mercredi 29 décembre 2010

Chine TOC

http://sobiz.over-blog.com/article-quand-la-chine-s-effondrera-63492729.html

Cet article à contre-courant de la doxa relayant la menace du péril chinois a le mérite de rappeler que la Chine est l'arrière-cour de l'oligarchie mondialisée et qu'à ce titre elle ne saurait être en aucun cas un péril autre qu'oligarchique pour les peuples d'Occident. L'ennemi pour ces peuples aspirant aux principes républicains est l'oligarchie, pas le peuple de Chine. Si l'on ne comprend usuellement pas cette donnée, au point d'avoir peur de la concurrence chinoise (concurrence oligarchique, concurrence populaire, quel type de concurrence?), c'est parce que les élites oligarchiques - plus que les peuples - d'Occident pratiquent depuis l'époque coloniale à l'encontre des autres peuples une politique d'oligarchie (d'impérialisme).
Quand on a compris cette donnée, on mesure l'arnaque et la diversion perpétrées par les propagandistes alarmistes et anxiogènes (la vieille rengaine du sécuritarisme) nous rabâchant avec un aveuglement de bonne foi (de filiation oligarchisante) que le développement de la Chine pourrait porter atteinte au développement de l'Occident. Il n'existe pas de développement mutuel possible dans un monde fini, seulement des rapports de force et de concurrence (d'antagonisme).
A y bien regarder, si la Chine en tant que peuple se développe, l'Occident en tant que peuples se développera. Mais si l'oligarchie se développe comme c'est le cas actuellement, ce sont des élites transversales entre Chine et Occident qui se développeront. C'est le schéma actuel qui nous opprime et pour nous faire oublier sa réalité cruelle et inacceptable, on crée une diversion et l'on fait croire que la menace pour l'Occident serait chinoise et que les mesures prises à l'heure actuelle par nos élites oligarchiques d'Occident seraient in fine motivées par cette menace.
L'ennemi de l'Occident est pourtant intérieur, pas extérieur (chinois, indien, ou autres). Le développement du marché intérieur chinois ne peut qu'être bénéfique pour les intérêts économiques et politiques des peuples d'Occident. La seule menace chinoise qui existe, c'est le péril oligarchique. Mais alors, ce ne sont pas des élites oligarchiques chinoises qui menaceraient le développement républicain occidental, mais des élites oligarchiques occidentales qui délocalisent en Chine (avec la complicité d'élites oligarchiques autochtones) en profitant du développement précaire et inégalitaire du marché chinois.
La ruse ressortit de l'intoxication classique : on exhibe un ennemi illusoire et instrumentalisé alors que le véritable ennemi se tient ailleurs, tout à côté. L'ennemi n'est pas le peuple de Chine, l'ennemi est l'oligarchie. Et le centre névralgique de l'oligarchie se situe à la City de Londres. Quant à la menace représentée par le faible coût de la main-d'oeuvre chinoise, le meilleur moyen d'y remédier est de développer le marché intérieur chinois et d'augmenter les salaires et les droits sociaux des travailleurs chinois.
Le développement républicain de la Chine assurerait le développement républicain des peuples du monde. Dans le cas contraire, l'oligarchisation de la Chine va de pair avec l'oligarchisation du monde. C'est ce qui se passe actuellement et c'est pourquoi il est ridicule de s'en prendre à un faux ennemi, le péril chinois (qui plus est resucée raciste du péril jaune), au lieu de s'en prendre au vrai ennemi : la mentalité oligarchique. Si les populations occidentales se rendaient compte de cette manoeuvre grossière de diversion, au lieu de craindre le développement de la Chine, non seulement elles l'appuieraient, mais encore elles disposeraient de leur liberté de s'attaquer au vrai problème : les intérêts financiers et industriels apatrides et mondialistes qui pillent le peuple chinois en l'utilisant comme rival emblématique et exploité contre les peuples d'Occident - et en laissant entendre par la suite que le rusé et travailleur peuple chinois représenterait un danger pour le développement des peuples d'Occident.
