Il est certain que la triste observation de la dérive profonde, définitive et majeure des médias a de quoi mettre en rage. Raccrocher au nez d'un interlocuteur respectueux est un acte piteux et l'annonce de la défaite du point de vue que l'on défend (au moins implicitement). Cet acte de déni (refuser la discussion et l'argumentation au nom de l'obscène et des valeurs sacrées) ne signale pas seulement que les médias sont les relais de la parole officielle; il montre dans le même temps que le système est condamné, puisque son fonctionnement n'est pas viable sur le moyen terme. Que s'est-il passé? Officiellement, la fonction des médias consiste à incarner l'un des principaux contre-pouvoirs à la parole officielle en s'en tenant à la sacrosainte vérité journalistique, qui est la vérité des faits.
Autant dire que le travail de journaliste, s'il conduit à valider les versions officielles quand elles sont justes, exige aussi de réfuter de manière médiatique et publique les mensonges et erreurs officielles quand le besoin s'en fait sentir. C'est la partie exaltante et difficile du métier de journaliste, puisque les grands journalistes sont toujours les voix qui osent dénoncer les mensonges énoncés par le pouvoir, quand le pouvoir n'a pas conscience que les mensonges qu'ils profèrent sont de nature à l'affaiblir sur le moyen terme.
Raison pour laquelle les médias sont nommés contre-pouvoirs : parce qu'ils permettent au pouvoir de ne pas s'écarter de sa mission première, oeuvrer pour le système que tous servent. Dès que le pouvoir s'écarte de sa mission et se retourne contre le système qu'il prétend servir, le pouvoir s'affaiblit et travaille à détruire le système. Le tragique est que les médias se montrent d'autant plus faibles et serviles qu'ils accompagnent d'une certaine manière la dérive du pouvoir. Les médias mutent dans le même temps où le pouvoir mute.
La trahison des journalistes n'est cependant compréhensible que pour celui qui est d'accord avec ce programme de contre-pouvoir des médias. Ce fait pourrait sembler irréfutable. Il ne l'est nullement. Si l'on se met en peine d'examiner l'état du journalisme et les raisons qui expliquent les mutations et dérives actuelles, on se rend compte que les journalistes sont form(at)és, non pas pour contester le pouvoir au nom des faits, pour rétablir les faits en tant que faits (et les fats en tant que fats), mais pour relayer servilement les versions du pouvoir. Les journalistes de ce point de vue sont l'écho du pouvoir, avec ce corolaire que le pouvoir dit forcément la vérité, que la version officielle est nécessairement la vraie et bonne version.
Il est très inquiétant de considérer a priori que le pouvoir dit toujours la vérité. Non seulement cette utopie est impossible, mais le pouvoir prétendra d'autant plus proférer la vérité qu'il s'enfonce dans le mensonge et qu'il se retourne contre le système. Autrement dit, il faut analyser le symptôme : à chaque fois que les médias mutants servent le pouvoir perverti et décrètent que le pouvoir dit la vérité (que l'officiel est vrai par essence), c'est le signe alarmant que le mensonge et la corruption ont gagné le système en tant que modes de fonctionnement annonçant la décrépitude.
J'insiste bien : l'idée pour le quidam que le pouvoir dit la vérité parce que le pouvoir est intrinsèquement bon est inquiétante/rassurante : c'est le signe que l'on cautionne la décadence. Que cette propension à couvrir la mutation perverse du pouvoir émane des médias, si le travers n'est pas surprenant, est d'autant plus perverse et inquiétante que les médias sont aussi un pouvoir en tant que contre-pouvoir. L'alliance objective de tous les pouvoirs se produit bien quand le pouvoir est en situation de faiblesse avancée. Le meilleur service que les journalistes pourraient rendre au pouvoir serait de le contester. Le pire, de le servir. Que font-ils?
Ils cautionnent l'idée que l'officiel coïncide avec la vérité. Cette belle utopie serait sans doute naïveté candide si elle ne consistait aussi, dans le même temps, à se placer du côté de la force. La trahison des journalistes s'ancre bien sur cette propension, en période de troubles, à se ranger comme un seul homme du côté des formes d'autorité qui inspirent la crainte et le sentiment illusoire de protection. Les journalistes sont formés pour servir cette vérité officielle que les pouvoirs et les institutions avancent toujours en disant la vérité. Qu'on ne s'étonne dès lors plus de leur tenue ubuesque et mensongère dans le 911! Ils ne sont pas des journalistes au sens classique et noble du terme. Ils sont des porte-voix et c'est à ce titre qu'on peut les assimiler à des propagandistes.
On comprend bien mieux la démarche des médias actuels si l'on s'avise que ce ne sont nullement des journalistes animés par la vérité, la justice et l'esprit critique qui travaillent dans les médias, mais des propagandistes qui ont pour fin de servir le pouvoir, non par pur cynisme, mais avant tout parce qu'ils estiment que leur mission est de se tenir du côté des institutions et des vérités officielles. Evidemment, cette position est plus qu'inquiétante, surtout émanant de contre-pouvoirs, mais elle explique au moins de manière limpide la position rageante de la plupart de ceux qui à l'heure actuelle n'hésitent pas à traiter de négationnistes et révisionnistes les voix qui s'élèvent pour dénoncer l'imposture retentissante et incontestable entourant la version officielle du 911. Pourquoi ce déni de réalité et de vérité?
Qu'est-ce qu'un journaliste? Je l'ai dit : quelqu'un qui travaille sur les faits et dont la mission est de rappeler les faits au pouvoir quand le pouvoir dénie la vérité factuelle pour recréer sa propre version, à court terme accommodante. En d'autres termes : le but des médias n'est certainement pas d'installer l'Hyperréel à la place du réel - comme c'est le cas à l'heure actuelle. Que se passe-t-il dans la relation par les médias du 911? A une écrasante majorité en Occident, les médias montrent leur état actuel de mutants pervers/pervertis en relayant la version officielle truffée de mensonges. Le 911 est à ce titre l'événement éclatant : il est vraiment ce symbole qui montre la faillite et la décadence de la démocratie occidentale - comment les garde-fous censés empêcher que la démocratie dérive vers le déclin deviennent en fait les alliés objectifs qui précipitent la décadence et le déclin - la folie.
Ce n'est pas peu dire que d'observer que les médias traditionnels ont gravement fauté dans le traitement du 911 en en relayant (jusqu'à l'abrutissement) que la version officielle, comme si le travail d'investigation et de critique ne supposait pas l'examen sérieux des thèses contradictoires (surtout quand la version officielle ne tient pas la route, c'est l'évidence). Mais ce n'est pas un fait subite et une mutation soudaine. Cela fait longtemps que le public se tait, encaisse sans broncher les événements qui sont autant de cris d'alarme et de piqûres de rappel. Le système décline dangereusement depuis un long moment.
Pourquoi les médias n'accusent-ils pas davantage lors des innombrables affaires de corruption qui avilissent la démocratie et montrent que les politiciens sont (très) largement corrompus? Parce que le public se tait, vaguement désabusé et revenu de tout? Pourquoi les médias n'ont-ils pas couvert l'incroyable affaire Kennedy? Parce que le public a préféré ne pas savoir, parce qu'il est plus pratique de se dire que le système vit une crise structurelle, que de regarder en face et de s'avouer qu'il s'agit d'une crise systémique. Désolé, mais dans le cas du 911, les choses ont encore avancé d'un cran : il s'agit tout simplement de la dernière crise systémique avant l'effondrement progressif et atrocement douloureux. La commission Warren affrontait encore les contestations (il est vrai en proférant de grossiers mensonges). La commission Kean/Hamilton va plus loin dans le déni : elle occulte tout simplement les (nombreux) faits qui invalident de manière irréfutables ses affirmations.
Le 911 est révélateur des méthodes qu'emploient les médias à chaque fois qu'ils veulent entériner la version officielle parce qu'elle est la version officielle. Les journalistes se drapent d'autant plus dans leur intégrité et leurs méthodes objectives (gare à l'objectivité, elle est à chaque fois brandie quand ses thuriféraires putatifs sont dans le mensonge et la manipulation) qu'ils agissent de manière tendancieuse et totalement (dés)orientée. Pourtant, le tour de passe-passe obéit à une logique simpliste toujours identique :
1) il n'est pas question de discuter les faits, ce qui pour une démarche journaliste fait un peu désordre;
2) l'idée selon laquelle la version officielle est toujours vraie tient lieu de postulat et de dogme indépassables.
