mercredi 31 décembre 2008

Une Leçon de Savoir-Dessiner De Caroline Fourest

"Oui, l'islamisme est bien le représentant du nouveau danger totalitaire mondial, et non, nous n'avons aucune circonstance atténuante, ni tiers-mondiste, ni antiraciste, à lui trouver !"
Caroline Fourest, samedi 25 mars, Assemblée nationale, au moment de recevoir le Prix du livre politique 2006 pour La Tentation obscurantiste.

Qui est Caroline Fourest? Si on peut apprendre en riant, lisons cette intervention d'Onegus!
http://onegus.blogspot.com/2008/12/une-leon-de-savoir-dessiner-de-caroline.html
J'ai rajouté une interrogation personnelle d'une gravité inouïe :

"Juste une question : si les musulmans enculent des chèvres, Fourest se ferait-elle fourrer par sa comparse Venner (toujours très énervée depuis qu'elle a croisé le Grand Imposteur Meyssan)? Je me permets, outre cette grave question métaphysique, qu'en d'autres époques nous aurions pu soumettre à Bataille, voire à Sade, de vous signaler ce lien dont vous devez sans doute avoir eu vent, par votre ami Val notamment, qui en tant que directeur d'un hebdomadaire satirique et libertaire, est très engagé dans la vérité (sur le 911) et le refus du mensonge médiatique.
http://news.reopen911.info/
http://www.prisonplanet.com/career-army-officer-sues-cheney-rumsfeld-for-911-complicity.html"

"L’autre jour, dans Le Monde, l’essayiste raffinée dont Jean-Louis Debré aime très fort le style, je veux parler bien sûr de Caroline Fourest, qui écrit aussi dans l’hebdomadaire comique Charlie Hebdo, a dispensé à son lectorat vespéral l’une de ces rudes mais justes leçons de vie qu’elle affectionne tant, et qui cette fois-là portait sur les caricatures de presse : "Le triomphe de l’image sur l’écrit favorise le fait-divers, le personnel et l’émotion au détriment de l’analyse, du récit et de la confrontation d’idées. Mais avec un peu de talent, le goût pour l’image peut être mis au service de l’esprit critique grâce à la satire et à l’impertinence. À condition de vouloir effectivement fortifier cet esprit critique et non conforter certaines pulsions infantiles, bêtes et méchantes. D’où la division au sein de la presse satirique entre, d’un côté, celle qui veut fortifier la démocratie et, de l’autre, celle qui s’en moque, voire celle qui la vomit".Écrivait-elle, en solide sentinelle des fortifications démocratiques.


Jean-Louis Debré, lisant cela, aurait dit-on crié qu’il fallait promptement élever l’auteure d’une si profonde analyse au rang de chevalière des Arts-et-des-Lettres.

Cavanna, quant à lui, justement ulcéré par tant de conventionnelle pontifiance, répond cette semaine dans Charlie - et sa réponse est fort cruelle pour l’hebdomadaire dont Val(taire) est le big boss : "En cet été 92, quand, dans l’enthousiasme, fut relancé Charlie Hebdo, l’accord était unanime, le propos clair et sans ambiguïté : l’esprit "bête et méchant" renaissait dans toute sa fougue, dans toute sa virulence, et s’interdisait, entre autres, toute complaisance envers quelque faction politique que ce fût".

Mais, ajoute Cavanna : "L’ambition, cette gueuse papelarde, était tapie au coeur même de cette joie. Charlie Hebdo est aujourd’hui ce qu’il est. Sûrement pas un journal "bête et méchant". Pas encore bon chic bon genre, mais déjà estimé des gens en place. Des gens qui placent".

(Val(taire) en parlera sans doute avec son copain Denisot.)

"Démocratie" oblige, Caroline Fourest fait, dans le même numéro de Charlie, une réponse à la réponse de Cavanna.

Concrètement, ça veut dire qu’un ami attentionné lui a gentiment soumis, avant publication, le billet de Cavanna, pour qu’elle puisse répondre au plus vite à l’impudent moustachu qui a osé la moquer.

Cet ami, cependant, n’est pas si joueur qu’il ait, après, offert à Cavanna le droit de répondre à la réponse (de Caroline Fourest) à sa réponse (à Caroline Fourest) - en sorte que, tu l’as compris : c’est Caroline Fourest qui a le dernier mot.

(J’aime "la démocratie", quand elle se hisse vers de si venteuses hauteurs.)

