samedi 20 novembre 2010

Al Karachi


http://fr.news.yahoo.com/4/20101119/tts-france-niger-aqmi-ca02f96.html

Toujours la même histoire : l'épouvantail Oussama appelle les pays occidentaux infidèles à obéir à sa loi (grossière et déformée) de l'Islam alors qu'ils sont militairement les plus forts et qu'il les nargue à longueur de mois depuis une cache introuvable. Cette fois, le gouvernement français d'obédience néoconservatrice endosse le rôle du courageux rançonné qui refuse le chantage et la compromission du Vieux de la Montagne.
Al Quaeda est une nébuleuse terroriste surprenante. Outre qu'elle s'est calquée sur une interprétation de l'Islam aberrante, toute en haine et en fanatisme, elle a connu un développement miraculeux depuis le 911. Al Quaeda est passée du groupuscule régional d'Afghanistan à une superstructure secrète capable d'intervenir aux quatre coins du monde. Al Quaeda aurait-elle calqué son fonctionnement sur celui d'une multinationale mondialiste?
Même la logique se trouve défiée par cette mutation supersonique. Aux objecteurs du bon sens, qui rappellent que cette vision irrationnelle n'est pas réaliste, les islamologues occidentaux répondent en parfaits experts (au service du vice) qu'al Quaeda n'est pas une structure pyramidale coordonnée par le vizir Oussama, mais un mouvement spontané et décloisonné, qui pousse partout où des fanatiques islamistes décident de verser dans le terrorisme. Pas de coordination, ni de lien, juste des allumés qui revendiquent leur fascination pour le modèle Oussama. Lalala. Le problème rejoint les théories fumeuse de feu Huntington concernant le choc des civilisations. La civilisation musulmane n'est pas compatible avec la civilisation judéo-chrétienne.
Pan! Problème : de nombreuses lézardes apparaissent dans cette interprétation stéréotypée. D'une part, depuis sa création récente et anticommuniste, al Qaueda a toujours été le jouet des services secrets occidentalistes, manipulée conjointement et/ou successivement par les Saoudiens, les Pakistanais, les Israéliens, les Américains et les Britanniques. D'autre part, Oussama le coupable non inculpé du plus grand crime actuel (le 911) n'est toujours pas arrêté. C'est logistiquement impossible à l'heure des satellites.
En outre, de mauvaises langues murmurent qu'il serait mort; d'autres, qu'il n'a rien à voir avec les attentats (ou si peu). Enfin, al Quaeda s'est métastasée dans les endroits où fleurit l'armée américaine flanquée principalement de son alliée (sardonique) britannique. De là à penser que nos Anglo-sacxons seraient les véritables inspirateurs du terrorisme al Quaeda... Dans l'Empire britannique politique (qui a muté en conglomérat financier), le major Kitson a contribué à théoriser les opérations sous fausse bannière : le colon forme des dupes et des fantoches pour propager un message contestataire, stupide et violent.
Puis, quand vos révolutionnaires extrémistes et benêts sont prêts à agir, vous les doublez et vous réalisez une action monstrueuse qui les discrédite et dont ils sont incapables. C'est ce qui se passa avec la lutte armée anticolonialiste des Mau-mau contre l'Empire britannique. Les crimes perpétrés par des barbouzes britanniques furent imputés à des révolutionnaires mau-mau, discréditant le mouvement d'anticolonialisme. De même avec al Quaeda, dont les actions terroristes discrédite l'Islam et l'anticolonialisme musulman (sous domination occidentale).
Selon la dépêche précitée, la branche maghrébine d'al Quaeda, qui a enlevé des otages français au Niger, presse la France de quitter l'Afghanistan et d'abandonner la coalition musulmane. Toujours ce discours violent et allumé. Je ne voudrais pas me montrer désobligeant avec les brillants moutons qui en Occident (pour beaucoup) croient encore à la farce al Quaeda, mais c'est de l'illusion entretenue et périmée (du déni face à une farce trop horrible à admettre).
Si l'on s'attarde sur les dépêches actuelles qui nous abreuvent d'un nouveau scandale français, qu'apprend-on? Les familles des victimes des attentats de Karachi au Pakistan réclament les têtes de Sarkozy, Villepin, Balladur ou Chirac, tous coupables d'avoir plus ou moins couvert des rétrocommissions de marchés de sous-marins... Pour simplifier leur colère légitime, leurs parents seraient morts en innocents payant d'inavouables turpitudes politiciennes.
http://www.20minutes.fr/article/625041/societe-le-karachigate-ou-enquete
http://actu.orange.fr/une/apres-balladur-chirac-et-villepin-eclabousses-par-l-affaire-karachi_76907.html
Mais le plus sinistre dans cette gigantesque partie de poker menteur, c'est que l'attentat a été originairement revendiqué par al Quaeda et attribué à al Quaeda par ces mêmes autorités française et leurs relais moutonniers des médias et de l'expertise ès-islamologie académiste et colonialiste. Mais voilà que contredisant ces avis éclairés et officiels on apprend qu'al Quaeda aurait été la vitrine d'une opération de vengeance commanditée par les milieux affairistes lésés et perpétrée par des barbouzes pakistanais (ou affiliés).
Attendez, comme hurlent les imbéciles quand ils veulent susciter un leurre masquant leur incurie. Si l'on s'est servi d'al Quaeda sous fausse bannière, qu'est-ce qui nous prouve qu'il n'en va pas de même dans les autres opérations où al Quaeda est incriminée, en particulier dans les endroits où al mouvance terroriste n'existait pas auparavant, a profité de l'action occidentale armée et n'a pas les moyens logistiques pour se déployer de manière fulgurante et inopinée? N'est-ce pas la preuve, en plus des autres suspicions étayées, que l'on nous désinforme avec un épouvantail aberrant et absent?
Pas de faux-semblant. Si l'on ne sait pas, c'est qu'on ne veut pas savoir. Les populations occidentales ne marchent dans la propagande grossière qu'on leur sert que parce qu'elles ne veulent pas savoir la vérité de leur comportement : qu'elles sont les complices accueillantes et légères de l'ogre impérialiste qui les gave en compensation - et qui perpètre ses crimes et ses razzias (ses pillages au sens où Francis Drake fut anobli par l'Empire britannique ) dans des terres étrangères que l'on ne connaît pas (et dont on préfère tout ignorer). Plus que jamais, il est temps de se réveiller. Non seulement l'illusion est immorale, raison principale, mais en plus, raison anecdotique, la fête est finie : l'impérialisme occidental parvenu à sa fin ne parvient plus à maquiller ses crimes sous la perversité de vertus charitables (comme à l'époque de son firmament où il masquait son impérialisme sous le doux nom de libéralisme). Veut-on crever de fin?

1 commentaire:

Cesco a dit…

Au temps du choc des civilisations antiques, Alexandre le Grand a su favoriser une certaine compréhension mutuelle entre Grecs et Barbares conquis : avec l’alexandrinisme, il n’y a ni vainqueurs ni vaincus, mais plutôt un processus d’assimilation réciproque entre deux grandes cultures, basé sur un échange d’expériences et de valeurs partagées.