lundi 16 février 2009

Mon beau miroir

Le monde du sport révèle le fonctionnement de l'oligarchie financière.

J'ai lu le livre de Declan Hill sur le trucage dans le football. Eh oui, après les multiples scandales et les livres qui démontrent que le dopage est au moins aussi présent dans le football que dans le cyclisme, il serait temps de relier le dopage au trucage. Comprendre que le football n'est plus un sport de compétition, mais un spectacle sportif. Le spectacle nécessite que tout soit planifié. C'est le cas.
Par ailleurs, je n'opère pas un détour artificieux et lointain entre la crise systémique actuelle et le football. Le football est le sport le plus populaire du monde. Il reflète l'évolution des sports médiatiques vers le dopage et le trucage. En ce sens, le football est le miroir de notre société et de la mentalité immanentiste qui est la religion de notre temps et qui se définit par le déni de la religion. En d'autres termes : la religion de la négation de la religion.
Le football s'effondre comme notre société unifiée et globalisée s'effondre. Le même déni populaire entoure le football et le système politique actuel. Les deux sont totalement gangrénés par une mentalité nihiliste et perverse. Qui accepte de regarder les choses en face et de reconnaître que le sport que nous adorons n'a pas grand chose à voir avec le spectacle effectif qui nous est offert?
Les gens ne veulent pas voir parce qu'ils préfèrent ne pas voir. On nous explique doctement que le cyclisme échappe progressivement au dopage, alors que les moyennes horaires augmentent d'année en année, ou alors ne diminuent que de manière non significative. Pareil pour le foot. L'on comprend à moitié les récriminations des amoureux du vélo, qui vous expliquent que l'acharnement contre le cyclisme est un peu comme l'arbre qui cache la forêt. Les amateurs de vélo crient au scandale : au lieu de se focaliser seulement sur le vélo, que l'on se penche aussi sur les cas d'autres sports aussi médiatiques, comme le football et le rugby. Que se passe-t-il pendant les Coupes du monde ou les Ligues des champions en Europe? Dans de nombreux matchs ordinaires, voire inintéressants, autour du globe?
Ces dernières années, l'Italie ou l'Espagne ont été le théâtre de multiples scandales de trucage et/ou de dopage. Nous avons les preuves de l'implication d'organisations criminelles dans ces scandales trop vite oubliés. En France, nous avons eu les années Tapie et Bez, avec du dopage et du trucage prouvés. Ceux qui se levaient aux exploits enthousiasmants de l'Olympique de Marseille en Ligue des champions (ou son équivalent) au début des années 90 ont dû déchanter. Trucage et dopage étaient les mamelles de l'Olympique. Les exemples les plus consternants interviennent contre le Milan Ac en Ligue des champions, mais nous avons aussi d'autres exemples comme le Spartak de Moscou et surtout le traitement infligé aux joueurs qui ont dénoncé la corruption dans l'affaire VA. Où a évolué Glassmann après avoir fait montre d'honnêteté dans cette affaire? Spéciale dédicace à ceux qui croient que l'honnêteté est la règle des sociétés en Occident...
Au cas où l'on estimerait manquer de recul et de données, les années soixante et soixante-dix servent d'éclairage sur les pratiques courantes dans le monde du football, qui prouvent déjà l'existence du dopage et du trucage comme mentalité quasi ordinaire. La mentalité existait déjà. Les moeurs n'ont fait qu'empirer. Hill se penche notamment sur les cas avérés de trucage dans le championnat anglais. Nous pouvons à la lumière de ces cas détaillés comparer le match France/Brésil de Coupe du monde 1986 avec la rencontre identique de 2006. Vingt ans. En vingt ans, le rythme de la rencontre a muté. Le football a muté. L'accélération est spectaculaire. On a l'impression que les Platini, Giresse, Tigana, Careca ou Socrates, les meilleurs joueurs de leur époque, sont des vétérans poussifs, perclus de rhumatismes par rapport aux joueurs d'aujourd'hui. Pourquoi?
