Je crois surtout que l'amalgame signale le refus de l'incertitude, qui entache pourtant toute chose dans le réel, et le besoin logiquement contraire d'asseoir sa certitude en quelque fondement. Le principe de l'homme est bel et bien de trouver une certitude sur laquelle s'assoir, ainsi que le formule Parménide dans un essai de jeunesse de Nieztsche (de mémoire : Considérations inactuelles). Mais le socle de la certitude repose forcément sur le mensonge et l'illusion, puisque la certitude absolue n'existe pas, sauf à décréter que l'incertitude absolue est absolument certaine (variante du fameux : je sais que je ne sais pas).
Pourtant, quel est ce socle? Ce ne peut être que le socle de la réduction : réduire le réel à l'ensemble des choses qui sont certaines. Grosso modo, c'est donc l'immédiat. Trouver un fondement, c'est par conséquent avancer un mensonge fumant et trébuchant. Mais réduire, c'est aussi généraliser, par le fait que la réduction implique dans un mouvement connexe que l'on réduise l'ensemble au singulier. Dès lors, réduire l'ensemble au singulier, c'est aussi généraliser le singulier à l'ensemble.
On tient dès lors l'amalgame, qui est à la fois et en même temps généralisation hâtive et réduction présomptive. Pourquoi ce double mouvement ou cette double réalité? Parce que précisément la certitude n'existe pas; parce que le principe d'incertitude peut étreindre toute manifestation de réalité. Dès lors, on touche du doigt ce que signifie l'amalgame : faire croire que la certitude existe alors que la certitude n'existe pas.
Le singulier peut être le général dans l'exacte mesure où le général peut se réduire au singulier. Finalement, il est impossible de prouver que ce qui n'existe pas n'existe pas ou que ce qui existe existe. L'amalgame joue sur ce registre de l'incertitude. Mais le mécanisme de l'amalgame est encore un peu plus insidieux : il s'agit de jouer sur le mécanisme de l'indicible alors que la certitude est. On est certain que le réel existe bien, mais on est impossible de le définir.
Autrement dit, l'amalgame consiste à généraliser et/ou réduire dans la mesure où l'on sait d'autant plus qu'il y a quelque chose qu'on est incapable de dire quoi. L'amalgame joue sur l'incertitude quant au certain. On est ainsi incertain de ce qui est certain. Le fondement existe bien, mais quel est le fondement? L'incertitude n'est ainsi pas le fait de douter de la réalité, mais de douter de ce qui est réel ou ne l'est pas.
Récapitulons : je suis certain que le réel existe, mais je suis incertain quant à la définition de ce réel. L'amalgame joue plus sur le conflit entre deux niveaux d'appréciation ou de capture du réel chez l'homme : le sentiment et la raison. Dans le sentiment gît la certitude; dans la raison se tapit l'incertitude. L'incertitude n'affecte pas la réalité ou l'existence, mais le langage de sa représentation.
L'amalgame joue sur la tension hétéroclite entre la représentation et la réalité. Impossible de réduire ou de généraliser si les deux termes se rejoignaient. Comme ils se disjoignent et se chevauchent de manière laborieuse et imparfaite, le jeu (dans tous les sens du terme) entre les deux ne permet pas une réconciliation et une pacification du réel et de la représentation. C'est ce que l'amalgame signale : le conflit violent et irréductible entre la représentation et le réel.
L'amalgame part du postulat indémontrable que le fondement existe bien. Si le fondement existe, on peut dire ce qui est réel et ce qui ne l'est pas - ce qui est illusoire et ce qui ne l'est pas. L'amalgame consiste à avancer que le fondamental et le certain sont représentables et qu'en conséquence, ils sont intouchables et inattaquables. Si le certain est connu, on peut en effet dire ce qui est de l'ordre de l'amalgame, soit de l'illusion par généralisation/réduction.
On peut rejeter et opposer parce qu'on peut séparer. Mais l'amalgame consiste à rendre impossible d'attaquer ce qui est au nom du fait que l'amalgame renverrait à ce qui n'est pas. Dès lors, l'amalgame reproche l'amalgame dans le moment où il amalgame. Amalgamer, c'est toujours prétendre se situer en dehors de l'amalgame. Qui amalgame se présente comme en dehors de tout processus d'amalgame.
L'amalgame est ainsi une manipulation consistant à faire croire qu'on détient la certitude qui vous délivre de l'erreur amalgamante et une subversion qui joue sur la nécessaire incertitude qui assaille le fondement fièrement exhibé de la certitude. Laisser croire que ce qui est est certain et que ce qui n'est pas est certain, tel est l'amalgame. L'amalgame se noue dès que l'on évacue l'incertitude.
Le fait de séparer porte à l'amalgame. Autrement dit, le meilleur moyen d'éviter l'amalgame consiste à tout rendre incertain, ce qui signifie aussi bien : à tout rendre confus. Dès qu'on accuse, on amalgame. Entre la confusion de l'incertitude absolue, quelque chose comme le doute pyrrhonien porté à son paroxysme intenable, et la confusion de la certitude absolue, qui pousse à tout hiérarchiser de la plus arbitraire et scandaleuse des manières, l'amalgame est le moyen le plus prudent et le plus pragmatique de mettre un peu d'ordre dans le joyeux bordel de l'incertitude.
Pourtant, quel est ce socle? Ce ne peut être que le socle de la réduction : réduire le réel à l'ensemble des choses qui sont certaines. Grosso modo, c'est donc l'immédiat. Trouver un fondement, c'est par conséquent avancer un mensonge fumant et trébuchant. Mais réduire, c'est aussi généraliser, par le fait que la réduction implique dans un mouvement connexe que l'on réduise l'ensemble au singulier. Dès lors, réduire l'ensemble au singulier, c'est aussi généraliser le singulier à l'ensemble.
On tient dès lors l'amalgame, qui est à la fois et en même temps généralisation hâtive et réduction présomptive. Pourquoi ce double mouvement ou cette double réalité? Parce que précisément la certitude n'existe pas; parce que le principe d'incertitude peut étreindre toute manifestation de réalité. Dès lors, on touche du doigt ce que signifie l'amalgame : faire croire que la certitude existe alors que la certitude n'existe pas.
Le singulier peut être le général dans l'exacte mesure où le général peut se réduire au singulier. Finalement, il est impossible de prouver que ce qui n'existe pas n'existe pas ou que ce qui existe existe. L'amalgame joue sur ce registre de l'incertitude. Mais le mécanisme de l'amalgame est encore un peu plus insidieux : il s'agit de jouer sur le mécanisme de l'indicible alors que la certitude est. On est certain que le réel existe bien, mais on est impossible de le définir.
Autrement dit, l'amalgame consiste à généraliser et/ou réduire dans la mesure où l'on sait d'autant plus qu'il y a quelque chose qu'on est incapable de dire quoi. L'amalgame joue sur l'incertitude quant au certain. On est ainsi incertain de ce qui est certain. Le fondement existe bien, mais quel est le fondement? L'incertitude n'est ainsi pas le fait de douter de la réalité, mais de douter de ce qui est réel ou ne l'est pas.
Récapitulons : je suis certain que le réel existe, mais je suis incertain quant à la définition de ce réel. L'amalgame joue plus sur le conflit entre deux niveaux d'appréciation ou de capture du réel chez l'homme : le sentiment et la raison. Dans le sentiment gît la certitude; dans la raison se tapit l'incertitude. L'incertitude n'affecte pas la réalité ou l'existence, mais le langage de sa représentation.
L'amalgame joue sur la tension hétéroclite entre la représentation et la réalité. Impossible de réduire ou de généraliser si les deux termes se rejoignaient. Comme ils se disjoignent et se chevauchent de manière laborieuse et imparfaite, le jeu (dans tous les sens du terme) entre les deux ne permet pas une réconciliation et une pacification du réel et de la représentation. C'est ce que l'amalgame signale : le conflit violent et irréductible entre la représentation et le réel.
L'amalgame part du postulat indémontrable que le fondement existe bien. Si le fondement existe, on peut dire ce qui est réel et ce qui ne l'est pas - ce qui est illusoire et ce qui ne l'est pas. L'amalgame consiste à avancer que le fondamental et le certain sont représentables et qu'en conséquence, ils sont intouchables et inattaquables. Si le certain est connu, on peut en effet dire ce qui est de l'ordre de l'amalgame, soit de l'illusion par généralisation/réduction.
On peut rejeter et opposer parce qu'on peut séparer. Mais l'amalgame consiste à rendre impossible d'attaquer ce qui est au nom du fait que l'amalgame renverrait à ce qui n'est pas. Dès lors, l'amalgame reproche l'amalgame dans le moment où il amalgame. Amalgamer, c'est toujours prétendre se situer en dehors de l'amalgame. Qui amalgame se présente comme en dehors de tout processus d'amalgame.
L'amalgame est ainsi une manipulation consistant à faire croire qu'on détient la certitude qui vous délivre de l'erreur amalgamante et une subversion qui joue sur la nécessaire incertitude qui assaille le fondement fièrement exhibé de la certitude. Laisser croire que ce qui est est certain et que ce qui n'est pas est certain, tel est l'amalgame. L'amalgame se noue dès que l'on évacue l'incertitude.
Le fait de séparer porte à l'amalgame. Autrement dit, le meilleur moyen d'éviter l'amalgame consiste à tout rendre incertain, ce qui signifie aussi bien : à tout rendre confus. Dès qu'on accuse, on amalgame. Entre la confusion de l'incertitude absolue, quelque chose comme le doute pyrrhonien porté à son paroxysme intenable, et la confusion de la certitude absolue, qui pousse à tout hiérarchiser de la plus arbitraire et scandaleuse des manières, l'amalgame est le moyen le plus prudent et le plus pragmatique de mettre un peu d'ordre dans le joyeux bordel de l'incertitude.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire