Le cheval de Troie désigne un stratagème qui réussit, soit l'entrée des Grecs dans Troie barricadée, par exemple. Il serait faux d'utiliser cette image de la réussite de la ruse pour qualifier actuellement le Nouvel Ordre Mondial, qui poste si bien son nom. Vouloir implanter l'ordre au niveau mondial, voilà une gageure qui n'a jamais été encore tentée, même si le mythe de Babel vient sonner comme un avertissement funeste à la réalisation de plans qui défieraient la puissance divine. L'homme est-il capable de se fédérer au niveau de la planète?
La prophétie nous met en garde contre cette velléité, que les Grecs qualifieraient de démesure. Demandez à Prométhée quel est le prix à payer pour offrir aux hommes les secrets des dieux. Quel est le plan opéré par la ruse présente? Des élites (financières/bancaires) apatrides, issues du plus puissant Empire colonial, feraient mine de rompre, au nom de la liberté, de la démocratie, du bonheur, j'en passe et des meilleures, avec les sombres desseins impérialistes connexes au colonialisme, pour mieux duper leur monde. En réalité, la fin du colonialisme sonnerait l'ère du néocolonialisme, comme âge de la manipulation et de l'hypocrisie généralisée.
Le néocolonialisme permettrait de perpétuer la domination de certaines élites sans l'associer à la lourdeur bureaucratique et étatique d'une métropole reliée à ses colonies. Le néocolonialisme permettrait de favoriser considérablement la domination de certaines élites (oligarchique et/ou synarchiques) sur le reste de la planète. Outre cette domination accrue d'une petite minorité sur la majorité, l'apport majeur et génial du néocolonialisme consiste à rendre cette mutation de domination très malaisée à saisir.
1) Le caractère apatride de ces élites rend quasi impossible leur localisation, au contraire du colonialisme.
2) La domination est bien plus forte puisqu'elle s'opère concrètement d'une petite minorité (les élites) sur une large majorité (les masses), avec une caractéristique intéressante : alors que le colonialisme protégeait assez les peuples de la métropole, le néocolonialisme fait mine de les protéger pour mieux les asservir. On assiste à une radicalisation du principe élitiste en même temps qu'à son travestissement hypocrite et périlleux.
Le néocolonialisme opère de manière apatride en ce qu'il s'empare de la puissance dominante (les États-Unis en l'occurrence) pour opérer son plan d'hégémonie apatride et biaisé. Mais les élites ne proviennent pas de la puissance dominante d'un État localisé et localisable. Du coup, les observateurs ne les discernent pas. Elles sont les OVNIS du néocolonialisme, en tant que mutations du colonialisme vers des formes plus incontrôlables et agressives. Les élites néocoloniales proviennent d'un ancien Empire colonial (l'Empire britannique) qui ne s'est pas dissout, mais qui a muté pour investir son excroissance émancipée et soi-disant dominante (les États-Unis).
La nouvelle puissance dominante est aussi peu hégémonique qu'elle paraît au contraire libre et souveraine dans son impérialisme. Peut-être cette nouvelle puissance dominante n'est-elle au fond que la créature de fond en comble des élites mutantes néocoloniales. La puissance d'illusion et le jeu de miroir seraient saisissants. On prêterait à cette puissance une responsabilité, accrue du fait de son impérialisme, qu'elle ne posséderait nullement. D'une manière générale, le principe de responsabilité perdrait son sens avec ces élites apatrides et invisibles. Les vrais maîtres seraient ces élites apatrides qui gouverneraient en fait indirectement (par le politique interposé et depuis des centres rompant avec la localisation classiquement rapportée à la nation), avec une puissance de domination d'autant plus virulent qu'elle serait incontrôlable.
La déresponsabilisation de ces élites, qui passe outre au principe de responsabilité étatique, se traduit par le processus de mondialisation, qui encourage l'absence de droit liée à l'abolition des États. Si bien que les critiques s'abattent en priorité sur la puissance dominante, accusée de tous les maux, puis sur toutes les nations dominantes et affiliées à la puissance dominante, alors que dans le schéma néocolonial, le principe de l'État fait qu'il ne peut qu'être sous le joug et la domination manipulatrice des élites néocoloniales, qui par définition se sont affranchies de la tutelle étatique et se présentent comme transnationales.
Reste à comprendre où gît l'erreur. Car cette OPA néocoloniale sur le monde, cette main-basse sur les richesses économiques, la destruction de tout ce qui n'est pas mesurable et définissable, bref le monde de la mondialisation et du Nouvel Ordre Mondial, tel que les fantoches et les fantassins de la politicaillerie nous le vendent à longueur de temps décérébré, tous ces signaux indiquent que le coup n'a pas réussi, que la mayonnaise n'a pas pris et que le néocolonialisme est en faillite.
