http://www.alterinfo.net/Antoine-Sfeir-fait-le-lien-entre-les-derniers-attentats-de-Bombay,-la-crise-financiere-et-le-11-septembre_a26678.html?PHPSESSID=f8f0eccf01ed26548d10158e876cbf0f
"La présence d’Antoine Sfeïr au Forum du journal arabophone « El-Chorouk », à Alger, le 28 novembre dernier a coïncidé avec les attentats de Bombay, en Inde. Ses interlocuteurs l’ont interrogé sur sa lecture des événements.
Dans sa réponse, Antoine Sfeïr n’exclut pas un lien entre les attentats de Bombay et la crise financière et économique mondiale. Il souligne en effet que « le terrorisme n’est pas un phénomène nouveau. L’Europe l’a connu dans le 19ème et 20ème siècle. Ce fut un terrorisme nationaliste ou idéologique, puis un terrorisme identitaire et culturel. Aujourd’hui, des Puissances occidentales ont inventé ce qu’elles appellent terrorisme islamique, dont les objectifs sont sournois. Car jusque-là, personne ne parlait de terrorisme catholique ou terrorisme religieux. Pourquoi lie-t-on aujourd’hui le terrorisme à l’islam ? Moi je refuse catégoriquement l’utilisation de ce terme, et personne n’a le droit de tuer des innocents au nom de Dieu ou de la religion. A-t-on identifié les terroristes ? Sait-on d’où viennent-ils ? Quelles sont leurs revendications ? L’Inde est devenue un pays puissant, avec une population qui dépasse le milliard d’individus, et a réalisé des bonds économiques importants. Cette puissance peut désormais rivaliser avec les Puissances économiques mondiales ».
Antoine Sfeïr affirme que « la crise a débuté dans le secteur bancaire américain en septembre 2007. Pendant un an, les Américains n’ont rien fait pour la résoudre. Courant l’été 2008, la crise a éclaté. Les grandes banques américaines, avaient beaucoup d’intérêts en Inde, en Chine et dans les pays du Golfe depuis 2001. Avec la crise, ces banques risquent l’effondrement, et ont été rachetées par les banques de second rang. Ce qui menace les fonds indiens, chinois et arabes investis ».
« l’Inde est sur le point de signer un accord nucléaire avec les Etats-Unis. Ce facteur doit être pris en compte pour comprendre les attentats de Bombay. A ces nombreuses questions, je n’ai pas de réponse , mais je pense qu’il y a une volonté délibérée de déstabiliser l’Inde, pour l’empêcher de devenir une Puissance régionale économique, humaine, et nucléaire, qui menace l’Empire américain, lequel cherche à mettre la main sur l’ensemble du monde, économiquement, stratégiquement et militairement ».
L’Iran ne veut pas d’une bombe nucléaire ou des armes de destruction massive
A propos de l’Iran, Antoine Sfeïr indique que « la première chose que ferait le président américain Barack Obama, après sa prise de fonction en janvier prochain, serait de négocier avec Téhéran. Les deux pays ont des intérêts communs. L’Iran est entouré de pays sunnites et est contraint de trouver une protection contre ce danger grâce à un accord avec Washington ». Il ajoute également, que « l’Iran ne veut pas d’une bombe nucléaire ou des armes de destruction massive. Les Iraniens sont conscients que l’accès à ces armes conduit inévitablement à une course nucléaire avec l’Arabie saoudite et l’Egypte, soutenus par leur allié américain. Pendant la guerre Iran-Irak, le monde entier a soutenu Saddam Hussein, à l’exception d’Israël. Les Arabes sont victimes, depuis 50 ans, d’alliances stratégiques qui se sont nouées dans leur dos ».
Quant au conflit israélo-arabe, il est clos selon Antoine Sfeïr. Les Palestiniens ont été forcés d’accepter une solution à minima. Le conférencier est convaincu que « la stratégie des Etats-Unis vise à détourner l’attention vers l’Asie du Sud-est. Le conflit israélo-palestinien, malgré son importance, est sur le point d’être fermé. Ce qui explique que les médias occidentaux tendent à minimiser délibérément ce qui se passe dans l’arène palestinienne. Les massacres commis contre les palestiniens sont devenus des faits divers. »
Un complot contre le monde arabe
« Barack Obama ne sera pas un allié des Arabes, car il travaillera exclusivement dans l’intérêt des Etats-Unis, dans la continuité de l’administration Bush. Ce qui se passe au Liban fait partie d’un plan de démantèlement et de fragmentation qui sont appliquées dans la région arabe. Le Liban souffre de divergences culturelles et de divisions sectaires entre chiites, druzes, sunnites, maronites… et depuis les années 1970, tout est fait pour alimenter la guerre au Liban, même celle-ci était une guerre des autres. Aujourd’hui, il y a deux visions du Liban : un projet libanais, nationaliste et arabe, un autre pro-iranien mené par le Hezbollah, qui est un mouvement de résistance, mais dont le chef, Hassan Nasrallah, reconnaît être un soldat dans l’armée de Wilayat Al-Faguih (Iran) ». Toujours au sujet du Liban, il a accusé «Israël d’être responsables de l’assassinat de Rafic Hariri, avec la Syrie et l’Iran. Les trois pays ont des points d’intérêt dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre »
Al-Qaïda n’existe que dans l’imaginaire
Plus surprenant encore, de la part d’un analyste qu’on avait connu plutôt tiède sur ces sujets : « Al-Qaïda sert les intérêts des Américains. Washington joue une partie de poker-menteur avec les Arabes, car Al-Qaïda n’existe que dans l’imaginaire et est uniquement destinée à détruire le monde arabe et à l’empêcher de se moderniser. Ainsi, l’émiettement des pays arabes sur la base ethnique et confessionnelle permettra à Israël de progresser et de diriger la région ».
Mecanopolis
Source : El-Chorouk
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