On pourrait commencer par s'émouvoir de cette nouvelle invraisemblable :
http://www.lesmotsontunsens.com/legion-d-honneur-sarko-decore-le-boss-d-une-agence-de-notation-a-l-attitude-criminelle-8871
Sarkozy crie partout qu'il faut réglementer le capitalisme, éradiquer les paradis fiscaux et surveiller les spéculations véreuses, puis décore de la légion d'honneur un des grands financiers français, Marc Ladreit de Lacharrière, président de FIMALAC, et de ce fait de l'agence de notation Fitch, une des trois grandes agences internationales qui jouent sur les marchés financiers anonymes un rôle d'expertise et de conseil, en particulier dans les faillites d'Etat et dans les spéculations autour des obligations d'Etat (et des CDS).
On croyait que pour Sarkozy et Bercy, ces agences de notation présentaient un comportement criminel et fort peu rationnel, elles qui vous dégradent une note irréprochable en quelques minutes... Eh bien, preuve que les hommes politiques sont les valets des financiers. Sarko qui décore Lacharrière, excusez du peu, c'est un comble. Nous vivons dans un monde où ce sont les financiers apatrides qui dominent, suivant une logique de profit destructrice pour les peuples. Que l'on se penche sur une autre annonce : la banque française BNP Paribas serait passée selon certains critères (l'agence américaine Bloomberg) première banque du monde.
En temps de prospérité, il y aurait de quoi se féliciter de pareille réussite. Les Français devant les Américains et les Japonais, cocorico. Et bien, non. Par temps de crise, les financiers dominent le système au prix fort : ledit système se trouve en crise irrémédiable. L'accession à la première place (relative) de BNP est une bonne mauvaise nouvelle. C'est une chose admirable d'être premier d'un système brillant. C'est une chose plus consternante de se retrouver premier d'un système en faillite, surtout si l'on ajoute à cette donnée macabre que le pouvoir politique en place n'a pas les moyens d'empêcher les financiers de détruire et délirer (à ce propos, vivement la relève).
http://www.lesmotsontunsens.com/les-actifs-de-bnp-paribas-depassent-le-pib-de-la-france-8423
Dans cette autre nouvelle, on apprend que le législateur français n'a pas jugé bon de réglementer le marché de la spéculation - qui perd tout repère : les actifs de BNP Paribas dépasseraient le PIB de la France. Nous tombons, même avec un chiffre contestable, sur un exemple effarant de la destruction de l'économie physique par les méthodes des spéculateurs monétaristes. Au final, ce sont des méthodes ineptes, puisqu'elles conduisent droit à la faillite. Selon certaines rumeurs pertinentes, le véritable président de la France ne serait pas Sarko, mais un certain Michel Pébereau, président du conseil d'administration de BNP Paribas - plus de divers postes stratégiques d'importance en France.
Dans cette logique, on comprend la décoration de Lacharrière comme l'apogée financière et spéculative des milieux financiers (dont BNP Paribas et l'incarnation emblématique). Secret de Polichinelle : les milieux financiers influents en France régentent la vie politique. Sarkozy peut dire ce qu'il veut, soit qu'il soit sincère, soit qu'il soit hypocrite (pour contenter l'opinion furieuse des privilèges accordés aux financiers prévaricateurs), il n'a pas le choix. Il travaille au service des intérêts financiers qui ne sont pas limités à son pays, mais qui sont mondialistes. Aussi puissant soit-il, Pébereau travaille de concert avec les financiers de la City ou de Wall Street, ceux qui dirigent le système financier international autour du cartel interbancaire Inter Alpha (pourquoi ne parle-t-on jamais de ce conglomérat interbancaire majeur?).
Ces cartels financiers se trouvent en faillite irrémédiable, ce qui explique l'actuelle crise. Comme ils disposent de nombreux artifices, ils s'ingénient à retarder l'échéance et à trouver moyen pour que l'on bascule d'un système international de république à un système d'oligarchie. C'est leur seul moyen de sauver leurs têtes. Peut-être seront-ils obligés de déménager de la City, comme à l'époque de Venise, et de se lancer dans des pays émergents, comme le Brésil, l'Inde ou un eldorado financier proche de la Chine, mais quoi qu'il en soit, la fête transatlantique est finie.
Ce que nos financiers refusent de voir, c'est que leur pouvoir repose sur l'erreur et le mensonge. Ils sont condamnés à terme et ce qu'ils prennent pour une parade et une alternative n'est qu'une misérable diversion pour reculer l'échéance fatidique. On sait que ce pouvoir financier va s'écrouler piteusement, reste à savoir quand exactement. Ce peut être un délai en semaines, ce peut être une échéance en mois. La fête est finie. Pébereau a beau empêcher en France un débat actif sur le statut des banques universelles et la spéculation entre banques d'affaires et banques de dépôt, son beau schéma est cassé. Les grandes banques françaises vont s'effondrer.
Un seul chiffre fourni dans cet article a valeur de symbole pour l'ensemble de la situation : alors que BNP Paribas se trouve exposée à hauteur de 15 % de son capital au niveau de la zone Portugal-Grèce-Irlande-Espagne, ce chiffre se monte à 75 % si l'on ajoute à ces pays d'ores et déjà en faillite consommée (pas encore officielle dans le cas de l'Espagne) les cas encore plus épineux de l'Italie et de la Belgique. Autant dire que la France à l'image de BNP Paribas se retrouve en faillite dans ce schéma où l'on refuse de sortir du système moribond pour trouver de nouvelles solutions.
En France, comme dans les autres pays de la zone euro, ou aux Etats-Unis, c'est le contribuable qui paye (dans tous les sens du terme) pour les actifs financiers en faillite. Même de manière illusoire, toujours pour retarder l'échéance. Que dit dans cet article Dirk Hoffmann-Becking, un analyste londonien de Sanford C. Bernstein? "Introduire des règles plus rudes reviendrait à "réduire le gagne-pain (des banques), et le gars qui va payer pour ça, c'est le consommateur français". Bernstein est un important cabinet en conseils financiers et en gestion emblématique de la mentalité de la City de Londres, rattaché au groupe américain financier Alliance depuis 2000.
L'histoire d'Alliance serait des plus instructives pour trouver une séquence des intrigues financières reliant Wall Street à la City de Londres. Que l'on se concentre notamment sur l'histoire de la banque de Wall Street Donaldson, Lufkin & Jenrette, rachetée par le Crédit Suisse en 2000 et dont certaines branches d'activité sont retombées dans les escarcelles de banques new-yorkaises proches de l'empire financier de J.P Morgan. On trouve le gratin de la finance anglo-saxonne et suisse dans ces travées, des types d'UBS, du Blackstone ou de Rothschild. On pourrait se concentrer sur le cas d'un certain Daniel Scotto, qui se révèle aussi proche de BNP Paribas que de cercles financiers typiques de l'histoire de l'Empire britannique : Rothschild, Bear Stearns et autres.
Scotto appartient aux cercles dirigeants de l'agence de notation S&P, qui est une des trois grandes agences de notation mondiales avec Moody's (dont provient en partie Alliance, via notamment les actifs de Donaldson, Lufkin & Jenrette) et Fitch Ratings, dirigée par Lacharrière. Que le monde de la finance est petit, que le monde de la finance est pourri (accessoirement, la situation de la BNP, comme première banque française et mondiale affichant une santé insolente mais atteinte d'une maladie mortelle incurable, est emblématique de l'ensemble de la finance mondiale, dont tous les noms précités sont des paradigmes de premier plan).
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