De qui se moque-t-on? Le mérite de Hill est d'aborder le trucage et non le dopage. L'ouvrage de Hill explique que le trucage repose sur une méthode complexe, qui nécessite que l'on achète les meilleurs joueurs et qui est souvent indétectable. Si le défenseur rate un tacle intentionnellement et que l'attaquant réussit son dribble volontairement, par exemple, il est impossible de prouver quoi que ce soit. Le défenseur peut être acheté, l'attaquant aussi, parfois les deux en même temps. Chacun des deux peut aussi être dupe et de bonne foi. On peut donc truquer sans grossières manœuvres de ratage et en manipulant certains des acteurs impliqués. C'est l'élément inquiétant et récurrent qui ressort des témoignages recueillis dans l'enquête de Hill.
Par contre, la naïveté du grand public n'est possible que parce qu'il préfère ne pas (sa)voir. Du moins au début. En France, on veut ignorer les multiples signes qui démontrent que la Coupe du monde 1998 a été entachée par de graves suspicions de dopage, notamment avec le refus par la délégation française de procéder à des contrôles antidopages à partir de décembre 1997 environ. Les contrôles de la FIFA par ailleurs sont reconnus comme une grossière supercherie. Toutes ces données, et d'autres, sont occultées au nom des grandes fêtes populaires et des comparaisons saugrenues (98 et la Libération par exemple).
On est aussi confronté au cas de ceux qui condescendent par morale antisportive à analyser la dérive du sport vers le spectacle et le business, sans relier cette dérive sportive avec la dérive religieuse de notre temps, de l'Occident mondialisé, des méthodes immanentistes, soit la gradation de l'ultralibéralisme et du capitalisme sauvage. On peut rapprocher le déni dans le football du déni dans le 911 ou du déni de la crise monétaire et financière actuelle. Les arguments consistent en gros à refuser de voir la catastrophe qui ne manque jamais de survenir chaque fois que l'homme, pris de démesure, se pique d'imposer l'Hyperreél, soit les effets de son désir, comme si son désir avait le pouvoir de décider du cours du réel. Dans le cas de la crise actuelle, l'homme, frappé de folie, décide de créer de la valeur en créant de la monnaie. Il oublie que la monnaie a besoin d'une référence réelle et que l'homme n'est pas le créateur de ses valeurs.
C'est une tactique diabolique que de laisser l'homme se substituer à Dieu (le créateur classique des valeurs). Ne l'oublions jamais : l'homme nie d'autant plus le phénomène du diable qu'il manifeste un comportement diabolique. Dans le cas du 911, l'homme croit qu'il peut par des complots grossiers remplacer le principe du sacrifice classique par un sacrifice qui l'agrée. Du coup, le caractère monstrueux du 911 transparaît sans que le public accepte de cerner le carnage, ou, plus précisément, le sacrifice qui a été planifié minutieusement par des putschistes bien plus expérimentés que les fantoches inoffensifs, désignés par une version officielle impitoyable et hypocrite. Tuer des innocents en quelques instants est un acte d'autant plus effrayant que l'on mesure l'identité du commanditaire. Non pas le lampiste Oussama, insaisissable depuis, mais le cœur des factions financières occidentalistes.
Le football agit comme le miroir de notre société en décomposition. Il s'agit de créer un homme à la mesure démesurée du désir : un Superman, un champion, qui repousse sans cesse les limites physiques et qui corresponde à ce que l'on attend du footballeur. Un être exceptionnel, qui explose sans cesse les records vers des sommets inaccessibles. Plus haut, plus vite, plus fort. On s'étonne des accointances fascistes du créateur des Jeux olympique modernes. C'est parfaitement compréhensible : fabriquer un homme bionique, un homme machine, nous sommes aux portes de la réalisation du rêve des Docteur Jekyll ou des Frankenstein. Le mythe moderne délivre l'identité de la mentalité moderne : la démesure.