Je pourrais invoquer le 911 comme symptôme révélateur de la faillite aiguë. Mais ce n'est pas tout. La faillite du système se manifeste par la fameuse différance si chère à Jacques. Il est frappant que le succès de ce concept pourtant opaque et ténébreux soit dû à son caractère si actuel, mais surtout au fait qu'il est pénétrant dans la mesure où il révèle la vérité à son insu. Ce n'est pas du tout la différance positive qui nous intéresse (et qui est intéressante), mais la différance en tant que symptôme révélateur de la faille et de la faillite de notre époque, qui se veut la meilleure de toutes les époques, alors qu'elle précède de peu la catastrophe apocalyptique manquant d'emporter l'humanité dans l'anéantissement.
Ce qu'indique la différance, c'est que la solution apportée au meurtre de Dieu (dixit Nietzsche) n'est pas une solution viable, mais un bricolage branlant et bancal. La modernité commence par décréter que Dieu n'est pas le fondement valable auquel tout le monde croyait et qu'elle, grandiose modernité, le remplacera par le vrai fondement, celui de la Raison. Comme elle tarde et peine à produire ce fondement, elle finit de guerre lasse par "résoudre" le problème en décrétant que le fondement n'est nullement introuvable, mais qu'il a été trouvé en tant qu'il est toujours à venir.
Comme de juste, cette solution qui n'en est pas une finit tôt ou tard par produire son état purulent et calamiteux de supercherie. Et c'est là qu'intervient le néocolonialisme comme couronnement revendiqué de la supercherie, comme apogée du génie humain, alors qu'il n'est que le symptôme indiquant le déclin des projets humains et la menace qui plane sur l'humanité. L'échec tient moins au fait d'avoir raté que de laisser croire qu'on a réussi. Ne pas trouver de fondement, passe encore; mais laisser croire qu'on tient le fondement, alors qu'on ne serre dans son poing rageur que des chimères, voilà l'état actuel du système. Voilà le statut terrible du néocolonialisme comme symbole de la faillite travestie en réussite arrogante (explication de la morgue comme échec travesti en réussite) : incarner la pire catastrophe de l'histoire humaine, dans le moment où il se réclame de son développement le plus brillant et de son apogée historique et scientifique.
Raison pour laquelle l'expression de cheval de Troie ne convient pas. La ruse est ici l'expression de l'habileté humaine capable de se sortir de toutes les difficultés à l'instar d'Ulysse le rusé. L'homme rusé est le roseau (pensant), qui ploie mais ne rompt pas. Je propose donc "mule de Troie" pour qualifier et disqualifier ces comportements dont le moins qu'on puisse juger est qu'ils poussent l'homme vers l'ornière et la déperdition. Pour conclure cette note sur les dérives prévisibles du néocolonialisme, je dirai que la racine des nombreux maux qui affligent en ce moment l'homme réside certainement dans le colonialisme et son esprit de conquête et de domination. Mais cette propension d'impérialisme est aussi ce qui sauve l'homme de l'anéantissement. Car je veux finir sur une note d'espoir. Le monde est rude, mais il est beau. L'homme se sortira des griffes néocoloniales de l'élitisme dévoyé par le haut. Je veux dire : par l'espace.
La prophétie nous met en garde contre cette velléité, que les Grecs qualifieraient de démesure. Demandez à Prométhée quel est le prix à payer pour offrir aux hommes les secrets des dieux. Quel est le plan opéré par la ruse présente? Des élites (financières/bancaires) apatrides, issues du plus puissant Empire colonial, feraient mine de rompre, au nom de la liberté, de la démocratie, du bonheur, j'en passe et des meilleures, avec les sombres desseins impérialistes connexes au colonialisme, pour mieux duper leur monde. En réalité, la fin du colonialisme sonnerait l'ère du néocolonialisme, comme âge de la manipulation et de l'hypocrisie généralisée.
Le néocolonialisme permettrait de perpétuer la domination de certaines élites sans l'associer à la lourdeur bureaucratique et étatique d'une métropole reliée à ses colonies. Le néocolonialisme permettrait de favoriser considérablement la domination de certaines élites (oligarchique et/ou synarchiques) sur le reste de la planète. Outre cette domination accrue d'une petite minorité sur la majorité, l'apport majeur et génial du néocolonialisme consiste à rendre cette mutation de domination très malaisée à saisir.
1) Le caractère apatride de ces élites rend quasi impossible leur localisation, au contraire du colonialisme.
2) La domination est bien plus forte puisqu'elle s'opère concrètement d'une petite minorité (les élites) sur une large majorité (les masses), avec une caractéristique intéressante : alors que le colonialisme protégeait assez les peuples de la métropole, le néocolonialisme fait mine de les protéger pour mieux les asservir. On assiste à une radicalisation du principe élitiste en même temps qu'à son travestissement hypocrite et périlleux.
Le néocolonialisme opère de manière apatride en ce qu'il s'empare de la puissance dominante (les États-Unis en l'occurrence) pour opérer son plan d'hégémonie apatride et biaisé. Mais les élites ne proviennent pas de la puissance dominante d'un État localisé et localisable. Du coup, les observateurs ne les discernent pas. Elles sont les OVNIS du néocolonialisme, en tant que mutations du colonialisme vers des formes plus incontrôlables et agressives. Les élites néocoloniales proviennent d'un ancien Empire colonial (l'Empire britannique) qui ne s'est pas dissout, mais qui a muté pour investir son excroissance émancipée et soi-disant dominante (les États-Unis).
La nouvelle puissance dominante est aussi peu hégémonique qu'elle paraît au contraire libre et souveraine dans son impérialisme. Peut-être cette nouvelle puissance dominante n'est-elle au fond que la créature de fond en comble des élites mutantes néocoloniales. La puissance d'illusion et le jeu de miroir seraient saisissants. On prêterait à cette puissance une responsabilité, accrue du fait de son impérialisme, qu'elle ne posséderait nullement. D'une manière générale, le principe de responsabilité perdrait son sens avec ces élites apatrides et invisibles. Les vrais maîtres seraient ces élites apatrides qui gouverneraient en fait indirectement (par le politique interposé et depuis des centres rompant avec la localisation classiquement rapportée à la nation), avec une puissance de domination d'autant plus virulent qu'elle serait incontrôlable.
La déresponsabilisation de ces élites, qui passe outre au principe de responsabilité étatique, se traduit par le processus de mondialisation, qui encourage l'absence de droit liée à l'abolition des États. Si bien que les critiques s'abattent en priorité sur la puissance dominante, accusée de tous les maux, puis sur toutes les nations dominantes et affiliées à la puissance dominante, alors que dans le schéma néocolonial, le principe de l'État fait qu'il ne peut qu'être sous le joug et la domination manipulatrice des élites néocoloniales, qui par définition se sont affranchies de la tutelle étatique et se présentent comme transnationales.
Reste à comprendre où gît l'erreur. Car cette OPA néocoloniale sur le monde, cette main-basse sur les richesses économiques, la destruction de tout ce qui n'est pas mesurable et définissable, bref le monde de la mondialisation et du Nouvel Ordre Mondial, tel que les fantoches et les fantassins de la politicaillerie nous le vendent à longueur de temps décérébré, tous ces signaux indiquent que le coup n'a pas réussi, que la mayonnaise n'a pas pris et que le néocolonialisme est en faillite.
Je pourrais invoquer le 911 comme symptôme révélateur de la faillite aiguë. Mais ce n'est pas tout. La faillite du système se manifeste par la fameuse différance si chère à Jacques. Il est frappant que le succès de ce concept pourtant opaque et ténébreux soit dû à son caractère si actuel, mais surtout au fait qu'il est pénétrant dans la mesure où il révèle la vérité à son insu. Ce n'est pas du tout la différance positive qui nous intéresse (et qui est intéressante), mais la différance en tant que symptôme révélateur de la faille et de la faillite de notre époque, qui se veut la meilleure de toutes les époques, alors qu'elle précède de peu la catastrophe apocalyptique manquant d'emporter l'humanité dans l'anéantissement.
Ce qu'indique la différance, c'est que la solution apportée au meurtre de Dieu (dixit Nietzsche) n'est pas une solution viable, mais un bricolage branlant et bancal. La modernité commence par décréter que Dieu n'est pas le fondement valable auquel tout le monde croyait et qu'elle, grandiose modernité, le remplacera par le vrai fondement, celui de la Raison. Comme elle tarde et peine à produire ce fondement, elle finit de guerre lasse par "résoudre" le problème en décrétant que le fondement n'est nullement introuvable, mais qu'il a été trouvé en tant qu'il est toujours à venir.
Comme de juste, cette solution qui n'en est pas une finit tôt ou tard par produire son état purulent et calamiteux de supercherie. Et c'est là qu'intervient le néocolonialisme comme couronnement revendiqué de la supercherie, comme apogée du génie humain, alors qu'il n'est que le symptôme indiquant le déclin des projets humains et la menace qui plane sur l'humanité. L'échec tient moins au fait d'avoir raté que de laisser croire qu'on a réussi. Ne pas trouver de fondement, passe encore; mais laisser croire qu'on tient le fondement, alors qu'on ne serre dans son poing rageur que des chimères, voilà l'état actuel du système. Voilà le statut terrible du néocolonialisme comme symbole de la faillite travestie en réussite arrogante (explication de la morgue comme échec travesti en réussite) : incarner la pire catastrophe de l'histoire humaine, dans le moment où il se réclame de son développement le plus brillant et de son apogée historique et scientifique.
Raison pour laquelle l'expression de cheval de Troie ne convient pas. La ruse est ici l'expression de l'habileté humaine capable de se sortir de toutes les difficultés à l'instar d'Ulysse le rusé. L'homme rusé est le roseau (pensant), qui ploie mais ne rompt pas. Je propose donc "mule de Troie" pour qualifier et disqualifier ces comportements dont le moins qu'on puisse juger est qu'ils poussent l'homme vers l'ornière et la déperdition. Pour conclure cette note sur les dérives prévisibles du néocolonialisme, je dirai que la racine des nombreux maux qui affligent en ce moment l'homme réside certainement dans le colonialisme et son esprit de conquête et de domination. Mais cette propension d'impérialisme est aussi ce qui sauve l'homme de l'anéantissement. Car je veux finir sur une note d'espoir. Le monde est rude, mais il est beau. L'homme se sortira des griffes néocoloniales de l'élitisme dévoyé par le haut. Je veux dire : par l'espace.
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