vendredi 19 novembre 2010

Politique de la dépolitisation

Vous disposez de plusieurs moyens de mal interpréter la situation actuelle :
1) prôner un conservatisme débridé et jusqu'au-boutiste, qui entérine la situation et soutient mordicus la théorie dominante (libérale) dans toutes ses conséquences (y compris le fascisme comme prolongement ultralibéral prévisible et inexorable);
2) préférer un progressisme interne, qui a l'avantage de paraître ouvert (de gauche), mais l'inconvénient de tomber le masque de manière piteuse quand survient l'effondrement du système. Ce masque correspond aux formes collectivistes libérales, qui présentent quelque pertinence au départ de la contestation, mais perdent tout crédit à la fin du processus;
3) décréter que la situation politique catastrophique n'engendre aucune conséquence pour l'individu dans ce qu'il possède de plus important : la sphère de son désir. Raison pour laquelle les citoyens des démocraties occidentales, au moment où le voile politique se tombe sur cette époque tragique, se terrent la tête dans le sable, tels des autruches bornées et entêtées. Evidemment, si l'on considère fondamentalement que ce sont les productions du désir individuel (donc individualiste) qui comptent, les événements politiques et/ou d'ordre collectif n'auront jamais qu'une importance secondaire, voire dérisoire.

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