Maintenant, si l'on a en tête les multiples exemples de trucage et de corruption démontrés par Hill, en Asie, en Europe ou ailleurs, l'on peut en parallèle consulter le livre sur les arcanes corrompues de la FIFA et de ses dirigeants sinistres, de Havelange à Blatter, Carton rouge de Jennings. Ces références illustrent que la tactique poursuivie par les dirigeants du football n'est pas viable, puisque si elle contribue à accroître leur emprise et leur pouvoir sur le court terme, elle discrédite le football sur le long terme.
Idem pour le système politique actuel, qui ment, manipule et organise des complots attribués à des ennemis fantasmatiques et inexistants (ou presque) sans se rendre compte qu'il court à sa perte en oubliant le fondement de la politique : organiser le réel pour l'homme. Aménager le réel de manière anthropomorphique.
Hill a enquêté longuement dans les championnats asiatiques, là où sévissent les parieurs les plus visibles d'une méthode qui est en fait intrinsèque au milieu et à la mentalité du football. L'Asie des gangs et des cartels n'est que la partie immergée d'un iceberg significatif du fonctionnement social contemporain, dans lequel c'est l'oligarchie qui domine, avec en toile de fond le fait que la vraie mafia porte col blanc (au sens où l'on dit porter patte blanche). Le lucre des paris clandestins n'est que l'aspect sulfureux d'une méthode qui est systémique. La mafia n'a fait que reprendre les méthodes des officiels. La mafia n'est que la partie émergée de l'iceberg. Très populaires, les championnats d'Asie sont devenus peu à peu totalement discrédités et boudés du public, non pas parce que les Asiatiques n'aiment pas le football, mais parce qu'ils en ont marre du trucage.
L'autre exemple est à prendre aux États-Unis, dont l'éthique est si hypocrite qu'elle autorise tacitement le recours aux dopants. Elle l'encourage plutôt en fermant les yeux et en se désintéressant de ce problème. Ceux qui estiment que le meilleur moyen de résoudre un problème consiste à le supprimer feraient bien de s'aviser de l'exemple américain du traitement sportif : en légalisant le dopage et en fermant les yeux sur le trucage, on détruit le sport qu'on prétend favoriser. Aujourd'hui, les sports populaires aux États-Unis, comme le base-ball ou le football américain, sont boudés de plus en plus par le public à cause des scandales de dopage, de trucage ou autres. Quand on sait que le club de foot le plus riche au monde, Manchester United, a été racheté par un magnat du sport US, on a de quoi frémir de l'influence que ce Glazer et ses enfants peuvent apporter au foot.
A la lumière de ces deux exemples parlants, on comprend que le destin qui attend le football est le désintérêt. Le processus qui triche perd son intérêt, s'effondre. Après tout, le sport ne devient populaire et professionnel qu'à partir de la fin du dix-neuvième siècle, soit au moment où apparaissent les idéologies et où l'immanentisme sombre dans le tardif et le dégénéré. Le sport est l'expression du jeu dans la conception immanentiste. L'immanentisme triche et ment : il s'effondre.
Le sport est l'expression de la morale dégénérée de l'immanentisme. Le destin du sport professionnel est de virer au spectacle. Si l'on contemple l'état du football, on se rend compte qu'il a viré à l'inégalitarisme le plus viscéral au moment où les théories économiques dressaient l'apologie de l'ultralibéralisme éhonté. On peut citer ainsi l'arrêt Bosman. Ces lois antisportives, au nom de l'équité du marché libéral, ont engendré l'inégalitarisme entre les richesses.
C'est ainsi que les championnats sont de plus en plus inégaux et qu'on observe une scission entre les différents continents. L'état du foot africain est chaotique. Dans les pays du Golfe, les vétérans prestigieux viennent pour les dollars. En Asie, le développement suit une courbe mimétique et peu évidente. Autant dire que le football professionnel exprime au plus près le visage de la société mondialiste.
C'est l'Europe qui domine, le Vieux Continent qui a gardé la mainmise sur le sport le plus populaire. L'Europe domine le foot comme elle domine le monde. Le parallèle mérite d'être souligné. Les Européens ne se rendent pas compte qu'ils perçoivent l'état du foot par le petit bout de leur lorgnette, soit d'une manière déformée et avantageuse. Car ils contemplent le spectacle le plus riche et favorisé dans le monde. C'est en Europe que les championnats ont le plus de moyens et atteignent le niveau le plus haut. On pourrait certes établir des sous-distinctions entre les différents champions européens et observer par exemple que c'est le championnat anglais, soit le lieu de l'ultralibéralisme et de la City, qui présente le plus de richesses (y compris occultes).
