mercredi 3 décembre 2008

L'amérité

La dernière fois, je regardais une émission de France 2 par Internet, Des mots de minuit, où les philosophes Nancy et Rosset étaient reçus (entre autres) pour parler de leur dernier opus. Le contexte politique aidant, Rosset fut amené à (s)aborder la question de la présidentielle américaine et de l'élection d'Obama. Il avoua de go et de prime abord avoir cru jusqu'au dernier moment qu'Obama se ferait tuer ou ne serait pas élu du fait du racisme. C'est un commentaire politique d'un conformisme moyen. Mais Rosset fit mieux : après avoir reconnu ces erreurs précédentes, il asséna la vérité politique que tous les médias entonnaient depuis l'élection d'Obama. Avec Lui, cela allait changer. Enfin. Depuis la Seconde guerre mondiale, les Américains poursuivaient aveuglément leur politique impérialiste et belliciste, mais cette fois, juré, craché, ils en avaient assez. On allait voir ce qu'on allait voir. Tu parles, Charles, qu'est-ce que t'es Clément! Au risque de démentir une nouvelle et troisième fois notre analyste chevronné, j'oserai que, loin d'amorcer un changement quelconque, Obama personnifie le changement en ce qu'il est l'élu des cercles de l'oligarchie pour personnifier le changement. Soit Obama incarne le faux changement et la vraie continuité de la politique impérialiste et du contrôle oligarchique des élites financières et bancaires sur la politique américaine et mondiale. Le seul changement qu'amorce Obama, c'est le changement du déclin : les États-Unis ont amorcé leur déclin politique et économique. En économie, le dollar ne sera bientôt plus la seule monnaie de référence des échanges internationaux. En politique, être Noir, c'est proposer le changement ipso facto. Il est vrai qu'en France, on connaît la rengaine depuis que Ségolhaine parce qu'elle était femme incarnait la flamme de la flemme, oups! pardon : du changement et du progressisme. Désolé pour ce commentaire impitoyable, mais l'idéalisme politique de Rosset méritait un rectificatif, d'autant plus que notre penseur se veut désillusionné et désillusionniste devant l'Éternel et que sur le coup, il a péché par naïveté et par ignorance. La preuve en informations, un peu plus pointues et lucides que celles dispensées /dispersées sur France Culture.

http://www.voltairenet.org/article158650.html


"Économie : Obama choisit ceux qui ont échoué par Éric Toussaint*, Damien Millet*

Barack Obama, le chou-chou de Wall Street et de la City étiqueté par de bons publicitaires « candidat des pauvres » vient de nommer son équipe économique. L’ex-sénateur de l’Illinois, qui a conduit la campagne électorale la plus dispendieuse de l’Histoire grâce aux subsides de JP Morgan Chase et Goldman Sachs, a rappelé à la Maison-Blanche ceux qui y ont organisé la vague de dérégulation des années 90, observent Damien Millet et Éric Toussaint. Washington entend utiliser les désordres de la crise financière pour accélérer la globalisation.

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Barack Obama présente son équipe économique. De gauche à droite : Timothy Geithner, Christina Romer, Barack Obama, Lawrence Summers, Melody Barnes, Robert Rubin.

Certains s’attendaient à ce que Barack Obama, nouveau président des États-Unis, nomme une équipe économique profondément renouvelée afin de mettre en œuvre un New Deal. Obama allait changer le capitalisme, à défaut de l’abolir, et procéder à une nouvelle vague de régulation de l’économie. Mais en fait, Obama a choisi les plus conservateurs parmi les conseillers démocrates, ceux-là mêmes qui ont organisé la déréglementation forcenée quand Bill Clinton était président à la fin des années 1990. La cohérence de son choix, à travers trois noms emblématiques, est révélatrice.

