». Banco illico! Notre exégète DSK, qui en fait pratiquait en grand incompris dans la suite 2806 l'art abscons de la phénoménologie conjuguée à l'herméneutique (version Ricoeur ou Gadamer?), serait  la victime d'hallucinations surinterprétatives à tendance pathologique. Cependant, tout accusé ordinaire de viol se trouverait immédiatement condamné par ce genre de jugement confusionnel : Monsieur le juge, je vous jure, elle a regardé mon sexe, donc elle veut me faire une fellation, donc je peux la sauter, lui broyer le vagin et lui démonter l'épaule. 
Taubmann ne se rend-il même plus compte qu'en surenchérissant sur la version de DSK et de ses avocats américains, il légitime le viol en sus de l'invraisemblable outrancier? Même dans ce cadre grossier qu'il nous vend, Taubmann ne nous explique nullement la suite des exploits : comment notre érotomane à poil a-t-il procédé ensuitein concreto, voire in petto, pour que la femme de ménage en rut et visiblement portée sur le sexe plus que sur les sentiments (mais non, ce n'est pas du racisme primaire) ne passe à l'acte de manière consentante et éphémère. Après son coup de force narratif (reconstruit?), l'avocat Taubmann propose une élision remarquable du moment le plus capital (ou capiteux) de la scène, qui consiste à sauter (sans vilain jeu de mots) le moment crucial de la relation sexuelle (viol ou consentement, peu importe), pour verser dans l'interprétation générale et rétroactive. En l'occurrence, il s'agit d'une manoeuvre de diversion qui se révèle tout sauf anodine si l'on s'avise que la diversion intentée permet de se détourner d'un problème de nature criminelle : la question du viol par DSK de sa femme de chambre.
Taubmann s'immisce dans le débat en produisant un viol rhétorique, consistant à déformer logiquement la scène, à produire des incohérences narratives grossières et à pratiquer la diversion mésinterprétative : «Rarement dans sa vie», Strauss-Kahn a refusé «la possibilité d'un moment de plaisir» - il «ne résiste pas à la tentation d'une fellation». Les enfants de DSK seront prévenus : papa disciple de Keynes aime  les statistiques et les sucettes. Mais ce n'est pas un violeur, ni de peuple, ni de femme. Pour tout esprit libre et critique, la question honnête serait plutôt : entre cette Nafissatou qui scrute ce sexe si prisé et pourtant inconnu - et la transition vers la fellation, DSK a bien dû formuler une proposition, verbale (genre : "Toi belle Négresse sucer sexe à moi???"), au moins gestuelle (au lecteur d'imaginer le contenu de ce message, qu'un Taubmann pourrait reconstituer sans nul doute), à moins qu'il ne l'ait contrainte violemment à satisfaire son plaisir social (ah, se taper la femme de ménage black de l'hôtel de luxe) et racial (ah, se taper la Guinéennne Peule Africaine Noire sauvage et sexuelle!). Bon, nous ne saurons jamais rien de probant et de nouveau avec Taubmann, qui s'enferre à souhait dans sa tactique de la diversion pathétique, au point d'en rajouter une couche sur les digressions sophistiques des avocats américains de DSK.
La vraie question n'est pas de savoir si Nafissatou a volé le portable de DSK, si elle faisait partie d'une conjuration - ou si, variante avariée, DSK a été victime d'une conjuration, mais : y a-t-il eu viol ou pas, que Nafi soit menteuse, voleuse, suceuse, illettrée, Négresse et j'en passe? Et à cette question, alors que le rapport médico-légal répond par l'affirmative, le plumitif Taubmann contribue plus encore à donner à cette triste affaire criminelle (mais oui) une saveur rance de pornographie matinée d'oligarchie. Non seulement Taubmann ne nous livre aucune preuve que DSK n'a pas agressé sexuellement et physiquement sa femme de ménage, ce qui constitue le but de son intervention si médiatisée  (tout de même), mais encore il se vautre dans les pires relents du stéréotype, parfois racistes implicitement, consistant à expliquer qu'une pauvre femme, noire de surcroît, ne peut avoir été violée par un homme blanc, riche et puissant (raisonnement impeccable dont bien des faibles et des dominés de par le monde ont repris l'antienne simplette par suivisme apeuré).
