mercredi 29 octobre 2008

Individualisme

Tout le problème du religieux classique peut se résumer comme suit : il s'agit de tenir compte et de prendre acte du problème selon lequel le réel sensible ne correspond pas au réel, mais n'en constitue qu'une partie infime. Que l'on réponde à cette évidence par deux possibilités hypothétiques d'ordre ontologique ne masque pas le fait que ces deux hypothèses sont plus complémentaires qu'antithétiques.
Soit le réel manquant est ailleurs; soit le réel manquant est ici et maintenant, mais il n'est pas discerné par la représentation sensible. Hypothèse dualiste ou hypothèse moniste : je ne sais quel terme employer pour distinguer ce monisme de l'immanentisme ou de ce que j'ai dénommé tel et qui ne signifie pas que l'immanentisme ne produise que des mauvaises pensées (ainsi du génial Spinoza et d'autres penseurs d'envergure), mais que l'immanentisme soit un avatar du nihilisme et la première forme de nihilisme à avoir pris la pouvoir et à avoir triomphé du transcendantalisme, soit de la parade et de la réponse que l'homme propose pour durer et ne pas disparaître.
C'est induire que l'immanentisme ne puisse que déboucher sur la disparition de l'homme car ses méthodes et ses fondements sont faux. En un mot, on peut les résumer ainsi : le réel se réduit à l'apparence/immédiat/sensible. Cette conception présente l'avantage remarquable d'offrir la possibilité de définir enfin et de maîtriser le réel. Mais elle présente aussi le funeste inconvénient de garantir la plus morbide des assurances : la disparition ou l'anéantissement.
Le refus de la volonté générale au nom de son inanité suit le modèle immanentiste menant inexorablement vers la disparition. Le modèle de la volonté individuelle ou de l'individualisme se fonde sur des considérations immanentistes accordant leur primauté à l'immédiat ou à l'apparence. En considération, la négation de la volonté générale signe la promesse de la disparition de l'homme, comme la promesse utopique et libertarienne du fondement individuel repose sur le mensonge et/ou la confusion.

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