vendredi 12 septembre 2008

Aides-fonds

Au jour d'aujourd'hui, comme dirait l'autre, sur Dailymotion, l'organe multimédias de demain, je tombe sur deux nouvelles.

1) La première est une vidéo-interview d'Éric Laurent, l'auteur d'un livre sur le 911 fort documenté, qui se contente de remettre en question la version officielle, mais aussi d'autres livres sur les Bush ou la fin du pétrole. Eric Laurent est un reporter qui traite de sujets subversifs et qui est habitué aux scoops les plus tonitruants. Rien d'étonnant à ce qu'il ait traité du 911. Il est plus étonnant qu'il apparaisse ainsi en tête de gondole sur un support médias qui n'aime rien moins tant que d'associer l'acmé du progrès et le consensualisme le plus roboratif.


A croire que depuis quelque temps, les élites ont admis que la version officielle du 911 était un tissu de mensonges et qu'il convenait d'officialiser ce mensonge. Comment prendre ces bruits qui tendent à s'institutionnaliser, entre Bigard, le bouffon de Sarko, lui-même atlantiste forcené et représentant français ultime de l'atlantisme - et Cotillard, la star cinématographique française la plus hollywoodienne? On notera en passant que la vidéo est distillée par Bakchich, un journal fort récent et underground, qui fait dans le satirique, en plus branché et moins enchaîné que le Canard, et qui semble être au satirique ce que Bigard est à la bouffonnerie...
Faut-il croire aux coïncidences nombreuses ou estimer que c'est le bouffon du roi qui commence à l'ouvrir parce qu'on cherche à divulguer une part de la vérité pour calmer le peuple et la soif de contestation, voire de révolte qui gronde dans le monde? Est-ce pour préparer le Nouvel Ordre Mondial? Qui seraient dans ce cas les boucs émissaires à payer? Seulement les néo-conservateurs qui mériteraient de ce fait de plus en plus leur surnom de néo-cons (en français dans le texte)? L'horrible W. et sa clique de diablotins, déjà scénarisés et théâtralisés? Quels autres comparses en activité/activisme? Lesquels en retraite officielle et fort chargée?
A moins que ce soit pire que ça. Comme dans les thrilleurs néo-néo-conservateurs d'un certain Clancy, le scénario formé par les planificateurs du 911 (on dit aussi comploteurs, mais par les temps qui courent, comploteurs, ça donne complotistes) aurait intégré l'élément de sa découverte pour favoriser les desseins des commanditaires. Vous ne rêvez pas : scénario haletant, ahurissant, bouleversant... les défauts du 911 feraient partie du complot et viseraient un but précis. Les planificateurs, plus rusés et sardoniques que jamais, auraient même imaginé l'inimaginable, jusqu'à profiter de leurs imperfections et de leurs faiblesses pour les retourner en forces et en avantages!
Reste la question cruciale : pour quelle raison? J'en distingue une : afin d'accélérer le processus oligarchique du Nouvel Ordre Mondial, dont le nom de code accouche d'un délicieux NOM. Il pouvait sembler probable que le spectre du NOM engendre de féroces contestations au sein de l'humanité, singulièrement des populations occidentales, qui sont moutonnières et veules, qui cautionnent le système dont elles profitent outrageusement en nantis décervelés et démocratiques, mais qui n'aiment pas qu'on marche sur leurs plates-bandes, du moins quand on exagère vraiment - soit quand on les piétine avec ferveur.
Alors le 911 permet de déclencher la première phase du NOM, les guerres pour gérer la fin du pétrole et préparer le changement substantiel et mondialiste. Et puis, cerise sur le gâteau, la seconde phase est conditionnée par la découverte de la fausseté de la version officielle du 911 et par l'implication intérieure de certains diables atlantistes et sionistes. Tout le monde croit alors assister à un happy end comme dans les films de Hollywood : on a eu chaud, mais on s'en est sorti au final. On est passé de peu à côté de la catastrophe, mais qui c'est qui triomphe à la fin? N'est-ce pas le gentil? Les méchants ne sont-ils pas punis? Qui a osé insinué que la démocratie était morte?
C'est alors, au moment fatidique où l'on croit la menace écartée, où l'on croit le retour au calme amorcé, que survient la véritable ruse et la tromperie diabolique entre toutes : la découverte du soi-disant pot aux roses n'était qu'un artifice superficiel qui permet en fait de lancer la véritable et définitive phase du NOM!
Roulement de tambours wagnériens! Alors que l'on croit avoir écarté les horribles méchants, les extrémistes atlantistes et les sionistes fondamentalistes les plus notoires, tout le monde accepte finalement le NOM et tout le monde est consentant pour l'ordre orwellien.
On se souviendra avec profit que le système orwellien a besoin du consentement de ses membres pour imposer son totalitarisme et que c'est sa grande différence avec le totalitarisme classique, qui, lui, imposait son ordre, et, de ce fait, se révélait moins pérenne. Sans doute ce stratagème se révélerait infiniment plus ingénieux et retors qu'un calcul qui déboucherait simplement sur la découverte rapide du mensonge te l'échec cuisant des commanditaires, finalement bien naïfs.
Il reste à noter une dernière caractéristique : si Popper a raison, si les complots existent mais ratent toujours dans leurs attentes et leurs finalités, alors il est imparable que ce plan soit promis à l'échec et que le NOM sera un fiasco ou un projet mort-né, comme disent les publicitaires et les gynécologues.

