jeudi 30 juillet 2009

Suave qui peut!



Trop, c'est trop. L'effondrement du système immanent est imminent et notre professeur de philosophie à la mode du monde médiatique pérore et parade. Dans l'interview qui suit, Raphaël Enthoven montre qu'il ne comprend rien à quelque chose. Tel un symptôme, il psychosomatise et s'agite comme une marionnette. Ne rien comprendre pour un nihiliste, c'est un compliment, un singulier compliment, un compliment dévoyé. Enthoven pense en ultralibéral de gauche, soit en progressiste - de l'ultralibéralisme. Autant dire : il croit dans le progrès, à condition que le progrès en question désigne le progrès de l'ultralibéralisme. Autant dire qu'Enthoven (se) trompe sur toute la ligne, car aux dernières nouvelles, ce professeur de philosophie se présentait de gauche.
C'est dire l'époque frelatée et déliquescente dans laquelle on se meut. La gauche BHL - sans doute! Soit : la gauche caviardée, grand corps malade à la renverse, puisque la gauche caviar était l'apanage de Mitterrand et Consorts. Déjà la fausse gauche, remplacée depuis par la gauche moribonde. Enthoven est donc un pseudo-socialiste qui explique sans rougir qu'il ne croit pas dans les idéologies collectivistes et qu'il cautionne au nom du réalisme et du pragmatisme la loi du marché capitaliste. Attendez (comme serine l'impatient) : je sais bien que le suave Enthoven, qui psalmodie quand il s'exprime, est un ami de promotion de Barbier de Gaza, le sympathique directeur-propagandiste de l'hebdomadaire L'Express, la droite à l'écharpe rouge, la ganache (pâtissière) Bruni, les admirateurs du travail à l'antillaise et de la vie à la palestinienne.
Malgré tout ce que je sais et comprends de l'entourage et de la mentalité du sieur Enthoven, ces propos sont plus mensongers encore qu'impudents. Un socialiste antisocialiste, qu'est-ce que ça veut dire? Ca veut dire : un socialiste de l'ère Sarko - un ultralibéral qui s'inscrit à la sauce antiraciste pour faire bien? Effet Dray garanti. Nul décalage horaire. Dealer : coke en steak. Puis un tartuffe, qui vit en germanopratin et qui ne comprend rien aux réalités du monde? Se rappelle-t-on des portraits de philosophes de cour dans Molière? Tel est Enthoven, qui sur ce point comme tant d'autres pose en digne héritier de BHL et de ces nouveaux philosophes périmés dont la principale caractéristique est de se dépenser pour prou penser.
Aujourd'hui, BHL en est venu à enregistrer des vidéos de propagandiste dél-Iran et d'imitateur postmalrucien (déjà un cocaïnomane/mythomane?). Enthoven est ce ventriloque sinistre qui minaude et galvaude sans se rendre compte qu'il profère des énormités incoulables. Pourquoi perdre son temps à interviewer un faux-penseur, filosophe de son état, qui au mieux ne rendra compte que de l'opinion superfétatoire de l'ambiance Saint-Germain? Parce que les élites sociales françaises ne recoupent plus les élites intellectuelles ou qualitatives et qu'elles sont coupées du reél?
Vrai médiocre et faux diamant, Enthoven a commis récemment un livre de redite à la sauce Nietzsche. L'Endroit du Décor est l'envers de la pensée. L'enfer de l'impensé. Comment dit-on foncer dans le décor? S'il a l'honnêteté de se présenter comme professeur de philosophie et non pas philosophe, notre Junior communautariste (engoncé entre Sion et Ulm) ne craint pas d'expliquer qu'il a rendu la philosophie accessible à tous. Ses devanciers mégalomanes sur le même segment de marché apprécieront la rengaine.
Au fait, je croyais Enthoven ennemi de l'égalitarisme, du collectivisme et de la gauche historique? Y aurait-il une exception en philosophie? Démocrate et ultralibéral, c'est possible? Dépassant en sioniste aveuglé cette contradiction déjà énorme, Enthoven en rajoute une couche - à la louche. Il n'hésite cette fois pas à affirmer que l'économie de marché est éternelle (un renoncement à l'économie de marché est utopique). Diamonds forever. J'aimerais rappeler aux oreilles pédantes du sieur Enthoven que ce fait est historiquement faux : le libéralisme et le capitalisme n'ont pas toujours existé. Au plus tôt, on peut les faire remonter à la Renaissance, surtout autour du siècle des Lumières. Il coule de source que ce qui n'a pas toujours existé n'existera pas toujours.
Il coule encore plus de source qu'après l'effondrement de l'idéologie communiste comme phare du collectivisme, nous assistons vingt ans plus tard à l'effondrement irrémédiable de l'idéologie soi-disant antithétique et ennemie, le libéralisme. Enthoven a plus d'un wagon dans son sac, puisqu'il est incapable de penser l'universel en dehors des codes finis de son temps et qu'il en est encore à opposer le défunt collectivisme au moribond (et incurable) libéralisme. Raphaël, encore un effort! Encore un effet? Penser comme un manche?
Au lieu de vivre sur les mites de votre temps, accédez à la vraie universalité : si vous voulez dépasser les modes, changez de codes! Au lieu de citer une description visionnaire de Tocqueville à propos de l'homme contemporain engoncé dans l'individualisme libéral et le nihilisme terminal comme quintessence de la nature - de l'homme, confrontez-vous à la difficulté. Ce qui est pour vous inacceptable et douloureux, voilà ce qui vous fera avancer. Le reste n'est que perte de temps. Oubliez l'ultralibéralisme travesti en progressisme, Christophe le Barbier, le cabotinage, l'élitisme, le narcissisme, les mondanités, le sionisme, toutes ces billevesées savantes et affriolantes qui mentent et qui condamnent - le con est damné.
Un dernier détail : oubliez le postulat typique du nihiliste moderne, formulé par le progressiste Schopenhauer (sur ce coup le vrai modèle d'Enthoven et de son maître-ès-philosophie Clément Rosset). Ce n'est pas parce que le monde de l'homme ne sera jamais idéal qu'il ne change pas. Au contraire : il change, tout en n'étant pas idéal. Ce n'est pas parce que l'idéal n'existe pas dans le sensible que toutes les valeurs se valent. Au contraire : il faut penser en nihiliste pour cautionner les arguties de l'immanentisme en putréfaction - et c'est en dévoilant sa mentalité d'expert immanentiste de facture terminale qu'Enthoven coule à pic. Joker. Cocker.

http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20090730trib000405529/raphael-enthoven-l-economie-de-marche-restera-la-dot-de-la-democratie.html

"Raphaël Enthoven : "L'économie de marché restera la dot de la démocratie"

Dans notre série d'été Visions de l'après-crise, "La Tribune" a interrogé le philosophe Raphaël Enthoven. Ce dernier explique qu'il ne croit guère que la crise apportera des changements réels, ni dans l'économie de marché, ni dans les valeurs dominantes.
Raphaël Enthoven, philosophe

"Le monde ne sera plus jamais comme avant", dit Nicolas Sarkozy. Selon vous, quels changements la crise est-elle susceptible d'apporter ?

