dimanche 7 septembre 2008

Le scientifisme

Une nouvelle cocasse est survenue : le 21 août 2008, le National Institute of Standards and Technology (NIST) explique posément que le WTC 7 s'est effondré le 911 à 17 heures 20 des suites de ses incendies.
Ne rigolons pas trop fort.
Qui est le NIST? Une agence gouvernementale affiliée au ministère du Commerce des États-Unis.
Une agence gouvernementale : comme la FEMA?
Qu'est-ce que le WTC 7? Le Salomon Brothers est un petit building de 47 étages et de presque 200 mètres.
Rappelons que notre fragile building s'est effondré en moins de 7 secondes, à la verticale, et que de nombreux spécialistes en démolition jugent impossible qu'il ne s'agisse pas d'une démolition contrôlée.
Rappelons aussi pour les benêts néo-scientistes ou néo-positivistes qu'on n'a nul besoin de posséder des compétences scientifiques spécialisées pour comprendre que si jamais un building ne s'est effondré des suites de ses incendies dans l'histoire de la construction moderne, il est plus que stupéfiant que ce mastodonte de la construction se soit effondré après quelques heures et en quelques secondes - à la verticale...
Après le Number Five, le Number Seven?
Le NIST, soit les instances gouvernementales américaines, aura mis (presque) 7 ans pour expliquer cet effondrement invraisemblable. Rappelons qu'entre-temps, ni la FEMA, ni la Commission 2004 créée
ad hoc n'auront réussi à expliquer un effondrement plus que suspect et auront passé sous silence cet épisode rocambolesque.
Si l'on récapitule, après 7 ans d'investigation, dont 4 longues années officielles suivant la Commission 2004, une cinquantaines de chercheurs et d'experts scientifiques (le maître-mot) parviennent à une conclusion irréfutable, aberrante et atterrante.
Pour les esprits aussi bornés que zélés qui accréditeront cette thèse rocambolesque, on rappellera que selon le rapport du NIST, les experts (de la maison-mère) ont recours poru le coup à des normes scientifiques inférieures de presque la moitié aux normes en vigueur habituellement. En gros, c'est comme si l'on convoquait un panel de grands physiciens pour vous expliquer pompeusement et toute honte bue que l'eau bout bien à 45 degrés Celsius...
Changer les normes pour parvenir à une explication improbable, on a compris la supercherie!
On connaît un précédent tragi-comique au mensonge obvie d'État dans les institutions américaines : c'est la balle magique tirée par Oswald sur JFK. Selon la Commission Warren, une Commission parlementaire dont le travail est aujourd'hui totalement discrédité, comme ce sera plus tard le cas pour la Commission Kean/Hamilton de 2004, une balle unique était nécessaire pour valider l'hypothèse du tireur solitaire. En même temps, cette balle surnaturelle devait traverser JFK en plusieurs endroits, avant de sortir de son corps et de transpercer à son tour le corps du pauvre gouverneur du Texas, un certain Connelly (fort ami avec L.B. Johnson).
Bien entendu, cette explication grotesque sert à masquer la réalité évidente : dans le cas de l'assassinat de JFK, il y avait plusieurs tireurs et plusieurs balles, envoyées de plusieurs endroits. Dans le cas du WTC 7, c'est un peu la même chose : l'explication grotesque de l'effondrement par incendie cache qu'il ne peut s'agir que d'une démolition contrôlée. Et si le WTC 7 s'est effondré des suites d'une démolition contrôlée, que s'est-il alors passée dans les Twin Towers?
Dans les deux cas, les experts gouvernementaux sont convoqués pour cacher qu'un complot d'État a eu lieu et qu'admettre ce complot est inacceptable. Le mensonge est urgent, l'hypocrisie haletante.
Il y a plus grave : l'explication aberrante officielle est connexe à la faillite consommée des experts, en particulier des experts se drapant dans les oripeaux de leur autorité scientifique incontestable et prestigieuse. Selon les relents d'un scientisme aussi fanatique que simpliste, on aimerait laisser entendre que dans ce monde d'incertitudes, la science au moins fournit un rocher ou un îlot de certitudes.
Eh bien, c'est complètement faux et c'est rassurant.
Point n'est besoin de s'arrêter au cas-défi (je n'ai pas dit Kadhafi) du 911 pour constater que les experts désignés racontent le plus souvent n'importe quoi, experts en démolition comme experts en terrorisme ou en balistique. Tous sont à la solde des officiels et des institutionnels qui n'ont pas du tout intérêt à dire la vérité, moins parce qu'ils ont perpétré le 911 pour la plupart que parce qu'ils devraient reconnaître qu'ils ont été piratés et qu'ils sont contrôlés de l'intérieur de leur système vermoulu et appelé à disparaître.
En fait, il serait temps de comprendre que la majorité des scientifiques, ceux qu'on pourrait désigner comme la communauté scientifique, sont moins du côté de la science historiquement que du côté de la version officielle. Il existe bel et bien une version officielle scientifique qui se trouve coïncider singulièrement et comme par enchantement avec la version officielle institutionnelle et politique.
Les scientifiques peuvent tout prouver, y compris et surtout le contraire du contraire. On peut expliquer ainsi des versions antagonistes au nom de la science. Si l'on jette un oeil curieux sur l'histoire de la science, on se rend compte que les scientifiques les plus renommés ont toujours été dans leur insigne majorité du côté des théories dominantes, soit du côté du pouvoir. Comment a-t-on accueilli Einstein? Galilée? Kepler? Faut-il produire d'autres noms?
Les meilleurs scientifiques de leur époque ont combattu la théorie selon laquelle la Terre était ronde, comme, quelques siècles plus tard, les meilleurs scientifiques ont raillé avec acharnement la théorie de la relativité et les élucubrations d'un certain Einstein. Aujourd'hui, il est certain, non que Einstein profère LA vérité, mais que sa théorie est plus valable que celle de Newton.