En outre, Taubmann réussit un exploit rare : se retrouver contredit par celui qu'il entend défendre. DSK a demandé à d'éventuels intervenants de ne pas s'occuper de cette affaire, sauf s'li s'agissait de la Justice (en même temps, il ne peut guère proposer moins). 
http://www.pipole.net/dsk-mari-anne-sinclair-lache-michel-taubmann/124830/
Du coup, l'avocat contre-productif Taubmann a déjà perdu son pari en révision du réel car il s'attaque à un adversaire trop vaste pour lui. Il ne suffit pas de réfuter la seule histoire américaine de Nafissatou pour réussir à blanchir DSK l'érotomane partouzeur - mais pas violeur. En France, DSK a aussi été accusé de tentative de viol par une jeune journaliste dont la mère, ancienne conseillère générale socialiste de tendance (justement) DSK, a avoué il y a quelques mois avoir eu une relation sexuelle consentie et brutale avec DSK. DSK, comme dans l'affaire Nafissatou, a commencé par nier les faits, puis par reconnaître une tentative un peu fougueuse de baiser (au sens nominal, hein). Cette fois, en France, la procédure n'a pas été abandonnée faute de preuves (hum, hum). DSK a été condamné pour agression sexuelle, fait prescrit au bout de trois ans. DSK n'a pas été reconnu coupable de viol, mais d'agression sexuelle, un crime prescrit amis un crime, ce qui implique que DSK est tout à fait capable d'avoir violé Nafissatou.
Si l'on s'en tient au témoignage de Tristane Banon, DSK n'a pas été un dragueur lourdingue et pressant, voire oppressant, mais un agresseur sexuel. On le comprend : après avoir baisé la mère, il convenait toute affaire cessante de niquer la fille. Taubmann qui essaye de faire passer DSK pour un partouzeur chic, mais pas un violeur choc, se trouve contredit dans sa tentative de sophisme par cette reconnaissance émanant de la Justice française et contredisant les méthodes de travail de la Justice américaine (un procès politique). On trouve dans Le Nouvel Observateur du 17 au 23 novembre 2011 une anecdote qui recoupe les accusations de violence sexuelle portée contre DSK par Nafissatou et Banon : page 104, le lecteur apprend que dans le cadre des soirées coquines organisées par des amis intéressés, le candidat ultra-libre-échangiste DSK aurait malmené une certaine Béa, une call-girl qui est aussi la compagne du proxénète Dodo la Saumure, ami d'enfance du directeur des relations publiques du Carlton, René Kojfer. C'est ce que confie un patron amateur de libre-échange et complice de DSK, David Roquet, directeur d'une filiale d'Eiffage, aux policiers qui lui demande s'il se souvient "de l'épisode où Béa a été malmenée par M. Strauss-Kahn?".
Réponse de l'impétrant : "J'ai su qu'il y avait un truc en descendant aux toilettes." La journaliste de l'article Sophie des Déserts commente : Dès le printemps 2009, l'incident s'est ébruité dans les rues de Lille. Dodo la Saumure ne manque pas de relater les mésaventures de Béa. Devant Kojfer et leurs copains policiers, devant des avocats, il palabre sur ce "malade de Strauss-Kahn."
Deux commentaires : 
1) le ton bobo et condescendant de cet article, où l'on s'exprime de manière périphrastique et confusionnelle en confondant les "rues de Lille" avec certains milieux bien informés qui n'ont rien à voir avec les populaires rues de Lille.
2) le fait que les milieux policiers, judiciaires, affairistes et journalistiques aient été au courant des méthodes sexuelles violentes de DSK nous indique l'hypocrisie des journalistes soi-disant indépendants et honnêtes avant l'explosion de l'affaire Diallo de New-York : tous savaient déjà que DSK est plus qu'un partouzeur guindé et déshonoré. C'est un érotomane compulsif et violent. Dès lors, faire mine de n'être pas au courant d'un fait connu signifie au mieux qu'on est mal informé, ce qui n'est pas très brillant pour un journaliste compétent. Au pire, que l'on sort l'affaire quand elle est devenue publique et inévitable à relayer. Taubmann ne peut être de bonne foi en recoupant ce genre d'anecdotes.