Qu'appelez-vous "réels changements" ? Un renoncement collectif à l'économie de marché ? Une moralisation du capitalisme ? Le premier est utopique, le second est un contresens… Renoncer à l'économie de marché suppose que les hommes abjurent collectivement l'égoïsme individuel pour se tourner, comme un seul homme, vers l'idéal de solidarité. Autant demander à tout un chacun de penser à autrui avant de penser à lui-même ! "L'homme, dit Kant, est fait d'un bois si courbe qu'on ne peut y tailler des poutres bien droites. " Mieux vaut assumer l'égoïsme individuel et spéculer sur ses vertus collatérales que parier sur une réforme introuvable de la nature humaine. Même en temps de crise, l'homme n'est pas à la hauteur de ceux qui lui veulent du bien. J'en veux pour preuve le fait qu'historiquement toute abjuration de la loi du marché débouche sur des massacres de masse et la tutelle d'un État policier. Pour le meilleur et le pire, l'économie de marché est la dot de la démocratie dont l'égoïsme individuel est paradoxalement à la fois le pire ennemi et la meilleure garantie. Quant à l'expression de "moralisation du capitalisme", qui méconnaît l'hétérogénéité du cœur et de la raison ("le cœur a ses raisons, dit Pascal, que la raison ne connaît pas"), elle repose sur le cercle carré d'une production de la morale par une logique de l'intérêt. Cela ne veut pas dire que le capitalisme récuse toute forme de morale, mais qu'il l'adopte en fonction, et en fonction seulement, de l'intérêt qu'il y trouve. Intérêt considérable, aujourd'hui, puisque, grâce à la crise, la morale elle-même est devenue un argument de vente.

Alors la crise va-telle rebattre les cartes des valeurs dominantes ?

Mais de quoi parle-t-on ? Tantôt le mot valeur désigne des principes inestimables, tantôt il désigne des valeurs relatives et mesurables. Si vous parlez de valeurs absolues, alors elles ne sont pas tributaires de l'époque. Aucune crise n'entame le désir magnifique de liberté ou d'égalité entre les hommes. Quand vous parlez d'un changement de valeurs, sous-entendez-vous que la compétitivité céderait le pas devant la fraternité ? Mais c'est déjà le cas ! Qui oserait dire qu'il vaut mieux être compétitif que fraternel ? Mais quel patron, à l'inverse, serait assez irresponsable pour faire prévaloir la fraternité dans la loi de la jungle ? Ceux qui le font ne le font, encore une fois, que parce que la fraternité est aujourd'hui, provisoirement, l'aliment de la compétitivité. Qu'on les brandisse sincèrement ou non, l'authenticité, la vertu et, de façon générale, toutes les valeurs inestimables ont, pour l'heure, plus de valeur (marchande) que tout ce qui s'achète. Aucun changement notable, donc, à mes yeux, sinon l'effet de mode d'un vertuisme patronal qui escompte, en vérité, les dividendes d'une morale d'emprunt.

Toutes les leçons auront-elles été tirées ?

Je ne vois aucune leçon à tirer de la crise, sinon, d'une part, la nécessité renouvelée de juguler par la loi (et non par la morale) les comportements erratiques d'un certain nombre de patrons et, d'autre part, la nécessité de comprendre les mécanismes d'une crise avant de désigner des "coupables" qui ne sont, pour la plupart, que des boucs émissaires. Il y a un double paradoxe du discours révolutionnaire qui, tout en exhibant des mécanismes, culmine sottement dans la haine des "coupables". Et qui, tout en étant matérialiste, en appelle (comme toute théologie) à un "autre monde possible". Ce mélange d'intelligence et de morale est la raison pour laquelle aucun parti n'est plus conservateur ni moins utile aux causes qu'il défend que le NPA, dont la prospérité repose sur les méfaits de l'économie marchande. De là le mépris des révolutionnaires pour des "réformes" sociales dont il dénonce ouvertement le manque d'ambition, mais dont il redoute, plus secrètement, qu'elles rendent inaudible son discours. Le business du discours révolutionnaire entre en crise dès que l'injustice régresse.

Voyez-vous de nouveaux risques émerger ?

Hormis l'alliance d'un discours xénophobe et d'un discours progressiste, telle qu'elle est apparue au moment du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen, je ne vois aucun risque nouveau. Je vois, en revanche, "une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul… " Le fait que Toqueville, qui a écrit cela entre 1835 et 1840, ait toujours raison prouve que notre époque n'a rien de singulier.

Bio express : ce professeur de philosophie, âgé de 33 ans, enseignant à l'École polytechnique et à Sciences po, est connu pour avoir rendu la philosophie accessible à tous. Dans ses émissions sur France Culture et sur Arte, "Philosophie", il décortique et fait vivre les grands concepts, témoignant ainsi de l'actualité toujours brûlante de la philosophie. En 2009, il a publié "l'Endroit du décor" (Gallimard)."

mercredi 29 juillet 2009

Message ina battle

"En vérité, je vous le dis : si deux d'entre vous sont d'accord pour demander sur terre une chose quelconque, ils l'obtiendront de mon Père qui est dans les cieux.
Car où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux. Alors Pierre s'approchant lui dit : " Seigneur, si mon frère pèche contre moi, combien de fois lui pardonnerai-je? Jusqu'à sept fois? "
Jésus lui dit: " Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois."
Evangile selon Saint Matthieu, Chapitre 18.

