mercredi 2 novembre 2016

A découvert

Et si Dieu ne désignait pas le commencement, car le commencement est une valeur propre à l'être? En ce sens, il faut quitter les représentations rattachées à l'être pour comprendre que Dieu désigne une réalité cohérente. 
Ce que nous renvoie nos sens, c'est une représentation ontocentrique. Il convient de remonter au-delà de la raison, vers la créativité, qui permet d'aller au-delà de l'être.
Si l'être est adjoint en complément à la malléabilité, les conceptions qui lui sont inhérentes deviennent imprécises, à l'image des notions de début et de fin, que l'on définit aisément sur le contenu d'une existence, mais pas l'existence en général, celle de l'être ou du réel. Autrement dit, il faut des limites précises pour définir l'être.
On dit souvent que le propre du réel est d'être dépourvu de limites. Mais on ne comprend pas ce qu'est l'être si on s'en tient à une définition au fond imprécise, voire contradictoire (comme si la supériorité de Dieu était d'être au-dessus du principe de contradiction, ce que défend un Descartes, pilier de la pensée moderne).  
Pour retrouver de la clarté, il faut sortir du transcendantalisme, ce qui revient à congédier la mentalité atavique par laquelle l'homme s'est développé. C'est en ce sens alternatif et constructif que s'ébauche l'hypothèse selon laquelle Dieu désigne la capacité, (re)couvrante et non holistique, qui caractérise le réel. On change alors de perspective, au point que la plupart des conceptions liées au transcendantalisme apparaissent dépassées. 
Le holisme implique l'existence d'un tout. Or le tout ne peut exister que dans le domaine fini. Dans l'infini, terme propre au transcendantalisme, qui par sa négativité indique que la méthode transcendantaliste ne peut penser cette réalité pourtant irréfutable, il fait partie de ces valeurs dépourvues de signification.
Le holisme admet à l'examen qu'il a besoin d'un extérieur pour se maintenir. Donc d'un espace. Un espace qui serait extérieur contredit l'idée du tout, si l'on entend par ce terme tout l'ensemble du réel. 
On mesure à quel point la définition de l'infini pose problème. En particulier, la notion pourtant cardinale l'espace vole en éclats, puisqu'il ne peut y avoir d'extérieur à ce qu'on nomme tout. L’extériorité du tout indique ainsi qu'il existe une extériorité connexe au tout, donc du réel.
Dès lors, le transcendantalisme échoue à expliquer ce que désigne ce qu'il nomme par cette approximation négative d'infini. Un indice supplémentaire que l'explication valable ne fonctionne que dans le domaine du fini.
Reste à expliquer qu'il y ait quelque chose. C'est dire que la reconnaissance négative du fait qu'il y a autre chose que du fini vient expliquer par là même le fini.
Leibniz à l'époque moderne par Leibniz a formulé le problème en en restant à une question, présente un sens qui s'avère spécifiquement métaphysique, au sens où la métaphysique en reste à l'analyse d'ensemble de ce qui est fini.
Dans l'infini, la métaphysique patine, ce qui explique qu'elle présente l'infini comme le négatif. Elle en vient alors à le considérer comme le néant, après avoir tenté de le réduire, avec Descartes, à la valeur de l'indéfini, qui présente comme mérite de demeurer dans les bornes familières du fini.
Quelle valeur l'infini présente-t-il? Le fait qu'il désigne le non-être indique que ce terme intégralement négatif exprime simplement ce que l'être n'est pas - et rien de plus. 
Autrement dit, le non-être, c'est l'infini considéré depuis le point de vue déformé (et ontomorphique) de l'être. Au sens littéral, il peut y avoir quelque chose plutôt que rien si quelque chose est exclusivement entendu comme de l'être. Dès lors, le holisme utilisé libère un espace, qui est investi négativement et qu'un Descartes nommera très conséquemment l'indéfini, avec la volonté de le caractériser selon le point de vue ontologique. 
Mais si le non-être présente de la positivité, ce qu'il reste à expliciter, alors il ne peut pas y avoir quelque chose plutôt que rien, car il ne peut y avoir rien. En effet, la reconnaissance du néant signifierait que l'infini s'exprime dans le cadre d'une conception étendue, selon les termes de l'être. 

Comment est-il possible que le non-être manifeste une idée fausse, qui désigne autre chose que sa présentation? Il faut bien que le faux soit autre chose que le donné (ce qui est) des choses telles qu'elles sont. C'est reconnaître que le terme quelque chose ne signifie pas une chose fixe et intangible, mais une chose dotée de pouvoir flexible, malléable et couvrant. Il convient en outre de préciser que le réel envisagé ainsi renvoie à la propriété ou à la faculté (la malléabilité) plutôt qu'au donné de l'être.
L'impossible n'est pas possible, ce qui signifie que le possible sort de la contradiction, entendue comme état de nature artificiel et initial, et la dépasse. La contradiction ne désigne pas l'impossible, à partir du moment où elle accouche nécessairement du possible - qu'elle engendre la résolution. La contradiction n'existe pas sous une forme indépendante, qu'on pourrait isoler, mais procède d'une recomposition consistant à distinguer le contradictoire et sa résolution - en être.
Dès lors, ce qu'on nomme l’initial ne vaut que dans l'état donné - celui de l'être. Ce qui prend la place de l'initial dans la configuration de l'infini n'est pas le malléable, qui reste une acception donné - mais le pouvoir couvrant, qui n'est pas un état, mais une propriété.
On comprend que la notion de début n'existe pas si elle est corrélée à celle de donné. Il faudrait lui substituer la signification de propriété couvrante, en précisant que les deux notions de contradictoire et d'être sont imbriquées selon le déploiement de la résolution et que, si l'on en reste à ce qui se passe, sans chercher à le décortiquer de manière reconstituée et artificielle, il faut plutôt se rendre compte que l'être surgit immédiatement, de manière concomitante au contradictoire, et non après lui. 


Chaque fois que le domaine de délimitation de l'être est atteint, le propre de la propriété est de susciter la création d'être, de telle sorte qu'il ne peut exister de vide, de rien, de non-être.
Et si ce qu'on n'arrive pas à comprendre est que l'unité est un prisme ontologique? Et si Dieu était, non pas deux, mais pas quelque chose de fixe, dont la concomitance donne l'impression d'unité? Il faudrait alors penser la coexistence au lieu de l'unité et la malléabilité plutôt que l’Être.

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