Par ailleurs, il est frappant de constater que le seul endroit du monde où le football ne connaisse pas vraiment l'engouement se trouve aux États-Unis, où le football populaire est le football dit américain. Pas facile d'expliquer cette indifférence, ou cette différence, en tout cas au niveau professionnel. Comme si le football par cette distinction voulait indiquer que la tradition américaine s'oppose à la tradition impérialiste européenne. Le football serait la triste expression de cette Europe impérialiste, quand les États-Unis essaieraient de fonder un nouveau football, le foot US, il est vrai tout autant récupéré par le dopage et le trucage, soit par les mêmes vices et les mêmes effets.
Les citoyens européens ont du mal à comprendre que le monde est dans le même état que le foot, parce qu'ils vivent dans des endroits très favorisés et qu'ils éprouvent les pires peines à concevoir que c'est pour prolonger leur niveau de vie que le reste de la planète est en ruines et en guerre. Les factions oligarchiques qui dominent le système immanentiste ont utilisé les ressources de l'ensemble de l'humanité pour favoriser un cinquième de privilégiés (avec de nombreuses disparités internes de surcroît). Et on baptise ce système démocratie et libéralisme?
Et on fait mine de croire que les problèmes viennent du fait que le monde n'imite pas l'Occident - et non que l'Occident n'est prospère en premier lieu que parce qu'il pille le monde?
Idem pour le foot, qui pille outrageusement et impunément les ressources du monde pour ravitailler en esclaves riches et dopés les meilleurs championnats d'Europe. Au final, l'état du football européen n'est pas représentatif de l'état du football mondial. Pis, le football européen pille dans le moment où ce pillage l'appauvrit lui-même. On constate ainsi que les championnats les plus mercenaires ne correspondent pas aux sélections les plus fortes.
Il est saisissant que ce pillage prédateur recouvre l'action de pirates des factions oligarchiques mondialistes. Le foot européen est un football de pirates qui se ravitaille dans des pays pauvres ou sous la coupe oligarchique, comme en Afrique ou au Brésil. Mais également en Argentine et en Amérique du sud. Pourtant, les endroits qui produisent les meilleurs footballeurs ne correspondent pas aux meilleurs championnats, pas même aux meilleures sélections.
Maintenant, Hill, suite à son enquête remarquablement illustrée, indique qu'il était au courant des scores de deux matchs pendant la Coupe du monde 2006 : Ghana/Brésil et Italie/Ghana. L'indication ne portait pas forcément sur un score exact, mais sur un écart de buts : par exemple au moins deux buts d'écart. Le Brésil l'emporte contre le Ghana par 3 buts à 0.
Si l'on se focalise sur le premier but inscrit après quelques minutes par le grand buteur Ronaldo, on se rend compte que c'est le but qui signe le record du monde des buts inscrits en Coupe du monde : 15 réalisations, soit une unité de plus que le buteur allemand Gerd Muller. Il s'agit d'un but important pour Ronaldo. Pourtant, sa réalisation est entachée de graves irrégularités, guère envisageables à ce niveau. N'oublions pas que le Ghana ne présentait pas une équipe d'amateurs, mais de professionnels aguerris, rompus aux championnats les plus exigeants, certains remarquables joueurs.
Hill insiste sur le fait que ce sont les meilleurs joueurs qui sont achetés. En l'occurrence, que l'on commence par regarder attentivement la vidéo de Brésil/Ghana 2006. Le but de Ronaldo intervient dès la 5ème minute de jeu.


Que constate-t-on? Kaka, le meneur de jeu talentueux du Milan AC, est libre de tout marquage au milieu. Il remonte tranquillement le ballon et a le loisir d'ajuster une ouverture précise pour Ronaldo lancé en pleine course. Ronaldo, fidèle à son style caractéristique, a amorcé un démarrage fulgurant. Mais l'analyse de cette séquence laisse stupéfait n'importe quel connaisseur objectif de ballon rond. Il est suicidaire de laisser seul un attaquant avec les caractéristiques de vitesse et de puissance de Ronaldo. Le but de Ronaldo ressemble étrangement à une offrande d'une complaisance douteuse.
Ronaldo est laissé libre de tout marquage par les deux défenseurs centraux. Quatre joueurs ghanéens ne servent à rien. Ils forment une ligne biscornue sans marquage qui permet tranquillement à Ronaldo de démarrer et à Kaka d'adresser sa passe. Édifiant. Pire, un défenseur latéral droit couvre largement la défense fort peu défensive du Ghana. Il annule ainsi la possibilité de hors jeu de Ronaldo, pourtant prudent et expérimenté sur le coup, et d'Adriano, l'attaquant de l'Inter, qui inscrira un but dans cette rencontre. A la lumière du ralenti, il est totalement incroyable que les Ghanéens aient laissé Ronaldo libre de tout marquage et se soient placés d'une manière si candide qu'ils aient presque incité Kaka à adresser son ouverture, rendue facile et évidente.
Maintenant, si l'on en venait à estimer qu'après tout, le Ghana est une équipe africaine, donc bohème, voire farfelue, ce qui constitue un préjugé vaguement raciste, que l'on consulte un but autrement plus scandaleux. Il émane d'un match que l'on voudrait fameux, la victoire de la France contre le Brésil en 2006, vingt ans après un succès désormais légendaire, la victoire aux pénaltys de la bande à Platini.
Zidane a remplacé Platini et réalise une prestation exceptionnelle au milieu de terrain. On aimerait que Zidane soit le successeur de Platini et que le France/Brésil 2006 soit la digne réplique du match de 1986. Le Brésil était le grand favori de la compétition et alignait une équipe de rêve, avec Ronaldo, Ronaldinho, Kaka, Robinho, Adriano, Carlos, Cafu et les autres. C'est la renaissance de l'équipe de France championne du monde et d'Europe, le retour des Zidane, Thuram, Henry et consorts. Retour gagnant. Retour concluant? Voire. A voir.



L'extrait vidéo en anglais permet de revoir au ralenti la scène avec un angle de côté, juste après la première minute. Ce décalage permet notamment de mesurer l'aberration de l'alignement défensif et surtout le comportement invraisemblable de Carlos, qui se relève juste après que le coup franc ait été tiré.
Le coup franc est obtenu à partir d'une faute pour le moins bénigne sur Malouda, de l'expérimenté capitaine Cafu. Zidane tire le coup franc. On notera le flottement dans la défense brésilienne, avec pas moins de 7 Brésiliens qui effectuent un marquage lâche, voire inexistant. Cependant, l'élément décisif tient à la position surréaliste du latéral gauche Roberto Carlos, qui est plié en deux avant le coup franc (environ à la 27ème seconde). Carlos est un des plus grands défenseurs latéraux de l'histoire du football et un joueur extrêmement expérimenté. C'est sa troisième coupe du monde.
Carlos se trouve au marquage de Henry, qui est le seul attaquant de l'équipe de France. C'est un coup franc dangereux, qui constitue une occasion de but. Il est impossible de ne pas prendre au marquage le seul attaquant dans une telle situation. Il est important de noter que Carlos ne peut agir ainsi par inconscience ou désinvolture. Qu'un joueur de ce niveau commette une telle erreur involontaire serait de l'incompétence crasse. On voit Henry trottiner et passer tranquillement devant Carlos qui demeure plié et immobile, comme s'il indiquait au sens propre comme au sens figuré qu'il se couche.
Le gros plan se focalise sur Zidane, au moment où il va frapper le coup franc. Puis la caméra se déplace au milieu de la défense brésilienne, là où Vieira et Thuram se préparent à éventuellement réceptionner le ballon et où la réalisation attend le danger de but. Aucune caméra ne s'enquiert que Henry a plongé au second poteau, où il est seul. Personne ne s'appesantit sur l'attitude ubuesque de Carlos, qui a manifestement oublié qu'il défendait dans un match capital de la Coupe du monde.
Au moment où Zidane frappe, pas moins de quatre Brésiliens sont au niveau de la ligne de la surface de réparation et ne prennent personne au marquage. Autrement dit, ils ne servent à rien, ou ils facilitent la possibilité d'un but, ce qui est invraisemblable à ce niveau. Quant aux deux Brésiliens qui sont au point de pénalty, ils sont au milieu de trois Français, qu'ils ne marquent que très théoriquement, en plus de Henry totalement seul au deuxième poteau.
Cette configuration est au mieux une énorme faute défensive. Mais on passe de l'énorme à l'impossible quand on s'avise que Carlos n'a pas bougé depuis tout à l'heure. Il a laissé Henry lui passer devant et se démarquer seul au deuxième poteau. C'est dire que Zidane, qui n'est pas un manchot, a juste besoin de déposer le ballon au deuxième poteau, sur Henry, à l'endroit où la défense brésilienne a laissé un trou béant. Personne ne gênera Henry, puisque Carlos a démissionné et puisque personne ne s'avise de cette carence pour le moins gigantesque. Carlos est toujours couché. Il va se relever (environ à la 34ème seconde).
La suite est profondément consternante pour un amateur de foot : Carlos se relève subitement après que Zidane ait frappé le coup franc. Tout se passe comme s'il avait envoyé un signe et que son manège se finissait. Henry totalement démarqué inscrit une belle reprise de volée au deuxième poteau. Certes, le geste est difficile, mais pas extraordinaire. Surtout à ce niveau et surtout parce qu'il est facilité par la désinvolture impossible de Carlos. Face à la démission et à la faute de Carlos, Zidane et Henry n'ont plus qu'à combiner.
J'ignore si Zidane et Henry sont dans le coup du trucage, mais il est évident que cette action repose sur le principe du trucage. Est-ce certain? J'ai montré cette action à plusieurs footballeurs chevronnés. Tous ont halluciné, car ils n'étaient pas au parfum du déroulement exact de la scène. En direct, il est quasi impossible de déceler la supercherie. Quand on réalise la faute étrange de Carlos, l'interprétation se démarque notablement, sans vilain jeu de mots.
L'attitude de Carlos est totalement inexplicable autrement. Si Carlos était sincère, il aurait été immédiatement lynché par ses coéquipiers et par ses entraîneurs, dont l'exigeant Pareira. Au lieu de quoi on nota quelques commentaires timides sur Carlos qui refaisait ses lacets. Personne ne protesta contre un geste qui était pourtant totalement déplacé et incompréhensible.
Je crois me souvenir d'un site Internet qui avait indiqué après la rencontre que Carlos refaisait ses lacets au lieu de marquer Henry, Les Cahiers du football si ma mémoire est juste. C'est encore pire. Carlos ne refaisait pas ses lacets. Il attendait tranquillement que Zidane tire le coup franc en se couchant dans tous les sens du terme. Il se relève tranquillement le coup franc tiré. Il a laissé Henry inscrire un but important. Et l'on voudrait après avoir disséqué cette action au ralenti que l'on manifeste de la passion débordante et innocente pour le football? Comment s'intéresser à un sport qui obéit à d'autres lois que celles du jeu?
Il n'est pas possible de contester que cette action engendre de très fortes présomptions de trucage. Il est par contre aisé de rapprocher ce complot sportif d'autres complots criminels comme le 911 et de comprendre que le fonctionnement du football indique dans une forme de loupe le fonctionnement de l'humanité mondialisée. Le football fonctionne comme l'immanentisme. Qui comprend le football comprend l'immanentisme. En particulier, qui comprend l'aveuglement et la mauvaise foi des supporters, qui préfèrent se cacher la vérité pourtant évidente, comprend l'individualisme, l'égoïsme et l'immoralité des citoyens mondialisés, qui préfèrent soutenir leur système matérialiste que de manifester l'esprit critique salvateur. SalvatUeur?

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