jeudi 30 avril 2009

Question à la réponse

Je reviens sur la question : pourquoi se cache-t-on pour faire le mal? Variante : pourquoi des complots? Réponse succincte : parce qu'on fait le mal pour imiter le bien - pour faire le bien. Faire le lien. La différence, c'est que ce qu'on nomme le Bien résulte de l'oeuvre de Dieu, du divin, des dieux, de l'Etre - ou du réel. Comme on voudra. En tout cas, c'est l'oeuvre du tout. Chez Platon, il est une idée très importante, qui résume le transcendantalisme et qui provient directement de la cosmogonie africaine : l'Idéal recoupe le sensible. Autrement dit : l'homme ne voit pas l'intégralité de ce qui est, mais seulement une partie. Seulement en partie. C'est cette vision tronquée, au sens où Plotin parlait de vision une, et où Rosset évoque la vision double, qui est la source du mal. Sauf que le bien reconnaît la représentation tronquée, quand le mal claironne que la seule représentation est que la représentation tronquée est représentation totale. Le tronqué est total. Vous ne viendrez plus chez nous par hasard. Le Bien n'est pas caché. Le Bien est clashé : il n'est pas visible aux yeux de l'homme. Aux yeux de l'âme. Du coup, le Mal veut faire comme le Bien. C'est lui qui y est? Il se cache pour être lui aussi invisible. En fait, l'invisibilité du Mal ressortit d'une mauvaise compréhension de la nature du Bien. Le sensible ne comprend pas l'absolu. Le diable passe à côté de la plaque : il rate l'essentiel et c'est en quoi il est toujours condamné à perdre la partie - au moment où il pensait enfin la gagner.

lundi 27 avril 2009

Phénixmeno

Pour se détendre de la folie 911, de la thermite terminale et du therme des termes, voici l'énième retour du Phénix. Probablement l'ultime sous sa forme de footballeur. Ronaldo est peut-être engoncé dans les scandales de dopage, de trucage, de moeurs, même si on ne parle pas de tout, mais en termes de football, c'est un génie. La preuve par neuf vaut mieux que la preuve par meuf.



dimanche 26 avril 2009

J'ai une minute pour vous dire que c'est de la nanodynamite!

Au moment où le système s'écroule sous les coups de buttoir de la crise systémique d'expression économique, voici l'épisode qui annonce l'écroulement de l'Occident. La révélation du mensonge relayé par tout l'Occident concernant le 911. L'attentat systémique qui a frappé le coeur du système. Voici la preuve scientifique manquante, au sens où l'on parle de chaînon manquant. Après deux ans d'étude, neuf scientifiques prouvent que de la thermite a été placée dans le WTC. Comme l'expliquent parfois les jeux vidéos à leurs joueurs plus ou moins accrocs, "the game is over". Point barre.


Certains vont se sentir dans leurs petits souliers. Les journalistes qui ont glosé sur le complotisme et les délires autour du 911 (je pense notamment aux doctes explications de Rue 89, qui a consacré un dossier officiel à défendre en tous points la version officielle); les populations occidentales qui ont suivi comme un seul homme, la plupart du temps sans savoir, toujours sans comprendre la portée de l'évènement. Récapitulons les éléments fort importants qui sont survenus depuis l'élection d'Obama :
1) Dans le film Zero, on apprend que les Saoudiens ont versé 10 milliards de dollars pour la réalisation des attentats. Les documentaristes détiennent les preuves des virements bancaires.
2) L'avocat le plus haut placé dans la Commission 2004 reconnaît que la version officielle est fausse. Il précise : le gouvernement a accepté de mentir sur ce qui s'est passé. Question : qui a le pouvoir de contraindre le gouvernement américain à mentir? Vraie question, à laquelle l'avocat se garde bien de répondre. C'est le signe que c'est la question qui dérange...
3) Avec cette preuve scientifique de facture irréfutable, les joueurs en sont au stade où chacun montre son jeu. Dès lors, le grand public sait qui sont les tricheurs et les menteurs. Les bluffeurs et les manipulateurs.
On pourrait commencer par s'étonner que les journalistes officiels ne relayent pas la nouvelle. A part le Net, c'est le désert, alors que le scoop concerne le casse du siècle. Mais cette constatation n'est guère surprenante. Les médias sont une caisse de résonance pour la propagande officielle, pas un contre-pouvoir effectif comme le régime démocratique prévoit d'équilibrer les pouvoirs par des contre-pouvoirs.
D'aucuns se réjouiront de ces nouvelles fracassantes et y verront la preuve que l'élection d'Obama marque le retour de la démocratie aux États-Unis et dans le monde. Las! On a déjà pu avoir un petit aperçu du changement made in Obama avec les mesures économiques prises et l'équipe des conseillers autour d'Obama : que de la continuité travestie en changement. Code à kolor. La fausse promesse de se retirer d'Irak renforce la présence américaine dans le Caucase, dont l'Afghanistan n'est que le prétexte et dont le Pakistan n'est que le bouc émissaire à venir. De même, l'annonce spectaculaire de la fermeture de Guantanamo entérine les méthodes illégales d'arrestation et de détention des terroristes par les Occidentaux ou les prisons secrètes sur le modèle de Guantanamo.
Sinistre. Venons-en au 911. S'agirait d'une opération de communication? Devant l'afflux de critiques et de contestations, en particulier nées de l'outil Internet, qui ne formate pas autant que le mirage aux alouettes des médias classiques, il est certain que les décideurs américains et occidentaux ne peuvent continuer à relayer indéfiniment la fable de la version officielle. Ils sont obligés de revoir leur copie et de désigner un accusé plus crédible que le fantomatique Oussama ou les guignols de l'air, pirates détraqués ou concepteurs traqués, des incapables notoires et des novices improbables.
De deux choses l'une : soit les décideurs profitent de l'occasion pour sortir enfin la vérité; soit ils concèdent une partie du terrain en désignant un responsable plus vraisemblable, tout en masquant mieux les vrais responsables et les réels commanditaires. En gros, selon cette tactique, il s'agit de sacrifier un étage pour sauver la fusée. Le premier niveau. C'est toujours le principe du bouc émissaire : on sacrifie les premiers fusibles pour ménager le restant du système - électrique.
Que l'on juge de cette hypothèse médiatico-stratégique en lisant cet article :
http://www.reopen911.info/News/2009/04/25/deux-infos-confirme-le-doute-sur-le-11-septembre-2001-latelelibrefr/
On notera que la Télé libre fait partie de cette génération de médias qui veulent transposer sur Internet les méthodes du journalisme classique. La Télé libre est dirigée par le journaliste Lepers, qui se veut rebelle et transgressif. Mais c'est de la fausse rébellion et de la fausse transgression. Sur le modèle de Rue 89, des transfuges de Libération, le journal libertaire passé armes et bagages dans le camp de l'ultralibéralisme de gauche (sous la férule bienveillante d'un Rothschild), la Télé libre essaye de retourner sa veste en conciliant l'inconciliable : la critique du complotisme et la reconnaissance du vrai complot dans le 911 (le 911 étant de toute manière un complot avéré, que ce soit Oussama ou d'autres comploteurs qui aient réalisé ce complot).
La Télé libre joue le rôle du média d'avant-garde alors qu'elle ne sert pas la vérité. Elle fait de la propagande plus subtile que les grosses ficelles des médias traditionnels. Liberté médiatique? Liberté mensongère? La Télé libre poursuit une entreprise de diversion qui n'est jamais que la poursuite de l'entreprise initiale relayée par les médias classiques. Internet est récupéré pour contrer la contestation Internet, qui s'exprime dans certaines plate-formes ou tout simplement sur les blogs. Quand des particuliers n'ont pas de pouvoir à perdre, ils expriment la vérité malgré leur manque de moyens d'investigations. Une claque pour les journalistes officiels, qui sont les propagandistes officiels du pouvoir occidental.
Ne nous y trompons pas : Lepers ne vaut guère mieux que Barbier de Gaza ou Haski le Husky. Médias classiques ou transfuges de ces médias sur Internet : même combat. Dans cette bataille d'information et de réflexion, la Télé libre est du côté des récupérateurs. Du mauvais côté. Du côté des censeurs : des pédants perdants. Les bloggeurs d'Internet gagneront, parce que c'est toujours David qui triomphe sur Goliath. La victoire de l'intelligence sur la force.
Il suffit de lire la distinction hallucinatoire entre les complotistes et les comploteurs : on reconnaît avec ambigüité que la version officielle du 911 repose sur un complot pour mieux entériner l'accusation passe-partout de complotisme. C'est cela, la télé libre? De l'idéologie à la sauce Taguieff? Du néoconservatisme moribond? De l'occidentalisme putride? C'est cela, le journalisme officiel d'Internet : de la fausse investigation? De la fausse subversion? De la fausse information? Déformation, quand tu nous tiens...
Osons une hypothèse de travail, qui demeure tout au long de l'article une hypothèse de travail, sans amalgame et sans faux semblant. Ce n'est pas parce qu'il s'agit d'une hypothèse de travail que l'hypothèse est farfelue. Que l'on juge avec esprit critique et tolérance. Les fusibles les plus faibles sont les musulmans : les Pakistanais et les Saoudiens. Ils sont l'arbre qui cache la forêt. En ce sens, on peut se poser de sérieuses questions sur le but du Mouvement pour la Vérité. N'a-t-il pas été infiltré par des organismes subventionnés par Soros ou des financiers de cet acabit? Pourquoi Zéro se contente d'incriminer seulement les Saoudiens, alors que l'on sait très bien que les Saoudiens sont les alliés inavouables des Israéliens et que certains pans du sionisme ont trempé dans le 911?
Est-on en droit d'émettre un début de réponse? Parce que les factions sionistes se tiennent juste au-dessus des alliés musulmans? Les Saoudiens sont le paratonnerre qui empêche de remonter jusqu'à la foudre sioniste. La partie est serrée : il serait désastreux pour les intérêts financiers sionistes que les accusations deviennent aussi insistantes que celles portées à l'endroit des Saoudiens ou des Pakistanais. Au moment où l'influence sioniste commence à décliner sérieusement dans le monde occidental, il n'est pas question pour ses promoteurs et ses idéologues de consentir à un effondrement stratégique qui préfigurerait un effondrement géographique (Israël en voie de disparition néo-apartheidique?).
N'anticipons pas. Quelle serait la réaction des populations occidentales si elles se rendaient compte que ceux qu'elles soutiennent pour des motifs de culpabilité récente (la Shoah) n'ont rien à voir avec les victimes de l'antisémitisme et utilisent la victimisation pour perpétrer des actions de bourreau? Ce n'est pas parce qu'on est juif qu'on est une victime et ce n'est pas parce qu'on est sioniste qu'on échappe aux pièges rémanents des idéologies... Ce serait une grave erreur d'estimer que les sionistes sont les commanditaires ultimes du 911. C'est ce monodéterminisme que je reproche à un enquêteur comme Bollyn, quelles que soient par ailleurs les qualités de sa démarche d'investigation courageuse.
Le 911 permet de comprendre le fonctionnement de l'Occident, car c'est le coeur de l'Occident qui a perpétré le 911, ainsi que l'a remarqué le chef d'État-major russe à l'époque du 911. Si l'on analyse avec des documents l'influence sioniste, que constate-t-on? Les sionistes sont les marionnettes des factions financières occidentales, principalement tapies entre la City et Wall Street. Si l'on comprend cette caractéristique, non seulement on ne tombe plus dans le piège des sionistes maîtres du monde, mais en plus on comprend que les sionistes sont les exécutants. De la même manière que Kissinger, emblème du sionisme anglo-saxon, est le valet des Anglais, les sionistes sont les valets des atlantistes. Je précise qu'en matière d'identité, je désigne toujours des factions, jamais des nations.
De qui Kissinger est-il le valet? Explicitement des intérêts financiers de l'Empire britannique, représentés par le RIIA ou la Pilgrim's Society - notamment. Kissinger est le pion officiel des Rockefeller, mais cette proximité renforce l'évidence : la dynastie Rockefeller est le représentant des intérêts de Wall Street, autour des Morgan en particulier, et Wall Street est affilié à la City.
Dans le 911, il en va de même. Prolongeons, prorogeons et longeons. Plongeon hypothétique. Un peu de fiction pour pénétrer le jeu des factions. Ce sont les factions financières et bancaires qui ont commandité les attentats, sans doute directement une faction financière liée à Wall Street. Les commanditaires ont délégué aux concepteurs, qui sont le second étage et qui sont dans cette proposition de schéma les factions sionistes. En dessous, les vrais exécutants sont des professionnels, des mercenaires, des militaires, privés ou publics. Selon la doctrine du choc des civilisations, notamment popularisée par le regretté Huntington, l'expert de la maison amère, les musulmans sont les fantoches, les dupes et la fausse bannière de l'opération.
Je répète à l'intention des mentalités de mauvaise foi, notamment l'accusation scandaleuse d'antisémitisme sentant bon l'influence d'un Pipes : cette hypothèse, qui demeure une hypothèse de travail, même sérieusement étayée, permet de comprendre la manœuvre inquiétante de diversion qui est entreprise. On cesse d'accuser Oussama et Al Quaeda pour se reporter sur l'Arabie saoudite et le Pakistan. Toujours des musulmans, hein? Toujours des fantoches et de l'assez petite bière. On notera que la fausse bannière est l'expression idéale pour désigner l'entreprise de propagande visant à tromper sous prétexte de rétablir la vérité.
L'écran de fumée est d'autant plus diabolique qu'il laisse entendre qu'il correspondrait à la vérité. En fait de vérité, il s'agit de stopper l'hémorragie en coupant un membre plus conséquent du corps occidentaliste et immanentiste. On avait commencé par sacrifier un doigt, al Quaeda, puis on consent devant insignifiance du sacrifice, à donner un bras. Sera-ce suffisant? Ne se fourre-t-on pas le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate? Peine perdue, cause éperdue : il est fort à parier que dans ce jeu de dupes, le sionisme finisse à son tour par céder son avance et que la place inexpugnable de l'Occident soit contrainte de rendre les armes. Est-ce si attristant? Quand on comprend la monstruosité et le sens profond du 911, on ne peut qu'acquiescer à cette forme de justice immanente. Contre l'injustice immanentiste?

