jeudi 18 décembre 2008

Ma! Au bas mot...

"Peu importe le prix de la Révolution Chinoise, elle a réussi de façon évidente; non seulement en produisant une administration plus dévouée et efficace, mais aussi en stimulant un moral élevé et une communauté d'ambitions. L'expérience sociale menée en Chine sous la direction du Président Mao est l'une des plus importantes et des plus réussies de l'histoire humaine."
David Rockefeller, commentant Mao Tse-tung, cité dans le New York Times du 8 octobre 1973.

http://www.alterinfo.net/Regarder-Obama-dans-les-yeux_a27223.html?PHPSESSID=41edd0a4b2f9e0be3d9ccda6c9238ec9

http://fr.rian.ru/analysis/20081216/118892309.html


http://fr.rian.ru/world/20081212/118835718.html

http://www.french.xinhuanet.com/french/2008-12/13/content_778683.htm


Cette citation de Rockefeller est d'autant plus édifiante qu'elle remonte aux années 70, à l'époque où les relations sino-américaines s'amorçaient et où Kissinger entreprit un voyage risqué et couronné de succès en Chine pour rencontrer Mao. Aujourd'hui, Kissinger estime que le développement des relations sino-américaines constitue le plus grand succès de la diplomatie américaine.
On mesure en effet à quel point la Chine a évolué et est passée d'un communisme maoïste sanguinaire à une dictature oligarchique pour le compte des intérêts occidentaux et atlantistes. Rockefeller est ainsi l'oligarque emblématique de cette politique et de cette ouverture fort peu démocratique. C'est en observant l'évolution chinoise que l'on remarque quel régime politique attendent les mentalités oligarques : un État policé et moutonnier qui serve leurs attentes et leurs dictats et une population zélée et obéissante qui se laisse plumer sans protester.
Chaque observateur un tant soit peu attentif sait que Kissinger est le diplomate en chef des intérêts Rockefeller, pour lesquels il a travaillé explicitement à maintes reprises. La citation de Rockefeller est éloquente : Kissinger était le promoteur de la coopération économique entre les intérêts financiers occidentalistes et atlantistes et la Chine postmaoïste. Qui l'a missionné? Autant dire que l'évolution du modèle chinois actuel, une dictature capitaliste sauvage à la suite et en lieu et place du communisme de Mao l'ami - de Kissinger, est un test de laboratoire intenté par l'oligarchie financière qui gouverne entre Wall Street et La City. Pour qui travaille Kissinger, au fait?
Pour ces intérêts financiers et bancaires, précisément. Je rappellerai que dans les années 80, Kissinger était l'émissaire asiatique pour le compte de Maurice "Hank" Greenberg, le patron historique d'AIG, fort bien implanté dans les services secrets américains, au point d'être pressenti pour occuper le poste de directeur de la CIA dans les années 80, puis 90. Kissinger servait les intérêts Rockefeller, grâce au cabinet de conseils privés/publics Kissinger Associates, cabinet de renseignements privés travaillant pour le compte de Wall Street.
Greenberg contrôlait également le cabinet de renseignements privés Kroll; Kissinger Associates est situé dans les mêmes locaux que le Blackstone Group fondé par des financiers fort influents, dont Peterson, membre influent du CFR - en compagnie de Greenberg. Les intérêts Rockefeller s'exprimaient de manière significative et concentrée dans les agissements d'un des principaux groupes mondiaux d'assurance, aujourd'hui en faillite réglée, néanmoins sauvé par le plan Paulson (officiellement plus de 150 milliards de renflouement pour le moment).
Le rapprochement entre la Chine et l'Occident ne date pas d'hier. Les gogos bobos occidentaux qui craignent ouvertement la résurgence du Péril Jaune en seront pour leurs frais. Suivre leurs phobies compulsives, c'est ne pas comprendre que le modèle chinois est une billevesée caractérisée, qui consiste à produire en Chine la main-d'oeuvre décentralisée à prix cassé pour le compte des multinationales ultralibérales d'Occident. La Chine ne possède aucune infrastructure ni aucune qualification pérennes : si l'économie mondialiste et occidentale s'effondrait, elle serait l'une des premières victimes de son développement trop rapide et artificiel. Elle sous-traite à perte et elle est traitée comme une esclave sans enclave. Pour le compte de qui? Des intérêts communs derrière les grands patrons occidentaux, de l'acabit de Greenberg, et des conseillers, de la trempe de Kissinger.
Tiens, Kissinger rime avec Rockefeller. En m'informant sur les tribulations de notre bon vieux Kissinger, j'apprends qu'il était en visite en Russie le week-end dernier (vendredi 12 décembre si je ne m'abuse). Il a rencontré le président russe Medvedev. Puisque dans les journaux occidentaux, on peut s'interroger librement sur le caractère manipulé de la présidence Medvedev, qui serait un pion de l'ancien espion Poutine, j'aimerais qu'on en fasse autant pour les démocraties libérales sans être taxé d'affreux complotiste ou d'ignoble conspirationniste.
On a vu que récemment les analystes occidentalistes avaient menti outrageusement sur les vraies responsabilités dans le cadre de la grave crise entre la Géorgie et la Russie concernant la question de l'Ossétie. Rappelons que le président Saakachvili travaillait explicitement pour les intérêts atlantistes et qu'il était sponsorisé par une association philanthropique du bon spéculateur Soros. Mais cette nouvelle est encore plus édifiante : que vient faire un ancien secrétaire d'État octogénaire, qui plus est gravement malade du coeur, auprès d'un président de l'ancienne superpuissance disparue?
Serait-ce que Kissinger se trouve toujours en activité et qu'il occupe des fonctions officieuses beaucoup plus puissantes que ses fonctions officielles passées? On notera que la visite de Kissinger intervient en pleine transition dans la présidence américaine, entre W. le conservateur et Obama le démocrate, et que Kissinger semble occuper ainsi la place d'éternel secrétaire d'État ou de Conseiller à la Sécurité au fil des ans et au défilé des présidents. On se souviendra que Kissinger a un pendant démocrate en la personne du conseiller tous-terrains et tous-présidents Brzezinski, le fondateur de la Trilatérale en compagnie de David Rockefeller et de Kissinger.
Quand Kissinger se rend à Moscou pour le compte de W. et d'Obama, il montre clairement qui demeure le chef de la diplomatie depuis les années 70. Brzezinski, conseiller attitré d'Obama, ancien conseiller de Carter et inspirateur d'Albright, la secrétaire d'État de Clinton mari, se trouve ainsi sous la direction diplomatique du conseiller en chef Kissinger.
De ce point de vue, on pourrait suggérer que la diplomatie américaine est sous la coupe (déréglée?) des intérêts Rockefeller (et associés) et que Kissinger, qui est l'homme de main de Rockefeller, s'occupe de la diplomatie américaine depuis quarante ans. Les présidents passent, les hommes de main demeurent. Cette constatation du népotisme viscéral qui régit l'oligarchie financière ne se limite pas au simple cas de Kissinger et de ses associés - sans vilain jeu de mots.
Dans la généalogie des présidents américains démocrates, Brzezinski est le conseiller attitré en affaires étranges et étrangères des présidents démocrates. Il tire sa substantifique moelle (molle) de la galaxie Kissinger. Sous Clinton, le successeur démocrate de Carter, c'est la disciple attitrée de Brzezinski qui officiait : la charmante et attentionnée Albright - pour les Serbes comme pour les Irakiens.
Le propre fils de Brzezinki Sr. était le conseiller du candidat Kerry - dont on ignore s'il était si malheureux que cela de sa défaite de 2004, en bon Skull and Bones qui se débecte, comme on ignore si Mac Cain a perdu la frite depuis qu'Obama l'a emporté en 2008. Kissinger ne semble quant à lui pas du tout désolé du revers électoral de son poulain attitré (et de son affriolante vice-pouliche, si l'on se souvient que Kissinger cultive avec soin une réputation de séducteur impénitent). Qui est le conseiller d'Obama? Brzezinski Sr. Qui est le secrétaire d'État d'Obama? Hillary Clinton, la femme de Bill. Une affaire de famille, qu'on vous dit, et la preuve irréfutable pour ceux qui y croient encore qu'Obama incarne le changement dans la continuité, soit le changement oligarchique de facture Rockefeller : la mainmise népotique sur les affaires américaines et mondialistes.
Au passage, on mesure pour quels intérêts éclairés travaillent les Clinton, même si l'indépendance d'esprit de Hillary peut apparaître un tantinet plus importante que celle du fade et stéréotypé Obama. Kif kif - bourricot? Kissinger intervient juste après la crise géorgienne qui impliquait les réseaux atlantistes et anglophiles tapis derrière le spéculateur plus financier que métaphysique Soros. Le même Soros est l'un des principaux bâilleurs de fond d'Obama. Kissinger est un adepte déclaré de la politique de l'Empire britannique ayant muté en force financière dérégulée. Que l'on se reporte à son discours de Chatham House en 1982 : Kissinger travaille pour les intérêts oligarchiques qui découlent de l'Empire britannique.
Quelle est la différence politique entre Kissinger et Soros? Scowcroft le complice de Kissinger volait en compagnie de Buffett en direction de la base militaire d'Offutt le 911. Buffett n'est pas seulement impliqué de manière troublante dans le 911 : il est aussi un important donateur du parti démocrate et l'un des hommes les plus riches du monde (officiellement). Encore un golem de la galaxie Rockefeller? Buffett double de Soros?
En tout cas, démocrates et conservateurs sont fort proches les uns des autres puisqu'ils viennent du même nid (financier) et qu'ils travaillent tous dans la finance (folle). On se demandera même si les démocrates estampillés ne sont pas plus enclins aux activités de spéculateurs financiers que les conservateurs. Comme si les étiquettes n'avaient plus aucun sens en cette période de crise évidente - sauf pour ceux qui ne croient pas au sens, les postmodernes postnietzschéens et déconstructeurs. Justement : Kissinger est un conservateur déclaré. Comment se fait-il qu'il représente la transition entre W. le cramé croisé néoconservateur et Obama l'Espoir noir néodémocrate?
Serait-ce que Kissinger représente des intérêts qui dépassent les clivages politiques officiels et démocratiques, les intérêts oligarchiques de la faction Rockefeller par exemple, dont on sait qu'ils sont les plus influents dans le monde américain? C'est ainsi que les oligarques russes, que tous s'accordent à reconnaître comme tels, comme si les seuls oligarques étaient russes, oligarques postsoviétiques qui vivent pour certains en résidence secondaire, ou en villégiature prioritaire, contrainte et dorée du côté de Londres, auraient leur pendant mimétique du côté des oligarques anglo-saxons... Buffett et Abramovitch - même combat?
Je poursuis sur ma lancée mon hypothèse d'analyse : Kissinger serait le représentant des oligarques atlantistes. Il viendrait en Russie pour rencontrer les oligarques russes et négocier une entente entre les différents tenants de l'oligarchie mondiale. Kissinger aurait pour mission diplomatique d'unifier les intérêts de l'oligarchie mondiale, dont on sait qu'elle constitue un panier de crabes encore plus protéiforme que les peuples idoines. Peut-être que les oligarques atlantistes se sont avisés qu'il valait mieux souffler le chaud moscovite après avoir humé le froid géorgien et que leurs intérêts en temps de crise leur intimaient de hâter l'édification du Nouvel Ordre Mondial, soit la réunification du monde sous la bannière de l'élite oligarchique.
Il est capital de replacer la visite de Kissinger en Russie dans le cadre de la courte guerre entre la Géorgie et la Russie. La Géorgie était manipulée par les factions financières anglo-saxonnes et atlantistes dont Kissinger est le représentant attitré. Il suffit de constater les liens entre Soros, les États-Unis, Israël et l'entourage du président géorgien. Mais un autre épisode est à prendre en compte : un article paru dans la Pravda juste après la réaction russe.
On sait que les Russes ont réagi fermement et qu'ils ont dénoncé l'agression de la Géorgie - son mépris pour les accords internationaux, en particulier concernant la question ossète. C'est dans ce cadre que l'article en question est sorti, dénonçant les attentats du 911 comme une imposture caractérisée imputée aux fantomatiques et complaisants réseaux d'Al Quaeda, alors qu'il était évident que les responsables étaient issus des cercles néoconservateurs regroupés autour de Cheney.
Kissinger était nommément cité dans la liste des suspects à juger immédiatement, ce qui ajouterait une ligne supplémentaire à son palmarès impressionnant et glorieux de crimes et de meurtres en séries (depuis quarante ans). La parution d'un article aussi incendiaire dans un contexte aussi belliqueux et dans un organe de presse aussi proche du pouvoir n'est pas dû au hasard, mais constitue une réponse aux agissements manipulateurs des réseaux atlantistes en Europe slave contre les intérêts russes.
Kissinger n'ignore rien de ce contexte et sait que les Russes savent qu'il sait : au sujet de son engagement atlantiste; au sujet de son implication dans les campagnes de déstabilisation antirusses; au sujet des rumeurs nauséabondes et fondées qui courent à son sujet dans les journaux russes - et pas seulement; au sujet des implications oligarchiques, spécifiquement du courant Rockefeller, dans la mutation ultracapitaliste de la Chine postcommuniste. Si Kissinger se déplace en Russie, c'est dans le contexte de l'après 911, avec la guerre en Afghanistan comme conséquence limitrophe. Le 911, les Russes ont accepté le coup d'État américain, qui prévoyait notamment que les Américains s'emparent des régions du Caucase - pas seulement de l'Afghanistan.
Après avoir opéré dans les années 80 et 90 le virage ultracapitaliste et oligarchique de la Chine, après avoir démantelé l'URSS et imposé en lieu et place un pouvoir oligarchique et autoritaire, les atlantistes ont conçu une stratégie qui laissaient aux Russes les coudées franches en Tchétchénie et à l'intérieur de leurs frontières en échange d'une présence militaire et industrielle US dans les riches territoires du Caucase.
