mercredi 31 décembre 2008

Donner le change

Pourquoi l'homme a-t-il besoin de changer pour faire face à sa connaissance négative de l'absolu? Qu'est-ce que cet absolu qui confère à l'homme une supériorité si manifeste sur les autres espèces animales alors que l'homme ne maîtrise que négativement sa connaissance? Quelle est la spécificité de la volonté générale et qu'est-ce qui assure la supériorité de la volonté générale?
Pour commencer, la volonté générale n'est pas l'apanage exclusif de l'homme. Cette volonté générale tend à substituer à la force et au rapport de force une valeur supérieure, qui est la solidarité. La volonté générale de ce fait montre que la valeur que génère le groupe est quoi qu'il arrive supérieure à la valeur individuelle. La pure force en tant que manifestation de l'individu sensible est ainsi quoi qu'il arrive toujours inférieure à la solidarité en tant qu'expression de la volonté générale.
Ce rapport de force est fort dérangeant pour les courtes vues qui annoncent que l'on peut vivre de manière immanentiste, alors que tous les raisonnements et tous les évènements prouvent le contraire - et de plus en plus. Je lis ainsi que la condamnation de l'image serait le lieu commun de la pensée, en particulier en Occident depuis Platon. C'est François Noudelmann qui l'affirme pour lancer son émission les Vendredis de la Philosophie sur France Culture.
Évidemment, on peut comprendre que ce distingué historien de la philosophie cherche tout simplement de manière fort académique à trouver une problématique dans laquelle sa démarche dépasse le préjugé de la thèse initiale. Mais, au-delà de cette analyse de la rhétorique de l'histoire de la philosophie, qui équivaut à une condamnation de l'académisme comme déni de la pensée, il serait temps de comprendre que Noudelmann est le produit autan que le symptôme d'une dérive qui consiste à condamner l'évidence au nom la supériorité de l'immédiat.
L'image se trouve-telle condamnée? L'immédiat se trouve-t-il condamné? Ce ne sont que des préjugés de platoniciens attardés! Seul petit problème : ce n'est pas en faisant disparaître un problème qu'on résout le problème. Le problème en l'occurrence est le suivant : vivre dans l'image ou dans l'immédiat est la promesse factuelle de la destruction et de l'anéantissement. Noudelmann ne trouve rien de mieux que de se demander néanmoins s'il n'existe pas des manières positives de percevoir le monde de l'image...
C'est au sein de la volonté générale que l'on peut situer la spécificité humaine, ce qui suffit à rappeler que la spécificité humaine n'est pas la radicale originalité, mais s'intègre dans un processus animal long et complexe. La spécificité de la volonté générale humaine tient à sa croissance continue. La volonté générale animale est d'ordinaire stéréotypée : elle repose sur le partage, la communauté, la solidarité.
La volonté générale humaine ne change pas les données de la volonté générale usuelle. Elle y ajoute seulement un élément : la croissance. La volonté générale animale était donnée une bonne fois pour toutes. C'est dire que la spécificité humaine consiste à changer à partir de sa constitution, quand la volonté générale animale était bloquée dans son donné originel.
Du coup, la stabilité animale s'oppose à la croissance humaine. La stabilité animale s'explique parce qu'elle s'appuie sur une valeur finie et positive, la solidarité; quand la croissance humaine s'appuie elle sur une valeur absolue et négative. Du coup, l'homme ne peut jamais demeurer dans un groupe stable et a besoin sans cesse de croître, au point qu'il suscite sa croissance.
On le constate avec le triste épisode de la mondialisation, qui indique à rebours que l'homme est en constante expansion, depuis les limites de la tribu jusqu'à l'actuelle période où il recouvre l'intégralité du globe terrestre. Evidemment, on trouve dès lors des cinglés notoires pour chercher à imposer les politiques malthusiennes et la domination oligarchique, mais il suffit de comprendre le mécanisme de développement de l'homme poru savoir que leur programme est voué à l'échec.
C'est dans ce contexte qu'il faut situer la différence essentielle entre le groupe et la faction. De loin, au premier abord, avec du flou et du fou, on pourrait estimer que la faction est un groupe comme un autre. Peut-être est-ce une part non négligeable de la propagande oligarchique que de laisser entendre que la différence est seulement de forme - et encore.
Pourtant, la faction présente des différences essentielles qui la distinguent définitivement du groupe. En premier lieu, elle présente la caractéristique de ne jamais posséder d'extériorité ni de sens. Tel un coucou impénitent, la faction s'intègre dans un groupe et se tapit à l'intérieur d'un groupe, dont elle profite et qu'elle dévore. Cette démarche destructrice de la faction s'explique aussi par le fait que le fondement du groupe réside dans la constitution de la volonté générale, quand la faction repose sur l'individu.
La faction est une collection d'individus qui se coalisent parce qu'ils se croient supérieurs, ainsi que le détermine l'étymologie d'oligarchie. La volonté générale crée un lien qui n'est plus seulement la collection de tous les individus et qui se démarque diamétralement de la notion de groupe. Le changement humain s'ancre sur la constatation que la volonté générale produit quelque chose de supplémentaire et de supérieur à l'individuel. Ce quelque chose en plus, ce je ne sais quoi, selon une expression qui fit la fortune des auteurs romantiques et que Baudelaire reprit à l'envi, c'est la solidarité.
Quant au changement qu'apporte l'homme, il est curieux de constater que si l'homme ne cesse d'évoluer et de croître, il doit plus ce mouvement différent des autres espèces à sa propre action qu'à une action extérieure. Comme si le changement que subit l'homme était en fait imputable à l'homme lui-même. L'arroseur arrosé ou, plutôt et mieux : on n'est jamais mieux servi que par soi-même.
L'homme est cette espèce qui joue le rôle unique à la connaissance de changeur. On pourrait ainsi utiliser la terminologie monothéiste pour expliquer que Dieu ayant besoin de changement suscita une espèce qui serait en mesure de favoriser ce changement. Il est vrai que le changement n'est pas l'apanage de l'homme. Mais outre que l'homme est la seule espèce connue à susciter le changement, l'homme est aussi, ce qui est connexe et logique, la seule espèce à changer.
Si l'on peut sans peine identifier Dieu à l'absolu, il reste à constater que l'évidence du changement indique que le réel fini présente les traces irréfutables de la présence de l'absolu. La rencontre de l'absolu et du fini produit le changement. L'homme en présentant la faculté originale et nouvelle de connaître négativement l'absolu ou Dieu manifeste logiquement la faculté prolongée d'accroître et d'induire le changement.

Un officier de carrière de l’armée poursuit Cheney et Rumsfeld en justice pour complicité dans le 11/9

La vérité, la vérité, la vérité... A l'heure où les populations occidentales se bouchent les yeux et se calfeutrent les narines en détournant leurs regards sensibles vers des sujets plus délicats et moins gênants, voici la preuve supplémentaire, pour ceux qui en doutaient encore, que le système ment et qu'il ment d'autant plus qu'il meurt.
Lisez déjà cet article édifiant. J'ai inséré à la fin une petite polémique avec Rudy le Néoconservateur de Conspiracy Watch, l'un des sites les plus erratiques et comiques de la Toile, qui est affilié à la revue Le Meilleur des mondes et qui cite L'Arche...

http://news.reopen911.info/

"April Gallop intente un procès pour non mise en garde des personnes à l’intérieur du Pentagone, malgré la connaissance du danger, ainsi que pour connaissance préalable et complicité dans les attentats terroristes.

Un officier de l’armée qui a été blessé dans l’attaque contre le Pentagone le 11 Septembre poursuit Dick Cheney et Donald Rumsfeld en justice pour ne pas avoir alerté que le vol American Airlines 77 était sur le point de frapper le bâtiment, bien qu’ils aient eu connaissance de son approche quelque 20 minutes à l’avance.

L’officier de l’armée à la retraite April Gallop, une experte habilitée "top secret" qui a commencé à travailler pour le Pentagone en 2000, a également déposé une plainte contre le général de l’US Air Force Richard Myers, qui tenait le rôle de chef d’état-major des armées des États-Unis le 11-Septembre.

Gallop a été assommée lorsque le toit s’est effondré dans son bureau et son bébé de 2 mois a subi une grave lésion cérébrale après avoir subi les conséquences de ce que Gallop décrit comme «deux explosions». Gallop ne pense pas qu’un Boeing 757 ait percuté le bâtiment le 11/9. Elle affirme dans ses chefs d’accusation que l’attaque a été "menée par d’autres moyens, une ou des bombes déposées et/ou un missile», invoquant l’absence de débris d’avion après l’attentat, mais aussi la preuve de la «boîte noire» découverte sur site indiquant que l’avion était passé au-dessus du bâtiment juste avant que la boule de feu ait été observée, ou encore l’absence totale de défense terrestre et aérienne censées protéger le Pentagone.

Le tableau chronologique du 11/9 montre que le NORAD et la FAA étaient au courant que le vol 77 avait été détourné et se dirigeait probablement vers Washington à 9h24, 19 minutes avant que le Pentagone ait été frappé. L’écart entre l’impact du deuxième avion contre le World Trade Center et la frappe contre le Pentagone fut de 40 bonnes minutes.

« La plaignante, ex-G.I., allègue qu’elle a été privée de l’appui du gouvernement depuis lors, car elle a soulevé « des questions douloureuses » au sujet de la défaillance inexplicable de la défense militaire au Pentagone ce jour-là, et surtout de l’échec des fonctionnaires à mettre en garde et évacuer les occupants du bâtiment alors qu’ils savaient que l’attaque était imminente » a dit l’avocat de Gallop, M. William Veale, dans un communiqué de presse.


April Gallop

La plainte accuse Cheney, Rumsfeld et Myers d’avoir mené une conspiration visant à faciliter les attaques, et, sans les nommer, d’autres personnes d’avoir eu une connaissance anticipée des attaques. La déclaration préliminaire des chefs d’accusations affirme que les attaques ont été organisées de manière à « générer un climat politique d’acceptation grâce auquel la nouvelle administration pourrait adopter et mettre en œuvre des changements radicaux dans la politique et la conduite du gouvernement constitutionnel de notre pays. »

Le texte des poursuites énumère une montagne de preuves indiquant que des membres haut placés du cabinet présidentiel ont donné un coup de main dans les attaques, en mettant l’accent non seulement sur le Pentagone, mais également sur la connaissance préalable des attentats et sur l’inconcevable lenteur de la réponse aux détournements des quatre avions de ligne le 11-Septembre.

La texte cite le document stratégique "Projet pour un nouveau siècle américain" comme preuve que les néo-conservateurs influents ont aspiré à "un nouveau Pearl Harbor" afin de stimuler le soutien à un agenda géopolitique décidé à l’avance.

« En permettant à l’attentat de réussir, les accusés et leurs cohortes ont créé les fondements pour une prise de pouvoir exceptionnelle, et un prétexte pour le lancement de la soi-disant guerre mondiale contre le terrorisme, sous couvert de laquelle ils ont été libres de poursuivre des plans de conquête militaire pour "un éventail complet de domination" et "une primauté de l’Amérique" dans le monde; ce qu’ils ont fait », peut-on lire dans les actes d’accusation.

L’avocat William Veale dit que, si le procès passe la motion visant à le rejeter, il pourrait être la clé qui ouvrira une multitude de questions inquiétantes au sujet du 11/9.

« Ce qu’ils ne veulent pas est que le texte soit communiqué avant l’audience », a déclaré William Veale à Raw Story. « Si nous pouvons lui faire passer leur première motion visant à rejeter ces réclamations, et que nous obtenons le pouvoir d’assignation, alors nous avons une réelle chance d’aller au bout de notre action. Nous avons la loi de notre côté. »

Paul Joseph Watson, Prison Planet.com, Jeudi 18 Décembre 2008

L’article original propose la retranscription intégrale des actes d’accusation .
Traduction par Guillaume pour ReOpenNews"

J'ai envoyé cet article à Rudy pour le faire un peu réfléchir, si tant est que cette opération mentale lui soit accessible, ce dont il y a matière à douter. Voici sa réponse spirituelle et impressionnante (elle est également adressé à un autre Internaute dénommé Azim et qui a eu le malheur de contester) :

"Posté par Rudy le 30/12/2008 18:16
@ azim et Koffi : « Un troll est un internaute ou un usenaute qui poste des messages polémiques, insultants et souvent répétitifs sur des sites communautaires, comme les forums de discussion, pour susciter la colère des autres internautes ou usenautes. (...) on parle de troll pour un message dont le caractère est excessivement provocateur, sans chercher à être constructif. (...) 'troll bête'... Désigne simplement un internaute dont la conversation n'est pas très pertinente ou très polie et engendre nombreuses discussions inutiles. » (source : Wikipédia).
http://fr.wikipedia.org/wiki/Troll_(Internet_et_Usenet)"

Alors je me suis trouvé tellement pantois, tellement bluffé par cette résurgence improbable du folklore nordique que je me suis fendu, en bon bûcheron norvégien, d'une réponse ébaubie :

"EMET!

D'après ta définition, Rudy (Voller?), alors tu es un troll... Pétrole ou trolleybus? Puisque je ne suis pas constructif : je m'excuse pour mes envolées néoterroristes! Je cherchais juste à déconstruire un site tellement "polémique, insultant et répétitif" qu'il se saborde lui-même par ses saillies grotesques sises entre le Meilleur des mondes et l'Arche... Pour le message que j'ai posté, où je n'ai insulté personne, j'aurais dû me taire. Faut dire que ça faisait un bail que j'étais pas venu pointer ma discorde de troll dans ce blog rogue où s'édifie un impressionnant et impeccable jeu de trôles! Du coup, une petite question trolettante : tu serais pas un peu dépassé dans tes jugements, Rudy l'Eveillé? Petit paradoxe cocasse : tu crées un site polémique par excellence, pour déconstruire le conspirationnisme, et tu refuses la polémique par excellence. C'est démocratique? C'est critique? C'est pathétique? Attitude caractéristique d'un troll, ça : les trolls sont primitifs et abordent les sujets qui fâchent. Pour ma part, je suis un répugnant puant venu de l'Afrique, la cause est entendue. Et pour cause : il s'agissait simplement de mentionner, sujet qui tache les lâches, qu'il y a désormais une plainte juridique engagée aux États-Unis par une trollE de l'armée américaine qui a manqué de perdre dans les attentats son petit trolleton et qui aimerait simplement que l'on puisse dire la vérité. Vérité de troll? Ou vérité tout court? Au fait, Rudy : il faut vraiment arrêter la culture du déni et de la diversion, sinon tu vas arracher de la gueule (comme les trolls). C'est un très grave délit, de puer de la gueule. A ce rythme, tu ne soutiendras pas seulement les néoconservateurs en voie de momification; tu finiras en golem, puisque ton site est l'incarnation de la (pseudo) analyse des polémiques, des sujets qui fâchent et des complots... Avant de te laisser à tes pitreries de troll, qu'on pourrait baptiser des trolleries, en hommage aux trolls et à la drôlerie, j'aimerais remarquer que Wolfowitz, Perle, Kissinger, W., Rice, Olmert, Sharon, toutes ces éminences noires et répugnantes ressemblent physiquement à des trolls. Toi aussi, Rudy? T'as une trogne de troll? Ou de Frankenstein? Ou de Pokemon? Bon vent de Sibérie, golem néoconservateur! Et : MET à toutes les pensées terroristes!"

Je suis retourné sur le site de Rudy l'Esprit Critique - et même l'Esprit tout court. J'y ai trouvé ces deux messages, qui en disent long sur la mentalité du site. Je cite :

"Posté par 240-185 le 31/12/2008 18:02
Et il y a une règle qui consiste à ne pas les nourrir.

Personnellement, j'essaie d'appliquer mentalement un filtre sur les commentaires d'azim (en tous cas, après avoir lu deux de ses lignes, je m'aperçois que c'est toujours la même rengaine : des critiques plates fondées sur des préjugés stupides le tout agrémenté de strawmen, sans parler de la forme qui laisse présager un mépris total des règles de savoir-vivre (pour ne pas dire qu'il prend les gens pour des c...) et une hyperactivité débordante sur le sujet).

Quant au copier-coller de Koffi, il suffit de tirer la chasse, et c'est tout propre à nouveau.
http://gilou82.free.fr/vera

Posté par Rudy le 31/12/2008 18:41
@ 240-185 :
Justement, j'ai décidé de tirer la chasse ! Ca fait partie de mes bonnes résolutions pour 2009."

(Je me permets un droit de réponse sur mon site néoterroriste, étant donné que mon droit de réponse est manifestement censuré sur le site de Rudy. Peut-être cette censure s'interprète-t-elle comme un aveu de faiblesse et de bêtise : je ne peux pas répondre, donc je le fais taire) Puisque nos impétrants tirent la chasse, rappelons qu'en tirant ladite chasse, ils se commuent en chasseurs impudents : il s'agit en effet de chasser les présages d'une plainte juridique contre les officiels américains de l'époque, avec des conséquences humaines dramatiques (pour la plaignante, un enfant avec des séquelles neurologiques irréversibles). Mais apparemment, les sites néoconservateurs implicites ne s'embarrassent pas d'humanisme et affichent leur cynisme décomplexé. Quant au fond : il est curieux que des propagandistes éclairés de la démocratie libérale manifestent un esprit aussi éclatant de censure, au nom de la démocratie. Cet énième paradoxe, qui rappelle si besoin en était que Rudy le Preux n'en est pas à une contradiction près, s'explique peut-être par une capacité à jouer sur les mots, un peu comme quand W. justifiait Guantanamo en ergotant sur la définition de la dignité. On ne censure pas : on expurge toute intervention pernicieuse et mensongère, une fois posé que l'on représente la vérité et le bien réunis. Ce Qu'il Fallait Démonter.

Une Leçon de Savoir-Dessiner De Caroline Fourest

"Oui, l'islamisme est bien le représentant du nouveau danger totalitaire mondial, et non, nous n'avons aucune circonstance atténuante, ni tiers-mondiste, ni antiraciste, à lui trouver !"
Caroline Fourest, samedi 25 mars, Assemblée nationale, au moment de recevoir le Prix du livre politique 2006 pour La Tentation obscurantiste.

Qui est Caroline Fourest? Si on peut apprendre en riant, lisons cette intervention d'Onegus!
http://onegus.blogspot.com/2008/12/une-leon-de-savoir-dessiner-de-caroline.html
J'ai rajouté une interrogation personnelle d'une gravité inouïe :

"Juste une question : si les musulmans enculent des chèvres, Fourest se ferait-elle fourrer par sa comparse Venner (toujours très énervée depuis qu'elle a croisé le Grand Imposteur Meyssan)? Je me permets, outre cette grave question métaphysique, qu'en d'autres époques nous aurions pu soumettre à Bataille, voire à Sade, de vous signaler ce lien dont vous devez sans doute avoir eu vent, par votre ami Val notamment, qui en tant que directeur d'un hebdomadaire satirique et libertaire, est très engagé dans la vérité (sur le 911) et le refus du mensonge médiatique.
http://news.reopen911.info/
http://www.prisonplanet.com/career-army-officer-sues-cheney-rumsfeld-for-911-complicity.html"

"L’autre jour, dans Le Monde, l’essayiste raffinée dont Jean-Louis Debré aime très fort le style, je veux parler bien sûr de Caroline Fourest, qui écrit aussi dans l’hebdomadaire comique Charlie Hebdo, a dispensé à son lectorat vespéral l’une de ces rudes mais justes leçons de vie qu’elle affectionne tant, et qui cette fois-là portait sur les caricatures de presse : "Le triomphe de l’image sur l’écrit favorise le fait-divers, le personnel et l’émotion au détriment de l’analyse, du récit et de la confrontation d’idées. Mais avec un peu de talent, le goût pour l’image peut être mis au service de l’esprit critique grâce à la satire et à l’impertinence. À condition de vouloir effectivement fortifier cet esprit critique et non conforter certaines pulsions infantiles, bêtes et méchantes. D’où la division au sein de la presse satirique entre, d’un côté, celle qui veut fortifier la démocratie et, de l’autre, celle qui s’en moque, voire celle qui la vomit".Écrivait-elle, en solide sentinelle des fortifications démocratiques.


Jean-Louis Debré, lisant cela, aurait dit-on crié qu’il fallait promptement élever l’auteure d’une si profonde analyse au rang de chevalière des Arts-et-des-Lettres.

Cavanna, quant à lui, justement ulcéré par tant de conventionnelle pontifiance, répond cette semaine dans Charlie - et sa réponse est fort cruelle pour l’hebdomadaire dont Val(taire) est le big boss : "En cet été 92, quand, dans l’enthousiasme, fut relancé Charlie Hebdo, l’accord était unanime, le propos clair et sans ambiguïté : l’esprit "bête et méchant" renaissait dans toute sa fougue, dans toute sa virulence, et s’interdisait, entre autres, toute complaisance envers quelque faction politique que ce fût".

Mais, ajoute Cavanna : "L’ambition, cette gueuse papelarde, était tapie au coeur même de cette joie. Charlie Hebdo est aujourd’hui ce qu’il est. Sûrement pas un journal "bête et méchant". Pas encore bon chic bon genre, mais déjà estimé des gens en place. Des gens qui placent".

(Val(taire) en parlera sans doute avec son copain Denisot.)

"Démocratie" oblige, Caroline Fourest fait, dans le même numéro de Charlie, une réponse à la réponse de Cavanna.

Concrètement, ça veut dire qu’un ami attentionné lui a gentiment soumis, avant publication, le billet de Cavanna, pour qu’elle puisse répondre au plus vite à l’impudent moustachu qui a osé la moquer.

Cet ami, cependant, n’est pas si joueur qu’il ait, après, offert à Cavanna le droit de répondre à la réponse (de Caroline Fourest) à sa réponse (à Caroline Fourest) - en sorte que, tu l’as compris : c’est Caroline Fourest qui a le dernier mot.

(J’aime "la démocratie", quand elle se hisse vers de si venteuses hauteurs.)

De nouveau, dans sa réponse à la réponse de Cavanna, l’"essayiste" subtile que mon pote Pierre Tevanian appelle, taquin, Soeur Caroline, pose, gravement, qu’"on ne doit jamais juger un dessin comme on juge un texte", mais qu’"on peut sonder l’intention" du caricaturiste, en se posant quelques simples questions : "Le but est-il d’informer ? De faire réfléchir ? De dénoncer une injustice ? Ou de satisfaire son ego, de flatter l’instinct et la parano, quitte à conforter son public dans ses peurs les plus absurdes, les plus confuses ?"

Caroline Fourest précise, modeste : "Je ne prétends pas avoir la réponse".

Or : si.

Dans la vraie vie, Caroline Fourest a plusieurs fois répondu, par son positionnement, à son propre questionnement.

Ainsi, quand Charlie Hebdo a publié (courageusement) le fameux "dessin de Mahomet portant un turban en forme de bombe", Caroline Fourest a longuement battu des mains, jugeant que tant d’impertinence confinait au sublime : elle a dès lors tenu à présenter l’auteur de cette caricature comme un gars hyper-sympa, un mec "plutôt anarchiste", un "libertaire" avec du poil aux bakounines, follement "amoureux des libertés et donc un peu enragé à l’égard des religions".

Bon, les masques finissent toujours par tomber comme étrons de chiens au caniveau , et au mois de septembre dernier, le même délicieux progressiste "a été l’invité vedette du congrès du Parti du peuple danois (extrême droite)" - où l’on avait, naturellement, adoré un dessin qui flattait "l’instinct et la parano" islamophobes du porcelet moyen, et le confortait "dans ses peurs".


Est-ce que l’exquise Caroline Fourest a pris la peine de signaler à son lectorat mondique ou charlique cette (courageuse) prestation de son Danois chéri ?

Neun : trop de transparence tuerait le sondage de l’intention.

De même, en juin dernier : Caroline Fourest, n’écoutant que son amour de "la démocratie", est allée jusqu’"aux Pays-Bas" rencontrer pour Charlie Hebdo "le caricaturiste hollandais Gregorius Nekschot" - injustement harcelé par les tyrans de la bien-pensance.

Que dessine en effet cet iconoclaste humoriste ?

"Un imam habillé en Père Noël en train d’enculer une chèvre avec pour sous-titre qu’il faut savoir partager les traditions".

Ou un Arabe mahométan, solidement "assis" (comme sont le plus souvent les Arabes) sur un très folklorique "pouf", qui déplore : "Le Coran ne dit pas s’il faut faire quelque chose pour avoir trente ans de chômage et d’allocs"".


Ou "un vieux baba cool néerlandais faisant le signe love&peace et ce commentaire, "Ce n’est que la sconde génération", alors qu’il est braqué par un grand Noir".

Ou encore, une"statue bizarre, un gros Néerlandais, chaîne au pied, qui porte sur son dos un Noir aussi corpulent que lui, bras croisé et tétine à la bouche, sous cette légende : "Et maintenant, aussi un monument à l’esclavage pour le contribuable autochtone blanc"".

Gregorius Nekschot justifie par ces mots sa merveilleuse drôlerie : "Quand je dessine un Noir sur le dos d’un Blanc, je me moque surtout du politiquement correct, d’une pensée de gauche très naïve selon laquelle nous serions les amis du monde entier".

On tient là, pour notre collec, un méga-briseur de tabous.

Je montre ses puants crobards à un enfant de trois ans.

Le gamin comprend tout de suite que le gars est un xénophobe de compétition, préoccupé de "flatter l’instinct et la parano" des porcheries, et me demande : c’est pour ce mec-là, que Soeur Caroline est allée jusqu’"aux Pays-Bas" ?

Oui, petit, réponds-je, mais elle a tout de même pris le soin de préciser que son "humour" ne "voyage" pas toujours "bien", et doit surtout être "pensé dans un contexte néerlandais ultratolérant, voire angélique, envers l’intégrisme".

D’accord, me dit l’enfant, mais par exemple quel rapport entre "l’intégrisme" et un Noir à tétine ?

Aucun, petit.

Attends, que je comprenne bien : le mec dessine des Arabes enculeurs de chèvres, et Caroline Fourest lui trouve des circonstances un peu atténuantes ?

Voui-da, petit : elle trouve.

Et nonobstant, elle continue de prodiguer de savantes leçons de caricature démocratique ?

Yes
, petit : elle continue.

Mais comment ose-t-elle, et n’est-ce point là gigantesque foutage de gueule ?

Bonne question, petit - bonne question."

mardi 30 décembre 2008

Introduction

"Qu'est-ce que la bêtise ? C'est celui qui conclut."
Flaubert.

Propagande

Faut-il en rire ou en pleurer? En tout cas, Adler mari est démasqué. Reste encore à démasquer la joyeuse bande qui le soutient, notamment sa femme interventionniste sur France Culture et dans toute bonne émission culturelle, et à poser la vraie question : si Adler dit à peu près n'importe quoi, comme BHL, Glucksmann, Bruckner et tous les agités engagés qui miment la pensée, comment se fait-il que sa voix soit aussi bien relayée dans les médias dominants?


samedi 27 décembre 2008

Groupie

L'identité suppose la compréhension du mécanisme de la responsabilité. Il est impossible de fonder l'identité sur l'individualité. L'individu est l'indivisible. On pourrait estimer que cette indivision est fort pratique pour trouver un fondement. Pourtant, les recherches métaphysiques d'un Aristote l'amènent à se demander où se situe la forme véritable : dans l'individu ou dans l'espèce?
Il est primordial de comprendre qu'on ne peut construire l'identité sur l'individu. Celui-ci est trop incomplet, trop insuffisant. Dans l'hypothétique état de nature, l'individu disparaîtrait dans le mois comme une espèce tarée et ratée; tandis qu'en société, animal politique, l'homme est le plus puissant des animaux connus.
Sur quel élément repose la supériorité humaine? L'homme et un animal politique/collectif parce que sa force découle de sa capacité à faire sens. Le sens en progression est l'apanage de l'homme. Les autres espèces animales sont quasiment bloquées dans un donné qui empêchent leur progression.
On peut séparer les animaux en ceux qui vivent en individus et ceux qui vivent en espèce. Les individus fondent leur force sur leurs qualités individuelles, quand les groupes sont plus forts en tant que groupes. L'individu est ainsi celui qui se révèle le plus complet possible quand sa complétude n'a pas besoin du groupe. Le regroupement suppose une meilleure complétude.
Les qualités individuelles qui ne nécessitent pas de dépasser l'individu pour fonder le groupe sont les qualités qui reposent sur la force physique. C'est dire que le regroupement devient inutile quand l'échange est le moins prégnant. Plus les qualités sont fondées sur le physique, plus le donné est stable et assuré. Une espèce qui fonde sa pérennité sur la force est une espèce qui se situe dans le domaine physique, soit dans le donné le plus stable et le moins changeant.
Les espèces collectives sont les espèces qui ont un autre système de référence que le physique. Ce n'est pas que le physique n'existe pas, c'est que le physique n'est pas le fondement du reél. D'ailleurs ces espèces sont plus capables d'adaptation et de pérennité que les espèces qui obéissent à un donné immuable et purement physique, aussi bien dotées soient-elles dans ces domaines.
Les espèces collectives mutualisent, pourrait-on suggérer; autre manière d'expliquer que la force physique est dépassée par la force collective, soit par la réunion et l'entraide. Ces qualités collectives signifient simplement qu'elles s'appuient sur l'approfondissement de l'échange. La nature n'est plus seulement simplement donnée une bonne fois pour toutes.
La nature est ce qui se transforme. Le donné est ce qui se transforme. La transformation est cependant limitée et finie, puisqu'elle s'arrête au collectif. Une fois le groupe formé, le donné est constitué et le changement s'arrête. C'est un changement fini et un changement prévisible.
Néanmoins cette capacité de changement plus grande implique la compréhension des mécanismes de l'échange, soit le fait que le fini se forme à partir de l'absolu, soit le fait aussi que le reél ne se limite pas au fini. C'est à l'aune de la notion d'échange que l'on comprend la répartition animale. Le donné est cependant à chaque fois clôturé, ce qui donne à l'espèce humaine une différence très nette : l'homme est le seul animal à sans cesse progresser, transformer et évoluer, comme si son donné était nettement moins stable et arrêté que les autres donnés animaux ou comme si sa spécificité animale consistait à sans cesse évoluer.
C'est au niveau de l'échange que l'homme diffère des autres animaux : l'animal individuel considère l'échange comme donné dès le départ. L'animal collectif considère que le donné est stable à partir de son élaboration partagée. L'homme ne cesse de se développer. C'est dire que l'interrogation d'Aristote se mesure grâce à ce mystère du développement.
Pourquoi diantre l'homme est-il le seul animal à se développer sans cesse? Qu'a-t-il saisi dans l'échange que les autres animaux n'aient pas saisi? Disons pour commencer que l'homme est le seul animal à présenter du religieux, c'est-à-dire à signifier que le divin existe et qu'il n'existe pas d'humain sans divin.
Cette formule est si vraie que l'homme est le seul animal à être en contact avec le divin. Qu'est-ce que le divin? Le divin renvoie à la complétude, mais aussi à l'idée qu'il existe un autre réel que le sensible ou le fini. Le jumeau de l'homme n'est autre que le divin. C'est dire que si l'homme est le seul à avoir accès au divin, il est le seul à deviner qu'il existe un autre réel que le donné.
Les autres animaux vivent dans le donné. Si l'homme est capable de modifier continuellement son donné, également de manière progressive, c'est qu'il a accès à ce qui modifie le donné et qui n'est pas le donné : je veux parler du reél absolu ou de l'infini. Autrement dit, les autres animaux n'ont pas accès à l'absolu. Les animaux collectifs pourraient laisser penser qu'ils ont accès à l'absolu, parce qu'ils changent leur donné, mais ils ne le changent que de manière stéréotypée et toujours finie.
L'absolu est l'élément qui permet la différence continuelle. La différence répétée ou stéréotypée n'est jamais qu'une variante du fini donné une fois pour toutes. Il est éclatant de constater que l'individu est l'indivision en ce que cette indivision se situe sur le terrain de la pure finitude.
L'individu est individu sur le terrain du fini. C'est la raison pour laquelle toute considération de cette indivision montre qu'elle accorde la prévalence de sa conception ontologique à la finitude, avec de manière extrême et en toile de fond l'immanentisme, soit le fait d'aller jusqu'à considérer que le seul reél se réduit au fini.
Finalement, la conception selon laquelle le fondement serait l'individu en ce que l'individu est l'expression de l'indivisible, cette croyance repose sur l'idée que la détermination ultime du réel renvoie au fini. L'identité est complète ou est satisfaisante si elle désigne l'individu comme le fondement qui qualifie la forme parfaite et complète.
Dès lors, tout processus qui tente de former un groupe obéit à une logique qui comprend que l'individu n'est jamais le fondement que du fini et que le fini n'équivaut en aucun cas au réel. Toute forme d'intelligence qui cerne que le fini n'est qu'une dimension du reél, et nullement le reél, est amenée à chercher à dépasser l'individu en ce que l'indivision ici en question est une indivision purement finie - dans tous les sens du terme.
Croître en puissance et en pérennité amène nécessairement à s'unir et à dépasser l'individu. D'ailleurs, les espèces qui vivent en individus fondent leur pérennité et leurs atouts sur des attributs physiques, soit sensibles et finis. Il est certain que les animaux sont des espèces qui se meuvent dans le fini. De ce point de vue, la grande différence entre les espèces collectives et les espèces individuelles tient davantage à une autre gestion du donné qu'à une différence qualitative de connaissance du réel.
L'espèce collective se meut dans le donné, mais elle a compris que la gestion du donné était plus simple en groupe que seule. C'est ainsi qu'on arrive à des paradoxes seulement apparents selon lesquels les fourmis en groupe sont bien plus fortes qu'un animal aussi redoutable en tant qu'individu qu'un prédateur du type léopard ou guépard. En vivant en groupes, les fourmis, les termites ou d'autres insectes dont j'ignore tout, étant fort peu au parfum des sciences éthologiques, sont en fait bien plus fortes que le seul lion, poru en citer que ce prédateur emblématique de la force et de la puissance physiques, au point que les fables et les légendes populaires ont pris pour coutume d'en faire le roi des animaux.
Il serait présomptueux et un brin niais de préjuger que les fourmis, pour aussi complexes et subtiles qu'elles soient, aient vent de l'absolu. N'exagérons pas, un peu comme ces grands-mères qui, la solitude ou la gâtisme venant, en oublient le bon sens et s'adressent à leur chien avec des emportements et des luxes d'anthropomorphisme, persuadées que le vieux clébard replet ou le caniche aussi roi que nain présentent les facultés pour suivre un raisonnement politique.
Quittons ces dérives aussi consternantes que comiques : les fourmis sont indubitablement des animaux collectifs et certains auteurs à succès, ni aussi nuls qu'on le prétend parfois, ni aussi incompris qu'ils se sentent en réaction, ont beau jeu de rappeler que les fourmis remplaceraient avec bonheur l'homme en cas de disparition de notre espèce. Pour autant, le caractère collectif des fourmis n'induit nullement que l'homme soit un animal collectif comme les fourmis.
Il est capital de rappeler, contre les anthropomorphismes et les rapprochements fâcheux, que l'homme diffère des autres espèces animales et qu'en particulier il diffère sur le point crucial de la conception du donné, de l'absolu et du réel. Les animaux collectifs présentent certes une approche du donné plus riche et plus approfondie, mais elle n'en demeure pas moins rivée au donné. Les fourmis ne sont pas capables de concevoir l'absolu. Ce qui les pousse à l'élaboration de leur groupe, à la vie sociale, c'est la compréhension que el donné peut se transformer plus aisément en groupe que seules.
De ce point de vue, leur faiblesse est une force, comme les défaites sont les plus profonds enseignements. On a coutume, avec raison, de constater que trop souvent, et de manière incompréhensible, les succès les plus éclatants accouchent des résultats les plus décevants et des défaites les plus irrémédiables. C'est ainsi que tel vainqueur, loin de profiter de sa victoire pour se bonifier ou s'améliorer, manifeste une mentalité de petit rentier minable et mesquin, qui, sans qu'il s'en avise, le fait stagner et régresser vers la médiocrité et l'arrivisme.
Les grands prédateurs, ainsi du lion symboliquement, mais aussi d'autres animaux dotés d'une force impressionnante et de qualités physiques exceptionnelles, vivent sur leurs acquis comme l'on dit, et au final se révèlent moins viables et pérennes que ceux qui ont été contraints de trouver des solutions plus ingénieuses et plus fouillées du fait de leur faiblesse constitutive et originelle.
Les fourmis ont compris, du ait de leur limite physique, que la réunion et la constitution du groupe leur conféraient une puissance sur leur environnement que même les animaux les plus forts ne pouvaient espérer individuellement. Mais les fourmis ont compris cette avancée décisive du fait de leur faiblesse, nullement du fait de leur compréhension plus approfondie du reél. Ce serait justement anthropomorphisme que de prêter aux fourmis ou autres espèces animales d'obédience collective des caractéristiques qui sont l'apanage des hommes.
Le détail décisif, c'est que les fourmis ne progressent pas dans le donné, une fois qu'elles ont enclenché le progrès de la force collective ou de la volonté générale. Elles sont capables de se réunir en groupes pour perdurer, mais elles cessent de progresser et s'installent dans le donné le plus stéréotypé à partir de ce donné. Si bien que l'homme a pu s'enorgueillir de sa supériorité manifeste, qui était une supériorité fondée sur les résultats : l'homme progresse sans cesse et s'adapte continuellement à toutes les situations, quand les autres espèces animales répètent et stagnent.
La différence entre sens collectif et sens individuel s'inscrit dans le donné chez l'animal, quand l'homme manifeste un autre sens qui le pousse à progresser davantage. C'est dire que l'homme n'appartient pas au même fonctionnement que les autres espèces animales. C'est dire également qu'il m'apparaît toujours douteux de vouloir à toute force et à tout prix séparer qualitativement l'homme de l'animal, au point de le différencier totalement et définitivement. L'animal est un animal; l'homme ne serait précisément pas du tout un animal.
Les récits sacrés qui donnent lieu au monothéisme insistent sur cette parenté de l'homme et de Dieu, qui du même coup sépare l'homme des animaux et des autres formes de vivant. Sans doute cette stratégie obéit-elle à la constatation que le fonctionnement de l'homme ne repose pas uniquement sur le fonctionnement des autres animaux et qu'il ne s'agit pas seulement d'une différence purement quantitative.
Reste que l'établissement d'une différence qualitative suppose que l'homme ne soit pas un animal. Les recherches éthologiques démontrent de manière irréfutable que si l'homme n'est pas un animal comme les autres, il descend bel et bien de cette tradition, et non d'une autre tradition. Il ne s'agit pas de prétendre que l'homme fonctionne sur le même mode que les autres animaux, mais de constater que les différences qualitatives entre les autres animaux et l'homme sont des différences internes et que la vraie différence entre l'homme et les animaux est de quantité.
C'est dire qu'il existe une véritable continuité entre l'homme et les animaux et que cette continuité dépasse de très loin les spécificités de l'animal et du vivant, mais qu'une chaîne d'ensemble relie l'homme au sensible. Au sensible : l'homme est ainsi plongé dans le réel en ce que le reél qu'il appréhende est le fini. De ce point de vue, on peut toujours définir des différences qualitatives internes, mais selon moi, la véritable différence qualitative se situe entre le reél fini et le réel absolu ou infini.
De ce point de vue, on peut établir des différences qualitatives entre l'homme et les autres animaux, mais ces différences sont internes et minimes. Je veux dire par là que la spécificité de l'homme sur les autres espèces animales est une différence qualitative interne qui n'obère en rien la continuité qualitative entre toutes ces espèces. Cette spécificité tend à la communauté sensible.
Effectivement, on peut énoncer comme différence fondamentale entre l'homme et les autres animaux la connaissance que le reél ne se limite pas au sensible. Cette connaissance est une avancée énorme et, en même temps, se révèle de fort peu de prix, puisque la connaissance est totalement négative. Telle la théologie du même nom, qui connaît Dieu sans rien connaître de Dieu, la spécificité de la connaissance humaine sait que le reél dépasse le fini sans savoir ce qu'est cet absolu.
Du coup, l'homme demeure un animal collectif tout en donnant à ses objectifs une qualité autre que celle des autres animaux. En gros, l'homme est le seul à pouvoir évoluer dans sa maîtrise du reél, en s'appropriant un espace de plus en plus important, au point qu'il maîtrise déjà le monde terrestre, ce qui n'a pas toujours été le cas; et qu'il maîtrisera bientôt l'espace, au point qu'on peut se demander si un jour, qu'on n'imagine pas encore, l'espace ne sera pas entièrement colonisé, du moins dans la dimension qu'on lui connaît à l'heure actuelle - et qui ne manquera là encore pas d'évoluer l'avenir.
On se regroupe quand on comprend que le groupe est plus fort que individu. Ce savoir, qui peut sembler élémentaire, est pourtant la preuve immédiate et évidente selon laquelle le reél infini est bien plus fort que le reél fini. Dans le cas des animaux collectifs, il domestique seulement une part toujours identique de cet absolu, part qui les pousse à se regrouper, mais qui n'engendre pas de changement supplémentaire. Tandis que l'homme ne cesse de changer et que son regroupement accélère encore ce processus.
La constitution d'un groupe ne suppose pas seulement la réunion de plusieurs individus, mais suppose la création d'un socle qui est la volonté générale et qui diffère de l'individu. Le groupe dépasse l'individu. C'est dire que l'individu est le fondement du fini; quand le groupe suppose l'immixtion de l'absolu dans le fini.
Comment reconnaître que des individus froment un groupe? De manière animale, et non humaine, soit sans la spécificité humaine, le groupe existe quand il possède ses propres buts, qui diffèrent des buts de l'individu. L'individu poursuit des buts individuels, autrement dit il poursuit des buts qui sont purement physiques et qui de ce fait se trouvent déconnectés du restant du reél.
C'est ainsi que l'animal individuel poursuit des buts qui sont toujours au service de son individualité et qui jamais ne prennent en considération l'espèce. On expliquera (avec raison) que l'espèce se trouve servie dans cet individualisme qui ainsi travaille pour l'universel sans s'en rendre compte. Mais il importe de constater que l'individualisme est moins fort que le collectif en ce que les liens de la volonté générale servent plus longtemps et plus solidement les membres du groupe que les menées individuelles.
Peut-être l'individu présente-t-il une force exceptionnelle, mais cette force est totalement stéréotypée et se montre incapable de s'adapter à d'éventuels changements. Je donnerais presque l'exemple caricatural des dinosaures en illustration si le destin des dinosaures ne demeuraient soumis à des aléas aussi hypothétiques et si changeants. Les dinosaures étaient-ils des animaux seulement individuels?
Rien n'est moins sûr; comme il est à l'inverse certain que des espèces collectives n'auraient pas davantage su s'adapter tant les changements en question requéraient des facultés d'adaptation importantes, que seules l'homme peut avancer - et encore. Toujours est-il que le groupe offre une capacité d'adaptation plus importante. Non pas plus souple, car cette capacité se trouve figée, sauf chez l'homme.
Le caractère figé montre qu'un espèce animale est fonction d'un certain état et que tout changement lui est fatal. Ce changement peut intervenir après plusieurs millénaires de relative stabilité, tant il est certain que l'échelle du temps est variable en fonction du témoin (et que ce qui semble infini aux yeux d'un individu humain est en réalité une goutte d'océan dans l'infini réel). Quant à la différence, elle se manifeste surtout dans le degré de résistance : l'individu ne résiste qu'aux différences physiques, quand le groupe résiste à ce qui s'apparente au métaphysique ignoré.
Je veux dire que si le groupe animal n'a pas connaissance de l'absolu, il ne s'arrête déjà plus aux portes du physique pur en ce qu'il est capable de pallier à l'anéantissement d'un de ses membres. Par définition, l'individu cède s'il tombe sur plus fort que ses forces individuelles; quand le groupe résiste, persiste et souvent signe. Voilà qui signifie à l'évidence que le pur physique ou le pur sensible est limité aux portes des potentialités individuelles, qui, quelle que soit l'étendue de ses potentialités, sont inférieures aux potentialités du groupe.
La limite de l'individu, c'est l'individu; quand la limite du groupe, c'est le groupe. Tel est le donné et telle est la situation dans le giron de l'animalité, qui quelles que soient les formes d'animalité s'arrête à chaque fois à un stade puremnet donné et fixé une bonne fois pour toutes. On notera que le donné est à chaque fois arrêté puisque les limites sont données. De ce fait, la différence interne qu'introduit l'homme n'est pas tant une différence quantitative pure, soit une plus grand puissance ou une plus grand potentialité, qu'une capacité plus étendue à s'adapter aux changements.
La spécificité de l'homme, on l'a vu, c'est sa connaissance négative de l'absolu, ce qui fit dire à Sophocle (je crois) que l'homme est l'animal qui s'adapte à tous les chemins (et le nihiliste Clément Rosset aura beau jeu de remarquer que tous les chemins signifie du même coup aucun). La connaissance négative de l'absolu permet à l'homme de mieux supporter le changement en ce qu'il le précipite. C'est peut-être l'explication fondamentale à la tactique de l'attaque comme meilleure défense.
L'homme précipite le changement et c'est en ce sens qu'il supporte mieux le changement car la différence émane de l'avènement de l'absolu dans le fini. De ce fait, la différance est vraiment l'alternative conceptuelle immanentiste à la différence de type classique (quand elle n'est pas subvertie par un Deleuze, roi des sophistes te des postmodernes). La nature animale de l'homme tient au fait que tous les animaux, et tous les vivants, et tous les objets, se tiennent avec une belle unanimité dans le sensible.
Mais l'homme seul connaît négativement l'absolu et c'est pour cette raison que l'homme a cru se mouvoir dans une autre sphère ontologique que le reste du reél. De fait, la notion de groupe chez l'homme est expansive, c'est-à-dire qu'elle ne cesse de croître. C'est la définition du groupe qui montre que le mécanisme du groupe ou de la volonté générale est enclenché : le groupe possède un sens ou une direction à partir du moment où il croît.
Du coup, le groupe humain est beaucoup plus résistant aux changements et aux différences que n'importe quel groupe animal soumis aux stéréotypes. Le groupe humain se constitue ainsi pour mieux supporter son environnement que les individus et pour croître. Il constitue un progrès par rapport au groupe animal stéréotypé.
La spécificité du groupe humain consiste dans la croissance. On reconnaît qu'un groupe humain fonctionne au fait qu'il possède une intériorité et une extériorité et qu'il croît. Encore plus simplement énoncé : un intérieur et un extérieur qui croissent. Cette constitution, qui annonce ontologiquement la constitution politique, est la marque de fabrique du groupe humain et distingue ce dernier du groupe animal.
La croissance du groupe humain est sa marque de fabrique. Le donné humain croît. Toute cette relation s'inscrit donc dans la continuité du fini, mais avec une prévalence de plus en plus grande de l'absolu. Notons cependant que l'absolu demeure à jamais caché, comme si l'inscription dans le fini empêchait de dévoiler ce qui s'impose comme le sceau du secret ou la marque de fabrique du caché.

lundi 22 décembre 2008

Coupable, mais pas responsable

« Thierry Magon de la Villehuchet n'a pas supporté la course à la recherche des responsabilités à laquelle se sont livrés les Européens. »
La Tribune.fr

Il est éclatant et troublant d'observer la perte de responsabilité du monde contemporain, comme si dans l'immanentisme il était impossible de trouver une responsabilité viable sans immédiatement recourir à des garants multiples et disséminés. Responsable, mais pas coupable. Cette célèbre formule d'une ancienne élue ministérielle, aujourd'hui disparue, à ce qu'on assure dans les affres de la folie, pourrait être inversée justement : coupable - mais pas responsable.
Pourquoi la perte de responsabilité? Qu'est-ce que la responsabilité? Respondere signifie qu'on se porte garant ou qu'on répond de. La responsabilité est proche de l'idée d'être l'auteur d'une action, puisque dans les deux cas, on est le garant de cette action. La responsabilité est apparentée à la promesse, soit au fait de se porter garant de l'accomplissement d'un désir, d'un souhait ou d'une attente.
Assumer ses promesses, dit le Wiktionnaire : la promesse signifie que le désir est lié au reél ou à l'action, ce qui signifie à son tour que le désir n'est pas déconnecté du reél. C'est dans cette optique que l'on peut comprendre la notion de responsabilité comme garantie : lier le désir au reél. Par les temps qui courent, l'engagement n'est pas du luxe, puisque le propre de l'immanentisme est de séparer le désir du réel et de supprimer de ce fait la définition classique de la responsabilité.
Dans la conception classique, la responsabilité signifie que les souhaits du désir sont sanctionnés par leur concrétisation. Que la promesse ne soit pas vaine parole, au contraire de ce qu'enseignent les crapules pour qui les promesses n'engagent que ceux qui y croient (ainsi je crois d'un certain magnat australien Murdoch), signifie que le désir est imbriqué dès sa virtualité ou son énonciation hypothétique dans le processus de responsabilité et que l'on ne peut s'engager à agir sans que la promesse ne soit liée à son effectuation et à son effectivité.
C'est l'idée ontologique que le désir humain est compris dans le reél, soit que la partie est comprise dans le tout. La responsabilité ne signifie jamais que la partie est responsable du tout, mais que la partie est responsable de la partie du reél qui la concerne. Il ne s'agit pas de postuler à la responsabilité totale, mais à la responsabilité partielle.
Dans une période d'immanentisme qui tend à effacer le principe de responsabilité, il est important de rappeler que le principe de responsabilité existe bel et bien. Dans cette optique, il faut associer le lien effectué entre le désir et le reél et l'opposer à l'immanentisme, qui consiste précisément à dissocier le désir et le reél. La responsabilité lie le désir et le reél en ce que le désir fait le reél, mais en constitue l'expression et la partie.
La différence entre la conception classique et la conception moderne, c'est que pour la conception classique, le désir en tant que partie mène à l'action partielle; quand pour la moderne, le désir est tout : du coup, il se trouve libéré des carcans de l'action. Mieux : il est l'action. Le désir classique est responsable, le désir moderne est dérésponsabilisé et irresponsable. Quelqu'un d'irresponsable est quelqu'un qui n'a pas conscience du statut de son désir dans le réel.
Etre responsable, c'est savoir que l'on est partie et qu'on agit en tant que partie. Il est primordial de comprendre la crise de la responsabilité comme une crise du désir et une crise de l'identité : on se définit pour ce qu'on n'est pas, sous prétexte de définir ce qui ne se définit pas - le reél. Dans cette logique démente, il est parfaitement normal de voir abolies les frontières de la responsabilité.
La responsabilité implique en effet que la partie se sache telle, ce qui induit que la seule véritable garantie émane du tout. Seul en effet le tout peut garantir de l'avènement d'une de ses parties. Dans ce contexte, la partie est toujours irresponsable si elle ne peut accéder au statut du tout. On comprend la mutation immanentiste comme la croyance dans la possibilité utopique d'instaurer le règne du tout pour la partie. L'immanentisme de bonne foi croit avoir trouvé la recette-miracle de la mutation alchimique.
Seule la responsabilité totale peut être définie comme responsabilité réelle. Dieu est seul responsable de Ses actes et en même temps, Sa perfection le rend parfaitement responsable. Du coup, toute responsabilité partielle est non seulement infiniment partiale, mais sujette du coup à la contestation. Autant il est impossible d'aboutir à l'irresponsabilité totale, ce qui serait nier le statut de la partie ou la ravaler au statut de néant; autant il est tout aussi impossible de définir précisément et objectivement ce que serait une responsabilité totale.
En réalité, la responsabilité totale est toujours sujette à caution et contestation. D'où le paradoxe et l'aporie : pour la partie, il est aussi impossible d'être irresponsable que d'être responsable. Il faut bien trouver une responsabilité et échapper à la perpétuelle contestation. Perpétuelle autant que légitime. Quelle sera cette responsabilité toujours parcellaire et partiale? Quel compromis se révélera plus viable que l'impossible irresponsabilité?
Le moyen de se sortir du guêpier se nomme volonté générale : seul l'agrégat des individus permet de former un groupe. Le groupe rend les parties plus fortes en formant le groupe qui dépasse l'individu. Cette conception est propre à l'homme : Aristote rappelait ainsi le savoir antédiluvien selon lequel l'homme est un animal politique.
Dans cette tradition, la responsabilité s'ancre dans la volonté générale : on est responsable au nom d'un groupe. L'individu responsable occupe des fonctions qui expriment la volonté générale. Je sais bien que Rosset a trouvé le moyen de nier la volonté générale au nom de l'individu, mais cette tradition est aussi nihiliste que suicidaire. Elle revient à détruire l'imperfection de la volonté générale pour la remplacer par une imperfection encore plus flagrante. En l'occurrence, l'imperfection plus grande consiste à remplacer la volonté générale par l'individu.
Etre garant pour la partie aboutit au compromis ontologique de la volonté générale ou du groupe. On ne saurait se réclamer garant de sa seule indivision d'individu. Cette garantie reviendrait en effet à invoquer une absence de garantie, puisque la garantie que peut opposer l'individu se limite à ses agissements d'individu, soit à la sphère privée. Aristote rappelle que l'homme est animal politique, mais il n'assoit pas sa conviction sur un postulat aussi farfelu qu'indémontrable : l'homme non politique serait tout simplement une espèce si faible qu'elle aurait disparu de la sphère terrestre depuis des lustres.
Que l'on imagine l'homme vivant seul : ce serait d'un comique désastreux. La volonté générale ou la dimension politique rappellent que l'homme seul disparaît, quand l'homme en groupe domine les autres espèces et son environnement. La conscience politique de l'homme signifie que l'homme est un animal collectif, c'est-à-dire que sa constitution le contraint à évoluer en groupe et non pas de manière individuelle et indivise.
L'individu poursuit en tant que tel des objectifs privés, quand seul le représentant d'un groupe acquiert une dimension générale, officielle, institutionnelle et tend au principe de responsabilité politique. Il n'y a de responsabilité pour la partie qu'au niveau de l'élaboration de formes qui tendent vers l'unité et le tout. Dans la constitution de la notion de volonté générale, chaque volonté se trouve responsable par rapport à la volonté générale, alors que toute volonté particulière se targuait d'une irresponsabilité dangereuse.
Peut-être s'agit-il de responsabilité relative et encore incertaine, mais une certaine stabilité est trouvée le repère se situe dans et à partir de la volonté générale. L'individu se situe par rapport au groupe, et c'est ainsi que l'on peut expliquer que le particulier se situe par rapport au général. Le principe de responsabilité consiste à superposer l'individu au groupe : quand l'individu est responsable, c'est toujours par rapport au groupe. Bien entendu, la responsabilité véritable intervient quand l'individu représente des fonctions politiques à l'intérieur du groupe. Dans ce cas, l'homme est responsable de la volonté générale, soit du fait que le groupe l'a élu pour certaines fonctions.
Il est impossible que la responsabilité ne porte pas sur les épaules d'individus nominaux, puisque hors des individus, il n'existe pas d'hommes. Mais la responsabilité implique que ces individus soient responsables non en leur nom propre et spécifique, mais au nom du groupe. C'est ainsi que la partie trouve un compromis entre la partie indivise et le tout : c'est le groupe. Le groupe est certes moins que l'ensemble du reél, mais il est bien plus que l'individu.
Que l'on cesse de s'étonner de l'absence de responsabilité dans l'immanentisme. On peine à trouver des responsables, à tel point que l'immanentisme tardif et dégénéré se dépatouille dans une irresponsabilité que de temps en temps quelques décisions juridiques controversées viennent contrebalancer. Elles se révèlent d'autant plus contestables qu'elles proposent seulement de sortir de la crise sans se donner les moyens d'affronter les vraies raisons de la crise : je veux parler du fonctionnement du système, qui repose sur la différance.
On me pardonnera de détourner un concept propre à l'illustre autant qu'éphémère Derrida, le papillon d'Ulm, et aux déconstructeurs (d'un soir) postmodernes, les épigones transis et indigestes, mais j'ai accordé un honneur considérable, en reprenant une appellation contrôlée du Maître en personne, à ceux qui croient naïvement que les concepts de Derrida peuvent avoir quelque pertinence et pérennité par eux-mêmes. En réalité, ils sont d'autant plus pertinents et pérennes qu'ils sont analysés dans leur signification et leur contexte (et que l'on comprend qu'ils n'ont aucune pertinence ni aucune pérennité en eux-mêmes).
La différance diffère : le sens n'existe plus dans le système immanentiste, mais est sans cesse reporté, ce qui fait que si le sens n'est pas évacué, il est à jamais indécidable et introuvable. L'hypocrisie de la mentalité des déconstructeurs n'est plus à établir : ce qui compte, c'est que le principe de responsabilité soit incompatible avec la différance. C'est dire que le sens n'existe que dans la notion de groupe.
Rien d'étonnant à cette constatation : après tout, le sens manifeste prioritairement la direction. Pour qu'une direction puisse être prise, encore faut-il qu'elle soit envisagée. Dans le système classique de la volonté générale et du groupe, la direction du sens est nécessaire : le groupe a besoin d'une direction pour se développer et conserver sa force. Mais dans le système moderne, l'absence de sens signe tout bonnement la disparition de la volonté générale, soit la prééminence de l'individu.
Si l'on poursuit sur ce chemin (qui mène à un endroit, au contraire de ceux que suivaient Heidegger), c'est l'annonce triomphale que le groupe est dominé par l'Individu (on retrouve notamment l'influence du courant existentialiste), soit que le nouveau système d'obédience immanentiste a dépassé les conditions de création du groupe, largement imparfaites, et que désormais, l'individu est suffisamment fort et influent pour enterrer le groupe et vivre de ses propres ailes. Rosset le nihiliste ennemi de Derrida entérine cette posture intenable qui consiste en gros à expliquer que le recul constitue le progrès ou que le Progrès repose sur une contradiction incoulable.
Il est à ce titre cocasse d'observer que les ennemis Derrida - Rosset aux premières loges - sont en fait fort proches les uns des autres sur la ligne du refus du sens et sur l'apologie de la différance à la place du sens classique. Sauf que Rosset va plus loin que Derrida. Ce dernier tente encore de sauvegarder une certaine volonté générale, quand Rosset évacue allègrement le bébé et l'eau du bain sans se soucier des conséquences dévastatrices de son geste. Ruiner la volonté générale est certes amusant, comme il est amusant de détruire - pour l'enfant de casser ses jouets.
Mais nous sommes à une période de transition et de crise comme peu d'hommes en ont connu : la survie de l'espèce se joue en ce moment. Pas de catastrophisme; simplement : si l'on passe à côté des mécanismes d'anéantissement en jeu, dont le verdict est décisif, on peut proposer des alternatives qui ne sont que des avatars du suicide annoncé, et pas des saluts contre le suicide, sous le prétexte noble et fumeux de lutter contre le suicide.
Les postmodernes refusent le sens au nom de son dépassement. Tous sont des héritiers de Nietzsche et de la grande tradition de la mutation. Malheureusement, le projet du Surhomme est une coquille vide qui abrite la défaite de l'individu et la défaite de l'homme. (ainsi que l'ont montré, d'une manière différente et voisine de Nieztsche, les nazis). Il faut comprendre que se recoupent et se retrouvent sous la bannière de l'impossible le projet dément de retour à l'individu et l'idéal dénié de mutation de l'individu.
Dans les deux cas, le sens disparaît et en lieu et place du sens que seule la volonté générale instille, on retrouve l'absence de sens, qui équivaut à la mort radicale ou au chaos. La perte de responsabilité n'est ainsi pas incompréhensible : elle s'inscrit dans le processus de différance, qui consiste à effacer le sens et toute tentative de fonder la responsabilité sur le groupe ou la volonté générale. Dans un système dans lequel l'identité de groupe existe, rien d'étonnant à ce que le principe de responsabilité soit viable.
A partir du moment où l'identité se brouille, la responsabilité s'estompe. On a vu que la responsabilité de l'individu seul, extirpé du contexte du groupe dans lequel il s'intègre, n'a aucune valeur. C'est pourtant à cette démarche de régression que l'on assiste, au moment où le projet avoué de l'immanentisme tardif et dégénéré consiste à détruire le groupe pour instaurer l'individu dominateur et supérieur.
Rien d'étonnant à ce que l'irresponsabilité domine dans notre monde actuel. Comment en effet chercher des responsables alors que leurs agissements n'impliquent nullement le principe de responsabilité qui repose sur la volonté générale? Comment contraindre des individus à être responsables d'actes qui n'ont jamais été situés à un niveau exclusivement individuel?
Dans le système d'irresponsabilité, l'individu prédomine. Etre responsable du groupe implique que l'on travaille pour les intérêts du groupe et en particulier pour sa pérennité. L'irresponsabilité permet au contraire de tout autres buts et agissements, en particulier délie de l'intérêt général pour privilégier l'intérêt oligarchique. Dans le système de l'oligarchie, il est conséquent que des individus dominent le groupe en se servant du groupe pour servir leurs intérêts factionnels ou individuels.
Se situer au-dessus du groupe implique que la supériorité soit secrète : d'où la supériorité factuelle du monde du secret dans un système oligarchique, ce qui se produit actuellement avec la domination effective des renseignements, notamment privés, et des décisions prises dans le secret des alcôves influentes, en particulier sans les conseils d'administration et autres des banques. Il est éclatant de constater que les individus qui se tapissent dans les circuits du secret et du renseignement interlope échappent à toute poursuite parce qu'ils se situent au niveau de dieux échappant à la responsabilité et la justice humaines.
C'est ainsi que les recherches que l'on peut effectuer sur le plus grand attentat de l'histoire, celui qui conditionne le fonctionnement de notre système et qui indique mieux que n'importe quelle boussole le vrai visage du système en cours de désagrégation, le fameux 911, indique qu'il est impossible d'édicter des responsabilités tant que l'on s'en tient à des individus nécessairement incomplets et imparfaits : on se perd dans le jeu des factions, alors que la responsabilité classique implique que l'on puisse attaquer derrières des individus des groupes homogènes : par exemple, des États ou des collectifs religieux.
La disparition de la volonté générale laisse le champ libre aux agissements incontrôlés des volontés individuelles, étrangères au domaine de la responsabilité. Dans ce jeu pervers, il est parfaitement conséquent que le principe de responsabilité s'affaisse et s'estompe. Nous nous trouvons dans un jeu de perpétuelle esquive et de différance toujours recommencée, dans lequel le principe de responsabilité s'effrite en buttant continuellement sur la barrière de l'individualité. Si vous incriminez tel individu, dans le 911 ou dans d'autres actions, comment faire pour distinguer un fondement qui se trouve dégagé des responsabilités et dont, au mieux, la responsabilité sera toujours parcellaire et partielle?
Dans un jeu de miroirs étourdissant, vous vous trouvez contraint sans cesse de chercher d'autres et nouveaux responsables qui sont alliés au responsable en question. L'individu sans volonté générale échappe à la responsabilité. Rien à faire face à cette constatation, qui veut que l'on retombe sur le projet immanentiste de valoriser le désir au détriment du reél. Si le désir seul existe, sa concrétisation est une gageure insurmontable : adieu le reél - adieu la responsabilité.
Adieu veaux, vaches, moutons et cochons. Le désir est trop petit et trop réducteur pour le réel. Le désir masque le reél en se voulant présenter comme la nouvelle totalité. Dans ce jeu de dupes où les victimes sont d'emblée connues et cernées, le déresponsabilisation indique que le désir n'est plus ajusté au reél, mais qu'il remplace le reél.
On notera qu'on retombe toujours sur nos pattes et que le désir est d'essence individuelle : le projet d'omnipotence du désir, qui prend le pouvoir, implique que s'estompent le sens, la volonté générale, la responsabilité et que triomphe l'individu comme règne et programme. Mais le triomphe du désir signe le triomphe de ce qu'on nomme l'individualisme et qui n'est que l'expression de l'individu comme fondement et du rejet de la volonté générale.
On se plaint que dans nos sociétés plus personne n'est responsable. Quand on cherche des responsables à un crime systémique comme le 911, on se rend compte qu'on tombe soit sur des fantoches et des boucs émissaires, dont la plupart n'ont carrément rien fait; soit sur des individus, qui, parce qu'ils sont individus, sont nécessairement incomplets - et ne sauraient prêter le flanc à une poursuite en responsabilité. Qu'on ne s'effarouche pas s'ils se montrent si secrets et si distants - soit partiellement responsables.
Dans ces conditions, pas facile de déterminer un coupable ou un responsable quand personne ne l'est véritablement. L'acte de responsabilité, qui dans le cadre classique de la volonté générale, se révélait assez courant, devient une gageure insurmontable. L'incomplétude est l'autre nom qui qualifie la perte d'identité - ou la carence identitaire qui définit profondément l'individu isolé. L'individu est peut-être indivisible, mais c'est une unité de mesure incomplète et imparfaite, un fondement qui donne nécessairement lieu à agrégation.
L'individu irresponsable qui opère n'est jamais le prototype de l'individu triomphant et manipulateur, comme les mauvais films ont coutume de nous dépeindre les criminels pervers heureux de perpétrer le mal, qui jouissent qu'on leur exhibe et leur déterre leurs fautes. A cet égard, les films de genre mafieux, certains tout à fait excellents, sont habitués à présenter les responsables ultimes comme cachées et inoffensifs : c'est ainsi que de manière comique et décalée, l'ordonnateur d'un trafic gigantesque de drogue ou d'une contrebande de casino s'avèrera être un vieil et petit épicier d'origine sicilienne, planqué derrière son comptoir et dont le criminologue le plus averti aurait juré à l'innocence et au caractère totalement inoffensif.
C'est que la responsabilité du criminel est une responsabilité nécessairement cachée. On notera que le criminel est toujours un individu et qu'en tant que tel, il ne peut agir au grand jour. Quand l'on dépeint les moeurs d'organisation mafieuse illégale et minoritaire, la morale est sauve. L'incomplétude passe encore et rassure même : la canaille qui déraille est l'exception monstrueuse.
Mais quand c'est le système qui repose sur l'incomplétude, les responsables du système sont des responsables imparfaits, secrets et différants. Forcément méconnus, voire inconnus du grand public, qui marche dans la combine, sans quoi le système ne marcherait pas. Ceux qu'on prend pour des monstres sanguinaires assoiffés de pouvoir, des oligarques triomphants capables d'ourdir les pires complots, recèlent une fragilité pathologique qui les rapprochent des vampires.
Le vampire est certes ce monstre décalé et assoiffé de sang, mais c'est également un être rejeté, marginalisé et en proie à une fragilité des plus pathologiques. Le vampire est aussi monstrueux que fragile - à vrai dire. Il en va de même pour l'identité différante de l'individu : l'individu livré à lui-même est aussi monstrueux que fragile. Monstrueux : il se révèle tragiquement irresponsable, au point qu'on peine à incriminer un responsable pour des crimes pourtant irrécusables. Fragile : son incomplétude est son talon d'Achille. Rien d'étonnant dès lors à ce que le plus monstrueux soit le plus fragile.

Dai dai

De plus en plus extraordinaire dans la série : Les pérégrinations de monsieur Kissinger. Du vieux monsieur Kissinger : Kissinger est de 1923, ce qui implique qu'il ait allègrement 88 ans. Après la Russie, la Chine. Ou plutôt avant. Kissinger a rencontré le mercredi 10 décembre le conseiller d'État chinois Dai Bingguo, en visite aux États-Unis.
http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/13/content_778683.htm
Dai ne s'est pas déplacé pour les beaux yeux de Henry Kissinger, qui sait faire des yeux doux, lui dont les regards sont si douteux. Il a également rencontré Robert Zoellick, président de la Banque mondiale - le jeudi 11. Que du beau linge (sale) : le monde de l'oligarchie financière atlantiste, qui domine le monde, et rencontre son prolongement chinois. On remarquera que ce ne sont jamais des élus, mais des fonctionnaires qui représentent l'oligarchie. Dai, conseiller d'État, rencontre le Président en exercice de la Banque mondiale et le secrétaire d'État américain en retraite.
Prenons le parcours de ce Zoellick, il permettra de comprendre le profil d'ensemble du gratin oligarchique qui prétend nous gouverner. Zoellick succède à la tête de la Banque mondiale à Paul Wolfowitz. La dernière fois que je suis tombé sur Wolfowitz, c'était en cherchant à comprendre le pédigrée du beau-papa de Sarkozy, le second mari de sa maman, un certain Wisner Jr., qui actuellement occupe de hautes fonctions au sein d'AIG, la compagnie d'assurances renflouée à hauteur de 150 milliards de dollars par Paulson et ses acolytes de Goldmann Sachs.
Zoellick a été nommé à la Banque mondiale, où les nominations ne sont pas électives, mais sélectives : elles émanent de décisions américaines. Zoellick n'est pas tellement différent de Wolfowitz. C'est ce qu'estime le Prix Nobel d'économie et ancien de la Banque mondiale Stiglitz. Rappelons que Wolfowitz a été contraint de démissionner de ce poste à cause d'accusations de corruption (il avait surpayé sa compagne Riza). Du coup, W. a nommé un autre Vulcain.
En effet, si Zoellick est plus discret que Wolfowitz, c'est un parcours quasi similaire à celui qui se prend pour un génie politique et intellectuel, alors qu'il est considéré que le prototype du crétin arrogant et surdiplômé. Diplômé de Harvard, Zoellick a travaillé avec Baker, a dirigé le CSIS, a occupé de hautes fonctions dans la multinationale Enron, a signé le PNAC, a participé à l'aventure des Vulcains avec Rice...
Zoellick fait partie des conservateurs proches du réalisme à la Kissinger et a occupé une multitude de postes à responsabilité dans les administrations américaines. Le fait saillant dans cette carrière remarquable qui permet de comprendre Zoellick est son appartenance à Goldmann Sachs, la banque d'affaires dont sont issus les principaux promoteurs du plan Paulson, dont ledit Paulson en premier lieu. Voilà qui montre que Zoellick travaille directement pour les intérêts des factions bancaires de Wall Street.
En outre, Zoellick n'est pas un inconnu pour les factions financières chinoises qui ont dérégulé l'économie chinoise au point d'en faire le terrain de prédilection, d'exploitation et de délocalisation de l'économie américaine et occidentale. Il a participé, entre autres tractations néolibérales, aux négociations qui ont conduit à l'entrée de la République populaire de Chine et de Taïwan dans l'Organisation mondiale du commerce.
Autant dire que Dai n'a pas rencontré par hasard Zoellick et Kissinger lors de la même visite : si Zoellick est fortement impliqué dans les accords entre les instances atlantistes et chinoises, pour le compte d'une organisation internationale proche de la Banque mondiale, l'OMC, le promoteur des relations sino-américaines n'est autre que le bon Docteur Kissinger - dans les années 70, notamment sa rencontre avec Mao, ayant débouché sur les déclarations tonitruantes du mentor de Kissinger, le banquier oligarque et ultralibéral David Rockefeller, dressant l'apologie surréaliste de la politique de Mao.
Ajoutons que Kissinger était le représentant attitré du magnat de l'assurance Greenberg lors de ses heures de gloire, dans les années 80, pour l'Asie. Kissinger est le diplomate qui a participé activement à la politique oligarchique de délocalisation menée en Chine, comme si le communisme dans sa chute ne pouvait déboucher que sur le modèle que les oligarques atlantistes désirent tant imposer au monde sous le label de Nouvel Ordre Mondial.
Dai l'émissaire des instances chinoises part en tournée aux États-Unis et rencontre deux promoteurs attitrés de la politique d'entente entre la Chine et l'Occident. Zoellick présente encore de hautes fonctions officielles, mais Kissinger? Dans le monde de l'oligarchie, les octogénaires seraient-ils éternellement jeunes, au point que David Rockefeller passe pour un papi nonagénaire allègre et frais? Est-ce à dire que nos deux conservateurs officiels et retraités sont les interlocuteurs privilégiés de la Chine en période de transition présidentielle américaine? Que Kissinger est le grand manitou de la diplomatie atlantiste?
Que la visite américaine de Dai est à mettre en relation avec la visite à Moscou de Kissinger, où notre retraité omnipotent a rencontré le président russe Medvedev? Que est le point commun entre les Chinois, les Russes et les Américains, en particulier Kissinger? Ce sont à chaque fois des représentants de l'oligarchie qui se rencontrent, comme si la présidence soft d'Obama allait servir à lancer le règne loft de l'oligarchie et que les représentants de l'oligarchie chinoise, russe et américaine se concertaient avant de lancer l'étape finale précédant le Nouvel Ordre Mondial : l'abolition des États au profit de fédérations plus souples, plus artificielles, c'est-à-dire ne contenant pas l'antidote rédhibitoire au ferment oligarchique - la volonté générale.

dimanche 21 décembre 2008

Après Bombay, la Russie dénonce le narcoterrorisme

Lyndon LaRouche a vivement soutenu l’intervention du directeur du Service fédéral russe de contrôle du trafic des stupéfiants, Viktor Ivanov, qui a dénoncé l’utilisation des réseaux de trafic de drogue, et particulièrement de l’héroïne afghane, dans le financement de l’opération terroriste menée contre l’Inde à Bombay le 26 novembre dernier.
Dans une interview au quotidien Rossiskaya Gazeta rapportée par Ria Novosti, Ivanov a dénoncé le narcoterroriste et parrain du crime organisé de Bombay, Dawood Ibrahim, et le soutien logistique qu’il a apporté au commando ayant perpétré les attaques du mois dernier contre la capitale financière et portuaire de l’Inde : « Les données dont nous disposons attestent que le baron régional de la drogue, Dawood Ibrahim, a mis à la disposition des terroristes son réseau logistique pour préparer et réaliser les attaques. (…) La monstrueuse attaque terroriste lancée récemment contre la ville indienne de Bombay est un exemple éclatant d’utilisation d’un réseau de trafic de drogue à des fins terroristes. » Il a ensuite souligné que les profits tirés des ventes de la drogue afghane sont « une puissante source de financement de la criminalité organisée et des réseaux terroristes qui déstabilisent les systèmes politiques, y compris en Asie centrale et dans le Caucase ».
Dans le contexte de la réunion Russo-indienne de lutte contre le narcoterrorisme qui se tenait à New Delhi cette semaine, le Times of India, le Hindustan Times, le India Economic Times et nombreux autres journaux ont repris les déclarations d’Ivanov. Le Times of India a même cité le représentant de la présidence russe à cette réunion, Anatoly Safanov, disant que les réseaux de Dawood et le narcoterrorisme en général sont un problème pour l’Inde comme pour la Russie, et que les deux pays se sont mis d’accord pour une coopération plus étroite contre ces réseaux.
« Je ne peux que corroborer les accusations de M. Ivanov qui lient le trafic d’opium et d’héroïne afghan au attaques de Bombay, a expliqué LaRouche. J’ai également reçu des informations de responsables haut placés dans le renseignement américain expliquant qu’avant de passer à l’action, le commando de Bombay a reçu au moins deux années d’entraînement avancé aux techniques de guerre. La nature de cet entraînement et le caractère militaire asymétrique de ces attaques, constituent une menace plus grande que les attentats du 11 septembre sur New York et Washington, même si le nombre de victime y était plus grand. Comme me l’ont récemment souligné des spécialistes américains, les attaques de Bombay peuvent être réitérées dans n’importe quelle grande ville du monde. »
« La nature des attaques de Bombay rend plus important que jamais une répression totale du trafic de drogue international. Si vous stoppez le flux global d’héroïne, de cocaïne, de marijuana et des autres drogues illicites et dangereuses, vous asséchez la source principale de financement de ces forces narcoterroristes internationales », a t-il ajouté.
« Ce qui signifie d’aller contre George Soros et tout ce qu’il représente. Ce collaborateur assumé de l’hitlérisme, qui est aujourd’hui le plus grand promoteur de trafic de drogue en Asie, en Europe, en Afrique et dans les Amériques, est un fléau pour toutes les nations. Soros, un pion du Foreign & Commonwealth Office, est la personnification du contrôle britannique sur le trafic mondial de drogue et d’armes qui se monte à plusieurs milliers de milliards de dollars. En stoppant le trafic de drogue, vous faites non seulement disparaître le principal soutien logistique au terrorisme international et à la guerre asymétrique, mais vous tarissez l’une des principales sources d’argent des centres offshores anglo-hollandais de blanchiment tels que Dubaï ou les Iles Caïmans », a-t-il poursuivi.
« Alors ne me parlez plus du soi-disant terrorisme islamique ou d’ ‘islamo-fascisme’. Y’a-t-il des réseaux islamistes, pour la plupart financés par de l’argent saoudien, qui sont engagés dans ces actes de guerres asymétriques comme à Bombay ? Bien sûr. Mais si vous ne prenez pas le problème par le haut en vous en prenant directement aux sponsors britanniques de George Soros, s’en prendre aux réseaux utilisés par Soros ne vous mènera jamais au résultat escompté », a-t-il conclu.

jeudi 18 décembre 2008

Ma! Au bas mot...

"Peu importe le prix de la Révolution Chinoise, elle a réussi de façon évidente; non seulement en produisant une administration plus dévouée et efficace, mais aussi en stimulant un moral élevé et une communauté d'ambitions. L'expérience sociale menée en Chine sous la direction du Président Mao est l'une des plus importantes et des plus réussies de l'histoire humaine."
David Rockefeller, commentant Mao Tse-tung, cité dans le New York Times du 8 octobre 1973.

http://www.alterinfo.net/Regarder-Obama-dans-les-yeux_a27223.html?PHPSESSID=41edd0a4b2f9e0be3d9ccda6c9238ec9

http://fr.rian.ru/analysis/20081216/118892309.html


http://fr.rian.ru/world/20081212/118835718.html

http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/13/content_778683.htm


Cette citation de Rockefeller est d'autant plus édifiante qu'elle remonte aux années 70, à l'époque où les relations sino-américaines s'amorçaient et où Kissinger entreprit un voyage risqué et couronné de succès en Chine pour rencontrer Mao. Aujourd'hui, Kissinger estime que le développement des relations sino-américaines constitue le plus grand succès de la diplomatie américaine.
On mesure en effet à quel point la Chine a évolué et est passée d'un communisme maoïste sanguinaire à une dictature oligarchique pour le compte des intérêts occidentaux et atlantistes. Rockefeller est ainsi l'oligarque emblématique de cette politique et de cette ouverture fort peu démocratique. C'est en observant l'évolution chinoise que l'on remarque quel régime politique attendent les mentalités oligarques : un État policé et moutonnier qui serve leurs attentes et leurs dictats et une population zélée et obéissante qui se laisse plumer sans protester.
Chaque observateur un tant soit peu attentif sait que Kissinger est le diplomate en chef des intérêts Rockefeller, pour lesquels il a travaillé explicitement à maintes reprises. La citation de Rockefeller est éloquente : Kissinger était le promoteur de la coopération économique entre les intérêts financiers occidentalistes et atlantistes et la Chine postmaoïste. Qui l'a missionné? Autant dire que l'évolution du modèle chinois actuel, une dictature capitaliste sauvage à la suite et en lieu et place du communisme de Mao l'ami - de Kissinger, est un test de laboratoire intenté par l'oligarchie financière qui gouverne entre Wall Street et La City. Pour qui travaille Kissinger, au fait?
Pour ces intérêts financiers et bancaires, précisément. Je rappellerai que dans les années 80, Kissinger était l'émissaire asiatique pour le compte de Maurice "Hank" Greenberg, le patron historique d'AIG, fort bien implanté dans les services secrets américains, au point d'être pressenti pour occuper le poste de directeur de la CIA dans les années 80, puis 90. Kissinger servait les intérêts Rockefeller, grâce au cabinet de conseils privés/publics Kissinger Associates, cabinet de renseignements privés travaillant pour le compte de Wall Street.
Greenberg contrôlait également le cabinet de renseignements privés Kroll; Kissinger Associates est situé dans les mêmes locaux que le Blackstone Group fondé par des financiers fort influents, dont Peterson, membre influent du CFR - en compagnie de Greenberg. Les intérêts Rockefeller s'exprimaient de manière significative et concentrée dans les agissements d'un des principaux groupes mondiaux d'assurance, aujourd'hui en faillite réglée, néanmoins sauvé par le plan Paulson (officiellement plus de 150 milliards de renflouement pour le moment).
Le rapprochement entre la Chine et l'Occident ne date pas d'hier. Les gogos bobos occidentaux qui craignent ouvertement la résurgence du Péril Jaune en seront pour leurs frais. Suivre leurs phobies compulsives, c'est ne pas comprendre que le modèle chinois est une billevesée caractérisée, qui consiste à produire en Chine la main-d'oeuvre décentralisée à prix cassé pour le compte des multinationales ultralibérales d'Occident. La Chine ne possède aucune infrastructure ni aucune qualification pérennes : si l'économie mondialiste et occidentale s'effondrait, elle serait l'une des premières victimes de son développement trop rapide et artificiel. Elle sous-traite à perte et elle est traitée comme une esclave sans enclave. Pour le compte de qui? Des intérêts communs derrière les grands patrons occidentaux, de l'acabit de Greenberg, et des conseillers, de la trempe de Kissinger.
Tiens, Kissinger rime avec Rockefeller. En m'informant sur les tribulations de notre bon vieux Kissinger, j'apprends qu'il était en visite en Russie le week-end dernier (vendredi 12 décembre si je ne m'abuse). Il a rencontré le président russe Medvedev. Puisque dans les journaux occidentaux, on peut s'interroger librement sur le caractère manipulé de la présidence Medvedev, qui serait un pion de l'ancien espion Poutine, j'aimerais qu'on en fasse autant pour les démocraties libérales sans être taxé d'affreux complotiste ou d'ignoble conspirationniste.
On a vu que récemment les analystes occidentalistes avaient menti outrageusement sur les vraies responsabilités dans le cadre de la grave crise entre la Géorgie et la Russie concernant la question de l'Ossétie. Rappelons que le président Saakachvili travaillait explicitement pour les intérêts atlantistes et qu'il était sponsorisé par une association philanthropique du bon spéculateur Soros. Mais cette nouvelle est encore plus édifiante : que vient faire un ancien secrétaire d'État octogénaire, qui plus est gravement malade du coeur, auprès d'un président de l'ancienne superpuissance disparue?
Serait-ce que Kissinger se trouve toujours en activité et qu'il occupe des fonctions officieuses beaucoup plus puissantes que ses fonctions officielles passées? On notera que la visite de Kissinger intervient en pleine transition dans la présidence américaine, entre W. le conservateur et Obama le démocrate, et que Kissinger semble occuper ainsi la place d'éternel secrétaire d'État ou de Conseiller à la Sécurité au fil des ans et au défilé des présidents. On se souviendra que Kissinger a un pendant démocrate en la personne du conseiller tous-terrains et tous-présidents Brzezinski, le fondateur de la Trilatérale en compagnie de David Rockefeller et de Kissinger.
Quand Kissinger se rend à Moscou pour le compte de W. et d'Obama, il montre clairement qui demeure le chef de la diplomatie depuis les années 70. Brzezinski, conseiller attitré d'Obama, ancien conseiller de Carter et inspirateur d'Albright, la secrétaire d'État de Clinton mari, se trouve ainsi sous la direction diplomatique du conseiller en chef Kissinger.
De ce point de vue, on pourrait suggérer que la diplomatie américaine est sous la coupe (déréglée?) des intérêts Rockefeller (et associés) et que Kissinger, qui est l'homme de main de Rockefeller, s'occupe de la diplomatie américaine depuis quarante ans. Les présidents passent, les hommes de main demeurent. Cette constatation du népotisme viscéral qui régit l'oligarchie financière ne se limite pas au simple cas de Kissinger et de ses associés - sans vilain jeu de mots.
Dans la généalogie des présidents américains démocrates, Brzezinski est le conseiller attitré en affaires étranges et étrangères des présidents démocrates. Il tire sa substantifique moelle (molle) de la galaxie Kissinger. Sous Clinton, le successeur démocrate de Carter, c'est la disciple attitrée de Brzezinski qui officiait : la charmante et attentionnée Albright - pour les Serbes comme pour les Irakiens.
Le propre fils de Brzezinki Sr. était le conseiller du candidat Kerry - dont on ignore s'il était si malheureux que cela de sa défaite de 2004, en bon Skull and Bones qui se débecte, comme on ignore si Mac Cain a perdu la frite depuis qu'Obama l'a emporté en 2008. Kissinger ne semble quant à lui pas du tout désolé du revers électoral de son poulain attitré (et de son affriolante vice-pouliche, si l'on se souvient que Kissinger cultive avec soin une réputation de séducteur impénitent). Qui est le conseiller d'Obama? Brzezinski Sr. Qui est le secrétaire d'État d'Obama? Hillary Clinton, la femme de Bill. Une affaire de famille, qu'on vous dit, et la preuve irréfutable pour ceux qui y croient encore qu'Obama incarne le changement dans la continuité, soit le changement oligarchique de facture Rockefeller : la mainmise népotique sur les affaires américaines et mondialistes.
Au passage, on mesure pour quels intérêts éclairés travaillent les Clinton, même si l'indépendance d'esprit de Hillary peut apparaître un tantinet plus importante que celle du fade et stéréotypé Obama. Kif kif - bourricot? Kissinger intervient juste après la crise géorgienne qui impliquait les réseaux atlantistes et anglophiles tapis derrière le spéculateur plus financier que métaphysique Soros. Le même Soros est l'un des principaux bâilleurs de fond d'Obama. Kissinger est un adepte déclaré de la politique de l'Empire britannique ayant muté en force financière dérégulée. Que l'on se reporte à son discours de Chatham House en 1982 : Kissinger travaille pour les intérêts oligarchiques qui découlent de l'Empire britannique.
Quelle est la différence politique entre Kissinger et Soros? Scowcroft le complice de Kissinger volait en compagnie de Buffett en direction de la base militaire d'Offutt le 911. Buffett n'est pas seulement impliqué de manière troublante dans le 911 : il est aussi un important donateur du parti démocrate et l'un des hommes les plus riches du monde (officiellement). Encore un golem de la galaxie Rockefeller? Buffett double de Soros?
En tout cas, démocrates et conservateurs sont fort proches les uns des autres puisqu'ils viennent du même nid (financier) et qu'ils travaillent tous dans la finance (folle). On se demandera même si les démocrates estampillés ne sont pas plus enclins aux activités de spéculateurs financiers que les conservateurs. Comme si les étiquettes n'avaient plus aucun sens en cette période de crise évidente - sauf pour ceux qui ne croient pas au sens, les postmodernes postnietzschéens et déconstructeurs. Justement : Kissinger est un conservateur déclaré. Comment se fait-il qu'il représente la transition entre W. le cramé croisé néoconservateur et Obama l'Espoir noir néodémocrate?
Serait-ce que Kissinger représente des intérêts qui dépassent les clivages politiques officiels et démocratiques, les intérêts oligarchiques de la faction Rockefeller par exemple, dont on sait qu'ils sont les plus influents dans le monde américain? C'est ainsi que les oligarques russes, que tous s'accordent à reconnaître comme tels, comme si les seuls oligarques étaient russes, oligarques postsoviétiques qui vivent pour certains en résidence secondaire, ou en villégiature prioritaire, contrainte et dorée du côté de Londres, auraient leur pendant mimétique du côté des oligarques anglo-saxons... Buffett et Abramovitch - même combat?
Je poursuis sur ma lancée mon hypothèse d'analyse : Kissinger serait le représentant des oligarques atlantistes. Il viendrait en Russie pour rencontrer les oligarques russes et négocier une entente entre les différents tenants de l'oligarchie mondiale. Kissinger aurait pour mission diplomatique d'unifier les intérêts de l'oligarchie mondiale, dont on sait qu'elle constitue un panier de crabes encore plus protéiforme que les peuples idoines. Peut-être que les oligarques atlantistes se sont avisés qu'il valait mieux souffler le chaud moscovite après avoir humé le froid géorgien et que leurs intérêts en temps de crise leur intimaient de hâter l'édification du Nouvel Ordre Mondial, soit la réunification du monde sous la bannière de l'élite oligarchique.
Il est capital de replacer la visite de Kissinger en Russie dans le cadre de la courte guerre entre la Géorgie et la Russie. La Géorgie était manipulée par les factions financières anglo-saxonnes et atlantistes dont Kissinger est le représentant attitré. Il suffit de constater les liens entre Soros, les États-Unis, Israël et l'entourage du président géorgien. Mais un autre épisode est à prendre en compte : un article paru dans la Pravda juste après la réaction russe.
On sait que les Russes ont réagi fermement et qu'ils ont dénoncé l'agression de la Géorgie - son mépris pour les accords internationaux, en particulier concernant la question ossète. C'est dans ce cadre que l'article en question est sorti, dénonçant les attentats du 911 comme une imposture caractérisée imputée aux fantomatiques et complaisants réseaux d'Al Quaeda, alors qu'il était évident que les responsables étaient issus des cercles néoconservateurs regroupés autour de Cheney.
Kissinger était nommément cité dans la liste des suspects à juger immédiatement, ce qui ajouterait une ligne supplémentaire à son palmarès impressionnant et glorieux de crimes et de meurtres en séries (depuis quarante ans). La parution d'un article aussi incendiaire dans un contexte aussi belliqueux et dans un organe de presse aussi proche du pouvoir n'est pas dû au hasard, mais constitue une réponse aux agissements manipulateurs des réseaux atlantistes en Europe slave contre les intérêts russes.
Kissinger n'ignore rien de ce contexte et sait que les Russes savent qu'il sait : au sujet de son engagement atlantiste; au sujet de son implication dans les campagnes de déstabilisation antirusses; au sujet des rumeurs nauséabondes et fondées qui courent à son sujet dans les journaux russes - et pas seulement; au sujet des implications oligarchiques, spécifiquement du courant Rockefeller, dans la mutation ultracapitaliste de la Chine postcommuniste. Si Kissinger se déplace en Russie, c'est dans le contexte de l'après 911, avec la guerre en Afghanistan comme conséquence limitrophe. Le 911, les Russes ont accepté le coup d'État américain, qui prévoyait notamment que les Américains s'emparent des régions du Caucase - pas seulement de l'Afghanistan.
Après avoir opéré dans les années 80 et 90 le virage ultracapitaliste et oligarchique de la Chine, après avoir démantelé l'URSS et imposé en lieu et place un pouvoir oligarchique et autoritaire, les atlantistes ont conçu une stratégie qui laissaient aux Russes les coudées franches en Tchétchénie et à l'intérieur de leurs frontières en échange d'une présence militaire et industrielle US dans les riches territoires du Caucase.
Kissinger n'a pas débarqué pour rien à Moscou. Il est venu pour expliquer que les États-Unis avaient besoin du soutien russe dans leurs démarches mondialistes et que des accords étaient nécessaires pour que le mondialisme demeure au service de l'oligarchie financière. Les pays anciennement communistes ont tous basculé dans des régimes oligarchiques à mesure que le communisme montrait son vrai visage d'immanentiste progressiste, condamné de facto en premier. La crise financière n'en est qu'à ses prémisses, mais elle permet d'aboutir à la réunification des deux courants ennemis de l'immanentisme (le communisme et le libéralisme) en une phase apocalyptique où le postcommunisme permet au postlibéralisme l'exploitation la plus éhontée et la plus cynico-sinistre.
Les Américains ont dû offrir aux Russes des garanties financières et stratégiques de première main pour que ceux-ci acceptent la seconde phase du plan américain : le 911 financier après le 911 terroriste. Le 911 financier signifie rien moins que le Nouvel Ordre Mondial en phase terminale, soit le règne de l'oligarchie de type financière et d'inspiration babylonienne sur le monde unifié et contrôlé.
Par ailleurs, Kissinger a dû s'employer à rassurer Medvedev et à lui expliquer qu'après la présidence catastrophique (ou l'intermède-gag s'achevant en jet de chaussures inopiné et mascarades manipulées) de W., sur le plan économique comme sur le plan international, Obama s'emploierait à détendre l'atmosphère, en particulier avec les Russes, qui sont aux premières loges de l'agressivité atlantiste (agressivité qui rime avec fébrilité, tant il est vrai que qui perd les pédales s'emballe). Que nos oligarques russes soient rassurés : ils auront leur part du gâteau dans le processus de Nouvel Ordre Mondial.
L'assurance d'une certaine stabilité? Que le peuple russe ne sera pas soumis aux guerres et aux attentats qui endeuillent les peuples du Moyen et du Proche-Orient et qui menacent de dégénérer en Asie du Sud, en Inde et au Pakistan (souvenez-vous des bombes de Bombay!)? Que les oligarques russes s'enrichiraient en faisant bénéficier de leur fortune les infrastructures de leur pays? Qu'ils garderaient la haute main sur leurs réserves de gaz, de pétrole et d'autres matières premières et qu'ils auraient la réputation de développer leur pays? Voire qu'ils toucheraient un bénéfice dans l'exploitation des richesses en Iran, parce qu'il est certain que la guerre en Iran aurait eu un prix prohibitif et qu'il vaut mieux pactiser que délirer?
La Chine, le Pakistan, le Caucase, Israël, l'Iran : Kissinger ne s'est pas déplacé pour des cacahouètes, même si avec son embonpoint invraisemblable et sa petite taille, il ressemble à s'y méprendre à un chimpanzé hyperintelligent et hyper(r)usé. Ne jamais oublier que les Russes sont un pays aux racines solides et qu'ils ne se résument pas à un cohorte d'anciens communistes figés et bornés. La Russie entend donner son mot d'ordre dans l'équilibre des forces mondialistes. La Russie nourrit peut-être quelques arrières-pensées hégémoniques et impérialistes, même s'il est certain que les atlantistes ont plus de cartes en mains que leurs confrères russes, encore plus que les Chinois.
Il est tout aussi certain que la Russie ne basculera pas dans la manipulation chinoise, parce que la tradition chrétienne orthodoxe et le nationalisme russe sont trop forts pour accepter la destruction qui est le véritable modèle du changement chinois. Peut-être les Chinois ont-ils privilégié cette stratégie à terme pour affaiblir le pouvoir atlantiste en sacrifiant délibérément certaines de leurs générations à la production décérébrée capitaliste. Les Russes sont trop proches des Européens pour faire ce type de calcul typique de la mentalité asiatique, dans laquelle, sans verser dans les stéréotypes, l'individu compte peu, voire pas.
Il suffit de lire Dostoïevski et Gogol pour comprendre que les Russes sont prêts à certains sacrifices de masse, mais qu'ils n'accepteront jamais de vendre leur pays et leur âme. Les Chinois ont vendu leur âme au diable capitaliste, soit parce qu'ils sont pieds et poings liés aux élites occidentales, soit parce qu'ils espèrent ainsi terrasser ce dragon venu de l'Ouest - probablement un peu des deux. Vendre son âme, c'est ce qu'a déjà fait depuis belle lurette Kissinger le laquais des intérêts oligarchiques atlantistes. C'est ce qu'ont fait à la suite de Kissinger ses maîtres véritables, qui ne sont pas d'origine juive, mais qui sont des WASP descendant de familles européennes, perdus depuis entre les brumes de la City et les tours magiques de Wall Street. Rockefeller en est l'incarnation-type. Il n'est pas le seul.