http://www.alterinfo.net/preuve-scientifique-d-explosifs-dans-les-WTC-le-11-septembre-2001_a31956.html?PHPSESSID=e4e33aed6b1eb1e5a03079150c947bee

"Chers journalistes
Je me permets de vous informer d’une nouvelle fraîche très peu relayée par les médias français mais qui est d’une importance capitale
Si l’on pose la question autour de soi : quel est l’événement le plus marquant de ce début du XXI eme siècle ? : La première réponse a un tel sondage sera sans doute : le 11 septembre 2001
Vous n’êtes pas sans savoir que la remise en question de la Version Officielle a fait couler beaucoup d’encres parmi les rédactions ( une des dernières en date : l’affaire Bigard)
Je suis conscient qu’on touche ici a certaines sensibilités tout a fait légitime : n’oublions pas que 3000 personnes y ont trouvé la mort
De multiples hypothèses ont été avancées pour ces attentats (certaines fleuretant il faut l’avouer avec l’antisémitisme) : d’une manière générale, les médias français ont refusé de remettre en question la version gouvernementale des États-Unis.
Depuis 3 ans environ, une nouvelle thèse a fait apparition suite à des analyses de poussières recueilli a Ground Zero.
Une véritable analyse de 18 mois vient de faire l’objet de publication dans le Open Chimical Physics Journal : organisme reconnu scientifiquement avec l’aval d’un comité de lecture
Il est maintenant prouvé ( je dis bien prouvé !) qu’il y a eu présence de nanothermites dans les twins Towers.
Cette présence d’explosifs hautement énergétique a l’intérieur des tours ne peut plus confirmer la thèse officielle a savoir un attentat terroriste organisé par 19 barbus intégristes
Il y a eu complicité interne pour pouvoir déposer cette nanothermite : la fable d’Al Qaida comme seul responsable ne tient plus la route
Un véritable travail d’investigation et la réouverture d’une véritable enquête international et indépendante doit voir le jour : il est de votre devoir de journaliste d’y participer en informant la population : vous ne pouvez plus fermer les yeux après 8 ans de dénigrement de ce que vous avez osez appeler la « théorie du complot » : cette théorie se retourne maintenant contre vous : votre silence sur la vérité durant ces années a permis l’acceptation des milliers de mort innocents dans des guerres qui n’ayons pas peur de mots n’aurait pas pu avoir lieu sans votre complicité a vouloir taire toute remise en question de la version officielle : cette pensée unique de la guerre aux terrorismes n’a été qu’un moyen de propagande de la part des élites pour imposer une vision du monde : vous vous en êtes fait le relais par le biais de votre travail : les médias
Ayez maintenant le courage de reconnaître vos erreurs et de faire a partir de ce jour ce dont vous avez le devoir par la déontologie de votre métier : du journalisme !
Voila les liens qui vous permettront de pouvoir commencer un véritable article sur la présence de nanothermite au sein du World Trade Center a New York en cette journée tragique du 11 septembre 2001

http://latelelibre.fr/index.php/2009/04/deux-infos-confirment-le-doute-sur-le-11-septembre-2001/comment-page-1/#comment-141103

http://www.lepost.fr/article/2009/04/24/1508099_des-scientifiques-demontrent-la-presence-de-materiau-explosif-dans-les-poussieres-du-world-trace-center.html

http://www.scoopeo.com/actu/11-septembre-la-preuve-que-des-explosifs-ont-demoli-le-wtc

http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/des-scientifiques-identifient-des-54794

et bien entendu sur le site de l’association reopen911 qui depuis 3 ans cherche en vain a vous faire comprendre l’importance d’une réouverture d’enquête

http://www.reopen911.info/News/2009/04/23/ce-que-la-science-nous-apprend-sur-

Je vous mets également le lien que vous pourrez trouver sur les liens ci-dessus de la publication scientifique du Bentham (pour vraiment que vous ne la ratiez pas )
cliquez sur volume 2 (year 2009) puis sur Active Thermitic Material Discovered in Dust from the 9/11 World Trade Center Catastrophe
il s’agit du document scientifique en PDF

http://www.bentham.org/open/tocpj/openaccess2.htm


Il ne me reste plus qu’à vous lire dans un article digne de ce nom que vous aurez réalisé :
N’étant pas moi-même un journaliste (vous avez du vous en apercevoir vu mes tournures de phrases) mais juste un citoyen qui se permet de vous tenir informé d’une information essentielle qui n’a pas été relayé par vos soins

cordialement
Entada


Dimanche 26 Avril 2009
grainecreation.fwi@gmail.com."


http://www.reopen911.info/News/2009/04/23/ce-que-la-science-nous-apprend-sur-l%E2%80%99effondrement-des-tours-du-wtc/


"Après la récente publication dans la très sérieuse revue scientifique "Open Chemical Physics Journal" d’un article écrit par neuf chercheurs internationaux démontrant la présence de matériau explosif de type nano-thermite dans les poussières du World Trace Center, l’un des coauteurs, Niels Harrit, fut interviewé sur la chaîne danoise TV2. En voici la vidéo sous-titrée en français, ainsi que sa transcription.


N. Harrit interviewé sur TV2 danoise: nano-thermite au WTC
Uploaded by ReOpen911

Des chercheurs internationaux ont trouvé des traces d’explosifs dans les ruines du World Trade Center. Un nouvel article conclut que l’impact des 2 avions détournés n’a pas causé les effondrements en 2001.

DES EXPLOSIFS DANS LES TOURS

Nous revenons sur le 11/9 – l’attaque majeure à New York. Apparemment, l’impact des 2 avions n’a pas causé l’effondrement des tours, c’est ce que conclut un article scientifique publié récemment. Des chercheurs ont trouvé un explosif dans les débris, de la nano-thermite, qui ne pouvait pas venir des avions. Ils croient que plusieurs tonnes d’explosifs ont été préalablement placées dans les buildings.

Journaliste : « Niels Harrit, vous et 8 autres chercheurs concluez dans cet article que c’est de la nano-thermite qui a causé l’effondrement des buildings. Qu’est-ce que la nano-thermite ? »

Harrit : « Nous avons trouvé de la nano-thermite dans la poussière du WTC. Nous ne disons pas que seule la nano-thermite fut utilisée. La thermite date de 1893. C’est un mélange d’aluminium et de poudre de rouille, qui réagit en causant une chaleur intense. La réaction atteint une température de 2500°C. Cela peut être utilisé pour souder ou pour faire fondre de l’acier. La nanotechnologie rend les choses plus petites. Donc, dans la nano-thermite, cette poudre de 1893 est réduite en d’infimes portions, parfaitement dosées. Lorsqu’elles réagissent, une chaleur intense se développe beaucoup plus vite. Des additifs peuvent être mélangés à la nano-thermite pour dégager une intense chaleur, ou servir d’explosif extrêmement puissant. Elle contient plus d’énergie que la dynamite, et peut être utilisée comme carburant pour une fusée. »

Journaliste : « J’ai cherché nano-thermite sur Google, et très peu a été écrit sur le sujet. Est-ce une substance connue des scientifiques ? Ou est-ce tellement nouveau que les scientifiques en connaissent à peine l’existence ? »

Harrit : « C’est une appellation générique pour les substances hautement énergétiques. Si les chercheurs civils (comme moi) ne sont pas familiers avec celles-ci, c’est sans doute parce qu’ils ne travaillent pas beaucoup avec des explosifs. Quant aux scientifiques militaires, il faudrait leur demander. Je ne sais pas dans quelle mesure ils maîtrisent la nanotechnologie. »

Journaliste : « Donc vous avez trouvé cette substance dans le WTC, pourquoi pensez-vous qu’elle a causé l’effondrement ? »

Harrit : « Eh bien, c’est un explosif. Quelle autre raison expliquerait sa présence ? »

Journaliste : « Vous pensez que la chaleur intense a fait fondre la structure d’acier qui supportait les bâtiments, et a causé leur effondrement total ? »

Harrit : « Je ne peux pas le dire précisément, puisque cette substance peut servir les deux objectifs. Elle peut exploser et déchiqueter les matières, et elle peut les faire fondre. Les deux effets ont probablement été utilisés, selon moi. Du métal fondu s’échappe de la tour sud plusieurs minutes avant la chute. Cela indique que la structure tout entière fut affaiblie à l’avance. Ensuite, les explosifs classiques entrent en jeu. La séquence de l’effondrement en soi doit alors être parfaitement réglée, du haut jusqu’en bas. »

Journaliste : « De quelles quantités parle-t-on ? »

Harrit : « Beaucoup. Il n’y avait que 2 avions, et 3 gratte-ciel se sont effondrés. Nous savons en gros combien de poussière fut produite. Les images montrent des quantités énormes, tout fut pulvérisé, sauf l’acier. Et on sait aussi combien nous avons trouvé de thermite qui n’avait pas réagi. Cette matière qui n’a pas réagi pour une raison ou une autre, c’est le ‘loaded gun’, (la preuve). On parle ici en tonnes. Plus de 10 tonnes, peut-être 100. »

Journaliste : « Plus de 10 tonnes, peut-être 100 tonnes, dans les 3 gratte-ciel ? Et ces substances ne sont pas normalement présentes dans de tels buildings ? »

Harrit : « Non, non, non, non ! Ces matériaux sont extrêmement avancés. »

Journaliste : « Comment placez-vous un tel matériau dans un gratte-ciel, à tous les étages ? »

Harrit : « Comment vous l’y apportez ? »

Journaliste : « Oui. »

Harrit : « Par palettes. Si je devais transporter de telles quantités, j’utiliserais des palettes. Prenez un camion et apportez-les sur des palettes. »

Journaliste : « Pourquoi ne l’a-t-on pas découvert avant ? »

Harrit : « Par qui ? »

Journaliste : « L’entretien, par exemple. Si vous déplacez 10 à 100 tonnes de nano-thermite, et que vous le placez à tous les étages. Je suis juste surpris que personne n’ait rien vu. »

Harrit : « En tant que journaliste, vous devriez poser cette question à la société responsable de la sécurité du WTC. »

