lundi 14 janvier 2008

Le temps des dominants

L'individualisme apparaît parce qu'il sert le système en déclin et qu'il signale le déclin du système. Seul l'individu peut servir et promouvoir la Raison parce que la raison est une faculté individuelle. L'individu signale le dernier degré auquel l'homme en quête de fondement puisse parvenir. Car le minimalisme ou les autres dénominations qui signalent le besoin de vérité, à condition que la vérité se manifeste sous les couches d'erreurs, ne veulent pas exprimer grand chose si l'on s'avise que ce qui meut ces revendications minimalistes, comme l'individu ou la Raison, tient au fond à un postulat très simple : l'homme peut dominer le réel, l'homme peut dominer le monde. Précisément, ce postulat d'allure conquérante et rassurante exprime en fait le déclin et l'inquiétude. A partir du moment où l'homme estime qu'il est en mesure d'améliorer suffisamment son monde pour soumettre le réel à son désir, l'individualisme et la Raison se trouvent être les fondements mis en avant et en valeur. Toutes les valeurs qui en découlent dépendent en fait :
1) du postulat propre au désir selon lequel l'homme peut dominer le réel;
2) du postulat selon lequel l'homme peut améliorer son monde.
L'idéologie du travail et de la dépolitisation s'explique très bien si l'on considère que ces valeurs sont conséquentes dans le monde de l'ordre exclusiviste (soit du système en crise) et surtout que ces valeurs sont conséquentes dans un régime en déclin et un régime régi par la valeur de la domination humaine. Au fond, on est passé pour l'homme de valeurs, où la fin est la pérennité, à un système de valeurs, où la fin est la domination

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