mercredi 9 mars 2016

Inclusion comprise

Si l'on se contentait de prôner le modèle de l'inclusion, en continuant à établir une infinité de mondes enchâssés les uns dans les autres, on retombe sur l'infini indéfini, au sens où il n'est apporté par cette approche du réel aucune explication (qui soit positive). Cet infini a à voir avec l'indéfini cartésien, lui qui rappelle que la notion d'infini comporte un sens négatif : c'est autant ce qui n'est pas défini que ce qui toujours différé - sans que soit précisée la raison pour laquelle on estime que ce qui n'est pas fini et qui complète le fini ne peut pas être défini, ni être isolé, comme perdu dans une fuite en avant. 
L'inclusion constitue la forme que doit prendre l'être s'il veut échapper à la contradiction. En ce sens, il se présente comme le prolongement, au sein de l'être, de l'enversion primitive. Cette dernière notion introduit une définition positive de l'infini, qui rappelle que l'infini a été rendu indéfinissable parce qu'il se trouvait appréhendé depuis l'intérieur de l'être. 
Mais si on l'imagine comme ce qui est différent, si l'on propose la définition du malléable, comme ce qui rend l'être extensible, donc non fini, le sens du terme devient cette fois compréhensible et simple. Alors on a défini l'infini. L'indéfini n'est plus cette fuite en avant aberrante et circulaire de mondes enchâssés les uns sur les autres, mais elle se limite à deux, tant il est vrai que définir, c'est limiter. Deux est le nombre dont elle a besoin pour ne jamais risquer de disparaître, tout en n'ayant pas besoin d'être plus, puisque la malléabilité lui permet de se renouveler dès qu'un de ses niveaux disparaît, ce qui est le lot de tout ensemble fini.

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