vendredi 25 mars 2016

L'avenir de l'homme

La montée en puissance exponentielle de l’intelligence artificielle aura d’importantes conséquences sociales et politiques : la principale à court terme (moins de 50 ans pour les prémisses) sera la redistribution profonde du marché du travail, qui peut comporte des débordements pernicieux (chômage de masse, concurrence avec les machines et les robots pour occuper les mêmes emplois, y compris les plus défavorisés, y compris après la baisse importante et inhérente des salaires). 
On peut tirer des conjectures vraisemblables et positives de l’avènement des robots à la place de l'homme.Par exemple, il se pourrait que le robot gère les affaires politiques et enlève ainsi une belle écharde du pied de l'homme, lui qui n'a jamais été capable de trouver al bonne formule pour que la volonté générale soit autre chose qu'un idéal jamais complètement existant, donc jamais complètement appliqué! Quand on pense que l'homme se méfie du robot, alors qu'il est déjà son plus grand auxiliaire. 
Il est vrai qu'on peut en faire un usage détestable, robots vs. hommes, mais l’important est de se rendre compte qu'à la réflexion, le robot constitue un allié de l'homme, en ce qu'il peut bonifier considérablement son mode de vie, travaillant bine moins et occupant des fonctions plus intellectuelles. La robotisation annonce ainsi, non la société des loisirs, tant moquée par les oligarques, mais une société où l'homme peut développer ses dons de créativité.
Le problème qui se profile est à plus long terme. Tant que le robot supplante l'homme dans les activités mimétiques, on peut dire en fait qu'il rend service à l'homme, qu'il lui permet de hausser son niveau cognitif et de créer des sociétés à ce titre plus justes. Mais qu'adviendra-t-il le jour où le robot sera capable de réaliser les mêmes tâches que l'homme, y compris pour les activités créatrices? Est-ce possible? A supposer que cela ne le soit pas, cela ne changera pas grand chose, car on peut imaginer que la véritable conséquence de cette hypothèse qui adviendra tôt ou tard, c'est que l'homme et le robot se mélangeront si intimement qu'on ne parviendra plus à opérer la différence entre la créature et son créateur. 
Notamment le robot servira à ce que le corps devienne interchangeable et que les différents tissus puissent être ainsi remplacés, mieux que réparés. La créature permettra à l'homme de s'améliorer, non pour réaliser son idéal de devenir éternel, mais de le replacer par la proposition de Descartes, selon laquelle il convient de remplacer l'infini par l'indéfini pour que le concept puisse être appréhendé par l'entendement fini. L'alliance de la créature avec son créateur montre que l'environnement de l'homme est appelé à se réduire à l'homme, comme si l'espace disparaissait à mesure que l'homme atteint l'indéfinitié, succédané d'éternité. L'espace disparaît en l'homme à mesure que l'homme montre sa faculté à maîtriser le fini. Comme si l'espace fait une dimension de la conscience humaine, qui atteint sa platitude quand l'homme est assujetti à la mort - et qui disparaît une fois que l'homme résout ce problème d'une manière non pas définitive, mais indéfinitive.

mercredi 9 mars 2016

Inclusion comprise

Si l'on se contentait de prôner le modèle de l'inclusion, en continuant à établir une infinité de mondes enchâssés les uns dans les autres, on retombe sur l'infini indéfini, au sens où il n'est apporté par cette approche du réel aucune explication (qui soit positive). Cet infini a à voir avec l'indéfini cartésien, lui qui rappelle que la notion d'infini comporte un sens négatif : c'est autant ce qui n'est pas défini que ce qui toujours différé - sans que soit précisée la raison pour laquelle on estime que ce qui n'est pas fini et qui complète le fini ne peut pas être défini, ni être isolé, comme perdu dans une fuite en avant. 
L'inclusion constitue la forme que doit prendre l'être s'il veut échapper à la contradiction. En ce sens, il se présente comme le prolongement, au sein de l'être, de l'enversion primitive. Cette dernière notion introduit une définition positive de l'infini, qui rappelle que l'infini a été rendu indéfinissable parce qu'il se trouvait appréhendé depuis l'intérieur de l'être. 
Mais si on l'imagine comme ce qui est différent, si l'on propose la définition du malléable, comme ce qui rend l'être extensible, donc non fini, le sens du terme devient cette fois compréhensible et simple. Alors on a défini l'infini. L'indéfini n'est plus cette fuite en avant aberrante et circulaire de mondes enchâssés les uns sur les autres, mais elle se limite à deux, tant il est vrai que définir, c'est limiter. Deux est le nombre dont elle a besoin pour ne jamais risquer de disparaître, tout en n'ayant pas besoin d'être plus, puisque la malléabilité lui permet de se renouveler dès qu'un de ses niveaux disparaît, ce qui est le lot de tout ensemble fini.