Premier en piste, Robert Rubin est secrétaire au Trésor entre 1995 et 1999. Dès son arrivée, il est confronté à la crise financière au Mexique, premier grand échec du modèle néolibéral dans les années 1990. Par la suite, il impose avec le FMI un traitement de choc qui aggrave les crises survenues en Asie du Sud-Est en 1997-98, puis en Russie et en Amérique latine en 1999. Rubin ne doute toujours pas des bienfaits de la libéralisation et il contribue résolument à imposer aux populations des pays émergents des politiques qui dégradent leurs conditions de vie et augmentent les inégalités. Aux États-Unis, il pèse de tout son poids pour obtenir l’abrogation du Glass Steagall Act, ou Banking Act, en place depuis 1933, qui a notamment déclaré incompatibles les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement. La porte est alors grande ouverte pour toutes sortes d’excès de la part de financiers avides de profits maximums, rendant possible la crise internationale actuelle. Pour boucler la boucle, cette abrogation du Banking Act permet la fusion de Citicorp avec Travelers Group pour former le géant bancaire Citigroup. Par la suite, Robert Rubin devient l’un des principaux responsables de Citigroup… que le gouvernement des États-Unis vient de sauver dans l’urgence en novembre 2008 en garantissant pour plus de 300 milliards de dollars d’actifs ! Malgré cela, Rubin est l’un des principaux conseillers de Barack Obama.

Deuxième personnalité en scène, Lawrence Summers hérite pour sa part du poste de directeur du Conseil économique national de la Maison-Blanche. Son parcours comporte pourtant un certain nombre de taches qui auraient dû être indélébiles… En décembre 1991, alors économiste en chef de la Banque mondiale, Summers ose écrire dans une note interne : « Les pays sous-peuplés d’Afrique sont largement sous-pollués. La qualité de l’air y est d’un niveau inutilement élevé par rapport à Los Angeles ou Mexico. Il faut encourager une migration plus importante des industries polluantes vers les pays moins avancés. Une certaine dose de pollution devrait exister dans les pays où les salaires sont les plus bas. Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable. [...] L’inquiétude [à propos des agents toxiques] sera de toute évidence beaucoup plus élevée dans un pays où les gens vivent assez longtemps pour attraper le cancer que dans un pays où la mortalité infantile est de 200 pour 1 000 à cinq ans » [1]. Il ajoute même, toujours en 1991 : « Il n’y a pas de [...] limites à la capacité d’absorption de la planète susceptibles de nous bloquer dans un avenir prévisible. Le risque d’une apocalypse due au réchauffement du climat ou à toute autre cause est inexistant. L’idée que le monde court à sa perte est profondément fausse. L’idée que nous devrions imposer des limites à la croissance à cause de limites naturelles est une erreur profonde ; c’est en outre une idée dont le coût social serait stupéfiant si jamais elle était appliquée » [2]. Avec Summers aux commandes, le capitalisme productiviste a un bel avenir.

Devenu secrétaire au Trésor sous Clinton en 1999, il fait pression sur le président de la Banque mondiale, James Wolfensohn, pour que celui-ci se débarrasse de Joseph Stiglitz qui lui a succédé au poste d’économiste en chef et qui est très critique sur les orientations néolibérales que Summers et Rubin mettent en œuvre aux quatre coins de la planète où s’allument des incendies financiers. Après l’arrivée de George W. Bush, il poursuit sa carrière en devenant président de l’université de Harvard en 2001, mais se signale particulièrement en février 2005 en se mettant à dos toute la communauté universitaire après une discussion au Bureau national de la recherche économique (NBER) [3]. Interrogé sur les raisons pour lesquelles on retrouve peu de femmes à un poste élevé dans le domaine scientifique, il affirme que celles-ci sont intrinsèquement moins douées que les hommes pour les sciences, en écartant comme explications possibles l’origine sociale et familiale ou une volonté de discrimination. Cela provoque une grande polémique [4] tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’université. Malgré ses excuses, les protestations d’une majorité de professeurs et d’étudiants de Harvard l’obligent à démissionner en 2006.

Si sa responsabilité dans la situation actuelle n’est pas encore avérée, sa biographie consultable sur le site de l’université de Harvard au moment de sa présidence affirme qu’il a « dirigé l’effort de mise en œuvre de la plus importante déréglementation financière de ces 60 dernières années ». On ne saurait être plus clair !

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« The Economist », l’hebdomadaire des spéculateurs de la City, appelait à voter Obama.

