mercredi 11 mai 2016

L'inconnaissance intérieure

Et si le véritable moyen de saisir son ego, sa conscience, son cogito était de partir de l'extérieur? Et si le fondationnalisme exprimait un démarche qui consiste à prendre à l'envers l'évidence, selon laquelle le sujet est connecté avec l'extérieur? A vrai dire, le sujet n'existe pas en tant que tel et la seule chose qu'il peut faire quand il fait de l'égotisme et qu'il se livre à de l'introspection, c'est de créer un monde imaginaire, qui est le véritable visage de ce qu'il nomme naïvement "certitude". 
Raison pour laquelle les découvertes qu'il fait sont condamnées à une régression à l'infini : parce qu'elles constituent des inventions imaginaires, et qu'on est contraint de leur trouver un fondement, qui se trouve être Dieu pour proposer un point de départ (et stopper le cercle vicieux de la régression). On mesure l'égarement définitoire qu'instille  cette conception de Dieu. Le rôle du sujet est capital dans l’entreprise de connaissance, à condition de considérer qu'il est naturellement tourné vers la connaissance extérieure (pléonasme), seule connaissance qui a un sens (la connaissance intérieure est imaginaire, ce qui implique qu'elle se reconstruise à partir d’éléments de vérification extérieurs). 
La connaissance intérieure relève ainsi de l'illusion ou alors, c'est une analyse de son moi qui sera bientôt suppléée par l'apport des sciences cognitives et de la neurologie pour expliquer le fonctionnement cérébral de l'esprit. Cette prise de conscience implique que la définition que l'on donne de Dieu (y compris pour l'intérieur d'un individu) s'effectue par rapport à l'extérieur, pas l'intérieur. Le but sera atteint si, conjointement, on abandonne le fondationnalisme comme structure interne du raisonnement transcendantaliste et on envisage Dieu comme le résultat de la construction du réel plus que son garant.

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