2) La seconde vidéo est un sketch du regretté Desproges sur les Juifs.


Il serait sans doute trop fastidieux d'analyser ce sketch en détail et sa récupération par les milieux qui se veulent les plus bobos et branchouillards : après tout, qui présente? Antoine de Caunes? CQFD.
Je me contenterai d'une anecdote : Desproges condamne fermement l'antisémitisme et les stéréotypes antisémites les plus féroces pour noter que ce n'est pas de la faute des Juifs s'ils sont dans la banque. C'est parce qu'on les y a mis de force. Desproges a raison d'invoquer cet élément historique. C'est ce que j'appelle l'immanentisme en tant que système des rejetés et du rejet ontologique.
Ce faisant, notre faisan reconnaît implicitement les liens anthropologiques et non raciaux des Juifs et de la banque. C'est le plus intéressant et c'est sans doute à ce résultat ironique que Desproges voulait parvenir en douce. Car on peut se demander si les deux vidéos n'apparaissent pas ensemble avec un contenu symbolique évident en filigranne : l'association du 911 et des Juifs. Elle signifierait en gros que, certes, certains milieux sionistes fondamentalistes sont plus qu'impliqués dans le 911 et que certaines institutions israéliennes ont trempé dans le coup de Trafalgar, mais qu'il ne s'agit pas pour autant de sombrer dans l'antisémitisme et encore moins dans les persécutions antisémites.
En attendant de vérifier si le 911 fut un triomphe ou une Bérézina, une dernière constatation, implacable : comme l'histoire ne se répète jamais, ou alors en tant que la répétition du même sous des variantes différentes (la même tache sous des variantes différentes, dirait Proust), il est plus que douteux que les persécutes actuels soient les mêmes que les persécutés passés. Il est vrai que les Juifs furent fort persécutés pendant le dernier millénaire chrétien, mais ils ne furent pas les seuls, ni par les chrétiens, ni par les autres. La Shoah explique à n'en pas douter l'association caricaturale de la persécution communautariste et/ou religieuse et du Juif.
La spécificité de la Shoah aussi, mais c'est une autre affaire. J'aimerais qu'on prenne conscience que les persécutés communautaires et/ou religieux ne sont plus les Juifs. Il faut vraiment bégayer, non pour stigmatiser l'antisémitisme, mais pour penser que l'antisémitisme est le crime de notre temps et qu'il est soutenu par des forces considérables, en particulier par des pouvoirs occidentaux et/ou occidentalistes.
Avec une once supplémentaire de lucidité, on peut se risquer à hasarder que l'antisémitisme est instrumentalisé par les antiantisémites professionnels pour les besoins du système en place et que les persécutés d'aujourd'hui sont les musulmans, qui payent très cher d'être assis sur des puits de pétrole à moitié pleins et de croire dans le monothéisme le plus transcendant. Le plus rejeté, du coup - par les immanentistes dominants cette fois, dont les sionistes judéo-chrétiens, soit par les anciens rejetés.

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