Ces deux caractéristiques constituent la trahison par excellence de l'esprit du journalisme en tant qu'école des faits au service de la vérité. Que fait Bénédicte Charles, sinon se moquer des faits pour asséner ses moqueries vulgaires, qui montrent, si besoin en était, le divorce entre les journalistes autoproclamés et la liberté? Comment les journalistes ont-ils pu oublier les fondements élémentaires de leur profession et de leur déontologie au point de divorcer de manière définitive de leur public? Les confrères de Charles et de Marianne ne se rendent-ils pas compte que leurs sarcasmes ne font qu'aggraver la situation et que la situation n'est pas à leur avantage? Croient-ils vraiment qu'ils servent la vérité dans le temps où ils servent la vérité officielle dispensée par le pouvoir démocratique?
Dans ce cas, le formatage accouche de al médiocrité - comme toujours. Car il faut être médiocre et moutonnier pour se contenter d'être un relais interchangeable de la propagande officielle. Il est pourtant tout à fait logique que des journalistes mutants s'adonnent à cette perversion de l'esprit authentique du journalisme, puisqu'on les forme pour cautionner la version officielle et qu'on leur répète jusqu'à satiété qu'ils appartiennent à l'élite du système (il est vrai que le contre-pouvoir mutant appartient de fait au pouvoir objectif).
Dans le cas du 911, les reportages les plus sérieux, les enquêtes les plus rigoureuses obéissent toujours au même schéma : répéter en boucle, comme un postulat irréfutable la version officielle.Il est aisé d'expliquer cette lobotomie impressionnante : les pouvoirs pervertis et affaiblis sont adossés sur le mythe comme mensonge en tant que dernier rempart avant l'effondrement. Discuter du mythe, c'est déjà accepter la défaite, puisque le mythe dispense de l'examen critique et rationnel de la réalité. Ce n'est pas un hasard si la profession de journalistes voit surgir de plus en plus de petits moutons repus et consciencieux jusqu'à l'absurde, qui en se rendent pas compte qu'on les choisit poru leurs qualités de propagandistes et leur défaut de jugement. C'est ainsi que des Fourest feront d'autant mieux l'affaire qu'ils se figurent en esprits rebelles et créatifs.
Comme si la dissidence homosexuelle revendiquée (au moins implicitement) était le gage privé que les engagements publics (condamnation de l'islamisme radical et du fondamentalisme religieux) servaient le Bien (le système démocratique) contre le Mal (les ennemis totalitaristes de la démocratie)! Fourest sert le conformisme au nom de la subversion. Tel est l'esprit d'aveuglement qui permet à des journalistes de se croire libres dans le moment où ils sont les petits soldats de plomb de la propagande... totalitaire et antidémocratique. Il leur suffit de croire qu'ils défendent la démocratie en citoyens éclairés, alors qu'ils l'enfoncent par leur postulat aberrant et leur refus de l'argumentation sérieuse (réfutation des faits au nom de la démocratie). Je me souviens à cet égard d'un souvenir particulièrement douloureux, l'émission consacrée par Arte aux complotistes autour du 911. Les journalistes prétendaient d'autant plus stigmatiser le complotisme comme maladie mentale :
1) qu'ils choisissaient comme symbole et porte-parole des complotistes un personnage censé incarner de manière paroxystique le dérangement mental (il était ainsi affublé de lunettes grotesques aux verres épais et fumés, incarnation de sa folie furieuse);
2) qu'à aucun moment ils ne discutent la version officielle ou les faits.
Raison pour laquelle il est si facile de démontrer que leur enquête obéit au principe de la propagande, mais nullement à celui de la vérité journalistique. A chaque fois que ce type d'enquêtes se présente comme journalistique, le spectateur de pareilles scènes de compromission doit se poser la question suivante : où sont les faits? Il s'apercevra que ceux-ci sont systématiquement rangés aux oubliettes de l'histoire. C'est ainsi que dans le cas d'Arte, les journalistes prétendaient traiter du complotisme dans la mesure où ils partaient du principe selon lequel la version officielle du 911 était la vérité intégrale et irréfutable.
