Le concept d'épuisement est central pour qui veut comprendre ce qui arrive en ce moment, pourquoi le déclin du système, commencé de longue date, depuis l'époque moderne, est entré à l'heure actuelle dans sa phase de turbulences majeures et de déflagrations cataclysmiques, selon la réalité du 911. Prenons l'illustration de la jachère agricole. Une mauvaise gestion des sols conduit à leur appauvrissement et à leur épuisement.
C'est exactement ce qui se produit avec le système, qui a mal géré sa propre structure et ses propres fondations et qui du coup en peut s'épuiser. Que s'est-il passé pour qu'on en arrive là, c'est-à-dire pour qu'on s'achemine de manière inéluctable vers l'épuisement le plus radical, celui dont on ne se remet pas, parce qu'il a conduit l'organisme trop bas vers la disparition et le démembrement?
Il faut témoigner d'une certaine mauvaise foi pour ne pas se rappeler ou simplement se rendre comte que le système est fondé sur une définition close et délimitée de sa structure. Le propre des fondements du système moderne le conduit à présenter comme une révolution et un progrès infinis cet effort et cette présentation de définition. Auparavant, l'homme était plus prudent : il ne prétendait pas défendre le système humain en le définissant. L'homme moderne pense qu'en accomplissant cet exploit il se hissera au-dessus de toutes les réalisations auxquelles il est parvenu jusqu'alors - et qu'adviendra enfin le règne de sa félicité et de sa gloire.
L'homme moderne ne se rend pas compte qu'en pensant accomplir sa révolution il reproduit traits pour traits et l'avertissement de la démesure telle que les Anciens la rapportait (la fameuse ubris grecque) et la fable de Faust troquant dans sa folie son âme contre un peu de bonheur fini. L'épuisement de l'ordre est plus que logique et explicable dans le système qui n'a produit sa définition délimitée que dans la mesure où il s'installait dans la finitude et où il déniait l'existence de l'absolu.
Mais cette option, en même temps qu'elle assure un certain confort immédiat (confort dans les deux sens du terme, puisqu'au confort psychologique s'additionne le confort matériel, qui définit justement le Progrès moderne) engendre par là même l'assurance tous risques de la chute précédée de manière évidente par l'épuisement inexorable et progressif. L'épuisement est constitutif du système et les décervelés actuels s'en étonnent un peu comme Faust s'irrite contre sa damnation pourtant prévue ou Raphaël de Valentin contre sa mort inéluctable et atroce.
Comme le dirait Rosset, tu t'en étonnes? Mais tu l'as toujours su, comme tu savais que tu mourrais! La puissance du déni est telle qu'on reporte dans un avenir toujours à venir les menaces que l'on préfère par trop ne pas affronter. Pour finir, le seul moyen de rompre avec la politique de l'épuisement est de réfuter énergiquement le système de la clôture et de la délimitation qui caractérise notre ordre actuel et lui promet la chute et la ruine.
On trouvera toujours quelque avantage immédiat précédant l'inconvénient majeur de la disparition, ce qu'énoncent et illustrent fort justement les mythes de Faust et de la peau de chagrin. Pas un système qui ne présente son avantage en fait. Surtout quand la somme des avantages et celle des inconvénients se répartit de la manière suivante : avantages immédiats considérable et d'ordre matériel; inconvénients à court terme terribles et insurmontables, mais dont l'avènement est dénié et relégué aux calendes grecques.
Après moi, le Déluge : c'est la politique bien connue de l'autruche et c'est à l'aune de son application que le système est assuré de foncer dans le mur. Auparavant, il aura eu l'insigne avantage de rendre heureux ceux qui ont eu la chance de se trouver dans la tranche de leur existence où ses bienfaits étaient réels. Avant que ne s'amorce son déclin rapide et prévisible. Pour les générations suivantes, par contre, le réveil sera d'autant plus brutale et la désillusion douloureuse que la propagande que nous serinent les médias consiste à répéter en boucle qu'avant la chute tout va bien. Exactement comme la fanfare triomphante du Titanic en train de sombrer, en somme.
C'est exactement ce qui se produit avec le système, qui a mal géré sa propre structure et ses propres fondations et qui du coup en peut s'épuiser. Que s'est-il passé pour qu'on en arrive là, c'est-à-dire pour qu'on s'achemine de manière inéluctable vers l'épuisement le plus radical, celui dont on ne se remet pas, parce qu'il a conduit l'organisme trop bas vers la disparition et le démembrement?
Il faut témoigner d'une certaine mauvaise foi pour ne pas se rappeler ou simplement se rendre comte que le système est fondé sur une définition close et délimitée de sa structure. Le propre des fondements du système moderne le conduit à présenter comme une révolution et un progrès infinis cet effort et cette présentation de définition. Auparavant, l'homme était plus prudent : il ne prétendait pas défendre le système humain en le définissant. L'homme moderne pense qu'en accomplissant cet exploit il se hissera au-dessus de toutes les réalisations auxquelles il est parvenu jusqu'alors - et qu'adviendra enfin le règne de sa félicité et de sa gloire.
L'homme moderne ne se rend pas compte qu'en pensant accomplir sa révolution il reproduit traits pour traits et l'avertissement de la démesure telle que les Anciens la rapportait (la fameuse ubris grecque) et la fable de Faust troquant dans sa folie son âme contre un peu de bonheur fini. L'épuisement de l'ordre est plus que logique et explicable dans le système qui n'a produit sa définition délimitée que dans la mesure où il s'installait dans la finitude et où il déniait l'existence de l'absolu.
Mais cette option, en même temps qu'elle assure un certain confort immédiat (confort dans les deux sens du terme, puisqu'au confort psychologique s'additionne le confort matériel, qui définit justement le Progrès moderne) engendre par là même l'assurance tous risques de la chute précédée de manière évidente par l'épuisement inexorable et progressif. L'épuisement est constitutif du système et les décervelés actuels s'en étonnent un peu comme Faust s'irrite contre sa damnation pourtant prévue ou Raphaël de Valentin contre sa mort inéluctable et atroce.
Comme le dirait Rosset, tu t'en étonnes? Mais tu l'as toujours su, comme tu savais que tu mourrais! La puissance du déni est telle qu'on reporte dans un avenir toujours à venir les menaces que l'on préfère par trop ne pas affronter. Pour finir, le seul moyen de rompre avec la politique de l'épuisement est de réfuter énergiquement le système de la clôture et de la délimitation qui caractérise notre ordre actuel et lui promet la chute et la ruine.
On trouvera toujours quelque avantage immédiat précédant l'inconvénient majeur de la disparition, ce qu'énoncent et illustrent fort justement les mythes de Faust et de la peau de chagrin. Pas un système qui ne présente son avantage en fait. Surtout quand la somme des avantages et celle des inconvénients se répartit de la manière suivante : avantages immédiats considérable et d'ordre matériel; inconvénients à court terme terribles et insurmontables, mais dont l'avènement est dénié et relégué aux calendes grecques.
Après moi, le Déluge : c'est la politique bien connue de l'autruche et c'est à l'aune de son application que le système est assuré de foncer dans le mur. Auparavant, il aura eu l'insigne avantage de rendre heureux ceux qui ont eu la chance de se trouver dans la tranche de leur existence où ses bienfaits étaient réels. Avant que ne s'amorce son déclin rapide et prévisible. Pour les générations suivantes, par contre, le réveil sera d'autant plus brutale et la désillusion douloureuse que la propagande que nous serinent les médias consiste à répéter en boucle qu'avant la chute tout va bien. Exactement comme la fanfare triomphante du Titanic en train de sombrer, en somme.
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