Message urgent, à lire et à méditer dans le calme et l'intelligence. Notre système libéral s'effondre, créant une forme de destruction généralisée. Le libéralisme était la dernière forme de l'immanentisme, au sens où l'on parle de dernière roue du carrosse. Le monde de l'homme s'est globalisé et unicisé, au point qu'aujourd'hui l'effondrement du système mondialiste menace directement la survie de l'espèce humaine. Il ne s'agit pas d'un message catastrophiste, mais lucide : si rien n'est fait, si l'on persiste à confier les rênes du pouvoir et du monde à des malades mentaux et des pervers de haute volée, ce n'est pas seulement à des 911 que l'on sera confronté. C'est à la fin de l'homme. On ne demande pas à un empoisonneur de guérir l'empoisonnement qu'il a provoqué. On ne demande pas à un pyromane de stopper le feu qu'il a lancé. On ne demande pas à un pervers de donner du sens. C'est pourtant de sens dont nous avons besoin car plus l'homme est en danger, plus il se montre incapable de réagir à la situation - plus il s'engonce dans la léthargie et l'indifférence au reél. Lyndon LaRouche n'est pas une nouvelle Pythie qui prétendrait détenir une boule de cristal infaillible. C'est un économiste autodidacte qui a compris le fonctionnement de l'économie monétariste depuis les années 50 et qui ne cesse sur ce constat lucide d'énoncer des prévisions vérifiables depuis lors. LaRouche a diagnostiqué explicitement l'effondrement systémique actuel depuis trente ans. Il l'a annoncé en 2007 comme inexorable et proche. Désormais cet effondrement va dégénérer en désagrégation autour d'octobre 2009. La désintégration peut prendre un certain temps, mais plus on attendra, plus le danger sera grand. Pensez à vos enfants, pensez à l'homme : cet être supérieur aux autres espèces animales mérite-t-il de poursuivre sa route quels que soient ses défauts? La réponse est résolument oui, en précisant : dans les meilleures conditions, de générosité, de solidarité et de raison, toutes qualités qui fondent la spécificité humaine et sa supériorité manifeste sur les autres espèces. Supériorité qui se traduit (pour le moment) par la domination croissante et quasi indécente de l'homme sur son monde. Je suis contre l'impérialisme, qui actuellement enserre l'homme à la gorge et menace de l'étouffer, et je demande à tous ceux qui liront ce message de se réveiller, de se renseigner, de chercher, de cesser l'individualisme, le consumérisme, l'aveuglement, le nihilisme, l'Hyperreél et la médiocrité de plus en plus accablante. Vous pensez aux générations futures? Cessez de déprimer pour ne pas répondre à la dépression systémique, religieuse et politique. Cessez de vous préoccuper de votre confort matériel. Cessez de penser contre l'homme, pour l'écologie, pour la survie des babouins de Bobogonie, car au train où vont les choses, au train train quotidien de l'effondrement systémique travesti en crise passagère et changement improbable, les fondations de nos sociétés branlantes ne seront plus qu'un souvenir empli de nostalgie. Voulez-vous sauver l'homme ou lui préférez-vous - le néant?

