Maintenant, que l'on considère la position de l'élite. Ce n'est pas une position absolument cynique au sens où le cynisme irait de pair avec l'omniscience. Il est certain que les membres de l'élite ont une représentation de leur domination qui n'est pas celle de la vérité. Les élites ne se rendent pas plus compte de ce qu'elle font que les populations qu'elles dominent. Tout comme ces dernières, les élites sont prisonnières et tributaires de l'esprit du temps ou de la mentalité, c'est-à-dire qu'elles reproduisent un schéma qu'elles pensent maîtrisé et volontaire dans le moment où ce schéma en fait les dépasse tout à fait et accomplit un dessein totalement étranger à leurs préoccupations.
Pour le dire en gros, les élites justifient leur attitude de domination de plus en plus absolue et cynique par le fait qu'elles sont persuadées de dominer dans un ordre exclusif et sans alternative. Dans leur mentalité, où la spiritualité et le christianisme ont de moins en moins de place d'ailleurs, ce qui n'est certainement pas un hasard, leur attitude d'oppression et de domination est tout à fait justifiable et il serait bon un jour d'y revenir. Toujours est-il que cette domination dont elles se targuent avec la satisfaction de qui a le sentiment grisant de dominer et d'appartenir à l'élite, cette domination sans partage ignore visiblement que le dessein qu'elle poursuit est en fait dépendant d'un autre plan, le plan du réel ou le plan de Dieu si l'on veut et que ce plan contredit formellement leurs justification et leurs aspirations.
Car les élites justifient leur domination pour les moins cyniques par le fait :
1) qu'il faut bien que des élites dominent et que mieux vaut appartenir à l'élite qu'aux autres catégories;
2) que les dominés ont au moins l'avantage de suivre le mouvement et de ne pas être contraints de donner l'impulsion au cours des événements.
Autrement dit, le bénéfice que retireraient les dominés est insigne et justifie à l'avance toute la domination. La domination en ce sens est nécessaire au cours de l'ordre et bénéfique à la bonne marche et au bon fonctionnement du système.
Les élites dupent au nom du système et de la nécessité de duper pour pérenniser le système. Elles ne se rendent pas compte que leur duperie les concerne en premier lieu et qu'elles ont toutes les chances de duper dans la mesure où elles sont dupées. Mais c'est une autre histoire. La justification de l'attitude des élites est très logique : la profonde satisfaction à appartenir à l'élite se redouble de la nécessité à exploiter les dominés pour réguler la marche du monde. Les élites ne savent que trop que les dominés ne sont pas en mesure de remettre en question le système au nom du fait que :
1) la propagande de l'exclusivisme du système les condamne à être dans le système ou à détruire le système;
2) le sentiment de contribuer au système est grisant;
3) le sentiment de contribuer au système implique toujours d'une certaine manière que l'on considère sa contribution comme partie intégrante de l'élite. Certes, il est aisé de comprendre que de nombreuses élites vous sont étrangères, mais il est certain que le travailleur formaté est certain d'appartenir d'un certaine manière à l'élite. A la limite, seuls les marginaux authentiques sont étrangers à ce sentiment d'élitisme, qui frappe ceux qui appartiennent aux élites, mais aussi, et avec une illusion rétroactive, ceux qui ont le sentiment d'appartenir à l'élite dans la mesure où ils travaillent pour le système. Seulement, les marges du système sont systématiquement rejetées comme le modèle d'épouvante. C'est pourquoi ce rejet en fait que renforcer le mimétisme moutonnier du formaté envers le système. Car mieux vaut en être qu'en être exclu, si bien que le snobisme n'est jamais que l'exagération du sentiment d'appartenance qui permet au système de prospérer, y compris quand il n'est pas viable.
