dimanche 3 février 2008

Complémentarité

La complémentarité entre conservatisme et progressisme permet de mieux comprendre pourquoi la Perfection a besoin de cette partition binaire pour accomplir sa besogne uniciste et exclusive : au nom de la Perfection, le conservatisme prétend qu'il faut suivre le seul système possible et viable, y compris quand le système nécessite des ajustements structurels violents et cyniques. En gros, le conservatisme s'adosse sur l'argument de Leibniz, selon lequel le seul réel est aussi le meilleur des réels. Mais le conservatisme est imparfait en ce qu'il postule que la perfection est donnée une fois pour toutes. C'est ici qu'entre en scène le progressisme : sa différence et son opposition avec le conservatisme signent également sa complémentarité avec le conservatisme. Le progressisme a ceci de commun avec le conservatisme qu'il croit à la Perfection du donné, mais il estime quant à lui que cette Perfection est donnée - quant à sa finalité seulement. Le dessein de la Perfection nécessite aussi et cependant que le plan de al Perfection subisse de temps à autre des ajustements continuels. La Perfection suppose dans son dessein même des perfectionnements. C'est dire que la Perfection est imperfections. La complémentarité du progressisme par rapport au conservatisme tient au fait que le progressisme tient compte du décalage de la Perfection avec le réel. Le conservatisme est persuadé que le réel a été une bonne fois pour toutes englouti et absorbé (dilué) dans le monde de l'homme. Le progressisme sert à corriger ce postulat trop rude en permettant d'ajuster le monde de l'homme au reél qu'on prétend occulter. Le progressisme est plus pragmatique que le conservatisme; il est aussi plus hypocrite. En même temps, le conservatisme est plus utopique en ce qu'il ignore le réel. Son intérêt par rapport au progressisme est de rappeler la lige dure du système, à savoir que le réel a disparu. A charge pour le progressisme de coller à cette ligne et de limiter les dégâts quand cette ligne dure vient à se cogner contre le réel (célèbre définition du réel selon un fameux physicien)

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