Par ailleurs, les méthodes du complot s'éclairent quand on s'avise que l'on n'a pas piégé un individu innocent, mais une crapule qui trompait dans le privé comme il trompait dans le public : ce partouzeur privé était dans le domaine politique un faux socialiste vrai ultralibéral. DSK entretenait une réputation plus qu'encombrante et a été éliminé par des factions financières qui voulaient enterrer sa politique de renflouement bancaire suicidaire pour les organismes financiers eux-mêmes. DSK n'est pas un innocent piégé, mais un puissant destructeur couvert pendant trente ans, qui s'est vu soudain piégé et qui ne sait pas comment réagir face à ce traitement moins tolérant et compréhensif.
Que s'est-il passé avec Nafissatou à New-York? On ne le sait toujours pas, mais Taubmann ment évidemment en passant sous silence des informations qu'il n'est plus très malaisé d'obtenir. Car si ce qui s'est produit exactement demeure incertain dans cette affaire, ce qui est certain en revanche, c'est que DSK l'érotomane peut fort bien voir violé Nafissatou comme elle le clame et ne pourrait être victime d'un complot qu'en intégrant cette manipulation perverse dans le piège qu'il n'a pas su éviter. Voilà ce que c'est de vivre en régime oligarchique : nos représentants politiques sont tenus par leurs minables vices et peuvent à tout moment tomber. Ce qui s'est produit avec l'affaire minable Clinton pourrait survenir avec Jack Lang en France, gravement accusé à de multiples reprises et plus ou moins directement de pédophilie (qu'en est-il vraiment, ce serait à la Justice de le préciser).
Nous nous trouvons dans une époque d'obscénité généralisée qui coïncide avec l'effondrement de notre système libéral au sens idéologique plus large que le simple volet commercial. Dans l'affaire DSK, parlons d'obscénité comique, avec des débordements contre lesquels on ne peut que réagir avec honneur : cet homme à terre, justement déshonoré, que le public lui fiche la paix. Que ses crimes soient jugés, ce qui n'est pas le cas aux Etats-Unis, mais que l'on n'attaque pas un homme au sol, comme les minables de l'OTAN l'ont fait avec le vieux Kadhafi et qu'on cesse le lynchage médiatique et al récupération politicarde (pour Kadhafi, on est allé jusqu'à diffuser les images dégradantes d'un lynchage effectif).
Revenons au sens : l'obscénité dévoile la saleté de notre monde libéral purulent et termianl. L'obscénité est inévitable dans un système fixe et fini qui ne se renouvelle pas et qui du coup manque aux règles élémentaires de l'hygiène. Du coup, les méthodes douteuses de nos cliques politiciennes corrompues te dépravées sentent fort mauvais. L'obscénité au sens large signale que notre système à bout de souffle mérite vraiment d'être remplacé par du nouveau.


P.S. 1. Une question en passant : pourquoi Anne Sinclair continue-t-elle à couvrir son énergumène de mari anciennement présidentiable et désormais grillé, qui est peut-être victime d'un complot dans l'affaire Nafissatou mais à condition qu'on intègre le complot dans le cadre d'un comportement délictueux jusqu'alors couvert? Sans chercher à proposer une interprétation détaillée d'une relation dont j'ignore beaucoup, il faudrait se demander comment réagirait Sinclair si son charmant mari coureur de dévergondées et autres paumées se lançait dans des avances raffinées et discrètes à l'intention de Claire Chazal, amie et alter ego sur la chaîne d'information TF1. Je penche résolument pour le divorce et le scandale immédiats, car Sinclair ne supporterait pas qu'on l'atteigne dans son principe de vie oligarchique, qui est sa manifestation de sa dignité.