Il serait temps de comprendre que cette position de la science en faveur du pouvoir s'explique assez facilement par l'histoire de l'immanentisme. Tant que le transcendantalisme s'est trouvé au pouvoir, la science se situait dans l'opposition et la subversion. Ainsi le Vatican refusait de discuter des arguments scientifiques concernant le système solaire et l'univers au nom d'arguments théologiques et bibliques.
Après les Lumières et les Révolutions, le travail de sape entrepris par l'immanentisme a produit ses fruits : l'immanentisme s'est retrouvé au pouvoir. Du coup, la science s'est retrouvé au pouvoir. On connaît la version caricaturale de la foi absolue dans la science, incarnée par le positivisme et le scientisme. On fait mine aujourd'hui de croire que cette naïveté fanatique serait dépassée et que désormais les scientifiques auraient conscience de leurs faiblesses et de leurs lacunes.
C'est faire peu de cas de l'arrogance qu'arbore la majorité des scientifiques dans leurs domaines de compétences et surtout au-delà : un peu comme si de brillantes compétences dans un domaine fort restreint, et de plus en plus spécialisé, permettait de gloser sur tous les autres sujets avec pertinence. Demandez à Einstein : ce n'est pas parce qu'on est un grand physicien qu'on a raison sur tous les sujets de physique; mais, pis : ce n'est pas parce qu'on est un grand physicien qu'on est
ipso facto un grand philosophe. Il arrive même qu'on soit un grand physicien et un déplorable penseur.
Suivez mon regard.
Il est certain qu'à une époque d'immanentisme, la science se trouve logiquement du côté du pouvoir immanentiste. La science est prédominante et fulgurante parce que l'immanentisme l'encourage comme le domaine d'expression de la vérité et du réel. Ce n'est pas contre les résultats de la science qu'il faut s'élever. C'est contre la domination de la pensée par l'école scientifique, dans la mesure où cette impensée se présente avec une pauvreté d'esprit évidente (que l'on constate que les sciences humaines n'aboutissent qu'à des ratiocinations totalement mineures et à des généralisations à courte-vue).
A l'intérieur de la sphère historique immanentiste, les positions majoritaires de la communauté scientifique montrent assez que les scientifiques n'ont pas intégré ce qui définit pourtant leur démarche scientifique : le critère de falsifiabilité, ainsi que l'a montré le philosophe des sciences Popper. Car si la science se définit par sa capacité à changer, à évoluer, bref à montrer en quoi précisément les théories anciennes sont fausses et en quoi les théories actuelles sont appelées elles-mêmes à évoluer, il est certain que les scientifiques devraient présenter un profil plus humble, en tout cas plus modeste.
C'est parce que l'immanentisme est la religion de notre époque que la science domine, non en tant que démarche et en tant que pratique, mais en tant que mentalité et idéologie. Et tant que les scientifiques seront soutenus de manière diffuse par cette mentalité immanentiste, ils présenteront des caractéristiques conjointes d'arrogances et de naïveté. Après tout, il faut aussi les comprendre, ces pauvres ailes faites trop vite aigles. Les scientifiques ne sont pas au-dessus des gens. Quand on loue de manière dithyrambique un individu, il n'est pas facile de garder la tête froide et d'échapper au poison du compliment.
Les scientifiques sont après tout des hommes comme les autres à qui l'on confère un statut ingérable de demi-dieux et une sacralité inaccessible appelant à la bouc émissarisation. Ce qu'il est temps de changer, c'est non pas la recherche scientifique ou le progrès scientifique, mais le statut accordé au scientifique dans la mentalité populaire, à l'aune de la hiérarchie immanentiste.
Ce n'est pas un hasard si l'immanentisme a produit, avec le progrès scientifique et technique, non pas seulement une amélioration des conditions matérielles d'existence, mais aussi des catastrophes écologiques et un inégalitarisme viscéral entre les immanentistes dominants et les victimes majoritaires de l'immanentisme. De ce point de vue, les progrès de la science sont aux mains des dominants de l'immanentisme.
Les choses iront mieux le jour où la science n'aura pas un statut confondant, dans une confusion éloquente, la science comme méthode empirique de recherche et la science comme mentalité représentative du sentiment de supériorité immanentiste. Dans le premier cas, la science constitue une avancée décisive, à mettre d'ailleurs au crédit de la révolution immanentiste. Ce n'est pas parce qu'il faut changer d'urgence l'immanentisme qu'il faut supprimer d'un trait le progrès scientifique et la méthode scientifique.
De l'autre, la mentalité scientifique en tant qu'idéologie supérieure, quasi racialiste, accorde un statut à part à la science, statut si écrasant qu'elle ne peut le supporter. Comment accepter de remplacer dans la quête de sacralité atavique le prêtre quand on est aussi démuni sur les questions spirituelles et métaphysiques? A ce compte, pourquoi ne pas directement habiller le médecin d'une blouse blanche et d'une mitre de Grand Prêtre?
S'en prendre en gros à la mentalité immanentiste qui place la science sur un piédestal, sans jamais verser dans l'obscurantisme visant à interdire ou ralentir la recherche scientifique : à ce prix, la science retrouvera une certaine vertu, une certaine hygiène et un statut enfin conforme à sa position effective au sein du réel. Non celui d'une panacée, mais d'un formidable moyen. Un exceptionnel élan contre l'enthousiasme destructeur du scientifisme?

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