Kissinger n'a pas débarqué pour rien à Moscou. Il est venu pour expliquer que les États-Unis avaient besoin du soutien russe dans leurs démarches mondialistes et que des accords étaient nécessaires pour que le mondialisme demeure au service de l'oligarchie financière. Les pays anciennement communistes ont tous basculé dans des régimes oligarchiques à mesure que le communisme montrait son vrai visage d'immanentiste progressiste, condamné de facto en premier. La crise financière n'en est qu'à ses prémisses, mais elle permet d'aboutir à la réunification des deux courants ennemis de l'immanentisme (le communisme et le libéralisme) en une phase apocalyptique où le postcommunisme permet au postlibéralisme l'exploitation la plus éhontée et la plus cynico-sinistre.
Les Américains ont dû offrir aux Russes des garanties financières et stratégiques de première main pour que ceux-ci acceptent la seconde phase du plan américain : le 911 financier après le 911 terroriste. Le 911 financier signifie rien moins que le Nouvel Ordre Mondial en phase terminale, soit le règne de l'oligarchie de type financière et d'inspiration babylonienne sur le monde unifié et contrôlé.
Par ailleurs, Kissinger a dû s'employer à rassurer Medvedev et à lui expliquer qu'après la présidence catastrophique (ou l'intermède-gag s'achevant en jet de chaussures inopiné et mascarades manipulées) de W., sur le plan économique comme sur le plan international, Obama s'emploierait à détendre l'atmosphère, en particulier avec les Russes, qui sont aux premières loges de l'agressivité atlantiste (agressivité qui rime avec fébrilité, tant il est vrai que qui perd les pédales s'emballe). Que nos oligarques russes soient rassurés : ils auront leur part du gâteau dans le processus de Nouvel Ordre Mondial.
L'assurance d'une certaine stabilité? Que le peuple russe ne sera pas soumis aux guerres et aux attentats qui endeuillent les peuples du Moyen et du Proche-Orient et qui menacent de dégénérer en Asie du Sud, en Inde et au Pakistan (souvenez-vous des bombes de Bombay!)? Que les oligarques russes s'enrichiraient en faisant bénéficier de leur fortune les infrastructures de leur pays? Qu'ils garderaient la haute main sur leurs réserves de gaz, de pétrole et d'autres matières premières et qu'ils auraient la réputation de développer leur pays? Voire qu'ils toucheraient un bénéfice dans l'exploitation des richesses en Iran, parce qu'il est certain que la guerre en Iran aurait eu un prix prohibitif et qu'il vaut mieux pactiser que délirer?
La Chine, le Pakistan, le Caucase, Israël, l'Iran : Kissinger ne s'est pas déplacé pour des cacahouètes, même si avec son embonpoint invraisemblable et sa petite taille, il ressemble à s'y méprendre à un chimpanzé hyperintelligent et hyper(r)usé. Ne jamais oublier que les Russes sont un pays aux racines solides et qu'ils ne se résument pas à un cohorte d'anciens communistes figés et bornés. La Russie entend donner son mot d'ordre dans l'équilibre des forces mondialistes. La Russie nourrit peut-être quelques arrières-pensées hégémoniques et impérialistes, même s'il est certain que les atlantistes ont plus de cartes en mains que leurs confrères russes, encore plus que les Chinois.
Il est tout aussi certain que la Russie ne basculera pas dans la manipulation chinoise, parce que la tradition chrétienne orthodoxe et le nationalisme russe sont trop forts pour accepter la destruction qui est le véritable modèle du changement chinois. Peut-être les Chinois ont-ils privilégié cette stratégie à terme pour affaiblir le pouvoir atlantiste en sacrifiant délibérément certaines de leurs générations à la production décérébrée capitaliste. Les Russes sont trop proches des Européens pour faire ce type de calcul typique de la mentalité asiatique, dans laquelle, sans verser dans les stéréotypes, l'individu compte peu, voire pas.
Il suffit de lire Dostoïevski et Gogol pour comprendre que les Russes sont prêts à certains sacrifices de masse, mais qu'ils n'accepteront jamais de vendre leur pays et leur âme. Les Chinois ont vendu leur âme au diable capitaliste, soit parce qu'ils sont pieds et poings liés aux élites occidentales, soit parce qu'ils espèrent ainsi terrasser ce dragon venu de l'Ouest - probablement un peu des deux. Vendre son âme, c'est ce qu'a déjà fait depuis belle lurette Kissinger le laquais des intérêts oligarchiques atlantistes. C'est ce qu'ont fait à la suite de Kissinger ses maîtres véritables, qui ne sont pas d'origine juive, mais qui sont des WASP descendant de familles européennes, perdus depuis entre les brumes de la City et les tours magiques de Wall Street. Rockefeller en est l'incarnation-type. Il n'est pas le seul.

Aucun commentaire: