samedi 12 avril 2008

Le Mur du 911

Le 911, les Twin Towers se sont effondrées. Ce n'est bien sûr pas le seul événement qui s'est produit ce triste jour où tous les symboles du pouvoir américain semblent s'être donnés le mot pour subir des attaques terroristes; mais c'est certainement l'événement le plus marquant du 911. Les Twin Towers étaient le symbole de la grandeur et de la puissance américaines. Elles dominaient le monde depuis New York. Elles signifient bien entendu la puissance financière américaine. La suprématie de la grande finance, telle est la particularité du pouvoir et de la suprématie américains.
J'ai proposé une vision prophétique et apocalyptique du 911 telle que l'interprétation biblique le permet. La chute des Twin Towers signifient que le 911 annonce la chute de l'Amérique et la chute de l'Occident. Je ne m'en réjouis certainement pas, je prends seulement acte et rendez-vous. J'ajoute que ceux qui ont fait le 911 ont travaillé pour le pouvoir le plus puissant de tous, le pouvoir contre lequel ils ne peuvent rien et dont ils ignorent tout, dans leur démesure, le pouvoir de Dieu.
Ne tremblez pas, bonnes gens, les cerveaux du 911 ne sont pas des Arabes et des islamistes fêlés. Depuis que la guerre contre le terrorisme a été lancée, après le 911, et sous le prétexte du 911, il est évident que les victimes objectives de ces conflits sont les populations musulmanes du monde. Je précise que victime signifie vaincu et certainement pas refus de la violence. Mais les musulmans sont les victimes du 911, personne ne peut le contester. Les musulmans sont aussi les monothéistes qui se tiennent le mieux dans ces heures de révélation, où les masques tombent et où chacun montre ce qu'il est vraiment.
Les Juifs malheureusement n'ont rien trouvé de mieux que de laisser leurs minorités agissantes détruire Israël au nom d'idéaux aussi mystiques que sordides. Se rendent-ils seulement compte que personne ne pourra venir à bout des Palestiniens et que ce peuple doit avant tout son unité à la création d'Israël et à la politique d'hégémonie folle poursuivie par ceux que le grand penseur juif et sioniste Leibowitz dénommait les Judéo-nazis pour renvoyer aux trop nombreux acteurs qui enlaidissent à son plus haut niveau la politique israélienne?
Ce que Leibowitz a dit des Judéo-nazis, dans une expression saisissante, qui en dit long sur la propension des victimes d'un jour à se commuer en bourreaux de lendemain, nous pouvons en dire de même de nombreux groupes américains et atlantistes de par le monde qui soutiennent la politique occidentaliste pour mieux défendre des intérêts objectivement racistes, fascistes, ultranationalistes et destructeurs. De la même manière que les premières victimes des Judéo-nazis sont les Israéliens (je n'ai pas dit les Juifs, même si les Juifs sont les secondes victimes de leurs bourreaux de l'intérieur), les premières victimes des occidentalistes sont les Occidentaux. Pareils à des pervers qui font le mal quand ils prétendent faire le bien, les immanentistes, du fait de leurs principes désaxés, détruisent ce qu'ils prétendent révérer et sanctifier. Soutiennent-ils l'Occident? C'est que si on les laissait faire, l'Occident serait condamné. Idem avec Israël et avec tous les valeurs qu'ils soutiennent, défendent et promeuvent.
On voit que cette chute des Twin Towers durant le 911 nous mène bien plus loin que de simples événements historiques. C'est que ce sont des événements profondément religieux, qui affectent l'ensemble du système, depuis ses racines jusqu'à ses plus hauts sommets. Alors, la question qui fuse immédiatement, c'est : que s'est-il passé pour qu'on en arrive là (une fois que l'on a compris que la version officielle, criblée de mensonges, servait juste à couvrir l'insoutenable vérité)?
Et c'est le mimétisme qui nous permet de répondre. L'effondrement du 911 est inspiré par un autre fameux effondrement. L'effondrement du 911 a engendré la politique de guerre contre le terrorisme qui se targue d'apporter la liberté et la démocratie partout dans le monde. Quel autre événement marquant a prétendu signifier l'avènement du monde libre et autres grandes déclarations emplies de mensonges? Réponse : la chute du Mur de Berlin.
C'était le 9 novembre 1989. Ce jour, l'effondrement du Mur symbole de la puissance communiste a signifié pour les libéraux , les capitalistes et les occidentalistes la liberté chérie pour l'ensemble du monde. La vérité, c'est que le jour où s'est effondré le Mur de Berlin, ce n'est pas la liberté qui s'est renforcée. C'est la liberté qui s'est effondrée. Et en ce jour où la liberté s'est effondrée, ce n'est pas seulement la liberté qui s'est effondrée du fait de l'hégémonie libérale. La chute du Mur de Berlin annonce la chute des Twin Towers.
Le Mur de Berlin annonce le 911 par un mimétisme saisissant. Il serait trop facile de croire que l'annonce de la chute du Mur de Berlin comme effondrement de la liberté ressortirait de discours antilibéraux et idéologiques. Entre parenthèses, l'accusation d'idéologisme est l'expédient commode pour empêcher l'esprit critique d'avancer. Le moyen utilisé pour faire taire l'esprit critique est de laisser entendre que le discours incriminé obéit à de vieux discours éculés et bien compris, appartenant à des idéologies dûment répertoriées.
Ce n'est pas antilibéral que de faire le parallèle entre la chute du Mur de Berlin et la chute des Twin Towers le 911. Car le libéralisme n'est pas l'ennemi du communisme. Il en est la face de Janus. Quand le communisme s'est effondré, le libéralisme s'est retrouvé orphelin de son vieil ennemi supposé, qui n'était autre que son complément. L'immanentisme avait besoin de cette opposition entre les deux options hyperrationnelles, l'option de la Raison triomphante (le communisme) et l'option de la Raison pragmatique (le libéralisme).
La disparition de la Raison triomphante n'est jamais que l'évanouissement de la moitié du rationalisme. La chute du Mur de Berlin signifie que la moitié du rationalisme radical et mutant a disparu. Avec le 911, c'est l'autre moitié qui s'effondre. Le Mur de Berlin ne signifie pas seulement que la moitié du rationalisme mutant croule et s'écroule. Il annonce l'effondrement de l'autre moitié.
Depuis la chute du Mur de Berlin, que distingue-t-on? Que l'hyperrationalisme pragmatique ne cesse de s'emballer, de se radicaliser, de se détériorer. Comment dénomme-t-on le libéralisme depuis 1989? De plus en plus l'ultralibéralisme. Comment appelle-t-on le capitalisme depuis 1989? De plus en plus le capitalisme sauvage. Depuis cette époque bénie, tout mute et tout part à la dérive. Tout devient extrémiste. Autrement dit, loin d'accomplir l'avènement de la liberté tant vantée, la chute du Mur de Berlin a réalisé des desseins exactement contraires et inverses à ceux annoncés.
C'est la liberté selon son acception hyperrationnelle et mutante qui a commencé à s'effondrer ce jour-là. La moitié, plus exactement et symboliquement. L'autre moitié s'est écroulée le 911. On ne le sait pas encore, mais on ne tardera pas à le vérifier avec effroi, surtout quand on se situe du côté des lignes occidentales et qu'on estime que l'on se trouve à l'abri de menaces qui ne concernent jamais que des étrangers.
Rappelons le mimétisme : la chute du Mur de Berlin précède et annonce la chute des Twin Towers. 1989/2001. La liberté est sacrifiée au nom de la liberté. La vérité qui s'échaffaude et s'entredessine depuis 1989, a fortiori depuis 2001, ce n'est pas que la liberté sort grandie de tous ces bouleversement capitaux. Le communisme a paradoxalement traduit l'effondrement de la liberté. Le 911 annonce, tout aussi paradoxalement, l'anéantissement de ce qui restait de cette liberté si particulière que je nomme hyperliberté en hommage à son inspiratrice.
C'est du côté des productions de la Raison mutante qu'il faut chercher et tourner ses regards et l'on comprendra que notre belle Raison est si mensongère qu'elle n'a jamais été en mesure d'accomplir ses promesses diaboliques, dans le fond assez proches du pacte de Faust. Au contraire, la Raison mutante s'est effondrée en deux fois : le jour de la chute du Mur de Berlin et le jour de la chute des Twin Towers. On le voit, je ne suis pas antilibéral, anticapitaliste ou antioccidental. Je suis seulement antirationaliste, dans une acception très particulière : contre la Raison mutante et contre la religion qui la sert, qui est la religion du masque, qui est la religion qui repousse et nie la religion. Je vise bien entendu l'immanentisme, le plus hideux courant de pensée et de sentiments qui ait jamais touché l'histoire humaine, juste au moment où elle prétendait avoir atteint les rivages de la prospérité, du Bonheur et, de manière générale, de la plus heureuse période qui lui ait été donnée de connaître.

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