Le postulat abrite toujours le cadavre que l'on cherche à cacher à tout prix. En interrogeant les postulats et les armoires à non-dits, on est certain de ressortir avec (au moins) un cadavre fumant sur les bras. Je comprends que le grand public n'ait pas spécialement envie de se coltiner cette tâche ingrate et rebutante d'enterrer les morts assassinés. Mais en enfouissant les cadavres que l'on souhaite occulter, on finit par fabriquer des armées de morts-vivants et de zombies maléfiques. En laissant des pseudo-journalistes et autres pseudo-reporters se charger de cautionner la version officielle en tant que vérité, quelles que soient les aberrations criantes (de vérité) qu'elle contient, il ne faut pas s'étonner que prospère le mensonge, puisque les postulats des pseudo-médias servent avant tout à cautionner l'axiome selon lequel le pouvoir dit toujours la vérité.
Ou plutôt : le pouvoir dit toujours la vérité quand le mensonge abrite les fondements du pouvoir. Les médias serviles font le plus souvent mine de contester quand la contestation n'est jamais que de la critique structurelle, qui ne s'attaque jamais au système en tant que système, mais à des dysfonctionnements passagers et dans le fond rassurants. L'idée implicite est que le système est intrinsèquement bon, même si certains dérapages sont inévitables et méritent d'être dénoncés. Dès que la critique est systémique, les médias officiels s'effacent et crient au complotisme et à la paranoïa.
Il est insupportable pour n'importe qui, a fortiori pour des médias officiels, d'avouer que le système s'effondre et que la critique qu'ils peuvent produire attaquent directement les fondations du système. Il est insupportable d'accepter que le système qui vous fait vivre va disparaître - et vous avec. Raison pour laquelle les médias officiels collaborent et cautionnent jusqu'à l'incompréhensible les dérives de plus en plus importantes des pouvoirs officiels. Raison pour laquelle le public divorce de ces médias, car les masses ne sont nullement imbéciles : elles se rendent compte que ceux qui sont censés incarner la critique démocratique sont en fait les agents objectifs de la propagande pseudo-démocratique, en réalité explicitement démagogique.
Raison pour laquelle le refus de dialoguer d'une Bénédicte Charles n'est pas un dérapage anodin et sans conséquence (qu'en tant que telle Bénédicte Charles demeure ce qu'elle est, c'est sa plus efficace punition). C'est le symbole qui importe, la vérité que porte à son insu Bénédicte Charles. Il faut savoir écouter le bruissement subtil et implacable et de la vérité. Il annonce que le mensonge confronté à la vérité n'a d'autre issue, pour s'en sortir dans l'immédiat (sur le terme, il ne fait que précipiter sa chute), que de refuser le dialogue au nom d'un postulat (comme par enchantement) typiquement paranoïaque : le pouvoir dit toujours la vérité.
Autant dire que le travail de journaliste, s'il conduit à valider les versions officielles quand elles sont justes, exige aussi de réfuter de manière médiatique et publique les mensonges et erreurs officielles quand le besoin s'en fait sentir. C'est la partie exaltante et difficile du métier de journaliste, puisque les grands journalistes sont toujours les voix qui osent dénoncer les mensonges énoncés par le pouvoir, quand le pouvoir n'a pas conscience que les mensonges qu'ils profèrent sont de nature à l'affaiblir sur le moyen terme.
Raison pour laquelle les médias sont nommés contre-pouvoirs : parce qu'ils permettent au pouvoir de ne pas s'écarter de sa mission première, oeuvrer pour le système que tous servent. Dès que le pouvoir s'écarte de sa mission et se retourne contre le système qu'il prétend servir, le pouvoir s'affaiblit et travaille à détruire le système. Le tragique est que les médias se montrent d'autant plus faibles et serviles qu'ils accompagnent d'une certaine manière la dérive du pouvoir. Les médias mutent dans le même temps où le pouvoir mute.
La trahison des journalistes n'est cependant compréhensible que pour celui qui est d'accord avec ce programme de contre-pouvoir des médias. Ce fait pourrait sembler irréfutable. Il ne l'est nullement. Si l'on se met en peine d'examiner l'état du journalisme et les raisons qui expliquent les mutations et dérives actuelles, on se rend compte que les journalistes sont form(at)és, non pas pour contester le pouvoir au nom des faits, pour rétablir les faits en tant que faits (et les fats en tant que fats), mais pour relayer servilement les versions du pouvoir. Les journalistes de ce point de vue sont l'écho du pouvoir, avec ce corolaire que le pouvoir dit forcément la vérité, que la version officielle est nécessairement la vraie et bonne version.
Il est très inquiétant de considérer a priori que le pouvoir dit toujours la vérité. Non seulement cette utopie est impossible, mais le pouvoir prétendra d'autant plus proférer la vérité qu'il s'enfonce dans le mensonge et qu'il se retourne contre le système. Autrement dit, il faut analyser le symptôme : à chaque fois que les médias mutants servent le pouvoir perverti et décrètent que le pouvoir dit la vérité (que l'officiel est vrai par essence), c'est le signe alarmant que le mensonge et la corruption ont gagné le système en tant que modes de fonctionnement annonçant la décrépitude.
J'insiste bien : l'idée pour le quidam que le pouvoir dit la vérité parce que le pouvoir est intrinsèquement bon est inquiétante/rassurante : c'est le signe que l'on cautionne la décadence. Que cette propension à couvrir la mutation perverse du pouvoir émane des médias, si le travers n'est pas surprenant, est d'autant plus perverse et inquiétante que les médias sont aussi un pouvoir en tant que contre-pouvoir. L'alliance objective de tous les pouvoirs se produit bien quand le pouvoir est en situation de faiblesse avancée. Le meilleur service que les journalistes pourraient rendre au pouvoir serait de le contester. Le pire, de le servir. Que font-ils?
Ils cautionnent l'idée que l'officiel coïncide avec la vérité. Cette belle utopie serait sans doute naïveté candide si elle ne consistait aussi, dans le même temps, à se placer du côté de la force. La trahison des journalistes s'ancre bien sur cette propension, en période de troubles, à se ranger comme un seul homme du côté des formes d'autorité qui inspirent la crainte et le sentiment illusoire de protection. Les journalistes sont formés pour servir cette vérité officielle que les pouvoirs et les institutions avancent toujours en disant la vérité. Qu'on ne s'étonne dès lors plus de leur tenue ubuesque et mensongère dans le 911! Ils ne sont pas des journalistes au sens classique et noble du terme. Ils sont des porte-voix et c'est à ce titre qu'on peut les assimiler à des propagandistes.
On comprend bien mieux la démarche des médias actuels si l'on s'avise que ce ne sont nullement des journalistes animés par la vérité, la justice et l'esprit critique qui travaillent dans les médias, mais des propagandistes qui ont pour fin de servir le pouvoir, non par pur cynisme, mais avant tout parce qu'ils estiment que leur mission est de se tenir du côté des institutions et des vérités officielles. Evidemment, cette position est plus qu'inquiétante, surtout émanant de contre-pouvoirs, mais elle explique au moins de manière limpide la position rageante de la plupart de ceux qui à l'heure actuelle n'hésitent pas à traiter de négationnistes et révisionnistes les voix qui s'élèvent pour dénoncer l'imposture retentissante et incontestable entourant la version officielle du 911. Pourquoi ce déni de réalité et de vérité?
Qu'est-ce qu'un journaliste? Je l'ai dit : quelqu'un qui travaille sur les faits et dont la mission est de rappeler les faits au pouvoir quand le pouvoir dénie la vérité factuelle pour recréer sa propre version, à court terme accommodante. En d'autres termes : le but des médias n'est certainement pas d'installer l'Hyperréel à la place du réel - comme c'est le cas à l'heure actuelle. Que se passe-t-il dans la relation par les médias du 911? A une écrasante majorité en Occident, les médias montrent leur état actuel de mutants pervers/pervertis en relayant la version officielle truffée de mensonges. Le 911 est à ce titre l'événement éclatant : il est vraiment ce symbole qui montre la faillite et la décadence de la démocratie occidentale - comment les garde-fous censés empêcher que la démocratie dérive vers le déclin deviennent en fait les alliés objectifs qui précipitent la décadence et le déclin - la folie.
Ce n'est pas peu dire que d'observer que les médias traditionnels ont gravement fauté dans le traitement du 911 en en relayant (jusqu'à l'abrutissement) que la version officielle, comme si le travail d'investigation et de critique ne supposait pas l'examen sérieux des thèses contradictoires (surtout quand la version officielle ne tient pas la route, c'est l'évidence). Mais ce n'est pas un fait subite et une mutation soudaine. Cela fait longtemps que le public se tait, encaisse sans broncher les événements qui sont autant de cris d'alarme et de piqûres de rappel. Le système décline dangereusement depuis un long moment.