Troisième personnalité choisie par Obama, Timothy Geithner vient d’être nommé secrétaire au Trésor. Actuellement président de la Banque centrale de New York, il a été sous-secrétaire au Trésor chargé des Affaires internationales entre 1998 et 2001, adjoint successivement de Rubin et de Summers, et actif notamment au Brésil, au Mexique, en Indonésie, en Corée du Sud et en Thaïlande, autant de symboles des ravages de l’ultralibéralisme qui ont connu de graves crises durant cette période. Les mesures préconisées par ce trio infernal ont fait payer le coût de la crise aux populations de ces pays. Rubin et Summers sont les mentors de Geithner. Aujourd’hui, l’élève rejoint ses maîtres. Nul doute qu’il va continuer à défendre les grandes institutions financières privées, sourd aux droits humains fondamentaux, bafoués aux États-Unis comme ailleurs suite aux politiques économiques qu’il défend avec véhémence.

Prétendre re-réguler une économie mondiale déboussolée en donnant les leviers de décision à ceux qui l’ont dérégulée aux forceps revient à vouloir éteindre un incendie en faisant appel à des pyromanes.

 Éric Toussaint
Éric Toussaint est président du CADTM Belgique (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde). Dernier livre publié : Banque du Sud et nouvelle crise internationale, CADTM/Syllepse, 2008.
Les articles de cet auteur


Damien Millet
Damien Millet est secrétaire général du CADTM France (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde). Dernier livre publié : Dette odieuse (avec Frédédric Chauvreau), CADTM/Syllepse, 2006. .
Les articles de cet auteur




[1] Des extraits ont été publiés par The Economist (8 février 1992) ainsi que par The Financial Times (10 février 1992) sous le titre « Préservez la planète des économistes ».

[2] Lawrence Summers, à l’occasion de l’Assemblée annuelle de la Banque mondiale et du FMI à Bangkok en 1991, interview avec Kirsten Garrett, Background Briefing, Australian Broadcasting Company, second programme.

[3] Financial Times, 26-27 février 2005.

[4] La polémique a été également alimentée par la désapprobation de l’attaque lancée par Summers contre Cornel West, un universitaire noir et progressiste, professeur de Religion et d’études afro-américaines à l’université de Princeton. Summers, sioniste notoire, dénonça West comme antisémite parce que celui-ci soutenait l’action des étudiants qui exigeaient un boycott d’Israël tant que son gouvernement ne respecterait pas les droits des Palestiniens. Voir Financial Times du 26-27 février 2005. Aujourd’hui, Cornel West, qui a soutenu Obama avec enthousiasme, s’étonne que celui-ci veuille s’entourer de Summers et de Rubin."


http://www.alterinfo.net/Un-changement-Quel-changement-Madame-la-Secretaire-Clinton-et-le-Moyen-Orient_a26665.html?PHPSESSID=f364cb457ba11f715bce83cdc44e30d3

"Un changement ? Quel changement ? Madame la Secrétaire Clinton et le Moyen Orient

C'est officiel. Barack Obama a choisi Hillary Clinton pour être Secrétaire d'Etat ; un choix qui confirme que la politique étrangère US n'est pas près de changer de façon significative sous la future administration démocrate. Les USA continueront d'encourager bassement Israël, et la Guerre contre le Terrorisme sera toujours le cri de ralliement de nos interventions à l'étranger.

Par Joshua Frank > brickburner@gmail.com.



Un changement ? Quel changement ? Madame la Secrétaire Clinton et le Moyen Orient
Dans une lettre à ses administrés en novembre 2005, Clinton exprimait sa conviction que la guerre en Irak ne devait pas être "à durée indéterminée", mais disait clairement qu'"elle ne se retirerait jamais d'Irak immédiatement". Elle écrivait qu'elle n'accepterait aucun calendrier de retrait et n'embrasserait même pas les positions de John Murtha (député démocrate – Pennsylvanie) sur un "redéploiement" des troupes US.

"Je prends la responsabilité de mon vote, et, comme une majorité d'Américains, j'attends du président et de son administration qu'ils prennent la responsabilité des fausses assurances, des preuves erronées et de la mauvaise gestion de la guerre", écrivait Clinton dans sa longue lettre qui revenait à rien moins qu'au déni de sa propre culpabilité dans le gâchis.

Peu de temps après, Clinton a réitéré sa position devant un groupe de Démocrates du Kentucky. "L'heure est venue pour l'administration d'arrêter de nous servir des platitudes et de nous présenter un plan pour mettre fin à cette guerre avec succès et honneur," dit-elle. "Je rejette un calendrier rigide que les terroristes pourraient exploiter, et je rejette un calendrier ouvert qui ne comporterait pas une date limite."

Traduction : Clinton est partisane d'un maintien américain prolongé en Irak. Elle "prend la responsabilité" de son vote sur la guerre, mais n'admet pas qu'elle a eu tort. Et bien sûr, Clinton veut toujours "gagner" cette guerre.

Dans la même note, Clinton espérait que les contingents de soldats US resteraient dans la région avec des "capacités de frappe rapide… Cela nous aidera à stabiliser ce nouveau gouvernement irakien," a-t-elle affirmé. "Cela enverra à l'Iran le message qu'ils n'ont pas les mains libres en Irak, en dépit de leur influence considérable et de leurs liens personnels et religieux là-bas."

Il semble que les messages aient plus de poids lorsqu'ils sont envoyés sous la menace. "Attention, Téhéran", semble déclarer Hillary, "je frapperai vite."

En tant que l'une des principales bénéficiaires démocrates des fonds pro-Israël pour le cycle d'élection 2006, empochant plus de 83.000 $, Clinton a maintenant l'Iran en ligne de mire.

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La position de l'administration Bush sur l'Iran est "dérangeante" et "dangereuse", lit-on sur une déclaration de principe de 2005 rédigée par l'AIPAC (American Israel Public Affairs Committee). Il y a deux ans, l'administration Bush a accepté une proposition russe d'autoriser l'Iran à poursuivre son programme de développement de l'énergie nucléaire sous supervision russe. Il va sans dire que le compromis n'a pas particulièrement réjoui l'AIPAC.

Dans une lettre à ses soutiens au Congrès, démocrates pour la plupart, l'organisation pro-israélienne a admis qu'elle "craignait que la décision de ne pas aller devant le Conseil de Sécurité, couplée avec la décision US de soutenir la 'proposition russe', était le signe d'un glissement inquiétant de la politique de l'Administration sur l'Iran et constituait un danger pour les USA et nos alliés."

Israël a pourtant continué à développer un arsenal nucléaire considérable. En 2000, la BBC a rapporté qu'Israël avait vraisemblablement produit suffisamment de plutonium pour fabriquer jusqu'à 200 armes nucléaires. On peut donc dire sans risque que les technologies israéliennes de construction de la bombe ont des années-lumière d'avance sur le programme nucléaire naissant de l'Iran. Pourtant, Israël continue à refuser d'admettre qu'il a la capacité de produire de telles armes meurtrières.

Pendant ce temps, alors que l'AIPAC et Israël font pression sur le gouvernement US pour le forcer à présenter le dossier Iran au Conseil de Sécurité des Nations Unies, Israël viole de nombreuses résolutions de l'ONU relatives aux territoires occupés de Palestine, dont la Résolution 1402, qui appelle Israël à retirer immédiatement son armée de toutes les villes palestiniennes.

L'hypocrisie de l'AIPAC donne la nausée. L'organisation lobbyiste semblable à Goliath veut que l'Iran cesse de se doter du nucléaire pendant que les crimes d'Israël continuent d'être ignorés.

Mais alors, qui donc soutient la position hypocrite de l'AIPAC ?

