La théorie propagée par les théoriciens les plus irresponsables de l'ultra-libéralisme commence à prendre du plomb dans l'aile à mesure que la crise perdure - et s'enferre : il ne suffit pas d'inonder les sacrosaints marchés financiers mondialisés pour remédier efficacement à des problèmes de dépression monétaire. Ce raisonnement s'appuie sur un postulat monétariste : l'émission d'argent crée la valeur. Autrement dit : l'homme peut créer de la valeur par lui-même. Question subsidiaire : à partir de quoi l'homme peut-il créer de la valeur?
Dans une tradition classique répandue, c'est le diable qui pousse l'homme à créer de l'argent (voir les mythes de Faust ou de la peau de chagrin). A tel point que les deux monothéismes universaux, le christianisme et l'Islam, voient d'un fort mauvais œil (parfois hypocrite) le système de l'usure. C'est parce qu'on sait que le monétarisme mène à la destruction et surtout, de manière religieuse, que la conception dite diabolique qui préside au monétarisme économique repose sur la négation de Dieu, soit la négation de l'idée selon laquelle le réel est infini et dynamique (selon la conception d'un Platon puis d'un Leibniz).
Quelle est cette corrélation inversement proportionnelle entre l'effondrement d'un certain système donné et la création exponentielle et quasiment démente de valeurs physiques monétaristes? Pour commencer, il convient de noter que la valeur désigne ici non pas des valeurs morales connectées à des idées ontologiques, mais une valeur typiquement physique. C'est dire que l'on se meut dans une conception du réel qui est réduite au physique ou au sensible.
Le système qui promeut une valeur purement physique est d'obédience lui aussi physique (sensible). Si la valeur monétaire qui est la valeur fondamentale du système immanentiste devient hyperinflationniste, alors que le système physique s'effondre, c'est parce que l'homme croit créer ex nihilo de la valeur. Que signifie cette opération? Que l'homme entend créer de la valeur pour un donné qui demeure fixe, inchangé. Dans cette conception systémique fausse, on cherche à ne pas changer.
Mais cette absence de changement est rendue impossible par la structure du réel qui n'est pas stable et fixe, mais dynamique. Du coup, le réel est forcément toujours extérieur au donné soi-disant stable. L'effondrement de ce donné est prévisible à partir du moment où les dirigeants de ce système refusent le changement. Le seul moyen d'éviter l'effondrement est de changer. Comme les dirigeants du système refusent de changer suivant leurs intérêts, ils ont recours à la stratégie du refus du changement qui passe par la création de valeurs.
Plus le système s'effondre et plus les dirigeants du système sont condamnés à créer de plus en plus de valeurs de type monétariste. C'est une fuite en avant car cette manière de procéder indique que l'effondrement d'un système provient moins de l'extérieur que de l'intérieur : le système s'effondre moins suite aux pressions exercées par l'extérieur dénié du réel (selon le cadre immanentiste selon lequel le donné est le tout) - que selon un processus interne de suicide par refus d'alimentation.
Un peu comme un organisme vivant qui refuserait de s'alimenter sous prétexte de refuser ce qui est extérieur, cet extérieur fût-il vital, le système donné qui refuse le changement refuse l'extérieur. Il s'effondre moins du fait de l'action extérieure que de l'action intérieure d'aveuglement et de déni. L'augmentation exponentielle et inconsidérée de valeurs (de type monétariste et physique) indique l'effondrement physique parce que la valeur s'effondre. Elle a besoin de compenser cet effondrement physique par une création irréelle de valeur(s) que l'on peut appeler la valorisation.
On dévalorise pour valoriser? L'augmentation de la valeur disproportionnelle à la valeur réelle du système en question indique que cette valeur s'effondre parce qu'elle est indexée sur le seul critère physique. D'où il ressort que le seul moyen de pérenniser et préserver le donné physique consiste à l'indexer à des valeurs qui ne sont pas d'ordre physique ou sensible. Dans un système qui rapporte les ultimes critères au sensible, l'effondrement est assuré car ce système stagne, puis se désagrège.
