dimanche 8 février 2009

Le lâche choix de la Shoah

Le livre de Péan consacré à la carrière de Kouchner ne fait que confirmer ce que l'on savait : Kouchner est bien plus atlantiste que socialiste français. Sa carrière de french doctor, d'administrateur du Kosovo pour le compte de l'ONU, son interventionnisme philanthropique au nom du droit d'ingérence, en faveur de la démocratie, son soutien à la guerre d'Irak de 2004, son mariage avec la journaliste atlantiste Ockrent, son appartenance à de nombreux groupes de réflexion atlantistes, son parcours du radicalisme de gauche à une forme voisine du néoconservatisme, tout explique le cheminement de Kouchner. Chemins qui ne mènent nulle part. En ce sens, les révélations de Péan sont prévisibles et accablantes. Avec la grande crise actuelle, c'est un monde qui se finit, le monde de l'atlantisme, le monde du libéralisme, le monde du sionisme. Péan accompagne cette chute par des enquêtes sur les circuits et les relais de propagande du système atlantiste : révélations sur Le Monde, révélations sur Kouchner. A chaque fois les accusations rémanentes et stupides d'antisémitisme servent de contre-arguments et de contre-explications. C'est clair : quand on touche à l'atlantisme, on sort le tabou de l'antisémitisme. A qui profite le crime? Aux atlantistes, dont les sionistes ne sont qu'une sous-catégorie et la vitrine la plus avancée. La plus exposée. Ceux qui tirent les ficelles sont ceux qui ont fait la carrière de Kouchner et de son épouse. Ce sont des dignitaires du Vieux Monde, des synarchistes qui n'ont de catholique que le nom et qui, quand ils sont protestants, protestent surtout contre le désir réel. Pas le désir immanentiste et désaxé.
On remarquera le rôle intolérable du pseudo-critique Schneidermann, qui montre qu'on peut tenir la casquette de journaliste dissident en Sarkozie et se montrer fondamentalement allié objectif de ses ennemis déclarés... Schneidermann qui reproche à Péan d'avoir choisi un terme connoté antisémite, c'est le censeur du langage qui s'agite au nom de la Shoah. La Shoah instrumentalisée, Schneidermann se rend-il compte de l'outrage qu'il commet?
Si on ne peut plus employer un mot à cause de sa perversion contextuelle, alors il faut arrêter la langue à l'époque du sacrilège, la laide époque tant décriée et tant désirée. Il faut stopper le cours du français à la Belle Époque et à la Grande Dépression. Toute controverse instrumentalisée dessert les victimes réelles. L'instrumentalisation de la Shoah dessert les victimes de la Shoah et sert l'antisémitisme, un terme impropre qui désigne les Sémites - et non les juifs ou les Israéliens.



envoyé par asi


Je précise que je désapprouve le plus souvent les opinions de Zemmour l'intellectuel journaliste qui se revendique du nationaliste de gauche Soral et qui est sans doute plus proche des nationalistes que des conservateurs qu'il feint de représenter sur de nombreux plateaux. Zemmour sert la tendance à l'institutionnalisation de l'extrémisme politique, mais il a au moins le mérite de condamner l'instrumentalisation de la Shoah par un aventurier politique qui montre définitivement pour qui il travaille. Bien plus pour les atlantistes que pour les sionistes, qui sont les serviteurs des atlantistes.
En passant, que Zemmour a raison de rapprocher le parcours de Kouchner du parcours des néoconservateurs! De la gauche à la droite. De l'internationalisation progressiste au mondialiste ultralibéral et atlantiste.


Zemmour clash Kouchner
envoyé par monsterleaw

La grande leçon de cette affaire, c'est que le coup de l'antisémitisme ne fonctionne plus. Les antiantisémites professionnels, de piètres instrumentalisateurs, ne parviennent plus à lancer leur cabale, comme l'antiracisme professionnel s'est essoufflé à force d'être agité à tout bout de champ. Les gens en ont assez que l'accusation d'antisémitisme soit exhibée à la première bourrasque pour discréditer et clore le débat. Qu'un faux contestataire comme Schneidermann en prenne de la graine. Son coup de vice est éventé. Peut-être l'a-t-il utilisé sincèrement. Mais comme un psychanalyste l'expliquait à Pierre Carles dans un documentaire épique et instructif, sincère ment.

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