Journaliste : « Donc vous ne doutez pas un instant que cette matière était présente ? »

Harrit : « Vous ne pouvez pas ignorer la recherche scientifique. Nous avons trouvé de la thermite qui n’a pas réagi. »

Journaliste : « Quelles réactions votre article a-t-il causées dans le monde ? C’est tout à fait nouveau pour moi. »

Harrit : « Oui, bien sûr. Ça n’a été publié que vendredi dernier. Il est trop tôt pour le dire. Mais l’article n’est peut-être pas aussi révolutionnaire que vous le pensez. Des centaines de milliers de gens dans le monde savent depuis longtemps que les 3 bâtiments ont été démolis. C’est une évidence. Notre recherche n’est que le dernier clou sur le cercueil. Ce n’est pas le ‘smoking-gun’, c’est le ‘loaded-gun’. Chaque jour, des milliers de gens réalisent que le WTC a été démoli. On n’arrêtera pas cela. »

Journaliste : « Pourquoi personne n’a découvert plus tôt qu’il y avait de la nano-thermite dans les buildings ? Presque 10 ans ont passé. »

Harrit : « Vous voulez dire dans les poussières ? »

Journaliste : « Oui. »

Harrit : « C’est par chance que quelqu’un a regardé la poussière au microscope. Ce sont de minuscules fragments rouges. Les plus gros ont une taille de 1 mm, et peuvent être vus à l’œil nu. Mais vous avez besoin d’un microscope pour voir la grande majorité. C’est par chance que quelqu’un les a découverts il y a deux ans. Il a fallu 18 mois pour préparer l’article scientifique auquel vous vous référez. C’est un article très élaboré basé sur une recherche minutieuse. »

Journaliste : « Vous avez travaillé sur le sujet pendant des années, parce que ça n’avait pas de sens pour vous ? »

Harrit : « Oui, plus de 2 ans en fait. Tout a commencé quand j’ai vu l’effondrement du bâtiment 7, le 3e gratte-ciel. Il s’est effondré 7 heures après les Tours Jumelles. Et il n’y avait que deux avions. Lorsque vous voyez un building de 47 étages, haut de 180 m, s’effondrer en 6,5 secondes, et que vous êtes scientifique, vous dites : « Quoi ? ». J’ai dû le regarder encore… et encore. J’ai poussé le bouton 10 fois, et ma bouche s’ouvrait de plus en plus. D’abord, je n’avais jamais entendu parler de ce bâtiment auparavant. Et il n’y avait pas de raison pour un tel effondrement, tout droit vers le bas, (zoups) en 6,5 secondes. Je n’ai pas eu de paix depuis ce jour. »

Journaliste : « Depuis le 11/9 il y a eu des spéculations, et des théories du complot. Que dites-vous aux téléspectateurs qui entendent parler de votre recherche pour la première fois et disent, ‘Nous avons déjà entendu tout ça, il y a beaucoup de théories du complot.’ Que diriez-vous pour les convaincre que ceci est différent ? »

Harrit : « Je pense qu’il n’y a qu’une seule théorie du complot qui vaut la peine d’être mentionnée, c’est celle des 19 pirates de l’air. Je crois que les spectateurs doivent se poser la question, quelle preuve ont-ils vue qui soutient la théorie officielle du complot. Quelqu’un a-t-il vu des preuves, j’aimerais les entendre. Personne n’a été officiellement été poursuivi. Personne n’est recherché. Notre travail devrait mener à l’ouverture d’une enquête criminelle appropriée sur les attaques terroristes du 11 Septembre. Parce qu’il n’y en a jamais eue. Nous l’attendons toujours. Nous espérons que nos résultats seront utilisés comme preuve technique quand ce jour viendra. »

Journaliste : « Niels Harrit, c’est fascinant, merci d’être venu. »

Harrit : « Ce fut un plaisir. »

samedi 25 avril 2009

Ordo ab KO

De l'ordre! A l'aide! Pour ce faire, nous avons le discours sécuritaire, qui réclame explicitement plus d'ordre et qui tourne en boucle sur les ondes médiatiques des démocraties occidentales. Sarkozy ou Giuliani forever. Nous avons les mesures pour remédier à la crise économique, qui est une crise systémique : le NOM, le gouvernement mondial et autres appellations sympathiques. Des progressistes déclarés, comme en France Attali, DSK le patron du FMI, appellent de leurs voeux l'avènement de telles mesure au nom d'un besoin d'unité. Plus de démocratie pour sauver la démocratie de la crise. Plus de libéralisme pour sauver le libéralisme. Plus d'ordre pour sauver l'ordre.
Ce mot d'ordre (plus d'ordre) ne survient pas par hasard ou de manière inopinée. L'on réclame plus d'ordre face au désordre. On réclame plus de positif face au négatif. L'ordre est le positif. Le désordre le négatif. Mais d'où provient ce désordre si généralisé? Personne n'explique la venue du chaos. La tenue de discours politiques opportunistes se garde bien d'expliquer à la source ou à la racine ce qui n'est symptôme qu'à partir des branches. Et le tronc? D'un point de vue ontologique, le monde de l'Hyperreél dans lequel on se situe empêche la fonction essentielle assumée par le religieux ou le politique : transformer sans cesse le réel en monde humain.
Du coup, la destruction de l'ordre humain s'effectue par absence de transformation du reél. C'est la fonction classique du travail telle qu'elle est recensée dans les livres sacrés, la Bible pour les Occidentaux par exemple. Le travail tel qu'il est encensé par les immanentistes de facture terminale n'est pas la conception classique du travail.
Il s'agit d'un travail à l'intérieur d'un système immanentiste, qui n'a pas pour fonction de transformer. Travail de pure application, dénué de toute velléité de transformation. De toute manière, l'Hyperreél a aboli le culte parce qu'il l'aurait dépassé par les productions du désir omnipotent. Tu parles, Carles. Tu cales? Citoyens du monde, encore un effort. Rien d'étonnant selon ce schéma à ce que des promesses comme plus de gain contre plus de travail soient vouées à l'échec.
Travailler plus dans un système immanentiste, c'est tout simplement travailler plus pour détruire plus. Les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Demandez à Ruppert Murdoch, également surnommé Face de Bouc par ses amis intimes - W. ou les Irakiens. En sorte que le surcroît d'ordre réclamé pour faire face au désordre qui advient n'exprime pas seulement l'occultation et le déni de la question : pourquoi du désordre?
L'ordre proposé en guise de réponse et de remédiation est l'ordre de type immanentiste. Ordre fini, ordre qui ne prend pas en compte sa finitude et l'inscription dans toute finitude de sa disparition programmatique. Ordre qui refuse de se régénérer, au motif qu'il aurait dépassé ces considérations passées et passéistes. Dans cet ordre fini qui dénie le fini, le désordre est déjà inscrit dans les fonds baptismaux. Le destin de cet ordre est écrit : il va s'épuiser et se transformer en une forme qui lui sera étrangère.
Cette conception est dangereuse au plus haut point parce qu'elle met en péril l'avenir de l'humanité. Mais la remédiation proposée est stupide/comique. On sent bien quand on propose le NOM pour résoudre la crise que quelque chose ne va pas. En particulier un argument mérite toute l'attention : comment se fait-il que ce soient les empoisonneurs qui prétendent guérir le mal qu'ils ont instillé? Comment se fait-il que ce soit les banquiers, les financiers et les économistes de l'école libérale qui prétendent guérir le mal qui est né de leurs conceptions monétaristes inadaptées au reél?
Mais si l'on analyse la nature de l'ordre que ces partisans proposent, ordre sécuritaire ou ordre démocratique de sauce libérale, on comprend où le bas blesse : cet ordre est voué au désordre. Quand le désordre survient, c'est directement la conséquence de l'élaboration de l'ordre. C'est l'ordre immanentiste qui contient le désordre et qui le suscite. Alors, tel le serpent qui se mord la queue, dissocier le désordre de l'ordre, c'est foncer tête baissée dans la duplication fantomatique et fantasmatique.
C'est ne pas comprendre que c'est cet ordre qui engendre le désordre - cet ordre qui ne transforme plus le reél extérieur et qui le laisse, littéralement, en désordre, soit en non-ordre pour l'homme. Que se passe-t-il si le paysan laisse son champ à vau-l'eau? Le champ en tant que terrain ne disparaît pas mais il passe du statut de terre exploitable par l'homme à celui de terrain inexploité. Le désordre s'installe dans le champ. Si un paysan décrète qu'il n'a plus besoin d'entretenir son terrain, parce qu'il a trouvé le moyen pour le terrain de s'entretenir tout seul, ou parce que cette conception est dépassée selon lui, alors le paysan accorde de manière fantasmatique la primauté à son désir sur l'effectivité réelle.
C'est l'Hyperreél. Bien entendu cette manière de fonctionner est catastrophique et aboutit à la destruction de toute culture humaine. Culture dans tous les sens du terme. Culture agricole; mais aussi culture humaine. Si l'on poursuit la métaphore, c'est ce qui se produit actuellement avec l'ordre humain, ordre en tant que système politique ou en tant que système religieux. Dès lors, le désir maladroit et un brin absurde de proposer en guide de remède au désordre un surcroît d'ordre est comique. Car ce surcroît d'ordre n'est en fait qu'un surcroît de désordre, en tant que le surordre en question n'est jamais que le prolongement paroxystique de l'ordre premier.
Si l'ordre a engendré le désordre qu'il contenait, alors le surordre va engendrer le surdésordre. L'ordre désordonné engendre le désordre, qui à son tour engendre le surordre en tant que surdésordre. On comprend ce qu'on pressentait confusément : les prétentions au nouvel ordre sont toujours absurdes. Maintenant, l'on sait pourquoi : à partir du moment où l'ordre contient le désordre et engendre le désordre, vouloir réparer le désordre provoqué par l'ordre par un surcroît d'ordre, c'est fatalement et tragiquement engendrer un supplément de désordre - au sens où l'on parle de supplément d'âme.
Nous avons appris à nous méfier du label de nouveau. les nouveaux philosophes sont des mauvais philosophes. En fait de piètres intellectuels, qui interviennent sur l'évènementiel pour propager des messages fallacieux de propagande. Eh bien, c'est pareil avec l'ordre : le nouvel ordre n'est jamais que le masque du chaos. Plus tu veux d'ordre, plus tu obtiens de pagaille. Ca fait désordre?

dimanche 19 avril 2009

Bien tôt

1) Quelques citations empruntées à Pierre Hillard, La Fondation Bertelsmann et la "gouvernance mondiale" :

"Ce qui doit tomber, il ne faut pas le soutenir, mais le pousser."
Friedrich Nietzsche.

"Seuls les plus petits secrets ont besoin d'être protégés. Les plus gros sont gardés par l'incrédulité publique."
Marshall McLuhann.

2) Quelques équivalences :

Démocratie = volonté générale représentée par la totalité.
Aristocratie = volonté générale représentée par une élite.
Oligarchie (/synarchie) = élite non représentative tapie dans fausse démocratie.

La question est : quelle est la différence entre démocratie et aristocratie?
Surtout : quelle différence entre aristocratie et oligarchie?
Pour les Anciens, la démocratie conduit à la démagogie. Au siècle de Platon, c'est ce qui se produit. Après la démocratie athénienne, unanimement vantée pour son brillant et son Périclès, la Tyrannie des Trente, menée par des oligarques, dont l'oncle de Platon en personne, un certain Charmide, mais aussi son cousin Critias. Au passage, l'éloge de la démocratie conduit à certains malentendus : l'idée que la démocratie est universelle et que si son application est restreinte, c'est qu'elle se trouve en voie de développement.
C'est l'idée que propagent les occidentalistes progressifs pour vendre leur utopie démocratique et rendre leur existence supportable : si la démocratie s'est développée pour l'instant seulement en Occident, c'est parce que c'est son berceau et son foyer. Elle va continuer son développement et s'étendre à l'ensemble de l'humanité. La démocratie serait-elle le feu politique? La vraie question à poser après un bon siècle de démocratie à la sauce libérale, c'est : le moins qu'on puisse oser, c'est que l'expansion de la démocratie ne se laisse guère remarquer. Frappe plutôt l'alliance des démocraties avec des régimes autocratiques corrompus et le goût contre-nature des dirigeants démocrates pour des méthodes tout à fait népotiques et oligarchiques.
La démocratie moderne est adossée au libéralisme. La démocratie antique n'était pas libérale. Les deux ont pour point commun de pratiquer l'élitisme démocratique. Athènes ne possédait des citoyens libres qu'avec des métèques et des esclaves (pour simplifier). L'Occident ne possède des citoyens libres qu'avec la colonisation et l'appauvrissement du reste de la planète (quasiment). Je veux bien entendre tous les beaux discours du monde, y compris les plus béats ou les plus stupides, comme ceux d'un Bruckner, mais le développement de la démocratie ne s'est jamais laissé constater.
On a plutôt affaire à un élitisme de la démocratie, qui suppose que la majorité de l'humanité soit asservie pour les besoins d'une minorité de privilégiés. Voilà qui débouche inévitablement sur l'oligarchie et sur la fragilité politique la plus grande. Car bientôt les privilégiés, loin de se mettre d'accord, se disputent plutôt pour instaurer à l'intérieur de leur territoire privilégié de nouvelles lignes de domination. C'est à ce moment que les dominants parmi les dominants se créent l'illusion de leur toute-puissance quasi divine.
Pour le dire vite et bien, nos oligarques se prennent pour des dieux. En général, avec ce genre de raisonnement naïf et désaxé, on a déjà un pied dans la catastrophe quand on y croit. C'est le cas. Quand on veut créer un système oligarchique à l'intérieur de la démocratie, et de cette manière éclatante dominer dans le système démocratique de domination, on crée un effritement de la volonté générale, du tissu social, ce qu'un président français terne nomma un jour "fracture sociale".
La connexion entre oligarchie et démocratie est patente : la démocratie est d'essence élitiste, ce qui peut sembler une contradiction entre son étymologie et son effectivité, mais qui en fait est tout à fait prévisible dès l'étymologie. Demos : le peuple - mais lequel? Le peuple en tant qu'ensemble populaire humain, soit le genre humain - ou le peuple en tant que représentation d'une certaine classe sociale? Le peuple : le peuple athénien, au sens où dans la cité athénienne les seuls citoyens athéniens sont compris comme l'expression du peuple?
La projection historique de ce peuple athénien dans la modernité est tout aussi éclairante : le peuple est-il circonscrit aux peuples d'Occident? Dans cette acception et cette logique, le peuple démocratique est entendu comme la démocratie réservée à une certaine élite. Exclusif : démocratie. La démocratie, c'est l'expression de l'égalité et de la fraternité dominatrices et élitistes.
Dès qu'on identifie le fondement élitiste et dominateur dans l'idéal insoupçonnable et inattaquable démocratique, on comprend que l'oligarchie n'est jamais que le ver dans le fruit lui-même empoisonné. D'ailleurs, l'incarnation moderne de la démocratie est appelée justement démocratie libérale. Il est toujours plus parlant de considérer que la modernité est dominée par la mentalité libérale plus que par le capitalisme. Le capitalisme est une manifestation économique qui empêche de comprendre le coté idéologique, philosophique et ontologique qui transparaît dans le libéralisme.
Si l'on reprend la lecture marxienne de l'économie, Marx au fond fait comme tous les idéologues, même s'il fait moins simpliste qu'Adam Smith, Bentham ou Ricardo : il évacue les questions classiques de la métaphysique et de l'ontologie pour se concentrer sur le règlement progressiste du sensible ou du fini. Il ne faut pas attendre d'un immanentiste qu'il vous dévoile l'intégralité du sens de son engagement. Marx lui-même ne s'en rendait pas compte et s'illusionnait.
Marx est le père spirituel de l'idéologie de type progressiste. De ce fait, c'est un immanentiste. Il pense en immanentiste et il pense dans l'immanentisme de son temps, qui accouchera de la dégénérescence dont notre époque est le paradigme terminal. Marx est immergé dans la fausse différence, en ce qu'il est persuadé d'incarner l'opposition à ce qu'il nomme le capitalisme. Mais son opposition est interne - à l'immanentisme, si interne qu'il n'identifie comme ennemi que l'aspect économique, pragmatique et inégalitaire.
Dans le fond, le Progrès que propose Marx n'est l'opposition au capitalisme qu'interne. Marx est un ennemi interne, un opposant interne. Pas de changement interne. Historiquement les grands capitalistes ont aidé le communisme soviétique. Ils soutenaient le complément de l'immanentisme pragmatique pour équilibrer l'ensemble de l'édifice à leur avantage. Pour que Marx sorte de sa réduction aveuglée (aveuglante aussi), il aurait fallu qu'il identifie la capitalisme comme l'expression et la mentalité purement économique d'une idéologie, soit de la considération de l'idée comme donnée finie.
Si Marx avait vu qu'il s'opposait à une idéologie, il aurait identifié le libéralisme. Il n'aurait dès lors pas opposé à l'idéologie libérale et à son expression économique capitaliste son idéologie progressiste et révolutionnaire. Il en aurait perçu les limites - et la condamnation logique. Mais Marx est emprisonné dans les rets de son opposition et il n'interroge jamais la portée, la dimension de son opposition. Son vrai ennemi délivre le niveau où il se place.
En dominant le capitalisme, il accouche du dépassement idéologique. Pour dépasser le libéralisme, encore lui aurait-il fallu dépasser l'opposition idéologique. Raison pour laquelle il est plus profond et pertinent de lutter contre le libéralisme que contre le capitalisme - plus intéressant et sensé de considérer que le capitalisme est un expression du libéralisme que l'inverse.
L'éloignement de Marx est la condition sine qua non pour échapper à la lecture idéologique de l'idée et pour revenir à un niveau élevé/profond comme l'expression de Platon. Ne pas s'étonner des liens entre le communisme, le socialisme, le fascisme et le libéralisme à l'aune de la lecture idéologique et de la compréhension que toutes les idéologies sont l'expression de l'immanentisme comme expression ontologique et religieuse moderne.
Une fois que l'on a cerné la démocratie comme processus ambivalent, au moins, sans doute processus destructeur, on en revient à la lecture antique, dont Platon est la meilleure voix occidentale. Les Anciens penchaient en faveur du régime aristocratique. Justement, quand on soulève en terre démocratique le problème de l'illusion démocratique, soit le fait que nous sommes de moins en moins en régime démocratique, contrairement au fonctionnement institutionnel revendiqué, avec notamment un développement de plus en plus explicite de l'oligarchie, et le renfermement des citoyens sur des buts individualistes et privés antinomiques avec l'exercice pérenne de la démocratie, les réponses de déni commencent par réfuter cette thèse, puis, si la thèse est étayée, par expliquer que finalement, au pire, la démocratie serait menacée par l'aristocratie.
Au final : non seulement la démocratie n'est pas menacée, puisque nous nous mouvons dans la fin de l'histoire, mais en plus seuls les anciens régimes aristocratiques menacent les régimes démocratiques universels et en expansion. Sion. Soit. Malheureusement, ce n'est pas le retour à l'aristocratie qui menace la démocratie. Pauvres fous qui voient le jour de leurs yeux crevés! C'est l'oligarchie, mon huile.
Les occidentalistes qui se targuent d'animer la flamme de leur progrès destructeur et égotiste, ces torturés minables ont oublié l'essentiel, car ils ont été élevés pour considérer l'accidentel comme le primordial. L'analyse des Anciens est mue par leur méfiance et leur prévenance à l'égard de la démocratie. Pourquoi? Tout simplement parce que l'oligarchie qui est connexe de la démocratie, ainsi que nous l'avons vu tout à l'heure, n'a rien à voir avec l'aristocratie. Si seulement les démocraties pouvaient refluer vers des aristocraties! Mais on ne recule pas d'un train vers un autre, d'un wagon vers un autre, d'un rail vers un autre.
On ne peut jamais revenir en arrière, tout simplement parce que la différence ne se répète pas. Appâts. La différence entre l'aristocratie et l'oligarchie est capitale, tellement énorme que ne pas la voir, c'est comme ne pas voir un éléphant dans un magasin de porcelaine : considérer l'accidentel et détourner les yeux devant l'essentiel. En quoi consiste cette différence?
L'oligarchie ne représente jamais la volonté générale. Le système oligarchique abolit le principe de représentation classique, soit la volonté générale. Dans l'oligarchie, les élites ne représentent qu'elles-mêmes et ne travaillent que pour elles-mêmes. Dans l'oligarchie, ainsi que l'enseigne l'histoire de la synarchie européenne, l'essentiel est que l'absence de volonté générale détruit la volonté générale. Fous ta Cagoule! La subversion de la volonté générale par un petit groupe comploteur, démarche qui explique l'accusation manipulatoire de complotisme, aboutit à la destruction du groupe au nom de sa manipulation par un de ses sous-groupes.
Syndrome du parasite : le parasite détruit par définition l'organisme qu'il parasite. En travaillant pour leurs intérêts propres et personnels, les élites oligarchiques ne travaillent plus pour les intérêts du groupe auquel elles appartiennent. A partir de ce moment, les élites oligarchiques détruisent ce qu'elles prétendent changer, subvertir et manipuler. A noter que le système oligarchique n'est fonctionnel et patent qu'à partir du moment où il domine effectivement le système qu'il subvertit, soit toujours le système démocratique.
Si l'oligarchie ne renvoyait pas aux élites, alors les factions oligarchiques seraient démantelées et traînées dans la boue pour leurs menées séditieuses et destructrices à l'encontre des intérêts du groupe qu'elles subvertissent. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l'oligarchie ne peut s'épanouir que dans la démocratie, puisque l'aristocratie bloque l'oligarchie. Raison soit dit en passant de la prévention quasi répulsive à l'encontre de la démocratie par les Anciens.
Pourquoi cette méfiance? Parce que précisément l'aristocratie est la représentation de la volonté générale qui interdit le mécanisme antithétique et pervers de la subversion de la volonté générale. Le détournement de la volonté générale par des représentants qui travaillent pour leurs intérêts personnels. Le système aristocratique présente plusieurs déclinaisons de sous-systèmes, dont les plus connus en Europe sont les régimes monarchiques.
Les aristocrates dominent certes, et parfois outrageusement, le reste du groupe. Il arrive fréquemment que les aristocrates se considèrent ouvertement comme les élites qualitativement supérieures au reste du groupe, avec un fort sentiment de mépris et une domination de tous les instants. Raison pour laquelle les populations préfèrent le système démocratique. Mais c'est oublier que l'aristocratie est le représentant de son groupe. C'est ainsi que l'aristocrate a souvent en charge des fonctions guerrières.
Il défend dans la guerre son groupe, comme il défend de manière générale son groupe. Idem pour les fonctions religieuses, qui sont assumées par des prêtres, dans la mesure où ces prêtres créent les valeurs culturelles qui permettent au groupe de subsister. L'aristocrate opprime le groupe souvent, mais le représente toujours. L'oligarque opprime le groupe toujours et ne le représente jamais. Il s'en sert comme d'un dessert et d'une desserte, il l'utilise, le manipule, l'épuise. Au final, il en fait un désert. La tourte.
L'illusion la plus dangereuse est de rapporter insidieusement l'oligarchie à l'aristocratie. Les Anciens savaient que la vraie connexion relie la démocratie et l'oligarchie, avec pour prolongement la démagogie. Au contraire, l'opposition à l'oligarchie réside dans l'aristocratie. Si l'on se fonde sur cette observation de bon sens, largement occultée, puisqu'on ignore l'existence du phénomène oligarchique et qu'on omet fatalement de relier la démocratie à l'oligarchie, il reste pour le futur à concevoir et à imaginer les liens entre démocratie et aristocratie, de telle manière que le péril oligarchique soit identifié comme péril et qu'il ne puisse ressurgir.
Il reste surtout à prolonger le travail ontologique de reconnaissance du nihilisme, d'identification du nihilisme atavique à sa forme moderne, de création conceptuelle de l'immanentisme, de création de l'ontologie de demain, dont les langes et les limbes sont présentes dès aujourd'hui, perceptibles dans l'effondrement de l'immanentisme et dans la preuve patente que l'immanentisme nihiliste n'est pas viable.
La question politique est : quelle forme politique est compatible avec le religieux qui succédera au transcendantalisme, dont le monothéisme est la dernière forme d'incarnation? Parlons au nom du divin : apportons l'intuition ontologique d'inspiration artistique. Rendre les aspects positifs de la démocratie compatibles avec les aspects positifs de l'aristocratie. Empêcher le retour de l'oligarchie. Car si la démocratie est l'expression du peuple, son cheval de Troie (ou défaut interne) est de prêter le flanc à l'oligarchie. Commençons dans notre coin notre travail préparatoire ontologique et nous verrons émerger les propositions politiques comme des prolongements logiques et nécessaires. Bientôt.