http://solidariteetprogres.org/article5642.html

http://solidariteetprogres.org/article5643.html

samedi 25 juillet 2009

Le Retour du Même

Nietzsche était plus lucide que les commentateurs de philosophie, qui ne comprennent rien au monothéisme et à son surgeon philosophique, élaboré principalement autour de l'ontologie. Le terme de métaphysique désigne une réalité éditoriale. La métaphysique n'est pas du tout ce qui est au-dessus de la physique, mais ce qui est après la physique. Entendre : après les oeuvres physiques d'Aristote. L'ontologie de type platonicienne accompagne l'élan monothéiste chrétien, qui s'emparera petit à petit de l'empire romain et qui finir par remplacer l'imperium (la domination) par l'esprit de la Trinité. On peut critiquer (de manière justifiée) le christianisme comme institution, mais l'ordre de la charité chrétienne et son application politique de type monarchiste valent quand même mille fois mieux que la pure domination de l'impérialisme romain (ou de ses prédécesseurs méditerranéens).
L'ontologie de Nieztsche, que l'on s'évertue aujourd'hui à présenter comme une contre-ontologie dans les milieux proches de l'immanentisme tardif de stade terminal, personnifiés par un Clément Rosset, et de manière caricaturale par l'hédoniste pseudo-rebelle Onfray, le gauchiste Enthoven, cette ontologie nietzschéenne est en réalité bien faible quand on prend la peine d'examiner ce qu'elle propose en lieu et place de ce qu'elle récuse. Oubliez les récriminations et l'entreprise de dynamitage critique! Le spectacle d'une destruction, qu'elle soit contrôlée ou non, physique ou intellectuelle, est toujours jouissif. Posez-vous la vraie question : si ce que propose l'ontologie classique vous paraît déceptif ou dépassée, en comparaison et en regard, quelle est la valeur du programme nietzschéen?
Les concepts que suggère le dément Nietzsche avant de sombrer sont comme par hasard les concepts constructeurs et positifs- comme si la philosophie de Nietzsche collait un tel vertige qu'elle emmenait son créateur vers d'abyssaux précipices, ceux dont on ne remonte pas. D'ailleurs, Nieztsche, limpide quand il s'agit de dynamiter, est tout à fait obscur quand il s'agit d'affirmer. Pour un éternel acquiesceur, un béni oui-oui du genre immanentiste, c'est assez dérangeant. La volonté de puissance est ainsi si ténébreuse, voire contradictoire que toutes les explications aboutissent à expliquer ce que la volonté de puissance n'est pas.
Il suffira de consulter sur ce point l'ouvrage passablement hermétique de Deleuze sur Nietzsche. On mesurera vers quels délires drolatiques mènent les théories fumeuses de l'ermite des sommets, marcheur des monts escarpés. Rosset lui-même, qui est sans doute le disciple le plus fidèle de Nieztsche, et qui lui a consacré de pénétrantes pages, prend ses distances avec les concepts fin de lucidité du penseur. Normal : Rosset revendique la clarté de l'expression, alors que ces concepts sont ténébreux. Rosset se montre plus conséquent que Nietzsche dans le nihilisme.
La folie de Nietzsche n'est nullement inexplicable et incompréhensible. Elle ne l'est que lorsqu'on veut se voiler la face et poursuivre le culte dionysiaque qu'on lui voue, en particulier l'époque contemporaine, qui répudie le christianisme pour mieux adorer les hérésies autour du culte de Mithra et du satanisme. Nieztsche a perdu la raison parce qu'il a formulé le renversement de toutes les valeurs. Il a depuis lors vacillé tant la pression était forte. Quand il a dû quitter le chemin critique, où son génie éclate, pour formuler quelques propositions constructives, il n'a pas supporté l'évidence : incapable de réalisme, il était encore plus idéaliste que les idéalistes qu'il raillait avec une véhémence suspecte.
Pour autant, si la mutation ontologique qu'évoque Nieztsche sous son expression révolutionnaire et postromantique de renversement de toutes les valeurs est impossible, si Nieztsche est plus prophète nihiliste que penseur philosophe, ce qui explique son style enflammé et ses envolées justicières, c'est parce que la seule alternative que Nieztsche possède face à l'impossible tient à la folie. N'est pas fou qui veut, énonçait le docteur Ey, cité par Rosset le postnietzschéen. Cette folie dans le mutisme, Nietzsche l'a voulue et s'est dérobé ainsi au spectacle de son échec de bâtisseur des nouvelles valeurs et à la catastrophe proche de l'immanentisme terminal, qu'il pressentait et dont il ne pouvait accepter d'être le prophète. Nous en sommes les témoins.
Nietzsche est trop nihiliste pour consentir à affronter son nihilisme, comme Girard, le meilleur penseur d'après-guerre, expliquait que le ressentiment est d'abord une catégorie intérieure à la personnalité de Nietzsche et que c'est en tant qu'individu en proie au ressentiment que Nietzsche a pu produire à son sujet une analyse si admirable (et si partielle). Ce n'est pas parce que Nieztsche annonce le nihilisme en nihiliste prophétique qu'il perd sa capacité d'analyse sur l'état de la culture occidentale ou l'état des valeurs monothéistes. Ce farouche adversaire du Christ, qui se proclama avec emphase et ridicule l'antéchrist, a très bien compris ce qu'était le monothéisme et dans quel état de délabrement se trouvait l'immanentisme.
Sa folie consiste seulement à accélérer le processus de délitement et de dégénérescence, parce qu'il propose comme remède le poison et qu'il présente le poison comme le remède miraculeux. Pour se sortir de l'ornière nihiliste, qui ne peut qu'emporter dans le vide l'immanentisme, Nietzsche propose le renversement ontologique ou la grande mutation. Seul problème : ladite mutation est impossible. Nieztsche est l'immanentiste qui enterre l'immanentisme en proposant de le sauver.
Cet aveuglement mérite d'être qualifié de sublime si l'on se souvient que le sublime contient autant d'effroi que de grandeur. Un concept retient particulièrement mon attention dans l'analyse lucide que Nietzsche dresse de la culture occidentale de son époque : l'Eternel Retour du Même. Curieux maléfice qui étreint Nietzsche et qui consiste pour lui à faire montre d'une lucidité d'autant plus implacable (et exacerbée) qu'elle engendre nécessairement l'aveuglement le plus stupéfiant. Je veux dire : Nietzsche est ce généalogiste précis qui est incapable de tirer les conséquences lucides des causes lumineuses qu'il pressent.
La machine se grippe et le mécanisme déraille à partir du moment où Nieztsche construit. Pourquoi cette défaillance surprenante au moment de la vérité, alors que personne n'avait tutoyé à ce point la vérité de son temps? Parce que Nieztsche ne conçoit pas la vérité des causes, mais seulement la vérité des phénomènes immédiats qu'il distingue. On sait depuis Aristote l'ambivalent que le seul moyen d'appréhender un enchaînement causal tient dans le finalisme, soit dans la compréhension global du processus, pas dans la délimitation d'une partie de l'ensemble.
Nieztsche distingue les causes tout en validant le processus de l'immanentisme. Nieztsche comprend d'autant mieux les causes de l'immanentisme qu'il est le plus immanentiste des immanentistes. Raison pour laquelle il est à la fois révolutionnaire et réactionnaire, antidémocratique et aristocrate : Nieztsche est si extrémiste qu'il est à l'extrême du processus qu'il analyse - et encourage. Si Nietzsche défaille et déraille, c'est parce qu'il est le plus lucide et le plus fou.
Ce n'est pas par manque de logique ou de lucidité qu'il passe des causes les plus véritables aux conséquences les plus inconséquentes. C'est par mauvaise compréhension finaliste. Si bien que Nietzsche est tout sauf illogique ou irrationnel. Il est simplement dénué de jugement et empli d'une trop forte dose d'exaltation. Nietzsche est un hypersensible ou un détraqué nerveux, que la santé trahira quand il la/se soumettra à l'épreuve de son renversement sincère et impossible. Comment demeurer impassible face à l'impossible?
Nietzsche pète les plombs - on le comprend. Il court embrasser un cheval et son baiser fougueux s'interprète comme un adieu à ce monde qui est pour lui le monde. Maintenant qu'il sait que le Renversement n'aura pas lieu, que sa mutation est une chimère renversante - sans lendemain, il s'empresse de quitter la scène de son rêve, qui évoque de plus en plus la scène du crime. Qui a tué Dieu? Qui l'a assassiné? Par quoi l'a-t-on remplacé, si ce n'est par rien? Si le Surhomme est impossible, encore un concept fumeux, que reste-t-il, si ce n'est le néant apocalyptique et le désespoir tragique?
Finalement, Nietzsche est un pyromane qui a mis le feu à l'édifice qu'il honnissait, dont il ne cessait de détaller avec justesse et raison les défauts et les imperfections, sans être capable de reconstruire le prodigieux château qu'il n'avait eu de cesse de promettre sur le papier. Nieztsche est l'enfant qui démonte émerveillé la radio de papa et qui s'avère incapable de la remonter. Nietzsche a déconstruit le reél et n'a reconstruit que du vent. Vent rime avec vain : le nihiliste terminal se lancera à gorge déployée dans le vin pour oublier qu'il divague - dit vague.
En attendant (Godot? Dionysos?), Girard a raison de constater que la lucidité critique et négative de Nieztsche est sans défaut (pour les raisons que nous avons analysées plus haut) et que Nietzsche est précisément le seul à avoir compris ce qu'était le christianisme. La réponse de Nietzsche est folle - Dionysos contre le Crucifié -, mais alors que tous les positivistes et les scientistes de son temps prennent le christianisme pour une mythologie de plus (ainsi des anthropologies et des scientistes des sciences humaines), Nietzsche l'immanentiste perçoit très bien que le christianisme n'est pas une mythologie, mais qu'il contient la vérité de la victime, de la Passion et de la violence mimétique.
Cette remarque de Girard sur la lucidité de Nietzsche à l'égard du christianisme (et sa propension immanentiste à proposer le diable/Dionysos en alternative démente et hallucinée au monothéisme) vaut en particulier pour l'Eternel Retour. Nietzsche s'empresse d'ajouter, avec une lucidité confondante : du Même. Nieztsche a bien mieux compris que ses contemporains et que ses commentateurs (de plus en plus médiocres à mesure que l'immanentisme dégénère) la véritable nature du renversement monothéiste à l'intérieur du transcendantalisme : non pas d'instaurer l'unité du Même, qui a toujours existé dans les régimes polythéistes, mais de renverser la relation différence/répétition.
De divinité, le Même devient le territoire du sensible. De ce fait, Nietzsche l'immanentiste est le garant du sensible pur et réductionniste. Il se propose de muter ce sensible en Hyperréel, soit en Surréel. On mesure à quel point le renversement de Nietzsche est fallacieux, car le renversement est présenté comme renversement du monothéisme alors qu'il est bien renversement de toutes les valeurs, soit renversement du transcendantalisme dans son ensemble, monothéisme et polythéisme compris.
Si Nietzsche se contentait d'appeler au renversement du monothéisme, il retomberait sur le polythéisme, alors qu'il dresse l'apologie du nihilisme. Renverser les valeurs pour aboutir au nihilisme ne peut que viser l'ensemble de la culture humaine. Raison de l'emphase nietzschéenne : il a conscience de la dimension inhumaine de son projet qu'il s'empresse de baptiser sous le vocable mégalomane de surhumain. L'emphase est ridicule en ce qu'elle se fonde sur la velléité. Nietzsche n'a aucune chance d'aboutir.
Il est ce petit enfant qui persiste à promettre pour contenter le désir des adultes et se montrer à la hauteur de leur confiance déraisonnable/illusoire. La dimension nihiliste de Nietzsche est patente dans son adoration du Même : effectivement, si Nietzsche valide le dogme numéro un du nihilisme, selon lequel le reél coïncide avec le sensible, alors Nieztsche ne peut que considérer que le réel équivaut au Même. La différence dans le schéma de pensée nihiliste renvoie au mirage du néant.
Nietzsche a correctement identifié le Même comme la substantifique moelle du réel de facture immanentiste, mais il s'empresse ce faisant, toujours en proie à sa curieuse perversion mentale, de proposer le pire poison en même temps que l'idée la plus loufoque. Désirer que l'existence revienne toujours, en particulier ses pires épreuves, est une attente assez cocasse chez un grand désespéré incurable, qui sublime comme il peut sa solitude et son échec sentimental flagrant, mais cette exigence est aussi utopique que le renversement de toutes les valeurs, la mutation du Surhomme ou la volonté de puissance.
Nietzsche a vu juste et visé à côté. En toute connaissance de cause. On peut à la rigueur perfectionner un mauvais tireur qui vise à côté du fait de sa maladresse ou de sa myopie : en lui offrant des montures ajustées ou en l'exerçant du mieux possible. Les résultats seront sans doute passables/ordinaires, quoique en progrès. Par contre, il n'y a rien à faire contre la perversion de celui qui voit et qui refuse de voir. Rien à faire contre celui qui voit le feu vert et qui le décrit comme rouge.
Notre patient n'est pas daltonien - il est pervers. Rosset a justement décrit ce phénomène du déni ou de la forclusion en évoquant le refus du réel et la fuite du double (reste à distinguer le double fantasmatique du double inévitable). Nieztsche voit double au sens où il voit rouge. A force de ne jurer que par le Même et son improbable retour, il en oublie que le double qu'il crée est encore plus énorme que le double qu'il combat : le néant en lieu et place de l'Etre.

