jeudi 4 décembre 2008

Antoine Sfeïr fait le lien entre les derniers attentats de Bombay, la crise financière et le 11 septembre

Les terribles attentats de Bombay (171 morts et 294 blessés) du 28 novembre sont explicitement rapprochés du 911 par de nombreux analystes, dont l'excellent site Solidarité et Progrès et par Antoine Sfeïr. Ce rapprochement est intéressent pour comprendre les mobiles du 911 : si les attentats de Bombay ont servi à déstabiliser l'Inde, en particulier dans son émergence de grande puissance mondiale et dans son rapprochement avec les États-Unis, il est clair que le 911 a servi de déstabilisation et d'avertissement, notamment pour lancer la guerre contre le terrorisme, guerre parfaitement légitime, dont la guerre d'Irak constitue l'acmé la plus scandaleuse. Les attentats de Bombay sont en particulier un avertissement lancé à Obama, qui s'apprête à prendre ses fonctions de nouveau préside des États-Unis. Est-ce à estimer que les attentats du 911 étaient quant à eux un avertissement destiné, sinon au Président seul de l'époque, le trop famélique W., du moins à l'ensemble de son administration. Voilà qui confirme qu'une diplomatie parallèle, éclatée et complexe, œuvre dans l'ombre de la diplomatie officielle et empêche la constitution de relations apaisées et approfondies entre les États. Bien entendu, les articles de Solidarité et Progrès montrent que les liens entre les auteurs des attentats et le Londonistan sont évidents, ce qui tend à confirmer que l'ISI, les nébuleux services secrets pakistanais, sont manipulés en sous-main par des services secrets occidentaux, MI-6 ou CIA par exemple, et que le Anglais, les Américains et les Israéliens (notamment le Mossad) travaillent de concert. La compréhension de ces liens permet de mieux comprendre le complexe et éclaté 911, dont on sait qu'il renvoie directement à l'ISI, au Pakistan, à l'ancien directeur de l'ISI, le général Ahmad, et à l'inquiétant Sheikh, encore une créature suscitée par le Londonistan. Qu'au nom de la tolérance les Anglais tolèrent le terrorisme islamiste est une billevesée qui montre directement comment le terrorisme est encouragé et cultivé directement depuis Londres, mais également à partir d'autres lieux plus discrets du mode, dont certains parfois subissent pour un temps l'opprobre internationale (ainsi du Soudan ou de l'Afghanistan du fantomatique Oussama). Ces éléments tendent à montrer que le 911 s'est élaboré aussi à partir du Londonistan et incrimine des éléments de l'appareil de sécurité anglais, au moins autant que leurs homologues américains et israéliens. Il faut mesurer la colère du très diplomatique Sfeïr à l'aune de l'annonce que Londres abrite la base privilégiée du terrorisme dans le monde (allégations avancées également par Moubarak) : non seulement il rappelle qu'al Quaeda n'existe guère, voire seulement dans l'imaginaire des médias, mais il réalise que les attentats de Bombay résultent d'une criminelle entreprise de déstabilisation directement commanditée et ourdie par des cercles occidentaux et démocratiques. Exactement comme le 911. Il n'est pas facile d'admettre que le terrorisme contemporain est à imputer, non pas à des fanatiques haineux et délirants, mais à des dirigeants soi-disant responsables et modérés, émanant de la prétendue référence culturelle de la modernité, cet Occident donneur de leçons et moraliste en diable, dont il suffit de citer la référence symbolique depuis au moins les années 70 pour prendre la température de sa perversité et de son dévoiement : H. Kissinger (conseiller et représentant de l'oligarchie occidentaliste, singulièrement anglo-saxonne).

http://www.alterinfo.net/Antoine-Sfeir-fait-le-lien-entre-les-derniers-attentats-de-Bombay,-la-crise-financiere-et-le-11-septembre_a26678.html?PHPSESSID=f8f0eccf01ed26548d10158e876cbf0f


"La présence d’Antoine Sfeïr au Forum du journal arabophone « El-Chorouk », à Alger, le 28 novembre dernier a coïncidé avec les attentats de Bombay, en Inde. Ses interlocuteurs l’ont interrogé sur sa lecture des événements.



Antoine Sfeïr fait le lien entre les derniers attentats de Bombay, la crise financière et le 11 septembre
Une volonté délibérée de déstabiliser l’Inde

Dans sa réponse, Antoine Sfeïr n’exclut pas un lien entre les attentats de Bombay et la crise financière et économique mondiale. Il souligne en effet que « le terrorisme n’est pas un phénomène nouveau. L’Europe l’a connu dans le 19ème et 20ème siècle. Ce fut un terrorisme nationaliste ou idéologique, puis un terrorisme identitaire et culturel. Aujourd’hui, des Puissances occidentales ont inventé ce qu’elles appellent terrorisme islamique, dont les objectifs sont sournois. Car jusque-là, personne ne parlait de terrorisme catholique ou terrorisme religieux. Pourquoi lie-t-on aujourd’hui le terrorisme à l’islam ? Moi je refuse catégoriquement l’utilisation de ce terme, et personne n’a le droit de tuer des innocents au nom de Dieu ou de la religion. A-t-on identifié les terroristes ? Sait-on d’où viennent-ils ? Quelles sont leurs revendications ? L’Inde est devenue un pays puissant, avec une population qui dépasse le milliard d’individus, et a réalisé des bonds économiques importants. Cette puissance peut désormais rivaliser avec les Puissances économiques mondiales ».