Reste le point cardinal, qui contredit vigoureusement l'impunité et le sentiment de toute-puissance qui étreint les élites. Cette toute-puissance et cette impunité seraient valables si et seulement si les élites avaient raison sur le point principal de leur raisonnement (souvent implicite) : l'exclusivisme de l'ordre qu'elles régentent avec la satisfaction de la mante religieuse. Malheureusement pour les élites, ce postulat est absolument faux et voilà la bonne nouvelle : le monde de la domination est caduc en ce que la domination renvoie in fine à la destruction et que, surtout, surtout, l'ordre qu'institue l'homme ne correspond jamais au réel. Dont acte.
Pour le dire en gros, les élites justifient leur attitude de domination de plus en plus absolue et cynique par le fait qu'elles sont persuadées de dominer dans un ordre exclusif et sans alternative. Dans leur mentalité, où la spiritualité et le christianisme ont de moins en moins de place d'ailleurs, ce qui n'est certainement pas un hasard, leur attitude d'oppression et de domination est tout à fait justifiable et il serait bon un jour d'y revenir. Toujours est-il que cette domination dont elles se targuent avec la satisfaction de qui a le sentiment grisant de dominer et d'appartenir à l'élite, cette domination sans partage ignore visiblement que le dessein qu'elle poursuit est en fait dépendant d'un autre plan, le plan du réel ou le plan de Dieu si l'on veut et que ce plan contredit formellement leurs justification et leurs aspirations.
Car les élites justifient leur domination pour les moins cyniques par le fait :
1) qu'il faut bien que des élites dominent et que mieux vaut appartenir à l'élite qu'aux autres catégories;
2) que les dominés ont au moins l'avantage de suivre le mouvement et de ne pas être contraints de donner l'impulsion au cours des événements.
Autrement dit, le bénéfice que retireraient les dominés est insigne et justifie à l'avance toute la domination. La domination en ce sens est nécessaire au cours de l'ordre et bénéfique à la bonne marche et au bon fonctionnement du système.
Les élites dupent au nom du système et de la nécessité de duper pour pérenniser le système. Elles ne se rendent pas compte que leur duperie les concerne en premier lieu et qu'elles ont toutes les chances de duper dans la mesure où elles sont dupées. Mais c'est une autre histoire. La justification de l'attitude des élites est très logique : la profonde satisfaction à appartenir à l'élite se redouble de la nécessité à exploiter les dominés pour réguler la marche du monde. Les élites ne savent que trop que les dominés ne sont pas en mesure de remettre en question le système au nom du fait que :
1) la propagande de l'exclusivisme du système les condamne à être dans le système ou à détruire le système;
2) le sentiment de contribuer au système est grisant;
3) le sentiment de contribuer au système implique toujours d'une certaine manière que l'on considère sa contribution comme partie intégrante de l'élite. Certes, il est aisé de comprendre que de nombreuses élites vous sont étrangères, mais il est certain que le travailleur formaté est certain d'appartenir d'un certaine manière à l'élite. A la limite, seuls les marginaux authentiques sont étrangers à ce sentiment d'élitisme, qui frappe ceux qui appartiennent aux élites, mais aussi, et avec une illusion rétroactive, ceux qui ont le sentiment d'appartenir à l'élite dans la mesure où ils travaillent pour le système. Seulement, les marges du système sont systématiquement rejetées comme le modèle d'épouvante. C'est pourquoi ce rejet en fait que renforcer le mimétisme moutonnier du formaté envers le système. Car mieux vaut en être qu'en être exclu, si bien que le snobisme n'est jamais que l'exagération du sentiment d'appartenance qui permet au système de prospérer, y compris quand il n'est pas viable.
Reste le point cardinal, qui contredit vigoureusement l'impunité et le sentiment de toute-puissance qui étreint les élites. Cette toute-puissance et cette impunité seraient valables si et seulement si les élites avaient raison sur le point principal de leur raisonnement (souvent implicite) : l'exclusivisme de l'ordre qu'elles régentent avec la satisfaction de la mante religieuse. Malheureusement pour les élites, ce postulat est absolument faux et voilà la bonne nouvelle : le monde de la domination est caduc en ce que la domination renvoie in fine à la destruction et que, surtout, surtout, l'ordre qu'institue l'homme ne correspond jamais au réel. Dont acte.
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