Dans son discours lors d'un dîner célébrant Hanukkah* en décembre 2005, invitée par l'Université Yeshiva, Clinton jacassait :

"(…) J'ai participé à une série de réunions avec des responsables israéliens [l'été dernier], dont le Premier Ministre, le Ministre des Affaires Etrangères et le Chef des Forces Israéliennes de Défense, pour discuter des défis auxquels nous sommes confrontés. Lors de chacune de ces réunions, nous avons longuement parlé de la menace terrible posée par la possibilité d'un Iran nucléarisé, non seulement pour Israël mais aussi pour l'Europe et la Russie. Rien que cette semaine, le nouveau président d'Iran a fait des commentaires scandaleux qui attaquent le droit à Israël d'exister et qui vont simplement au-delà de ce qui est admissible et acceptable dans un discours international. Pendant ma rencontre avec le Premier Ministre Ariel Sharon, il m'a rappelé de façon saisissante les menaces auxquelles Israël fait face chaque heure de chaque journée… Il m'est apparu encore plus clair combien il était important que les Etats-Unis se tiennent aux côtés d'Israël (…)"

Tandis que Clinton embrasse la violence d'Israël, ainsi que la position frauduleuse de l'AIPAC sur l'Iran, elle ignore simultanément les hostilités infligées sur la Palestine, alors que de nombreux Palestiniens ont été tués au cours des bombardements continus de la Bande de Gaza au cours de l'année dernière.

Le silence de Clinton envers la brutalité d'Israël implique qu'en tant que Secrétaire d'Etat, elle continuera à soutenir la mission de l'AIPAC d'occuper la totalité des territoires occupés, ainsi que la guerre contre l'Iran.

L'AIPAC a raison – même le Président Bush semble être un peu mou dans la compétition avec la belliqueuse Hillary Clinton.

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Hillary s'est rendu en Israël, avec son mari Bill, à l'automne 2005. L'ancien président était l'orateur vedette d'un meeting de commémoration du 10ème anniversaire de l'assassinat du Premier Ministre Yitzhak Rabin. C'était le deuxième voyage d'Hillary en Israël depuis son élection aux sénatoriales de 2000.

La sénatrice a pris le temps, pendant le voyage, pour rencontrer le semi-conscient Ariel Sharon de l'époque pour discuter "de questions de sécurité". Hillary est aussi allée voir le grand mur d'apartheid qui sépare la Palestine d'Israël. La barrière est maintenant presque terminée, et quand tout sera dit, la monstruosité s'étendra sur plus de 600 km de longueur.

Les Palestiniens ont critiqué à juste titre le mur importun sur la base qu'il les coupe des terres occupées en Cisjordanie. Des milliers ont été aussi coupés de leurs emplois, de leurs écoles et de leurs terres agricoles vitales.

Hillary et son allié israélien n'ont pas compris. Lorsque vous mettez des Palestiniens impuissants derrière un mur qui les emprisonne, où la vie dans quelque sens économique véritable est inaccessible, vous provoquez de la souffrance et de l'angoisse, qui en retour entraînent davantage de colère et de ressentiment envers la politique brutale d'Israël. Il est évident que le mur ne s'avèrera pas être un élément de dissuasion de la résistance, mais une incitation au défi.

"Ce n'est pas contre le peuple palestinien," a dit Clinton alors qu'elle regardait l'énorme mur. "C'est contre les terroristes. Le peuple palestinien doit aider à empêcher le terrorisme. Ils doivent changer leurs attitudes vis-à-vis du terrorisme."

Les commentaires de la sénatrice semblent être sortis mot pour mot d'une déclaration de principe de l'AIPAC.

Ils l'ont peut-être été.

En mai 2005, Clinton a participé à une conférence de l'AIPAC au cours de laquelle elle a fait l'éloge des liens entre Israël et les Etats-Unis. "Notre avenir ici, dans ce pays, est entrelacé avec l'avenir d'Israël et du Moyen Orient," a-t-elle dit. "Aujourd'hui, il y a beaucoup de choses dont nous pourrions parler, et à l'évidence nous avons déjà beaucoup discuté. Mais dans ce bref moment où vous me faites l'honneur de me recevoir, je veux commencer par souligner les liens profonds et durables qui existent entre les Etats-Unis et Israël."

Clinton a poursuivi en soulignant l'importance d'un désarmement de l'Iran et de la Syrie, ainsi que le maintien des troupes en Irak aussi longtemps que nécessaire. Un bellicisme parfait, et ô surprise, son discours a été salué par une "standing ovation".

* Fête juive dite "des Lumières".

Source : Counterpunch
Traduction : MR pour ISM"

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