Par contre, dès qu'on propose des valeurs d'ordre métaphysique (dans un sens transcendant et courant) on est assuré de retrouver l'idée de dynamique, soit de restaurer le changement et l'infini. Ce n'est que dans cette conception que la valeur peut être sauvegardée et que le donné physique peut être pérennisé. Mais cette conception étant dynamique, elle est toujours en changement. C'est ainsi que le changement en cours concerne rien moins que l'ensemble du transcendantalisme (et pas seulement certaines de ses arcanes, le nouveau aboutissant jusqu'à présent à la création de valeurs internes au transcendantalisme). D'où l'importance de la crise et du traumatisme.
Par contre, la caractéristique du donné est de ne pas changer. Essence (si l'on peut employer ce terme) conservatrice et fort inflammable, dans laquelle le propre du progressisme est d'empêcher le changement véritable, mais de le cantonner au contraire dans les bornes du donné. Tout progrès à l'intérieur du donné est un progressisme frelaté, qui ne fait que progresser dans son empoisonnement à mesure que le donné s'effondre.
Si le progrès à l'intérieur d'un donné est une perversion de progrès (dont on voit l'avatar ultime avec les progressistes terminaux de l'ultra-libéralisme), toute conception (d'obédience nihiliste, immanentiste dans la période moderne spécifique) donnée (fixe, inchangée, stable) présente la merveilleuse caractéristique de toujours proposer la même forme. Pour finir sur une note positive, il est probable que l'avènement de la crise ne signifie pas que le pire va advenir (le schéma pessimiste qui mène au pire est faux dans sa formulation), mais qu'une transformation d'importance, discontinue, subite et soudaine, affecte de son coefficient extraordinaire le donné en constante transformation.
Du coup, c'est la crise, dont cette crise majeure et effrayante dont nous ne nous dépêtrons pas dans les bornes du donné, crise sans doute effarante pour beaucoup, qui loin d'annoncer des valeurs qui pleurent, des valeurs en démentielle croissance/excroissance, signifie que les valeurs fondamentales sont en mutation - et que les valeurs données ne sont pas éternelles. Raison pour laquelle le progressiste véritable (ontologique) a raison sur la durée et tort sur le court terme : dans le cadre d'un donné, il a tort, mais sur la durée, la valeur du progrès, c'est le changement.
Dans une tradition classique répandue, c'est le diable qui pousse l'homme à créer de l'argent (voir les mythes de Faust ou de la peau de chagrin). A tel point que les deux monothéismes universaux, le christianisme et l'Islam, voient d'un fort mauvais œil (parfois hypocrite) le système de l'usure. C'est parce qu'on sait que le monétarisme mène à la destruction et surtout, de manière religieuse, que la conception dite diabolique qui préside au monétarisme économique repose sur la négation de Dieu, soit la négation de l'idée selon laquelle le réel est infini et dynamique (selon la conception d'un Platon puis d'un Leibniz).
Quelle est cette corrélation inversement proportionnelle entre l'effondrement d'un certain système donné et la création exponentielle et quasiment démente de valeurs physiques monétaristes? Pour commencer, il convient de noter que la valeur désigne ici non pas des valeurs morales connectées à des idées ontologiques, mais une valeur typiquement physique. C'est dire que l'on se meut dans une conception du réel qui est réduite au physique ou au sensible.
Le système qui promeut une valeur purement physique est d'obédience lui aussi physique (sensible). Si la valeur monétaire qui est la valeur fondamentale du système immanentiste devient hyperinflationniste, alors que le système physique s'effondre, c'est parce que l'homme croit créer ex nihilo de la valeur. Que signifie cette opération? Que l'homme entend créer de la valeur pour un donné qui demeure fixe, inchangé. Dans cette conception systémique fausse, on cherche à ne pas changer.
Mais cette absence de changement est rendue impossible par la structure du réel qui n'est pas stable et fixe, mais dynamique. Du coup, le réel est forcément toujours extérieur au donné soi-disant stable. L'effondrement de ce donné est prévisible à partir du moment où les dirigeants de ce système refusent le changement. Le seul moyen d'éviter l'effondrement est de changer. Comme les dirigeants du système refusent de changer suivant leurs intérêts, ils ont recours à la stratégie du refus du changement qui passe par la création de valeurs.