Pourquoi les médias n'accusent-ils pas davantage lors des innombrables affaires de corruption qui avilissent la démocratie et montrent que les politiciens sont (très) largement corrompus? Parce que le public se tait, vaguement désabusé et revenu de tout? Pourquoi les médias n'ont-ils pas couvert l'incroyable affaire Kennedy? Parce que le public a préféré ne pas savoir, parce qu'il est plus pratique de se dire que le système vit une crise structurelle, que de regarder en face et de s'avouer qu'il s'agit d'une crise systémique. Désolé, mais dans le cas du 911, les choses ont encore avancé d'un cran : il s'agit tout simplement de la dernière crise systémique avant l'effondrement progressif et atrocement douloureux. La commission Warren affrontait encore les contestations (il est vrai en proférant de grossiers mensonges). La commission Kean/Hamilton va plus loin dans le déni : elle occulte tout simplement les (nombreux) faits qui invalident de manière irréfutables ses affirmations.
Le 911 est révélateur des méthodes qu'emploient les médias à chaque fois qu'ils veulent entériner la version officielle parce qu'elle est la version officielle. Les journalistes se drapent d'autant plus dans leur intégrité et leurs méthodes objectives (gare à l'objectivité, elle est à chaque fois brandie quand ses thuriféraires putatifs sont dans le mensonge et la manipulation) qu'ils agissent de manière tendancieuse et totalement (dés)orientée. Pourtant, le tour de passe-passe obéit à une logique simpliste toujours identique :
1) il n'est pas question de discuter les faits, ce qui pour une démarche journaliste fait un peu désordre;
2) l'idée selon laquelle la version officielle est toujours vraie tient lieu de postulat et de dogme indépassables.
Ces deux caractéristiques constituent la trahison par excellence de l'esprit du journalisme en tant qu'école des faits au service de la vérité. Que fait Bénédicte Charles, sinon se moquer des faits pour asséner ses moqueries vulgaires, qui montrent, si besoin en était, le divorce entre les journalistes autoproclamés et la liberté? Comment les journalistes ont-ils pu oublier les fondements élémentaires de leur profession et de leur déontologie au point de divorcer de manière définitive de leur public? Les confrères de Charles et de Marianne ne se rendent-ils pas compte que leurs sarcasmes ne font qu'aggraver la situation et que la situation n'est pas à leur avantage? Croient-ils vraiment qu'ils servent la vérité dans le temps où ils servent la vérité officielle dispensée par le pouvoir démocratique?
Dans ce cas, le formatage accouche de al médiocrité - comme toujours. Car il faut être médiocre et moutonnier pour se contenter d'être un relais interchangeable de la propagande officielle. Il est pourtant tout à fait logique que des journalistes mutants s'adonnent à cette perversion de l'esprit authentique du journalisme, puisqu'on les forme pour cautionner la version officielle et qu'on leur répète jusqu'à satiété qu'ils appartiennent à l'élite du système (il est vrai que le contre-pouvoir mutant appartient de fait au pouvoir objectif).
Dans le cas du 911, les reportages les plus sérieux, les enquêtes les plus rigoureuses obéissent toujours au même schéma : répéter en boucle, comme un postulat irréfutable la version officielle.Il est aisé d'expliquer cette lobotomie impressionnante : les pouvoirs pervertis et affaiblis sont adossés sur le mythe comme mensonge en tant que dernier rempart avant l'effondrement. Discuter du mythe, c'est déjà accepter la défaite, puisque le mythe dispense de l'examen critique et rationnel de la réalité. Ce n'est pas un hasard si la profession de journalistes voit surgir de plus en plus de petits moutons repus et consciencieux jusqu'à l'absurde, qui en se rendent pas compte qu'on les choisit poru leurs qualités de propagandistes et leur défaut de jugement. C'est ainsi que des Fourest feront d'autant mieux l'affaire qu'ils se figurent en esprits rebelles et créatifs.