samedi 18 avril 2009

L'exmert

J'écoute l'intervention radiophonique (France Culture) d'une institutionnelle dont j'ignore le nom dresser le tableau brillant et exhaustif des mesures à prendre contre le racisme. Femme diplômée, à n'en pas douter normalienne et agrégée, avec une faculté impressionnante à envisager l'ensemble des points de vue. Une experte, qui relève à n'en pas douter de la maison-mère. Peu importe ici son parcours ou son pédigrée, notre intervenante n'est ni antiraciste primaire, ni conservatrice de choc. Elle est consensuelle. Du système. Dans le système. Ses propos ne remettent jamais en question le système.
Système immanentiste, qui désigne autant le volet religieux, ontologique (dérivé philosophique du discours religieux de type monothéiste), politique : nihilisme et oligarchisme. D'où vient cette impression de mascarade et de superficialité qui abonde dès qu'on écoute ce type d'intervenante? Consensus : ne jamais quitter les abords du système. L'expert ne connaît pas la polémique - et plus la politique. Pratiquement. L'expert est superficiel, c'est-à-dire qu'il allie l'art rare d'une érudition impeccable couplé à un déni impressionnant du problème réel. C'est al tare de la formation universitaire et des diplômes académiques : l'ultramimétisme de fait.
Après l'exposé de l'expert, on reste sans voix : comme est-il possible d'avoir tant dit sans avoir rien dit? L'expert converse pendant une heure, fourmille de citations, de détails, de statistiques, d'avis et de contre-avis, mais ses jugements au final sont superficiels. Superficiels : qui ne touche qu'à la superficie. Slogan de Nieztsche, le prophète tardif et dégénéré de l'immanentisme : être profond à force d'être superficiel.
Va te faire cuire un œuf chez les Grecs! Quand on entend un expert penser, on ignore si Nieztsche assumerait sa profondeur superficielle ou si lui-même éprouverait de la nausée et du regret pour sa formule inacceptable et incohérente. Quand j'ai entendu notre expert discourir sur le thème des discriminations, en particulier racistes, à part une ou deux petites incohérences (selon moi), j'ai surtout quitté la voiture que je conduisais avec l'étrange sentiment que notre experte ès-discriminations avait bien parlé pour ne rien dire. J'en suis très vite venu à la conclusion que son point de vue était superficiel.
Qu'est-ce que cette superficialité? L'expert parle au nom du système qu'il représente. Dans l'histoire humaine, la pluralité des systèmes a toujours été une règle assez précieuse, puisque l'effondrement d'un système n'affectait pas les autres systèmes et permettait le reformatage accéléré du système défunt en un nouveau système voisin. Cas de l'Empire romain, dont l'effondrement n'a pas affecté l'Empire chinois par exemple, et qui a engendré dans la foulée la civilisation chrétienne.
Dans l'idéologie mondialiste, le libéralisme, dont le capitalisme n'est que l'expression économique, pas le prisme fondamental, a avalé peu à peu les autres civilisations. Les autres systèmes. Le phénomène de la mondialisation mondialiste a ceci d'inquiétant qu'il tend à l'unicité de l'humanité. A cet égard, la distinction du géopoliticien Hillard est pertinente : distinguer entre mondialisation et mondialisme. La mondialisation est un phénomène historique continu, propre à l'évolution humaine, qui diffère de l'idéologie mondialiste, tendant vers l'unicité sclérosée, et qui n'est qu'une certaine vision de la mondialisation. En gros, la mondialisation emmènera l'homme vers l'espace, quand le mondialisme mènerait l'espèce vers sa disparition. On notera que je me montre fermement optimiste, puisque j'emploie le futur simple pour l'évolution de la mondialisation, quand le mondialisme est envisagé au conditionnel.
Et si le système unique et parfait s'effondre, il reste quoi pour le remplacer? C'est le syndrome du Titanic, et je crois que l'on pourrait floquer l'abréviation de NOM à la proue du navire mondialiste en mémoire du glorieux cuirassé naufragé. Grave problème auquel les experts ne se coltinent jamais, car l'effondrement du système, c'est un peu affronter ses limites.
C'est dur de penser la mort ou ce genre de limites véritables, mais en même temps, si l'on ne s'y confronte pas, on ne pense jamais qu'en superficie. Cas d'un Spinoza, le saint de l'immanentisme, qui appelle ouvertement à ne penser que l'existence, en affirmant qu'on ne peut jamais penser la mort. Ne penser que le fini parce qu'on ne peut pas penser le néant, hein, saint démon? Nietzsche poussera le bouchon jusqu'à justifier l'argutie avec son oxymore ridicule de profonde superficialité.
Pour comprendre ces experts qui prétendent réconcilier les divergences, les points de vue, et ainsi personnifier la parole d'autorité, soit la parole qui réconcilie - la parole finale, on invoquera Hegel. Après tout, Hegel estimait en toute lucidité et modestie que sa philosophie signifiait la fin de l'histoire et de la pensée. Ben voyons. Mais la théorie la plus fameuse/fumeuse de Hegel, en tout cas de son héritage, réside dans cette trinité appliquée à la raison : la dialectique thèse/antithèse/synthèse.
Autrement dit, l'affrontement de deux points de vue antithétiques, loin de se résumer à une opposition stérile, engendre au contraire le dépassement et le changement. Hegel propose de dépasser le platonisme? Nos experts se tiennent sur cette ligne de vue myope, sans en avoir conscience le plus souvent. Ils pensent qu'ils incarnent la phase du dépassement, car ils sont très humbles dans leurs jugements et qu'ils incarnent la réussite intellectuelle du système. Et si le système est frelaté, qu'en est-il de cette réussite éclatante, étant entendu au surplus que l'académisme pur n'est jamais que l'antithèse érudite de la création dont il se réclame et qu'il commente? Dans leur mégalomanie, nos ex-pairs ne se rendent pas compte qu'ils promeuvent l'envers du changement et que toutes les différences qu'ils promeuvent sont de fausses différences.
Le propre d'un système a toujours été d'encourager de fausses différences pour maintenir son hégémonie et sa continuité. Principe bien connu et très naïf, puisque les fausses différences ne font qu'accélérer le processus de délitement et de changement, sans inclure l'identité de ceux qui l'ont vu naître et l'ont encouragé. En gros, le changement change avant tout son auteur, tandis que ce dernier parie sur le changement pour donner le change. Au pas de charge.
Dans les fausses différences, on peut situer toutes les différences qui confortent le système. C'est ainsi que le modèle du faux rebelle offre une illustration frappante de la fausse différence. En gros l'abruti conforte le système en dénonçant sa non-intégration au dit système. Cas des rappeurs débiles, capitalistes frustrés et violents, dont le premier geste en cas de réussite consiste à jouer à la caricature du capitaliste extrémiste et cynique : grosse bagnole, pouffiasses siliconées, chien psychopathe...
Cependant, cette différence est si aberrante qu'elle ne fonctionne jamais longtemps. La ruse du système revient à conforter certaines oppositions qui paraissent de vraies oppositions : il ne s'agit pas seulement de protester servilement, mais de faire mine de proposer. Comment reconnaître une fausse différence d'une vraie? Le changement.
"In change we need" a pu lancer Obama. "Le changement dans la continuité" a rétorqué Meyssan. Nous sommes en train de constater que celui qui disait la vérité n'est pas l'élu. Obama ne change pas. Au mieux, il patine. L'absence de changement est une preuve irréfutable en acte de fausse différence. L'autre moyen de reconnaissance de la fausse différence réside dans l'absence d'alternative systémique. L'alternative est interne au système et se révèle d'autant plus interne qu'elle prétend à un caractère sinon révolutionnaire, du moins définitif et externe.
L'analyse des discours permet souvent de prévenir les fausses différences de ce type. Je ne prendrai comme exemple que le cas du trotskisme, dont on sait qu'il a donné lieu à de multiples manipulations. On ne donne jamais que l'image de Léon assassiné - par des sbires à Staline. Trotsky le marginal et le pur. Le modèle trotskiste comme alternative au communisme institutionnel et à son échec retentissant.
Malheureusement, le trotskisme se distingue surtout par sa récupération par ses antithèses. Loin de proposer une alternative au système capitaliste et libéral, le trotskisme est infiltré par de nombreux circuits atlantistes et conservateurs, dont l'exemple le plus retentissant est sans doute l'avènement des néoconservateurs faméliques et guindés. Mais, sans revenir sur tous les exemples d'infiltration au sein du trotskisme, ce qui est un paradoxe comique puisque les trotskistes passent pour les rois de l'infiltration, l'essentiel est de comprendre qu'une alternative idéaliste au sous-modèle d'immanentisme progressiste ne saurait en aucun cas constituer une alternative systémique viable.
Le problème est rédupliqué encore par le visage uniciste du mondialisme triomphant. En gros, le sous-produit atlanto-capitalisto-libéral est le dernier bâtard triomphaliste et moribond de l'immanentisme, qui est lui-même la résurgence moderne du nihilisme atavique. Nous sommes dans une phase de changement profond puisque non seulement le système libéral est mort, mais que le système immanentiste est mort. Pis : le monothéisme est mort, selon le mot fameux de Nieztsche (et avant lui de Hegel soit dit en passant). Plus profond encore : le mal est si profond que le nihilisme n'a pas ressurgi par hasard.
La dernière fois que le nihilisme avait pointé le bout de son nez, c'était timidement, lors de la transition entre le polythéisme et le monothéisme. La crise athénienne et l'émergence des sophistes en offrent un bref aperçu. Pour que le nihilisme ait accédé au pouvoir avec la modernité, officiellement depuis les Révolutions, c'est qu'il exprime un courant encore plus profond, dont les racines ne se limitent pas à la modernité.
Bigre! C'est donc que c'est tout le courant religieux qui est en voie de changement et que par conséquent nous passons du transcendantalisme à autre chose. L'immanentisme a cru que c'était lui la suite du transcendantalisme. Raison pour laquelle les Spinoza et les Nietzsche proposent ouvertement leur nihilisme avec des atours séduisants, comme quand le diable vous vend sa damnation atroce et sa camelote avariée. Voyez la version hollywoodienne de l'Associé du diable comme remake de la Peau de chagrin ou de Faust.
Raison de l'intervention des experts en lieu et place de la pensée classique : ils sont la voix/voie systémique, en ce que le système considèrerait toutes les alternatives et toutes les oppositions. Enfin, nuance. Le système aimerait considérer toutes les alternatives et les oppositions. Etre capable de tout intégrer, afin d'expliquer posément qu'il est supérieur à tous les modèles passés et qu'il est le dernier des modèles, au sens où les thuriféraires experts parlent de fin de l'histoire.
Fin de l'histoire? Plus d'histoire après cette ultime histoire? Qui nous vend de pareilles salades? De pareilles histoires? Qui a sombré dans la démesure caractérisée et mégalomane pour estimer que son pouvoir dépasse celui des dieux de l'Antiquité? Si l'on revient à l'observation des phénomènes, et non à la propagande immanentiste de facture et d'expression terminales, on constate que ce système n'est pas meilleur que les autres.
Il ne considère que les oppositions internes, celles qui penchent du côté de la répétition et qui n'inclinent jamais à la différence. Toute différence véritable est bannie. Il ne faut pas s'étonner de la dépréciation manifeste de la création de la pensée, de la disparition du phénomène religieux comme inspiration culturelle autant que cultuelle, quand on constate que l'immanentisme impose au nom de la liberté et autres billevesées soigneusement fardées sa conception destructrice et prédatrice.
Si l'on se souvient de la pauvreté du discours des experts, on peut commencer par constater la faillite du modèle d'éducation et de formation intellectuelle de type immanentiste, puisque les plus brillants penseurs de ce moule sont des nullités brillantes et que leur mauvaise qualité ne cesse de croître avec l'effondrement systémique. Mais la dépréciation abyssale de la pensée et de la création ne sont que l'emblème de l'effondrement systémique. La pauvreté du discours riche des experts symbolise la pauvreté de la richesse matérielle de l'Occident immanentiste. Libéral à expression économique capitaliste.
D'après ce schéma, et d'autres indices, nous ne sommes pas loin de la fin d'un système qui n'est pas seulement l'immense continent de l'histoire occidentale depuis deux millénaires et demi, mais tout un courant immergé dont on ne peut mesurer l'importance qu'en rappelant que le fondement de toute culture réside dans le religieux et qu'en aucune façon l'homme ne pourra sortir de ce schéma, qui est son schéma.
Plus un système cherche à dénier les différences externes et à laisser entendre qu'il est unique et le seul bon, plus il court à sa perte. C'est le secret de Babel, dont le mondialisme est l'expression contemporaine particulièrement explicite et dégénérée. L'explication ontologique à ce phénomène récurrent : le déni de l'extérieur accroît le processus de destruction interne. Processus qui est un processus de destruction du système au profit d'autres éléments réels. Quand d'autres système coexistaient, le propre d'un système totalisant consistait par sa disparition à accélérer la régénération d'autres systèmes.
Façon d'insinuer que la folie des dirigeants du système moribond profitait à la société humaine. Aujourd'hui que le système est unique ou tend vers cette unicité, nous sommes contraints de constater que la disparition du système mondialiste pose la grave question de la disparition de l'espèce humaine. C'est sans doute l'explication à la réaction irrationnelle et pulsionnelle de nombre de contemporains, qui, quand on leur explique que la fête est finie, bottent en touche, protestent que c'est impossible et que le mieux face à la crise est de rester chez soi à bricoler, cuisiner, pouponner. En tout cas, la fausse différence est présente dès et dans le discours des experts, qui ne sont superficiels que parce qu'ils intègrent la mentalité de la fausse différence.
Raison de la superficialité intrigante de leurs discours spécialisés si étayés : les experts sont les représentants du système immanentiste. Leur savoir mérite d'être appelé congelé parce qu'il n'est pas seulement gelé au sens rabelaisien. Il est dégelé, rance et putride. A force de ne considérer le savoir que comme répétition et absence de différence, nos experts se meuvent dans le fini pur. Ils envisagent l'idée comme l'expression de la finitude. L'expert est assez proche du sophiste et aux antipodes de l'école platonicienne. Si l'on trouve que j'exagère, que l'on considère l'opposition viscérale entre l'incroyable débauche de connaissances de nos experts et l'invraisemblable pauvreté qualitative de leurs idées

mercredi 15 avril 2009

Mon songe

Cet article de Prison Planet
http://www.alterinfo.net/Selon-l-avocat-de-la-Commission-sur-le-11-9,-le-gouvernement-a-accepte-de-mentir-a-propos-des-evenements_a31597.html
est la preuve irréfutable que la version officielle du 911 est un énorme mensonge. Remarquez, il fallait vraiment être naïf pour ne pas s'en être rendu compte auparavant. Cependant, la plupart des occidentalistes n'ont toujours pas compris l'importance du 911. Il ne s'agit pas d'un coup tordu aussi monstrueux qu'appelé à rejoindre la cohorte des coups tordus. Entendez bien, surtout du côté des dénieurs : le 911, l'Occident a montré son vrai visage. Le coeur de l'Occident. Le 911, l'effondrement des Tours a symbolisé l'effondrement de l'Occident. Les choses mettront le temps qu'elles doivent mettre, mais avec la crise systémique et le spectre du NOM, lesdites choses ont commencé. Quand les choses commenceront. En attendant, on remarquera l'admirable langue de bois de Kean, président de la Commission 2004, et de l'avocat de cette commission. Kean minimise, quand l'avocat dénonce pour mieux étouffer et enterrer. En gros, la version officielle est fausse, mais le coup ne vient pas de l'intérieur. Pardon? Help, please? Je sais bien que le slogan "inside job" est fort réducteur et que le 911 est un puzzle d'autant plus complexe que le miroir est cassé. Raison de plus pour oser poser quelques petites questions une fois que l'on a admis que la version officielle est intenable :
1) Si c'est pas Oussama, c'est qui?
2) Les pirates de l'air, c'est qui?
3) Les défaillances du NORAD et Compagnie, c'est quoi?
4) Les dizaines d'exercices contreterroristes le 911, c'est quoi?
5) Les délits financiers autour du 911, c'est quoi?
6) Les déclarations du chef d'État-major russe en 2001, c'est quoi?
Qui a le pouvoir de monter des attentats aussi sophistiqués, de créer des dysfonctionnements dans l'appareil sécuritaire américain, d'attaquer le Pentagone?
a) Oussama le Génie de la Montagne.
b) W. le Débile du Texas.
c) Dieu.
d) Le diable.
e) Monica Lewinsky.
Tout autre type de réponse est également envisageable...
En tout cas, il est certain que l'avocat du diable a trempé dans la combine.

"Selon l’avocat de la Commission sur le 11/9, le gouvernement a accepté de mentir à propos des événements.

L'homme chargé par le gouvernement d’aider à enquêter sur les attentats dévoile dans un nouveau livre comment « l’histoire officielle est presque totalement fausse.

Prison Planet, Paul Joseph Watson, 14 avril 2009

John Farmer, l'avocat le plus haut placé de la Commission sur le 11/9, dit que le gouvernement a accepté de ne pas dire la vérité à propos du 11/9, faisant écho aux affirmations de ses coreligionnaires à la Commission, qui ont conclu qu’avec sa réaction aux attentats, le Pentagone s’est engagé dans une tromperie délibérée.

Farmer servait de conseiller juridique à la Commission sur le 9/11 (officiellement connue sous le nom de Commission Nationale sur les Attentats Terroristes Contre les États-Unis), et fut aussi Procureur Général (ministre de la Justice) du New Jersey.

Le livre de Farmer, à propos de son expérience de travail à la Commission, est intitulé The Ground Truth: The Story Behind America's Defense, on 9/ 11 (La vérité bâillonnée : L’intrigue du 11/9 derrière la défense de l’Amérique), et est prêt à sortir en septembre.

Ce livre dévoile comment « le public a été gravement induit en erreur quant à ce qui s'est passé au matin des attentats, » et Farmer lui-même déclare que, « à un certain niveau du gouvernement, à un moment ... il y a eu un accord pour ne pas dire la vérité sur ce qui est arrivé. »

Seul le parfait naïf pourrait contester que cette entente à ne pas dire la vérité est un acquiescement au mensonge. Farmer soutient que c'est le gouvernement qui a convenu de fabriquer une fausse version officielle des faits pour couvrir la véritable intrigue derrière le 11/9.

L'éditeur du livre, Houghton Mifflin Harcourt, déclare que, « Farmer construit un dossier d’une éloquence implacable, montrant que, non seulement la version officielle est presque totalement fausse, mais qu'elle sert aussi à créer une fausse impression d'ordre et de sécurité. »

En août 2006, le Washington Post a signalé, « Selon des sources impliquées dans le débat, certains membres du personnel et de la Commission sur le 11 septembre ont conclu que la première histoire du Pentagone, sur sa façon de réagir aux attentats terroristes de 2001, a pu faire partie d'une démarche délibérée pour induire en erreur la commission et le public plutôt que résulter d’une réflexion embrumée sur les événements de ce jour-là. »

Ce reportage révélait que les 10 membres de la commission soupçonnaient si gravement une supercherie qu’ils ont envisagé de soumettre l’affaire au ministère de la Justice pour diligenter une enquête criminelle.
« Nous ne nous savons toujours pas aujourd’hui pourquoi le NORAD [Commandement de la Défense Aérospatiale de l’Amérique du Nord] nous a dit ce qu'il nous a raconté, » a déclaré Thomas H. Kean, l’ancien gouverneur républicain du New Jersey qui a dirigé la commission. « C’était si éloigné de la vérité... C’est l'un de ces derniers détails qui n’ont jamais été réglés. »


John Farmer


La déclaration de Farmer lui-même est citée dans l'article du Post : « J'ai été choqué par la divergence entre la vérité et la façon dont elle a été décrite... Les bandes [de la défense aérienne du Norad] racontent une histoire qui diffère radicalement de ce qui a été raconté au public et à nous depuis deux ans... Il ne s'agit pas d'un affolement. Ce n'est pas vrai. »

Comme nous le signalions aussi en août 2006, des séquences des bandes du 11/9 publiées par le NORAD, mises en manchette dans un article de Vanity Fair, ne faisait pas grand chose pour répondre aux questions des sceptiques sur l'impuissance de la défense aérienne des Etats-Unis le 11/9 et ne font qu’attirer l’attention sur l'incompatibilité entre la version officielle des événements et ce que l’on sait s’être effectivement produit ce jour-là. Ne vous y trompez pas, Farmer ne dit pas que le 11/9 était un coup monté de l’intérieur. Toutefois, son témoignage, et celui de ses coreligionnaires à la Commission, démontre de façon concluante que, quel que soit ce qui s’est réellement passé ce jour-là, l’histoire officielle racontée au public et ce qui reste aujourd'hui de la version des événements des autorités, est, selon les gens chargés d’enquêter par le gouvernement, un mensonge. C'est un fait qu’aucun debunker* ou apologiste du gouvernement ne pourra jamais nier légitimement.

* Le mot anglais debunker désigne une personne chargée de discréditer un sujet en le ridiculisant.

Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info"

mardi 14 avril 2009

Ici les Wailers

"They stab you in the back
And they claim that you're not looking."

Après Ici les Enfoirés, chanson emblématique du caritatif à tendance perverse, qui montre à quel point la chanson française est frelatée et récupérée par l'ultralibéralisme, à quel point il n'est plus possible de créer de la chanson de qualité à l'intérieur des formats actuels, comme il n'est plus possible d'écrire dans le cadre de l'édition classique, système pourri issu de la vénérable tradition de Gutenberg, voyons un authentique chanteur : Bob Marley. Marley fut bien entendu tragiquement récupéré par les loups du show-business. Marley courut les femmes, se drogua à mort, surtout après la découverte de son cancer, et mena la dolce vita, discothèques, palaces, star system. De ce point de vue, Marley trahit tous ses idéaux de rastafarien et d'opposant au système de Babylone (d'après son appellation biblique et l'utilisation postcoloniale qu'en font les Rastas). Alors qu'est-ce qui fait que Marley est probablement le plus grand chanteur du vingtième siècle? Ses chansons précisément. Marley n'a jamais trahi son génie de chanteur. Jusqu'à sa mort, il a chanté, juste, haut et fort. Entende qui pourra. Commentaire en marge : il est peu probable et tout à fait compréhensible qu'un occidentaliste formaté par sa mentalité oligarchique et nihiliste entende.


lundi 13 avril 2009

Les Enfoireux

"Moi je file un rencard à ceux qui n'ont plus rien
Sans idéologie, discours ou baratin."
Coluche, La chanson des restaurants du coeur.

"Si nous pensons à vous, c'est en fait égoïste."
Montand, La chanson des restaurants du coeur.

Ecoutez cette parodie d'une chanson célèbre. Elle a le mérite de décrire avec lucidité et cocasserie le milieu du show-business. Plus : c'est l'Occident que représentent les people et autres stars consternantes de nullité et de moraline. Les étoiles de l'Occident sont ici explicitement représentées comme des Enculé(e)s. Qu'en penserait le fondateur, Coluche, qui a été trahi avec fracas, mais qui a lancé sans s'en rendre compte un mouvement dément, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur depuis?



Maintenant, un petit jeu. Lisez le texte de cette chanson des Enfoirés, intitulée Ici les enfoirés, comme un message subliminal que les people charitables adresseraient à la population du commun des mortels :

"On nous avait dit “c’est pour un soir”
On est encore là vingt ans plus tard
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Les saltimbanques c’est pas sérieux
Mais les ministères n’ont pas fait mieux
Ici les enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Faut-il chanter contre les misères
Ou bien se taire, passer, ne rien faire
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Chaque année plus de gens secourus
Mais chaque année plus encore à la rue
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Chanter, chanter même à en pleurer
Entre un rêve et la réalité
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Parfois je me demande à quoi ça sert
Espèce d’Enfoiré, chante et espère
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

Et si tu trouves un jour la solution
On fêtera tous notre dissolution
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée

On nous avait dit “c’est pour un soir”
On est encore là vingt ans plus tard
Ici les Enfoirés
Oh oh oh rejoins notre armée."

Cette chanson qui se veut parodique prend une toute autre acuité - un sens bien plus pertinent - si on l'interprète dans son sens littéral. "Ici les enfoirés" : effectivement. Les enfoirés sont une "armée" : l'armée des stars et autres représentants du système qui font du commerce avec du pseudo-art, ainsi que le revendique explicitement le terme anglais de show-business. Les médias sont plus que jamais les médiums du système occidental. L'armée des enfoirés : l'armée de la propagande atlantiste et occidentaliste réside dans le cirque du médiatisme à sauce gâteuse.
Il suffit de constater qui intervient pour souligner l'évidence. Nul nom. L'armée désigne la guerre : c'est bien une guerre médiatique et médiumnique à laquelle se livrent les enfoirés, la guerre de la charité apparente qui consiste à faire croire que le système est juste et attentionnée, alors qu'il est violent et prédateur. D'ailleurs, c'est le cynisme abject et emblématique que révèle cette chanson : "Chaque année plus de gens secourus/Mais chaque année plus encore à la rue". Autrement dit, les enfoirés sont bel et bien des enfoirés parce qu'ils surfent sur le dos de la misère.
Ils font dans le misérabilisme consumériste, dans cette étrange perversion de la charité bien ordonnée qui consiste à avoir besoin de la misère pour se donner de l'importance et un sens. Selon cette étrange mentalité, qui revient à prétendre guérir un mal que l'on encourage de facto, il n'est pas question d'abolir la misère, mais de l'encourager au contraire pour prospérer sur son dos. Etrange en effet. On notera que c'est ce que font la plupart des progressistes occidentalistes qui mettent un zèle farouche à aider les pauvres, en particulier du Tiers-monde, en prenant un soin démoniaque à ne surtout pas identifier et dénoncer la racine des maux. Normal : l'Occident détruit le reste du monde pour assurer sa suprématie matérielle. Supprimer le problème est intolérable pour qui en profite, comme il profite du système.
L'on se convaincra de cette pourriture systémique avec les paroles suivantes, qui suintent le postromantisme décadent et ridicule : "Chanter, chanter même à en pleurer/Entre un rêve et la réalité." Abolition de la frontière entre le désir et le reél et déni du réel. Quand on intègre cette perversion typiquement immanentiste et postmoderne (le postmodernisme relevant du postromantisme), on comprend mieux quelle bizarrerie mentale pousse les enfoirés de plus en plus explicites à dresser l'apologie d'un espoir ("chante et espère) qui évoque irrésistiblement le mythe de la jarre de Pandore. Pandore est marié à Épiméthée, frère du tristement célèbre Prométhée. Épiméthée accepte sur proposition de Zeus de se marier avec Pandore, qui n'est rien de moins que la première femme de la mythologie grecque. Pandore vient avec sa jarre, qui contient tous les maux de l'humanité, dont l'espoir.
Pandore la curieuse, comme l'Eve biblique, libère tous les maux sauf l'espoir. Pourquoi l'espoir reste-t-il? Je résume les maux en question, qui ne sont pas des sinécures : la vieillesse, la maladie, la guerre, la famine, la misère, la folie, le vice, la tromperie et la passion... On pourrait se demander ce que l'espoir vient faire dans cette galère négative, étant entendu que l'espoir renvoie à quelque chose à la fois de positif et de négatif : l'espoir permet de vivre le temps, mais engendre aussi la croyance viciée en une amélioration en profondeur des choses.
Une autre interprétation pour l'espoir plus pertinente est proposée par Wikipédia : "Le terme exact est ἐλπίς/ e̍lpís, qui se définit comme l’attente de quelque chose ; on l'a traduit par espoir, sûrement à tort. Une meilleure traduction aurait été l’anticipation, voire la crainte irraisonnée ; ainsi les Elpides sont les divinités des craintes. Grâce à la fermeture opportune de la jarre par Pandore, l'humanité ne souffrira que des maux et non pas de l'attente de ces maux, qui est probablement le pire de tous."
Quoi qu'il en soit, l'espoir des Enfoirés réside dans l'attente de ces maux pour mieux les dénoncer. Jurer de conjurer. C'est en quoi l'indignation est condamnée par Rosset comme le sentiment voisin de l'espoir trompé ou déçu. A ce sujet, Rosset oublie de mentionner la double face de l'espoir et ne retient de l'espoir que sa version négative. Il en dresse une condamnation qui rend la vie impossible. Mais c'est souvent le cas chez ce grand nihiliste : ne retenir en définitive que l'impossible de l'existence.
Quant à la chanson des Enfoirés, elle se dissout d'elle-même dans le cynisme le plus absolu, puisque les people de la charité proposent de se dissoudre si la misère disparaît. Sic! Sikh! Infâme, impudent, vil et sinistre... Les qualificatifs manquent. Le succès de ces mouvements philanthropiques et caritatifs en dit long sur la dégénérescence des populations d'Occident, qui soutiennent des causes odieuses parce qu'elles ont épousé la cause frelatée de l'immanentisme.
C'est ce qu'on constate quand le système vacille : ses premiers défenseurs sont l'ensemble des populations qui le composent et pas seulement les boucs émissaires commodes que constituent les soi-disant élites, dont la mise en avant n'est que représentative de l'ensemble. Les élites sont des enfoirés comme les stars et les people. People et peuples : même combat. Espèce d'enfoirés. C'est ce que l'on commence à lancer savoureusement aux banquiers, alors que c'est l'ensemble du système qui mérite ce qualificatif, ceux qui ont agi, mais aussi ceux qui ont soutenu, se sont tus, ont fermé les yeux, y ont trouvé leur intérêt à très court terme. La preuve en (mauvais) son et en images (pathétiques) :



dimanche 12 avril 2009

Le comploteur et le complotiste

Secret du diable : le plus sûr moyen de détruire l'Occident est de sauver l'Occident.

D'où vient le besoin de secret associé à toute action mauvaise? Pourquoi se cache-t-on pour accomplir une mauvaise action? Qu'est-ce que le mal? Sans entrer dans le débat pour savoir si le mal existe en lui-même ou constitue une valeur relative à l'homme, on définira le mal comme ce qui détruit. Le mal n'est pas toujours d'origine humaine, tant s'en faut. Il arrive assez fréquemment que ce soit ce qu'on nomme la nature ou d'autres éléments extrahumains qui soient les responsables du mal à l'encontre des intérêts humains. Quand c'est l'homme l'auteur des viles intentions, le mal n'est pas acceptable, parce que l'homme qui fait le mal revient à l'homme qui détruit.
Le mal est mis de côté. Raison pour laquelle le complot n'est pas seulement associé au mal. On se cache pour mal faire alors que l'action franche et bonne serait transparente? Pourquoi le secret, en fait? Quand on se penche sur la définition du complot, on tombe sur cette première définition selon le TLF : "Dessein secret, concerté entre plusieurs personnes, avec l'intention de nuire à l'autorité d'un personnage public ou d'une institution, éventuellement d'attenter à sa vie ou à sa sûreté". Et immédiatement cette seconde : "Projet quelconque concerté secrètement entre deux ou plusieurs personnes".
Le mal n'existe pas toujours dans l'action du complot, mais le secret lui est présent quoi qu'il arrive. Le lien qui ressort se produit entre le mal et le secret. D'où la question : pourquoi est-il mal de se cacher? Le secret est-il mal? Pourquoi se cacher quand on détruit? La réponse la plus évidente est : parce que détruire n'est pas acceptable pour le plus grand nombre. Pourtant, on objectera immédiatement que l'étude des complots et leur caractère secret intrinsèque au travers de l'histoire humaine (jonchée de complots comme autant de cadavres) laisse l'impression que les complots sont toujours promis à l'échec, qu'ils échappent non pas au changement, mais au changement qu'ils escomptent.
Jamais les desseins des comploteurs ne se réalisent. Alors pourquoi les comploteurs se laissent-ils prendre comme des mouches à du vinaigre ou des papillons au néon - au mirage lancinant et obsessionnel de leur complot? Soit ils sont totalement déments, ce qui n'est jamais tout à fait le cas, soit leur perversion partielle et profonde, qui est évidente, s'explique par le fait qu'ils croient vraiment accomplir le bien. C'est pour le bien d'une mentalité donnée qu'ils complotent, qu'ils tuent et qu'ils détruisent. C'est même à chaque fois pour sauver cette mentalité. En tout cas, quelque chose de positif est invoqué. Prenons le fait que tout mal s'exécute au nom d'un bien, je veux dire pour un bénéfice.
Le complot s'adosse ou croit s'adosser à une certaine mentalité dominante. De ce fait, le mal se fait toujours pour un certain bien, ce qui explique sans doute l'intervention de Socrate selon lequel le mal ne se fait jamais intentionnellement. Pour dire les choses un peu vite, je dirais que le mal se fait toujours pour faire bien. Qu'est-ce que le bien?
C'est de produire du réel qui est bénéfique pour l'homme. On a tendance à estimer que le bien serait lumineux et transparent quand le mal serait si sombre qu'il ne pourrait se produire qu'avec des complots, en tout cas des décisions cachées et secrètes. Mais comment alors expliquer que le mal imite le bien? Que le mal soit décidé parce que les décideurs estiment vraiment que ce qu'ils font est bien?
En réalité, la luminosité du bien n'est jamais que très voisine du secret mauvais. Le mal se cache parce que le bien provient aussi de quelque chose de caché. Prenons l'ontologie de Platon. Je lisais récemment un numéro spécial du Point consacré à Platon. Quelques pages sont consacrées aux erreurs récurrentes imputées à la doctrine platonicienne. C'est ainsi que l'on apprend que Platon n'a jamais distingué entre un reél sensible et un reél idéal situé ailleurs, mais entre une représentation des sens et une représentation de la raison, qui permettrait de cerner le vrai réel. Le réel n'est pas deux, mais un.
Doctrine typiquement égyptienne et africaine, soit dit en passant. Mais cette controverse concernant Platon est spécieuse. Je ne dis pas qu'un Nieztsche ne soit pas assez définitif dans ses jugements, tout philologue et helléniste que soit ce prophète majeur de l'immanentisme tardif et dégénéré. C'est finalement le problème somme toute kantien de la représentation auquel nous ramènent nos critiques contemporains, spécialistes et chercheurs émérites, qui lisent Platon avec leur petit Kant illustré derrière le dos.
Pourtant, avec un peu d'esprit critique, on se rend compte que Platon survient à un moment où l'ontologie se porte bien mieux qu'aux temps de Kant improprement dénommés Lumières. Pour l'exprimer d'une formule en forme de boutade, Platon ne doute pas une seule seconde que le reél existe en dehors de la représentation partielle et impute l'incapacité de percevoir l'intégralité du reél à la représentation. Autrement dit, la partie ne peut être le juge du reél en tant qu'intégralité. La partie n'est qu'une partie d'un vivant qui l'englobe comme il englobe toutes les parties. De ce fait, les parties, aussi pointues soient-elles, n'ont pas les moyens de saisir l'intégralité du réel.
Kant intervient à un moment de délabrement de l'ontologie, qui exprime la fragilisation de la représentation. Le désir ne sait plus bien distinguer entre ce qui relève du désir et ce qui est étranger au désir. Un tel symptôme est réputé psychotique par la psychiatrie. C'est vers ce type de psychopathologie grave qu'il faut s'orienter pour comprendre notre période d'immanentisme. Moins de la psychose cependant que de la perversion : je distingue qu'il existe autre chose que el désir, mais c'est ennuyeux et pénible. Donc je décide qu'il n'existe rien d'autre, ou que c'est inconnaissable... Ainsi de Kant : notre docte et maniaque professeur explique posément qu'il est impossible de connaître le reél indépendamment de ce que notre représentation renvoie.
Cette manière de penser n'est pas anodine. Non seulement Kant ne résout en rien les objections de Hume, mais sa conception de la métaphysique ou de l'ontologie aboutit à l'indécision ou à la négation du réel. Le symptôme kantien exprime en fait le désir de fixer un nouvel objectif à la métaphysique : si le reél extérieur à la représentation est hautement incertain et inconnaissable, alors le but de la métaphysique mérite d'être réformé : il faut écrire de manière précise et rationnelle une table du fonctionnement du désir. La métaphysique change d'axe. C'est la révolution imputée à Kant. Révolution catastrophique, dont il serait préférable de ne pas trop chanter les louanges et tisser les lauriers.
Kant fonde la métaphysique du désir en lieu et place de la métaphysique du reél. Comprendre le désir et non plus comprendre le reél. Bien entendu, il est préférable d'en revenir à Platon qu'à Kant. D'ailleurs, la lecture de Platon, aussi ardu soit ce grand esprit, est bien plus compréhensible et accessible que les ratiocinations de Kant. Si Kant est si embrouillé, c'est que tout simplement ce qu'il désigne est faux. L'entreprise de révolution ou de refondation kantienne repose sur l'erreur et cette erreur est celle de l'immanentisme.
Maintenant, si l'on revient à la question du secret et du caché, Platon va plus loin que Kant. Platon reconnaît que la représentation partielle n'est pas en mesure de connaître l'ensemble du reél, mais une partie - le sensible. Spontanément, les sens ne décèlent du reél que ce qu'ils en fournissent : du sensible, littéralement. Selon Kant, on ne s'intéresse plus au reél. Oublions Kant et revenons au problème platonicien : l'immense majorité du reél est inconnue aux sens. Le sens échappe aux sens.
Platon n'aboutit pas à la conclusion que le reél n'est pas connaissable parce qu'il n'est pas connu. Kant de dépit propose de connaître le désir et d'abandonner le reél. Kant est un dogmatique irrationaliste, quand Platon affirme que l'usage de la raison permet de connaître le reél. L'homme peut savoir, quand pour Kant l'homme ne peut savoir. Les deux au fond buttent contre l'évidence : le reél est caché. Le secret vient rappeler cette évidence qui est au coeur de la querelle ontologique et philosophique. L'enseignement antique distinguait toujours, de manière intrigante et parfois clairement mystérieuse.
Ésotérisme et ésotérisme. Tel est souvent le fondement de l'enseignement de Platon. Les dialogues reflètent la doctrine exotérique de Platon, quand les élèves de l'Académie étaient initiés à l'enseignement ésotérique. Quel que soit l'état du débat au sujet de cette scission plus ou moins importante, il est évident que la distinction reflète l'idée que le secret exprime le reél. L'initiation, que l'on retrouve dans les religions polythéistes d'Afrique ou d'Inde, dans les récits de chevalerie, dans de nombreuses traditions, signifie bien le rappel du coeur du secret.
Veille à ne jamais répéter ce secret : les tulipes fânées refleuriront toujours. Je m'amuse en prenant au mot le contrepied pessimiste du philosophe, poète et mathématicien Khayyam. C'est dire que dès le départ, le secret n'est pas attaché au mal, mais au reél. Le bien est lui-même lié au secret et au caché. Si le bien est la préservation et la perpétuation du réel, alors le bien est secret puisque l'essentiel du reél est secret.
Dès lors, le mal revient en fait à l'acte suprême de démesure ou de sacrilège : attenter au divin, c'est attenter au secret. Les comploteurs sont ainsi ceux qui veulent en toute simplicité et inconscience se substituer au divin. Pourquoi les complots sont-ils cachés? Parce qu'ils veulent remplacer le secret ontologique ou naturel par le secret humain. Ils veulent se substituer au divin. Les comploteurs - ou le divin.
Nul besoin d'être devin pour sentir la suite de ce qui va survenir : le complot se retourne contre ceux qui ont copié le secret sans comprendre, coeur de leur folie ou de leur égarement, que leur quête était promise à l'échec. Il serait préférable de distinguer des causes physiques à des causes mystiques dans cet échec prévisible et incontournable. Je veux dire que c'est parce que les comploteurs ne respectent pas l'ordre des choses que les choses se retournent contre eux.
Le reél finit toujours par s'imposer avec usure à la folie des hommes qui estiment qu'ils peuvent imposer leur ordre ou leur conception, sous prétexte qu'ils ont découvert telle ou telle puissance, qu'ils jugent capitale et qui n'est jamais qu'insignifiante. Quant à la différence : le reél est caché pour l'homme, ainsi que l'enseigne Platon, et ainsi que l'enseignaient avant lui les Indiens antiques et les Africains (Égypte, Soudan, empires du Mali, du Ghana, du Zimbabwe...). Platon n'a fait que reformuler génialement toute une tradition qui existait avant lui. Les arguties qui expliquent que l'Égypte du temps de Platon était dominée par les Perses, donc que Platon a subi en Égypte un enseignement perse sont des racistes latents qui ne veulent pas reconnaître l'influence déterminante des cultures africaines sur le destin de l'Occident hellène et chrétien.
Ce que l'on appelle le bien, c'est finalement l'appropriation d'un mécanisme de transformation du reél : différence ou devenir du réel. Bonne différence : quand le devenir est profitable à l'homme. Mauvaise différence : quand il ne lui est pas profitable. Le bien part nécessairement de ce caché pour proposer sa transformation bénéfique. S'il n'a pas intérêt à cacher quoi que ce soit, l'action transparente ou lumineuse ne prend en compte que l'opération dans sa manifestation. Autrement dit : dans son apparence.
L'exigence de transparence ne se manifeste qu'à partir de l'apparence. Ce qu précède, la genèse, est caché. Si la transparence était totale, ainsi que l'exige notre époque d'immanentisme, alors le bien se distinguerait du mal. Mais le bien comporte en son sein un certain mal en ce qu'il est porté par le secret et qu'il refuse d'avouer ce secret. C'est ainsi que notre époque refuse d'avouer que la transparence n'est pas possible. Son exigence s'explique par sa volonté de réduire le reél au fini, à son désir, à la partie.
La partie est perdue, mais elle est gagnée. A partir d'une telle conception, le mal n'existe plus, puisque le mal suppose le caché. Alors on a différentes options. L'option la plus béate consiste à estimer que le mal n'existe tout simplement plus, soit que l'époque moderne a supprimé la question du mal en parvenant à un état qui frise la perfection, en tout cas qui surmonte l'ancienne situation de l'homme. C'est ce qu'exprime dans l'euphorie de la chute du Mur de Berlin un Fukuyama avec son expression de fin de l'histoire.
L'homme est parvenu à un stade où il surmonte le mal, l'histoire. Seul le temps encore lui résiste, mais c'est là encore une simple question de temps. A l'autre bout de la chaîne, on a un sorte d'immanentisme lucide, qui finit par dire que certes le mal existe, mais que le seul moyen de le supprimer consiste à faire comme s'il n'existait pas. Nieztsche avait déjà commencé dans ce travers en décrétant que le bonheur tenait dans l'acceptation totale de tous les évènements, y compris les pires. C'est son fameux plaidoyer en faveur de l'Eternel Retour. Celui qui est capable d'accepter que le pire revienne, que le meilleur revienne, celui-là est un Surhomme.
C'est l'attitude d'un Rosset : le mal n'existe pas. Toute attention au bien et au mal résulte d'un attitude morale, qui est une fixation dépassée, résultant d'une manière de penser périmée. Rosset estime sans doute qu'il incarne l'innovation et qu'il se situe même en avance sur son temps. Il suffit de constater l'état de délabrement mental et physique de ses contemporains, et peut-être aussi de lui, pour constater que se théories ne sont pas seulement inefficaces. Elles sont dangereuses.
Fort intéressantes par ailleurs, mais dangereuses. Comprend-on pourquoi l'accusation débile de complotisme surgit dans l'époque où l'immanentisme est en phase terminale? Les complots sont une composante majeure de l'attitude humaine, à tel point que l'histoire est remplie de complots. Nier les complots, c'est nier le reél. Complotisme signifie en fait : le mal n'existe pas. L'époque contemporaine a résolu le problème. Tous ceux qui dénoncent des complots alors que les complots n'existent plus sont des complotistes.
Le soutien qu'un tel ersatz de théorie reçoit en dit long sur la mentalité dominante de notre époque, mentalité qui encourage l'idée que les complots n'existent plus parce que les complots seraient mortels. L'immanentisme repose sur une erreur dramatique : le nihilisme souterrain qui parcourt toute la philosophie depuis Platon. Le mal repose sur la volonté d'imiter le bien.
Si le bien est engendré par le secret et le caché, alors le mal prétend remplacer le secret divin ou étranger à l'homme par sa propre action. Le mal est le remplacement de l'inhumain par l'humain. En termes religieux : le remplacement du divin par l'humain, si tant est que l'on définisse le divin comme ce qui fait le reél - comme la puissance qui fait advenir le reél. La cause du mal échoue toujours, non pas parce qu'elle se cache pour agir mais parce qu'elle se cache en imitant le bien.
Popper remarquait que les complots échouent toujours et l'on sait maintenant pourquoi. En termes religieux, les complots échouent de même que le diable échoue. Le mal échoue en tant que mal, mais pas comme force efficiente servant des intérêts involontaires et indirects. Tout se passe comme si une force supérieure poussait des hommes à comploter, à mal agir, avec des intentions conscientes irréalistes, dans le but de leur faire réaliser d'autres buts que ceux qu'ils se fixent dans leur folie comique et démesurée.
Sans doute le diable sert-il Dieu comme le mal sert le reél. Sans doute les comploteurs servent-ils l'homme. Il faut les remercier ainsi du mal qu'ils se donnent, du temps qu'ils investissent en pure perte, parce que s'ils avaient conscience qu'ils travaillent contre leurs intérêts, ils se dispenseraient bien entendu de suer pour du beurre, des épinards ou des clopinettes.
Le déni de complot n'est qu'une variante du déni des origines, déni qui veut oublier la signification du caché et du secret. Quand on compris que le mal imitait fallacieusement le bien, le divin, on comprend que la mentalité nihiliste soit obligée d'abolir les complots en abolissant le mal. Après tout, c'est tout un programme, qui figure explicitement dans le titre du meilleur livre de Nieztsche, Par-delà bien et mal. Certains y ont vu la fin de l'histoire. C'est une autre histoire.
Pour finir, comme il faut bien rire un peu dans cette vie, par ailleurs si triste et si éprouvante, j'aimerais que le lecteur s'imagine la tête des comploteurs du 911 quand ils ont cru réussir. Graves à cause des morts, mais sans doute très fiers d'avoir monté un coup aussi sophistiqué, qui a nécessité tant d'énergie, tant de moyens, tant de logistiques. Ils ont dû être très stressés. Se sont-ils rendus compte, ces pauvres fous, que, alors qu'ils se réjouissaient d'avoir sauvé l'Occident, et d'avoir sauvé leur mainmise oligarchique, ils avaient justement mis en oeuvre le mécanisme qui coulait l'Occident - et leur démarche oligarchique?
Un peu comme Œdipe, si l'on en croit Rosset, qui pour éviter de tuer son père et de coucher avec sa mère tue son père et couche avec sa mère, les comploteurs du 911 pour sauver la domination atlantiste et occidentaliste ont détruit l'Occident et l'atlantisme. Bel exploit, qui n'est pas donné à tout le monde. Il fallait détruire l'Occident et l'idéologie mondialiste pour que l'homme survive et se rende dans l'espace? Eh bien, ce ne sont pas des révolutionnaires belliqueux et sanguinaires qui ont opéré l'exploit de renverser la mentalité dominante, ce sont ceux qui au coeur du système en sont les dirigeants et les décideurs. Et après, vous nous distrayez avec le complotisme? Trayez, maintenant!