Le médecin empoisonneur

“Il ne faut pas vouloir être le médecin d’incurables.”
Friedrich Wilhelm Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.

Venant d'un Nieztsche, soit d'un patient en proie à de grandes difficultés de santé et qui sombrera dans la folie, cette déclaration ne manque pas de sel et illustre le mécanisme de la projection. Bien entendu, Nietzsche parle de lui au premier chef et au second degré, comme il évoquera son cas psychopathologique en prétendant analyser Socrate et lui régler son compte de moraliste. La vraie question à poser quand on a compris que l'alternative au moralisme et au nihilisme que propose Nietzsche n'est rien d'autre que la mutation impossible, c'est : de qui Nieztsche peut-il parler si ce n'est de ses sectateurs? Oui, il est vrai que les nihilistes sont des incurables, des zélateurs du néant et des fatigués de la vie, des dépressifs et des suicidaires, des paranoïaques et des pervers.

La religion du néant contre la religion du quelque chose. Tel pourrait être le véritable slogan de notre époque où, apparemment, l'homme est sorti du processus religieux. C'est le slogan explicite de la laïcité, qui fait parade de tolérance sous ses assauts de démocratie et de liberté. La laïcité consiste moins à permettre la coexistence des différentes formes religieuses qu'à instaurer la privatisation (ni plus, ni moins) de la pratique religieuse.
Face aux interminables et sanglantes guerres de religion, notre modernité occidentale se targue d'avoir trouvé la solution qui surmonte le problème. Effectivement, la solution de la laïcité a permis d'en finir avec les guerres de religion, ce dont on ne peut que se féliciter. Quand on se penche sur les persécutions contre les huguenots en France ou les discriminations plus ou moins violentes contre les juifs, on ne peut que se réjouir de la cession de ces violences.
Mais l'amélioration n'est-elle pas la superficie qui cache une aggravation plus profonde? Comment appeler le phénomène qui consiste à entériner un mal sous le couvert d'un bien, en précisant que le bien est secondaire et que le mal est primordial? C'est, comparaison n'étant pas raison, le bénéfice tout relatif de la laïcité, qui résout le problème des guerres de religions (bénéfice superficiel) pour détruire le principe du religieux (mal essentiel).
Cette opération est ainsi qualifiée de positive avec un recul à court terme et avec le crédit de la propagande immanentiste, qui consiste à vendre ses produits comme les meilleurs en occultant, souvent sans le savoir, que le bénéfice est presque épuisé avant consommation. A terme, le passif est éclatant et irrémédiable. On assiste au même procédé avec la valorisation de la science, de la technique et de leurs dérivés, dont l'aspect problématique tient dans la confusion de la pensée générale et des applications limitées. Rien à redire aux applications limitées; tout à redire concernant la pensée générale qui prétend universaliser des objets limités d'étude.
A cet égard, le scientisme (ou le positivisme) n'est pas cette idéologie simpliste décriée par la science actuelle, ce qui indique que l'esprit du temps (le fameux zeitgeist marxiste ayant engendré un film aux conceptions scientistes justement) est bien plus imprégné de scientisme que ce qu'il cherche à faire entendre. Aujourd'hui, on aime à déclarer le scientisme révolu d'autant plus que le scientisme est toujours présent. L'idée selon laquelle la science peut expliquer le monde est directement ou explicitement révolue.
Mais l'idée selon laquelle la théorie scientifique permet de contrôler le monde, cette idée est plus que jamais présente et active. Aussi nocive qu'active - fort active. Derrière la formule popularisée par Descartes (l'homme maître et possesseur de la nature) et détectée par Castoriadis, on assiste à l'évidence de l'immanentisme : l'homme maître et possesseur du sensible. Le problème, c'est qu'en prenant possession du sensible, l'homme ne prend nullement possession du reél.
La différence est de taille, et c'est cette réduction ontologique, cette objectivation, qui constituent le scientisme qui perdure, le scientisme qui n'a toujours pas été démasqué, parce que le scientisme démasqué n'est simplement que la promotion de la science la plus déraisonnable, y compris contre l'immanentisme. Prétendre que la science va remplacer la métaphysique, c'est en effet remplacer la métaphysique en conservant le paradigme classique et transcendantaliste du réel.
La définition de l'immanentisme revient à réduire le reél aux normes et aux bornes du sensible. Tant que l'immanentisme n'est pas démasqué, tant que l'on a pas reconnu et défini la réincarnation moderne du nihilisme atavique, il est impossible de comprendre ce que l'on attend du développement scientifique. Reste à ta place, pourrait être le slogan à propos. Tu es très fort dans la limitation, dans la finitude, dans l'objectivation? Alors demeure dans ces normes et ne prétends jamais théoriser, universaliser, penser. C'est là que la catastrophe s'annonce et que l'incompréhension se manifeste.
Pourtant, personne n'est contre le progrès scientifique. On est toujours contre la théorisation scientiste du progrès scientifique, et la contestation du scientisme ne tient pas compte de la vraie définition du scientisme : non pas tant de théoriser l'ensemble du réel que de réduire le reél à sa définition sensible. Quand on agit de la sorte, on est nihiliste, si bien que le scientisme est une nouvelle posture de l'immanentisme - un nouveau masque de cire.
La laïcité aussi. La laïcité consiste à détruire la religion pour sauvegarder la culture. Entreprise curieuse qui reviendrait à éradiquer la cause pour mieux sauver l'effet. Le vrai problème? Sans culte, il n'est pas de culture. Les guerres de religion en Europe signalent une terrible crise du sens, qui se répercute dans la débauche de violence. La violence exprime la non conversion du néant en sensible, soit le non remplacement du sacrifice par une opération au moins équivalente - si ce n'est plus performante.
Les guerres viennent au moment où le monothéisme rentre dans sa période de crise terminale effective. En réalité, de nos jours, le monothéisme est ce grand corps malade qui est mort et dont on peine à annoncer la mort parce que son existence excède de loin la longévité humaine. La laïcité ne vient nullement résoudre la crise monothéiste, mais la remplace. On passe de la religion du quelque chose à la religion du néant.
La laïcité exprime la crise nihiliste et n'est qu'une résolution nihiliste. Résoudre de manière nihiliste, c'est résoudre en détruisant, ce qui constitue une curieuse manière de résoudre en vérité. Ceux qui s'engagent sur le chemin de la mentalité nihiliste ne se rendent pas bien compte de l'impair ou du faux pas qu'ils commettent - de la chute prévisible et inéluctable dans le précipice à laquelle ils s'engagent au nom du raccourci et du chemin qui mène quelque part.
La religion du néant aboutit à la religion du dualisme. Le religieux est lien en ce qu'il cherche constamment à relier la partie au tout. Le religieux du néant est ainsi antithèse du religieux classique en ce que le religieux classique cherche à établir l'impossibilité du néant positif. C'est la théorie de Platon selon laquelle il ne peut y avoir l'existence de rien. Il faut bien que ce qui n'existe pas soit d'une certaine manière. Il est intéressant et capital que ce soit ce passage contre lequel Rosset polémique en particulier.
