samedi 28 mai 2011

Yes we change

DSK a mal compris la doctrine Obama : changer n'était pas se changer (variante : être ultralibéral n'est pas être libre-échangiste).

Concernant la drolatique affaire DSK, chacun d'à peu près informé (c'est-à-dire les rares Occidentaux qui prêtent encore de l'intérêt au réel et manifestent le courage intellectuel de ne pas se réfugier dans les médiocrités privées, le barbecue en été ou la voiture en hiver) sait très bien que le président français du FMI et candidat favori des médias occidentaux pour la présidentielle française de 2012 était plus qu'un coureur de jupons volage ou un partouzeur frénétique : de multiples témoignages de femmes bien placées et qui ne se connaissent pas indiquent que notre obsédé sexuel au sens pathologique aimait beaucoup la pratique du sexe contraint, à la limite du viol.
Le voilà servi. Notre Donneur de Sexe et de Krach, qui avant d'honorer une femme de ménage d'origine africaine avait pensé, dans son infinie bonté, à honorer de sa science économique et politique les peuples en faillite en Europe, illustre avec franchise la mentalité oligarchique du grand seigneur pervers, qui estime que, parce qu'il est intelligent et compétent dans son domaine d'excellence, il peut s'arroger tous les droits, y compris celui de bafouer la loi. DSK est un amoral type Don Juan qui se considère au-desssus des lois et des normes. Il rejoindrait de ce point de vue les mitterrandiens comme Roland Dumas, à qui, selon un ancien membre du Conseil constitutionnel, il manquait une case : celle de la morale.
Cette définition pourrait être reprise au mot près pour qualifier DSK. Très intelligent et très désaxé. Mais qui n'est pas très intelligent et désaxé dans ces milieux affairistes gravitant entre politique et économie, autour de l'idéologie ultralibérale? Au passage, on mesure ce que donne l'application de l'utralibéralisme dans la sphère privée, dans la sphère morale et dans la sphère politique : on prône la domination hypocrite et l'on cloisonne sa vie privée de telle sorte que privé et public n'auraient rien à voir. La preuve. DSK était un harceleur sexuel et un brillant politicien à la tête de la puissante organisation mondialiste du FMI, spécialiste dans le harcèlement économique des Etats endettés.
Notre figure plus mondialiste que française, dont l'adhésion déclarée au sionisme va de pair avec son soutien plus profond à l'utralibéralisme de Friedmann et de la City de Londres, illustre le prolongement croissant et prévisible de la subversion du socialisme par Mitterrand. Mitterrand a trahi le socialisme en introduisant le renard dans le poulailler : le libéralisme dans le socialisme. DSK incarne le prolongement de ce socialisme libéral (une imposture) en socialisme ultralibéral (une dégénérescence).
Une analyse psychologique révélerait que DSK a peut-être aussi commis un acte manqué en se faisant arrêter pour viol peu de temps avant la présidentielle française, dont il était un favori des sondages (il est vrai peu fiables et manipulés par leurs bâilleurs). DSK aurait ainsi manqué son acte en évitant par tous les moyens de s'avilir dans une besogne qui laisserait de lui l'image indélébile du Président français chargé de liquider l'héritage de l'Etat-nation, un peu la manière d'un Obama en ce moment aux Etats-Unis.
C'est notamment la thèse que défend le nationaliste de gauche Soral, toujours prompt pour péter les plombs dans des scènes télévisuelles dotées de violence, mais aussi capable de bonnes analyses politiques superficielles (notre autosociologue choisit toujours le remède de la violence pour guérir d'un problème qu'il a correctement diagnostiqué). Cette thèse de l'acte manqué (préférer finir en prison plutôt que de détruire la France) aurait au moins pour mérite de rendre DSK un brin sympathique. Notre pervers dans le sexuel privé de ce qu'incarne la perversion de la finance folle dans le politique public a peut-être été repêché par les dieux de son succès obtenu grâce à la perversion politique, consistant en gros à travestir le socialisme en utralibéralisme et à cautionner la destruction économique du monde sous couvert de bons sentiments mensongers et sociétaux.
L'humiliation invraisemblable subie par DSK, grand fonctionnaire des instances financières désormais sous les verrous de la Justice américaine, est peut-être une possibilité de rédemption pour celui qui quand il réussissait tout détruisait tout. Rachat paradoxal aux portes du mystique : mieux vaut sous cet angle croupir en cellule que de terminer sa vie en enfer. L'enfer de cette vie correspondrait au luxe et à la luxure, et de manière très gnostique, le paradis serait à peu de choses près la compréhension que le plaisir dans la domination et la destruction n'est pas la fin de l'existence.
Si DSK accède à cette compréhension, peut-être saisira-t-il que dans le privé le harcèlement sexuel débouche sur le viol, et que dans le domaine public et politique, là où il excellait, l'ultralibéralisme est une doctrine abominable, qui conduit droit dans le mur. Il vaut mieux aller en prison et sauver sa vie que de jouir et de se perdre. Peut-être est-ce le message subliminal plus que privé envoyé à DSK : la rédemption du représentant de l'ultralibéralisme de la City de Londres et de ses ramifications comme Wall Street est possible. DSK serait-il l'arbre qui cache la forêt? Petit message d'espoir : le système financier est en faillite, mais la rédemption est possible. Il suffit juste de perdre le pouvoir, de subir la calomnie et d'aller en prison.

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