Loin d'agir de manière incompréhensible et mystérieuse, Sinclair reprend l'attitude des dirigeants de l'Ancien Régime, où Madame la Duchesse fermait les yeux sur les troussages de domestiques de Monsieur tant qu'ils n'impliquaient pas des crimes perpétrés contre des égaux sur un plan social. Anne Sinclair accepterait que son mari saute n'importe quelle inférieure sociale, au lit du FMI ou sur la photocopieuse du Sofitel, à condition qu'il ne se comporte pas de la sorte avec des égaux. Selon cette grille de lecture, l'inégalitarisme social est tel que le comportement légal n'est pas le même suivant qu'on s'adresse à des inférieurs, qui sont frappés d'infériorité ontologique plus que sociale, ou à des égaux (l'élite).
L'existence ne vaut que pour ce qui est dominateur et élitiste. C'est d'ailleurs ce qu'énonçait déjà Aristote avec son apologie de la domination dans un réel multiple et fragmenté. C'est aussi ce qu'ont souligné des défenseurs de DSK aussi maladroits que BHL le pestiféré néo-libyen (lui aussi discrédité), Jack Lang ou Jean-François Kahn en France. Loin de péter les plombs, nos esprits maladroits n'ont fait que proposer des arguties oligarchiques, selon lesquelles la loi n'est pas la même en fonction du rang social et l'existence ne vaut qu'en cas de domination. La loi est l'expression de la normalité à laquelle les esprits supérieurs se trouvent indépendants, du fait qu'ils sont ceux qui édictent les lois.

P.S. 2. Et puisque Taubmann persiste à défendre l'indéfendable, DSK a été dégommé par une affaire de moeurs sordide alors que son crime principal consiste non pas à avoir malmené des femmes au quatre coins du globe, en bon mondialiste amoral, mais à avoir pratiqué la politique la moins socialiste que je connaisse et la plus favorable aux principes suicidaires et destructeurs de l'ulralibéralisme. DSK n'a jamais été accusé de détruire les peuples d'Europe alors que se prédécesseurs au FMI sont accusés d'avoir affamé l'Afrique et l'Amérique latine. C'est pourtant la vérité la plus irréfragable, un crime bien plus considérable et abject que ses crimes privés et inexcusables. Curieuse époque où l'on a été obligé pour le dégager (pour de mauvaises raisons qui plus est) de l'accuser sexuellement, parce que le crime oligarchique n'est pas reconnu. Nous vivons une époque d'immanentisme simpliste, où c'est la loi du désir qui prévaut et où toute question politique se trouve dénuée de valeur. DSK n'a pas été dénoncé par des partisans républicains et démocrates, mais par une faction oligarchique opposée à son principe oligarchique. DSK a été décapité politiquement et médiatiquement par des ennemis oligarques et c'est bien ce fait violent qu'il faut retenir : le principe selon lequel c'est l'oligarchie qui détruit l'oligarchie.

P.S. 3. A cette première remarque terminale s'en ajoute une seconde sous forme de question : d'où vient le comique dans cette affaire de viol qui n'a rien de risible et tout de tragique? Son aspect justement tragi-comique? Les mensonges et les manipulations de DSK sont drôles parce que le faux renvoie au figé quand le vrai porte le mobile. C'est ce que notait Bergson dans le Rire avec son hypothèse du placage de l'inanimé sur l'animé, placage oxymorique et contre-nature qui évoque la chute impromptue ou cocasse. Le faux chez DSK, c'est son enfermement dans un périmètre qui est, autant que périmètre social, périmètre oligarchique étriqué et élitiste - la nostalgie de l'instant passé et glorieux (directeur du FMI ou présidentiable en France). Quand cet enfermement dépassé dans tous les sens du terme s'entrechoque avec la véritable situation (DSK érotomane, manipulateur et pervers, incapable d'occuper une place importante en France sans risquer de tout détruire politiquement comme il a tout détruit  affectivement, notamment chez ses enfants). Ce comique rappelle le ridicule de l'oligarchie, ce que rappellent les comédies de Molière ou les figures d'aristocrates dégénérés de la Cour d'un Louis XV (les fadaises du principe Charles au Royaume-Uni seraient tout aussi valables à notre époque opaque). L'obscène comique rappelle aussi que l'oligarchie est un principe mort plaqué arbitrairement sur le corps vivant de l'homme, tout comme le violeur tente de voler la vie de sa victime.

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