Antoine Sfeïr affirme que « la crise a débuté dans le secteur bancaire américain en septembre 2007. Pendant un an, les Américains n’ont rien fait pour la résoudre. Courant l’été 2008, la crise a éclaté. Les grandes banques américaines, avaient beaucoup d’intérêts en Inde, en Chine et dans les pays du Golfe depuis 2001. Avec la crise, ces banques risquent l’effondrement, et ont été rachetées par les banques de second rang. Ce qui menace les fonds indiens, chinois et arabes investis ».

« l’Inde est sur le point de signer un accord nucléaire avec les Etats-Unis. Ce facteur doit être pris en compte pour comprendre les attentats de Bombay. A ces nombreuses questions, je n’ai pas de réponse , mais je pense qu’il y a une volonté délibérée de déstabiliser l’Inde, pour l’empêcher de devenir une Puissance régionale économique, humaine, et nucléaire, qui menace l’Empire américain, lequel cherche à mettre la main sur l’ensemble du monde, économiquement, stratégiquement et militairement ».

L’Iran ne veut pas d’une bombe nucléaire ou des armes de destruction massive

A propos de l’Iran, Antoine Sfeïr indique que « la première chose que ferait le président américain Barack Obama, après sa prise de fonction en janvier prochain, serait de négocier avec Téhéran. Les deux pays ont des intérêts communs. L’Iran est entouré de pays sunnites et est contraint de trouver une protection contre ce danger grâce à un accord avec Washington ». Il ajoute également, que « l’Iran ne veut pas d’une bombe nucléaire ou des armes de destruction massive. Les Iraniens sont conscients que l’accès à ces armes conduit inévitablement à une course nucléaire avec l’Arabie saoudite et l’Egypte, soutenus par leur allié américain. Pendant la guerre Iran-Irak, le monde entier a soutenu Saddam Hussein, à l’exception d’Israël. Les Arabes sont victimes, depuis 50 ans, d’alliances stratégiques qui se sont nouées dans leur dos ».

Quant au conflit israélo-arabe, il est clos selon Antoine Sfeïr. Les Palestiniens ont été forcés d’accepter une solution à minima. Le conférencier est convaincu que « la stratégie des Etats-Unis vise à détourner l’attention vers l’Asie du Sud-est. Le conflit israélo-palestinien, malgré son importance, est sur le point d’être fermé. Ce qui explique que les médias occidentaux tendent à minimiser délibérément ce qui se passe dans l’arène palestinienne. Les massacres commis contre les palestiniens sont devenus des faits divers. »

Un complot contre le monde arabe

« Barack Obama ne sera pas un allié des Arabes, car il travaillera exclusivement dans l’intérêt des Etats-Unis, dans la continuité de l’administration Bush. Ce qui se passe au Liban fait partie d’un plan de démantèlement et de fragmentation qui sont appliquées dans la région arabe. Le Liban souffre de divergences culturelles et de divisions sectaires entre chiites, druzes, sunnites, maronites… et depuis les années 1970, tout est fait pour alimenter la guerre au Liban, même celle-ci était une guerre des autres. Aujourd’hui, il y a deux visions du Liban : un projet libanais, nationaliste et arabe, un autre pro-iranien mené par le Hezbollah, qui est un mouvement de résistance, mais dont le chef, Hassan Nasrallah, reconnaît être un soldat dans l’armée de Wilayat Al-Faguih (Iran) ». Toujours au sujet du Liban, il a accusé «Israël d’être responsables de l’assassinat de Rafic Hariri, avec la Syrie et l’Iran. Les trois pays ont des points d’intérêt dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre »

Al-Qaïda n’existe que dans l’imaginaire

Plus surprenant encore, de la part d’un analyste qu’on avait connu plutôt tiède sur ces sujets : « Al-Qaïda sert les intérêts des Américains. Washington joue une partie de poker-menteur avec les Arabes, car Al-Qaïda n’existe que dans l’imaginaire et est uniquement destinée à détruire le monde arabe et à l’empêcher de se moderniser. Ainsi, l’émiettement des pays arabes sur la base ethnique et confessionnelle permettra à Israël de progresser et de diriger la région ».

Mecanopolis

Source : El-Chorouk


Jeudi 04 Décembre 2008
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