Dans l'ordre pérenne et en bonne santé, les élites incarnent la tête de commandement dans la mesure où l'ordre est uni derrière ce sens homogène qui se dessine devant lui. L'éclatement de l'ordre se manifeste aussi et surtout par l'implosion de ce sens homogène. Dans un ordre homogène, les masses acceptaient de suivre les élites. En échange de leur asservissement, elles gagnaient la direction du sens et l'ordre de leur existence.
Dans l'ordre en dépérissement, on leur octroie l'illusion de leur liberté dans la mesure où elles sont condamnées à la souffrance du déclin et au spectre de la disparition. Voilà ce que cache le mirage de la démocratie : le déclin accompagne aussi et nécessairement l'implosion de l'ordre, soit la multiplicité des centres de décision qui se contestent tous la direction de l'ordre.
Dans une configuration saine où l'ordre suit un sens, l'unicité de la direction est évidente. Par contre, quand le déclin s'amorce, la direction est perdue. Double sens de direction : sens et commandement. Tel est le problème... L'absence de direction va de pair avec la confusion et la cacophonie de la direction. Qui commande et qui décide? La contestation est telle que le pouvoir est fragmenté et finalement insaisissable. Indécidable, en fait.
Raison pour laquelle le mythe de la liberté est inséparable de l'effondrement du système : car la liberté repose sur le mensonge selon lequel les individus peuvent conjointement décider du sens du système dans lequel ils vivent. La vérité est plus difficile à admettre : il est très difficile de décider à deux personnes, ne serait-ce qu'au nom de la rivalité inévitable entre deux volontés individuelles.
Le propre du système, c'est de permettre à une multitude de volontés de trouver un sens commun. La seule solution est que la multitude confie ses désirs à l'élite en échange d'un pacte sacré, selon lequel l'élite de l'ordre s'engage à assurer la plus lourde des tâches, celle de toujours donner sens et direction au système. Par contre, quand l'ordre se fissure, les prétentions à la démocratie, soit à l'indépendance des volontés, refont surface.
C'est alors que l'unité du pouvoir vole en éclat au nom des grands idéaux de liberté et de démocratie. Le peuple ne se rend pas compte qu'en échange de sa liberté promise, il va payer fort cher par le déclin du système qu'il prétend contrôler. Au final, l'unité du pouvoir laisse place à des foyers qui se font la guerre et s'affaiblissent au sien même de l'ancienne élite.
Au lieu de la dimension finale et dernière du pouvoir, apparaissent des structures qui prétendent manipuler et dominer les institutions en place. Dans le schéma de l'ordre classique, le pouvoir est le stade ultime, qui n'abrite nulle contestation et nulle tentative de manipulation. Qui tient le pouvoir détient la domination ultime et incontestable. Dans l'ordre en déclin, au contraire, l'implosion du pouvoir dissémine les instances de pouvoir.
Le pouvoir n'est que la marionnette ou le ventriloque d'instances cachées dans son ombre, qui se veulent ses yeux et sa voix, alors qu'elles se déchirent la domination cachée et inavouable. Il faut dire que cette domination ne saurait se donner à voir en plein jour. Pour ce faire, il faut que le pouvoir jouisse d'une aura et d'une légitimité indubitables (c'est-à-dire de la légitimité de la direction). Au contraire, le pouvoir perd de sa superbe et devient un exercice indigne de la boucherie quand il tend à opprimer les autres composants à sa domination sans but, ou plutôt sans autre but que sa domination stérile.
C'est dans ce contexte qu'un acte aussi tordu et ténébreux que le 911 a pu surgir et survenir. Ce n'est pas un commandement unique qui l'a pensé, mais des myriades d'officines aux abois qui se sont servies du pouvoir officiel pour imposer leurs visées contradictoires et dérisoires. Au final, la seule cohérence dans la direction du 911, c'est de se tirer une balle dans le pied pour courir plus vite. Pas évident qu'avec ce genre de stratégie, l'idéal de démocratie trouve de vrais partisans, une fois qu'on se sera avisé qu'on troque toujours le mirage de sa liberté jouissive contre un fardeau plus lourd et plus besogneux, l'absence de sens et la destruction programmées. Le 911 n'était qu'un avertissement.