Plus le système s'effondre et plus les dirigeants du système sont condamnés à créer de plus en plus de valeurs de type monétariste. C'est une fuite en avant car cette manière de procéder indique que l'effondrement d'un système provient moins de l'extérieur que de l'intérieur : le système s'effondre moins suite aux pressions exercées par l'extérieur dénié du réel (selon le cadre immanentiste selon lequel le donné est le tout) - que selon un processus interne de suicide par refus d'alimentation.
Un peu comme un organisme vivant qui refuserait de s'alimenter sous prétexte de refuser ce qui est extérieur, cet extérieur fût-il vital, le système donné qui refuse le changement refuse l'extérieur. Il s'effondre moins du fait de l'action extérieure que de l'action intérieure d'aveuglement et de déni. L'augmentation exponentielle et inconsidérée de valeurs (de type monétariste et physique) indique l'effondrement physique parce que la valeur s'effondre. Elle a besoin de compenser cet effondrement physique par une création irréelle de valeur(s) que l'on peut appeler la valorisation.
On dévalorise pour valoriser? L'augmentation de la valeur disproportionnelle à la valeur réelle du système en question indique que cette valeur s'effondre parce qu'elle est indexée sur le seul critère physique. D'où il ressort que le seul moyen de pérenniser et préserver le donné physique consiste à l'indexer à des valeurs qui ne sont pas d'ordre physique ou sensible. Dans un système qui rapporte les ultimes critères au sensible, l'effondrement est assuré car ce système stagne, puis se désagrège.
Par contre, dès qu'on propose des valeurs d'ordre métaphysique (dans un sens transcendant et courant) on est assuré de retrouver l'idée de dynamique, soit de restaurer le changement et l'infini. Ce n'est que dans cette conception que la valeur peut être sauvegardée et que le donné physique peut être pérennisé. Mais cette conception étant dynamique, elle est toujours en changement. C'est ainsi que le changement en cours concerne rien moins que l'ensemble du transcendantalisme (et pas seulement certaines de ses arcanes, le nouveau aboutissant jusqu'à présent à la création de valeurs internes au transcendantalisme). D'où l'importance de la crise et du traumatisme.
Par contre, la caractéristique du donné est de ne pas changer. Essence (si l'on peut employer ce terme) conservatrice et fort inflammable, dans laquelle le propre du progressisme est d'empêcher le changement véritable, mais de le cantonner au contraire dans les bornes du donné. Tout progrès à l'intérieur du donné est un progressisme frelaté, qui ne fait que progresser dans son empoisonnement à mesure que le donné s'effondre.
Si le progrès à l'intérieur d'un donné est une perversion de progrès (dont on voit l'avatar ultime avec les progressistes terminaux de l'ultra-libéralisme), toute conception (d'obédience nihiliste, immanentiste dans la période moderne spécifique) donnée (fixe, inchangée, stable) présente la merveilleuse caractéristique de toujours proposer la même forme. Pour finir sur une note positive, il est probable que l'avènement de la crise ne signifie pas que le pire va advenir (le schéma pessimiste qui mène au pire est faux dans sa formulation), mais qu'une transformation d'importance, discontinue, subite et soudaine, affecte de son coefficient extraordinaire le donné en constante transformation.
Du coup, c'est la crise, dont cette crise majeure et effrayante dont nous ne nous dépêtrons pas dans les bornes du donné, crise sans doute effarante pour beaucoup, qui loin d'annoncer des valeurs qui pleurent, des valeurs en démentielle croissance/excroissance, signifie que les valeurs fondamentales sont en mutation - et que les valeurs données ne sont pas éternelles. Raison pour laquelle le progressiste véritable (ontologique) a raison sur la durée et tort sur le court terme : dans le cadre d'un donné, il a tort, mais sur la durée, la valeur du progrès, c'est le changement.
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