Cette stratégie est certes insufflée en premier lieu par les intérêts financiers qui ont intérêt à sauvegarder le schéma oligarchique actuel, où on légitime auprès des peuples d'Occident l'exploitation oligarchique de la Chine par les élites oligarchiques occidentales au nom de la menace fantasmatique chinoise : les peuples d'Occident servent de débouché aveuglé pour des produits médiocres fabriqués à bas coût par les travailleurs exploités des pays sous-développés (qu'on qualifie d'émergents pour leur donner un certain statut).
La stratégie oligarchique menteuse et propagandiste se trouve relayée par les intérêts oligarchiques transversaux de ces pays qui y trouvent leur intérêt de castes, alors qu'au lieu de le menace de tendance xénophobe qu'ils agitent comme diversion, ce sont eux qui travaillent conte leur peuple et qu'ils trahissent les intérêts républicains. Enfin, on nous serine que nous vivrions en Occident dans des républiques démocratiques et libérales : eh bien, la preuve que ces espaces de liberté délivrent l'intoxication critique qu'ils prétendent combattre et dénoncer (notamment en Chine), c'est que cette stratégie est relayée par les médias occidentaux qui ne sont pas un contre-pouvoir comme ils le proclament, mais une caisse de résonance au service des intérêts oligarchiques.
Le plus stupéfiant et le plus prévisible reste que ce discours en faveur de l'oligarchie mondialiste (centré autour de la City) et contre les intérêts des peuples (en particulier des classes moyennes) se trouve repris et validé par les peuples eux-mêmes, à commencer par les peuples d'Occident, qui ne se rendent pas compte qu'ils soutiennent le discours qui les défavorise. La raison pour laquelle les victimes soutiennent le discours de leurs bourreaux tient à leur aveuglement dans la représentation du réel : c'est parce qu'ils vivent dans une représentation finie et figée du monde que les peuples (en majorité) en viennent à soutenir la loi du plus fort, que leur est préjudiciable, mais qui est la loi caractéristique du réel si le réel est fini.
Dans un monde fini, la loi du plus fort est la loi logique et inévitable. Aristote en sait quelque chose puisqu'il en vient à défendre le régime tyrannique (la version la plus dure de l'oligarchie) à partir du moment où il valide ontologiquement la finitude. Ce que l'on nomme métaphysique n'est pas une certaine mouture de l'ontologie classique, en particulier platonicienne, mais un discours de sophiste tenant compte de l'ontologie opposée et prétendant résoudre le problème d'invalidité du sophisme par la proposition du compromis (en gros, Aristote oscillerait entre Gorgias et Platon).
C'est ce discours grec de facture oligarchique qui mérite d'être dénoncé parce qu'il est la matrice occidentale de l'oligarchie occidentale contemporaine, à une période où les sorbonnards sont redevenus des normes intellectuelles et où les élites postmodernes ont repris les rengaines oligarchiques de la scolastique médiévale. Le problème n'est pas la Chine, mais l'oligarchie; et le ferment de l'oligarchie, si historiquement il peut se déceler dans certains versants de la culture chinoise, se trouve dominant à l'heure actuelle en Occident. Domination financière immédiate autour de la City de Londres.
Mais surtout domination culturelle, qui est le vrai soubassement expliquant le développement de la mentalité oligarchique. Le mimétisme. Au départ, on adoube la violence qui nous détruit. Et puis, petit à petit, on s'en prend au bouc émissaire faible au lieu de l'auteur authentique, mais dangereux. On s'en prend à la Chine au lieu de la City? Alors qu'il serait tellement plus pertinent de dénoncer les élites chinoises de mèche avec l'oligarchie centrale occidentale (autour de la City) et non le peuple de Chine qui en tant que peuple non pas rival mais allié se développerait dans l'intérêt des peuples d'Occident...

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