Comme si la dissidence homosexuelle revendiquée (au moins implicitement) était le gage privé que les engagements publics (condamnation de l'islamisme radical et du fondamentalisme religieux) servaient le Bien (le système démocratique) contre le Mal (les ennemis totalitaristes de la démocratie)! Fourest sert le conformisme au nom de la subversion. Tel est l'esprit d'aveuglement qui permet à des journalistes de se croire libres dans le moment où ils sont les petits soldats de plomb de la propagande... totalitaire et antidémocratique. Il leur suffit de croire qu'ils défendent la démocratie en citoyens éclairés, alors qu'ils l'enfoncent par leur postulat aberrant et leur refus de l'argumentation sérieuse (réfutation des faits au nom de la démocratie). Je me souviens à cet égard d'un souvenir particulièrement douloureux, l'émission consacrée par Arte aux complotistes autour du 911. Les journalistes prétendaient d'autant plus stigmatiser le complotisme comme maladie mentale :
1) qu'ils choisissaient comme symbole et porte-parole des complotistes un personnage censé incarner de manière paroxystique le dérangement mental (il était ainsi affublé de lunettes grotesques aux verres épais et fumés, incarnation de sa folie furieuse);
2) qu'à aucun moment ils ne discutent la version officielle ou les faits.
Raison pour laquelle il est si facile de démontrer que leur enquête obéit au principe de la propagande, mais nullement à celui de la vérité journalistique. A chaque fois que ce type d'enquêtes se présente comme journalistique, le spectateur de pareilles scènes de compromission doit se poser la question suivante : où sont les faits? Il s'apercevra que ceux-ci sont systématiquement rangés aux oubliettes de l'histoire. C'est ainsi que dans le cas d'Arte, les journalistes prétendaient traiter du complotisme dans la mesure où ils partaient du principe selon lequel la version officielle du 911 était la vérité intégrale et irréfutable.
Le postulat abrite toujours le cadavre que l'on cherche à cacher à tout prix. En interrogeant les postulats et les armoires à non-dits, on est certain de ressortir avec (au moins) un cadavre fumant sur les bras. Je comprends que le grand public n'ait pas spécialement envie de se coltiner cette tâche ingrate et rebutante d'enterrer les morts assassinés. Mais en enfouissant les cadavres que l'on souhaite occulter, on finit par fabriquer des armées de morts-vivants et de zombies maléfiques. En laissant des pseudo-journalistes et autres pseudo-reporters se charger de cautionner la version officielle en tant que vérité, quelles que soient les aberrations criantes (de vérité) qu'elle contient, il ne faut pas s'étonner que prospère le mensonge, puisque les postulats des pseudo-médias servent avant tout à cautionner l'axiome selon lequel le pouvoir dit toujours la vérité.
Ou plutôt : le pouvoir dit toujours la vérité quand le mensonge abrite les fondements du pouvoir. Les médias serviles font le plus souvent mine de contester quand la contestation n'est jamais que de la critique structurelle, qui ne s'attaque jamais au système en tant que système, mais à des dysfonctionnements passagers et dans le fond rassurants. L'idée implicite est que le système est intrinsèquement bon, même si certains dérapages sont inévitables et méritent d'être dénoncés. Dès que la critique est systémique, les médias officiels s'effacent et crient au complotisme et à la paranoïa.
Il est insupportable pour n'importe qui, a fortiori pour des médias officiels, d'avouer que le système s'effondre et que la critique qu'ils peuvent produire attaquent directement les fondations du système. Il est insupportable d'accepter que le système qui vous fait vivre va disparaître - et vous avec. Raison pour laquelle les médias officiels collaborent et cautionnent jusqu'à l'incompréhensible les dérives de plus en plus importantes des pouvoirs officiels. Raison pour laquelle le public divorce de ces médias, car les masses ne sont nullement imbéciles : elles se rendent compte que ceux qui sont censés incarner la critique démocratique sont en fait les agents objectifs de la propagande pseudo-démocratique, en réalité explicitement démagogique.
Raison pour laquelle le refus de dialoguer d'une Bénédicte Charles n'est pas un dérapage anodin et sans conséquence (qu'en tant que telle Bénédicte Charles demeure ce qu'elle est, c'est sa plus efficace punition). C'est le symbole qui importe, la vérité que porte à son insu Bénédicte Charles. Il faut savoir écouter le bruissement subtil et implacable et de la vérité. Il annonce que le mensonge confronté à la vérité n'a d'autre issue, pour s'en sortir dans l'immédiat (sur le terme, il ne fait que précipiter sa chute), que de refuser le dialogue au nom d'un postulat (comme par enchantement) typiquement paranoïaque : le pouvoir dit toujours la vérité.
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