Dans l'ordre en dépérissement, on leur octroie l'illusion de leur liberté dans la mesure où elles sont condamnées à la souffrance du déclin et au spectre de la disparition. Voilà ce que cache le mirage de la démocratie : le déclin accompagne aussi et nécessairement l'implosion de l'ordre, soit la multiplicité des centres de décision qui se contestent tous la direction de l'ordre.
Dans une configuration saine où l'ordre suit un sens, l'unicité de la direction est évidente. Par contre, quand le déclin s'amorce, la direction est perdue. Double sens de direction : sens et commandement. Tel est le problème... L'absence de direction va de pair avec la confusion et la cacophonie de la direction. Qui commande et qui décide? La contestation est telle que le pouvoir est fragmenté et finalement insaisissable. Indécidable, en fait.
Raison pour laquelle le mythe de la liberté est inséparable de l'effondrement du système : car la liberté repose sur le mensonge selon lequel les individus peuvent conjointement décider du sens du système dans lequel ils vivent. La vérité est plus difficile à admettre : il est très difficile de décider à deux personnes, ne serait-ce qu'au nom de la rivalité inévitable entre deux volontés individuelles.
Le propre du système, c'est de permettre à une multitude de volontés de trouver un sens commun. La seule solution est que la multitude confie ses désirs à l'élite en échange d'un pacte sacré, selon lequel l'élite de l'ordre s'engage à assurer la plus lourde des tâches, celle de toujours donner sens et direction au système. Par contre, quand l'ordre se fissure, les prétentions à la démocratie, soit à l'indépendance des volontés, refont surface.
C'est alors que l'unité du pouvoir vole en éclat au nom des grands idéaux de liberté et de démocratie. Le peuple ne se rend pas compte qu'en échange de sa liberté promise, il va payer fort cher par le déclin du système qu'il prétend contrôler. Au final, l'unité du pouvoir laisse place à des foyers qui se font la guerre et s'affaiblissent au sien même de l'ancienne élite.
Au lieu de la dimension finale et dernière du pouvoir, apparaissent des structures qui prétendent manipuler et dominer les institutions en place. Dans le schéma de l'ordre classique, le pouvoir est le stade ultime, qui n'abrite nulle contestation et nulle tentative de manipulation. Qui tient le pouvoir détient la domination ultime et incontestable. Dans l'ordre en déclin, au contraire, l'implosion du pouvoir dissémine les instances de pouvoir.
Le pouvoir n'est que la marionnette ou le ventriloque d'instances cachées dans son ombre, qui se veulent ses yeux et sa voix, alors qu'elles se déchirent la domination cachée et inavouable. Il faut dire que cette domination ne saurait se donner à voir en plein jour. Pour ce faire, il faut que le pouvoir jouisse d'une aura et d'une légitimité indubitables (c'est-à-dire de la légitimité de la direction). Au contraire, le pouvoir perd de sa superbe et devient un exercice indigne de la boucherie quand il tend à opprimer les autres composants à sa domination sans but, ou plutôt sans autre but que sa domination stérile.
C'est dans ce contexte qu'un acte aussi tordu et ténébreux que le 911 a pu surgir et survenir. Ce n'est pas un commandement unique qui l'a pensé, mais des myriades d'officines aux abois qui se sont servies du pouvoir officiel pour imposer leurs visées contradictoires et dérisoires. Au final, la seule cohérence dans la direction du 911, c'est de se tirer une balle dans le pied pour courir plus vite. Pas évident qu'avec ce genre de stratégie, l'idéal de démocratie trouve de vrais partisans, une fois qu'on se sera avisé qu'on troque toujours le mirage de sa liberté jouissive contre un fardeau plus lourd et plus besogneux, l'absence de sens et la destruction programmées. Le 911 n'était qu'un avertissement.
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