De nouveau, dans sa réponse à la réponse de Cavanna, l’"essayiste" subtile que mon pote Pierre Tevanian appelle, taquin, Soeur Caroline, pose, gravement, qu’"on ne doit jamais juger un dessin comme on juge un texte", mais qu’"on peut sonder l’intention" du caricaturiste, en se posant quelques simples questions : "Le but est-il d’informer ? De faire réfléchir ? De dénoncer une injustice ? Ou de satisfaire son ego, de flatter l’instinct et la parano, quitte à conforter son public dans ses peurs les plus absurdes, les plus confuses ?"

Caroline Fourest précise, modeste : "Je ne prétends pas avoir la réponse".

Or : si.

Dans la vraie vie, Caroline Fourest a plusieurs fois répondu, par son positionnement, à son propre questionnement.

Ainsi, quand Charlie Hebdo a publié (courageusement) le fameux "dessin de Mahomet portant un turban en forme de bombe", Caroline Fourest a longuement battu des mains, jugeant que tant d’impertinence confinait au sublime : elle a dès lors tenu à présenter l’auteur de cette caricature comme un gars hyper-sympa, un mec "plutôt anarchiste", un "libertaire" avec du poil aux bakounines, follement "amoureux des libertés et donc un peu enragé à l’égard des religions".

Bon, les masques finissent toujours par tomber comme étrons de chiens au caniveau , et au mois de septembre dernier, le même délicieux progressiste "a été l’invité vedette du congrès du Parti du peuple danois (extrême droite)" - où l’on avait, naturellement, adoré un dessin qui flattait "l’instinct et la parano" islamophobes du porcelet moyen, et le confortait "dans ses peurs".


Est-ce que l’exquise Caroline Fourest a pris la peine de signaler à son lectorat mondique ou charlique cette (courageuse) prestation de son Danois chéri ?

Neun : trop de transparence tuerait le sondage de l’intention.

De même, en juin dernier : Caroline Fourest, n’écoutant que son amour de "la démocratie", est allée jusqu’"aux Pays-Bas" rencontrer pour Charlie Hebdo "le caricaturiste hollandais Gregorius Nekschot" - injustement harcelé par les tyrans de la bien-pensance.

Que dessine en effet cet iconoclaste humoriste ?

"Un imam habillé en Père Noël en train d’enculer une chèvre avec pour sous-titre qu’il faut savoir partager les traditions".

Ou un Arabe mahométan, solidement "assis" (comme sont le plus souvent les Arabes) sur un très folklorique "pouf", qui déplore : "Le Coran ne dit pas s’il faut faire quelque chose pour avoir trente ans de chômage et d’allocs"".


Ou "un vieux baba cool néerlandais faisant le signe love&peace et ce commentaire, "Ce n’est que la sconde génération", alors qu’il est braqué par un grand Noir".

Ou encore, une"statue bizarre, un gros Néerlandais, chaîne au pied, qui porte sur son dos un Noir aussi corpulent que lui, bras croisé et tétine à la bouche, sous cette légende : "Et maintenant, aussi un monument à l’esclavage pour le contribuable autochtone blanc"".

Gregorius Nekschot justifie par ces mots sa merveilleuse drôlerie : "Quand je dessine un Noir sur le dos d’un Blanc, je me moque surtout du politiquement correct, d’une pensée de gauche très naïve selon laquelle nous serions les amis du monde entier".

On tient là, pour notre collec, un méga-briseur de tabous.

Je montre ses puants crobards à un enfant de trois ans.

Le gamin comprend tout de suite que le gars est un xénophobe de compétition, préoccupé de "flatter l’instinct et la parano" des porcheries, et me demande : c’est pour ce mec-là, que Soeur Caroline est allée jusqu’"aux Pays-Bas" ?

Oui, petit, réponds-je, mais elle a tout de même pris le soin de préciser que son "humour" ne "voyage" pas toujours "bien", et doit surtout être "pensé dans un contexte néerlandais ultratolérant, voire angélique, envers l’intégrisme".

D’accord, me dit l’enfant, mais par exemple quel rapport entre "l’intégrisme" et un Noir à tétine ?

Aucun, petit.

Attends, que je comprenne bien : le mec dessine des Arabes enculeurs de chèvres, et Caroline Fourest lui trouve des circonstances un peu atténuantes ?

Voui-da, petit : elle trouve.

Et nonobstant, elle continue de prodiguer de savantes leçons de caricature démocratique ?

Yes
, petit : elle continue.

Mais comment ose-t-elle, et n’est-ce point là gigantesque foutage de gueule ?

Bonne question, petit - bonne question."

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