Se rend-on compte de ce que Rosset intente? Un attentat? Je sais bien que Rosset jouit d'un certain prestige philosophique et qu'il est aujourd'hui à la mode (au point de connaître le destin de son maître d'école Schopenhauer), mais rappelons-nous que Platon est présenté par Whitehead comme le plus grand des philosophes, au point que toute la philosophie après lui se résumerait à une suite de notes en bas de page d'un de ses dialogues. Ajoutons que Rosset lui-même, plus lucide que l'hédoniste de pacotille Onfray, reconnaît le caractère déraisonnable de son interprétation qui contredirait celle de la branche majoritaire de la philosophie. Rosset se réclame de Spinoza ou Nietzsche principalement et, dans le monde antique, il désigne un prédécesseur d'envergure (qui ait laissé une œuvre) : Lucrèce.
Cette inclination pour le minoritaire pourrait passer pour de l'impudence ou de l'arrogance, au point que Rosset est contraint sur un plan rhétorique de multiplier les déclarations de lucidité et de reconnaissance d'erreur. N'oublions pas que Rosset est l'héritier des immanentistes et qu'il incarne ce moment du processus immanentiste où l'immanentisme, à force de grader et de croître, en est au stade terminale de son évolution destructrice. Mais Rosset est arrivé au point de rupture où l'immanentisme est contraint d'abattre ses cartes.
Tant qu'il s'agissait de bluffer, comme certains mauvais chanteurs le réussissent avec excellence, l'immanentisme pouvait distinguer, définir et glorifier sa supériorité systémique ou théorique. Quand on voit le jeu immanentiste (dans tous les sens du terme), on est bluffé - pas dans le bon sens. On est ahuri devant tant de pauvreté et d'inconséquence. Il faut dire que le jeu du néant est le jeu de la destruction et qu'à ce jeu, on ne sort jamais perdu - qu'en perdant.
Si l'on examine les arguments que Rosset adresse à Platon, on se souvient qu'un Leibniz, qui n'est pas n'importe qui, et qui vaut bien un Spinoza, n'en déplaise à cet histrion paranoïaque de Deleuze, avait déjà compris la question métaphysique par excellence : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien? Un Rosset interrogerait : pourquoi rien plutôt que quelque chose? Affinons : pourquoi le rien côtoie le quelque chose?
Le nihilisme repose sur le dualisme irréconciliable travesti en monisme. Le nihiliste conséquent (du genre Rosset en notre époque tourmentée) dépose témoignage et doléance contre Platon. Il ne dit pas que le quelque chose n'existe pas; il ajoute qu'à côté du quelque chose, le rien existe. L'existence du rien ne nie en rien l'existence du quelque chose. Elle s'y ajoute. La dominante tragique du reél s'explique, non pas tant par le fonctionnement interne du sensible, que par la coexistence du néant et du sensible.
Le sensible est caractérisé par les nihilistes comme source de joie et de plaisir, selon leur conception binaire et simpliste de l'homme (le duo plaisir/douleur de Spinoza et consorts immanentistes). Le sensible pur serait encore source de bénédiction s'il ne devait être considéré comme quelque chose certes, mais quelque chose de fini. Le tragique naît de l'existence du néant et de la suprématie du néant. Le néant néantise et c'est le véritable secret du tragique : la tragédie, c'est que le néant néantise tout, y compris et surtout le sensible.
Si l'on appelle le sensible fini, c'est que le fini comprend la dimension de la néantisation. La finitude n'implique pas seulement que l'objet fini passe ou trépasse. La finitudisation est le terme qui désigne le retour inexorable de toute chose vers le néant. Le néant domine, même si le système nihiliste est d'essence dualiste. Le sensible/réel n'est pas réductible, il est au contraire éternel et immuable, ainsi que l'enseigne l'appellation que Nietzsche lui confère : l'Eternel Retour du Même. Le sensible est le Même.
Dans ce schéma, la différence n'existe pas vraiment, si ce n'est à l'état de néant. Le néant est le vrai nom de la différence - à la limite. La suprématie du néant vient du fait que la néantisation du sensible est inexorable, quand la néantisation du néant ne change fondamentalement pas l'état des choses. Le néant prédomine parce qu'il est immuable et que le nihilisme accorde sa préférence à l'immuable, soit au Même. C'est en quoi le système monothéiste annonce le nihilisme : en renversant le polythéisme, le monothéisme est condamné à faire tôt ou tard de la différence externalisée et divinisée le néant pour que cette différence coïncide enfin avec le Même.
Le seul moyen pour l'homme d'expliquer le changement et de pérenniser la partie revient à diviniser le Même. Suivant cette constatation, la divinisation de type monothéiste de la différence est une opération qui appelle la survie à court terme. L'équilibre pérenne naît de la relation entre le changement et le Même. Tant que le devenir répond au sensible, la divinisation annonce l'équilibre. A partir du moment où le sensible unifié devient le même, le déséquilibre annonce que le monothéisme n'est qu'un prolongement aussi glorieux que provisoire et que la crise du transcendantalisme sera d'autant plus forte que le monothéisme se présente comme son couronnement.
Au final, la religion du néant actuellement à l'oeuvre sous les traits de l'immanentisme n'est qu'une conséquence logique de l'impasse vers laquelle mène le monothéisme. Il est certain que le monothéisme comme projet de couronnement du transcendantalisme n'est pas viable à long terme. Le monothéisme ne peut que déboucher sur le nihilisme dès que son projet d'unification est achevé. Le même monothéiste se situe au niveau de l'unité de l'homme. Une fois le monde de l'homme atteint, une fois le monde de l'homme unifié, le projet monothéiste touche à sa fin et en débouche sur aucune suite.
Le nihilisme prend sa suite, sous les atours de la globalisation mondialiste et du Nouvel Ordre Mondial. En réalité, c'est le terme d'immanentisme qui correspond le mieux au dessein travesti de l'immanentisme. L'immanentisme aimerait tant incarner le couronnement du monothéisme, avec l'invention de la laïcité, qui prétend empêcher les guerres de religion avec l'instauration de la sphère privée de la foi. Si l'on examine l'immanentisme comme religion du néant, on constate que les deux grandes lignes du monothéisme sont exploitées par l'immanentisme.
Loin de perfectionner le monothéisme, l'immanentisme en est la dégénérescence. Rappelons que les deux grandes lignes du monothéisme sont la radicalisation des deux postulats du transcendantalisme.
1) principe de prolongation;
2) principe connexe de limitation.
Dans le polythéisme, ces principales trouvent leur achèvement car la limite humaine assez forte laisse de la marge. Dans le monothéisme au contraire, on assiste à une radicalisation des principes polythéistes, avec une perte de la marge et une régression proche du déni de la limite humaine. La partie devient de moins en moins différente et de plus en plus identique au tout, ce qui induit que la partie en tant que telle perd son statut et se confond de plus en plus avec le tout.
Cette confusion débouche sur le nihilisme qui n'est rien d'autre que le renversement de la limite partie/tout, avec la partie qui se prend pour le tout. La partie qui se prend pour le tour, le désir qui se prend pour la réalité, c'est dans le monothéisme une tendance en germes, puisque le sensible devient le même. Le Même est ainsi le signe de la stabilité, quand l'autre/différence signifie l'instabilité. Définir le reél comme l'instabilité est mauvais signe pour la stabilité de la partie et du monde de la partie.
Si le même s'humanise, c'est mauvais signe : c'est le signe que le reél perd en netteté et que l'homme se confondra de plus en plus avec le reél. Le monde de l'homme devient le reél. Plus l'homme a l'impression de connaître le reél, moins il le connaît. Cette détérioration de la connaissance culmine dans l'immanentisme, qui exprime le nihilisme. Jamais le principe du nihilisme n'a été aussi actif qu'avec l'immanentisme.
Jamais l'homme n'a eu autant l'impression de connaître le reél que depuis qu'il exhibe la science comme principe explicatif du reél. Rien à redire aux découvertes scientifiques si l'on accepte que la science ne puisse en aucun cas jouer le rôle de théorie du reél. Dès que la science joue ce rôle théorique dévoyé, elle sombre dans le nihilisme, dont les termes de scientisme et de positivisme sont les définitions masquées et délirantes. En conséquence, plus la science moderne se vante de prolonger et d'améliorer la théorie du reél, plus le reél est méconnu, engendrant de profondes incompréhensions.
La dérive de la science, qui n'a jamais été corrigée, contrairement à ce que voudraient nous faire croire nos contemporains, qui fustigent le scientisme pour mieux le réintroduire et le conforter en douce, indique comme une symptomatologie le programme nihiliste :
1) l'on part du principe qu'il faut une opposition en lieu et place de la prolongation;
2) l'on part du principe connexe qu'il faut une réduction en lieu et place de la limitation.
L'opposition est l'expression du dualisme véritable qui caractérise le monisme : opposition du sensible/reél et du néant. La réduction est l'affaire du nihilisme qui réduit le reél au sensible. Si le reél était du sensible, la science moderne pourrait théoriser le reél. Mais le reél n'est pas du sensible, et tout effort en ce sens s'apparente à de la réduction théorique. Le point crucial de l'opposition tient à la distinction entre l'effort de réconciliation intenté dans le transcendantalisme et l'impossibilité tragique de cette réconciliation dans el pseudo-monisme.
Il est capital de comprendre que le nihilisme se présente comme réconciliation et que l'on ne peut cerner la démarche nihiliste si l'on n'identifie pas clairement que le monisme immanentiste n'est un modèle d'unité supérieur au dualisme transcendantaliste que dans la mesure où il est le vrai dualisme. Entendre : le dualisme comme opposition. Le dualisme transcendantaliste est une réconciliation qui surmonte l'opposition de la partie et du tout avec l'idée que le morcèlement ne remet pas en question l'unité fondamentale du reél.
Le dualisme nihiliste est une fausse réconciliation qui traduit en fait l'irréductible antagonisme entre le sensible/reél et le néant, au sens où les Gaulois dans Astérix résistent encore et toujours à l'envahisseur. L'opposition est le vrai sens du monisme nihiliste, dont un Spinoza a pu donner un aperçu réducteur et profondément haineux dans son système soi-disant apaisé et réconciliateur. Les commentateurs modernes qui sont des répétiteurs travestis en penseurs piteux et dépités se réclamant de Spinoza montrent par la simple mention de leur pédantisme qu'ils sont étrangers à la pensée dont ils se réclament et à la pensée rationnelle spécifique qui est inscrite dans leurs titre ronflants et ronfleurs : la philosophie.
Quittons les nains de la pensée, au sens où l'on évoque les nains de jardin, et revenons nous dépenser dans la cour des penseurs, qui sont tout sauf des courtisans. La seule réconciliation qui prévale dans le nihilisme dualiste est la néantisation. Le néant néantise tout, y compris l'opposition. La néantisation n'aboutit pas à l'anéantissement du reél/sensible, mais à la néantisation. La différence est qu'il y aura touojurs du sensible, mais que le propre du sensible est d'obéir à la loi du fini.
C'est ce que les immanentistes tardifs et dégénérés nomment le tragique, notion sur laquelle Nieztsche a proposé un livre de jeunesse et que l'immanentisme terminale et conséquent Clément Rosset s'est chargé de poursuivre et de réaffirmer (principalement en reprenant les définitions nietzschéennes) : alliance du nécessaire et de l'impossible, selon la définition qu'en offre Jankélévitch, maître de Rosset et élève de Bergson (pour la filiation philosophique de type immanentiste).
On pourrait gloser sur la définition partiale et engagée que les immanentistes donnent de la tragédie, en particulier ce besoin explicite de réduire la nécessité, la fatalité et le destin à des productions finies. Mais j'aimerais poru finir renvoyer à la catégorie de l'impossible pour comprendre la religion du néant. Dans son passage du Réel, Clément Rosset (dont la grandeur proprement tragique consiste à avoir produit la seule pensée terminale de facture nihiliste de ce demi siècle passé) note que le tragique éreintant est de constater, non que toute chose est finie, mais qu'elle est promise de ce fait à l'oubli.
La suprématie du néant n'est pas de détruire le sensible, mais de le réduire à la disparation. Il existera bien quelque chose, mais cette chose sera finie et oubliée de manière irrémédiable. Telle est l'action de la néantisation : détruire non pas le quelque chose, mais le trace du quelque chose. La contradiction du nihilisme est de ne pas surmonter l'opposition et d'en demeurer au stade de l'impossible. Impossible qui ne peut qu'être dualiste puisque si l'on ne surmonte pas, on s'oppose.
Pour finir, rappelons que la religion du rien s'appuie sur quelque chose de faux : le postulat selon lequel le rien positif existe. Rosset part en guerre, avec rage et froideur rentrées (ses armes contre le ressentiment et la colère), contre les disciples de Platon qui ont osé affirmer l'ineptie du rien. Il faut bien que le néant existe de quelque manière.
Déclaration saisissante et qui ne manque pas de poser des questions. Déclaration surtout qui permet de relier Platon à la tradition du transcendantalisme et de comprendre que Platon en fat s'opposait aux velléité nihilistes de son temps, apparues suite aux problèmes transitoires entre le polythéisme et le monothéisme et suite à la crise née du renversement transcendantaliste. Rosset, comme Nietzsche, comme auparavant Spinoza, comme tous ses devanciers dans l'histoire moderne de l'immanentisme, ne résout nullement le problème du néant.
Il se contente de le définir vaguement et surtout de nier les problèmes qu'il pose en mettant en avant les résolutions fictives qu'il permettrait. Au premier rang des améliorations du nihilisme, la fin du dualisme (condamnation du double relié à Platon). Cette unité qui est fondée sur la croyance dans la néantisation oublie de préciser que la disparition de l'homme est la seule disparition qui guette l'issue nihiliste et que le premier ennemi et la première victime du nihilisme n'est pas le néant. C'est l'homme. Raison pour laquelle on parle du nihilisme ou de religion du diable pour qualifier la religion déniée et désaxée du néant : elle conduit à annihiler l'homme sous prétexte de lui apporte la vérité.

mercredi 22 juillet 2009

Henry d'Arabie

Décidément, en ce moment, les pseudo-complotistes sont gâtés. Pour comprendre les mécanismes d'élaboration et d'exécution du 911, d'innombrables documents sortent dans une profusion proche de la fusion. C'est la preuve que les commanditaires de cet horrible attentat sont au plus mal et que leur guerre contre le terrorisme rime avec désespoir. Il serait hâtif et réducteur de lire les données qui suivent comme le point final du 911. Par contre, si l'on comprend le problème dans sa globalité, on détient ici des preuves accablantes de l'identité des commanditaires du 911. La vraie grille de lecture de l'épiphénomène 911 consiste à retenir l'existence d'un Empire postcolonial, issu de l'Empire anglais, comme principe explicatif nécessaire et suffisant. Ce néocolonialisme qui ne dit pas son nom utilise le pétrole comme énergie et source d'enrichissement.
Dans ce schéma, la fin du pétrole sonne comme la fin de l'aventure hypocrite impérialiste. On utilise les ressources oligarchiques saoudiennes pour contribuer à monter le 911, mais il ne faut jamais oublier que les Saoudiens sont les alliés/sous-fifres des Américains et des Israéliens. Il va de soi que les Saoudiens ont joué un rôle majeur dans le 911, comme il va de soi que les principaux acteurs de cette sinistre farce sont des financiers saoudiens. Maintenant, si l'on connecte ces données accablantes avec la tête financière de l'Empire, on obtient un aperçu de certains des étages inférieurs du 911, qui vous indiquent les parties supérieures - du 911.
Ecoutez avec parcimonie
Tarpley, que Steinberg attaque trop durement sans doute, mais qui a le tort d'avoir au final désinformé en commençant par informer, ce qui est un crime impardonnable. Je veux dire que Tarpley a pondu un excellent commentaire géostratégique sur le 911, comme phénomène révélateur et systémique, mais il a préféré s'arrêter en cours de chemin. Au lieu d'aller au bout de son analyse, il en reste à de commodes compromis qui incriminent d'obscures forces en lieu et place des forces réelles et tout à fait visibles de l'opération. Tarpley se rend-il compte que par son obscurantisme conspirationniste il sert ceux qu'il prétend combattre : les factions oligarchiques qui ont validé le 911 et qui promulguent comme solution à la crise le NOM?
Ecoutez plutôt Ivashov et vous comprendrez pourquoi un analyste de haut niveau comme cet ancien chef d'État-major russe à l'époque des faits peut vous asséner que ce sont les oligarques d'Occident (les vrais oligarques) qui ont monté l'opération 911. Quand on veut comprendre l'influence des Saoudiens, il convient de relier les Saoudiens avec l'Empire britannique : on obtient alors une cartographie précise de ce qui s'est passé et l'on comprend que tous les protagonistes du dossier 911 sont des émanations de cet Empire : les Pakistanais, les Saoudiens, les Israéliens, et bien entendu les forces atlantistes tapies à l'intérieur des États-Unis, connectées à la Grande-Bretagne et à l'Occident. Ce sont ces forces à bout de souffle et à la recherche d'un nouveau souffle qui ont cautionné la guerre contre le terrorisme. Depuis combien de temps avons-nous des stratèges, des diplomates et des politiciens aux États-Unis, soit le lieu de l'hégémonie atlantiste déclarée, qui font le jeu du diable, soit de impérialisme décolonisé de tradition britannique? Qui sont les Kissinger et Consorts? Des valets des forces financières atlantistes dont le centre est située non à Wall Street mais à la City. Lisez vraiment cette étude de l'excellent Jeffrey Steinberg : ceux qui sont honnêtes vont comprendre.

http://solidariteetprogres.org/article5617.html


"Attentats du 11 septembre 2001 : le voile se lève
20 juillet 2009 - 20:06


Par Jeffrey Steinberg (Executive Intelligence Review)*

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Ce texte revêt une importance fondamentale car il s’appuie sur des documents qui viennent d’être rendus publics par les autorités américaines elles-mêmes, et non sur des rumeurs. Les sommes dont ont bénéficié les agents saoudiens impliqués dans l’organisation du 11 septembre peuvent apparaître comme relativement modestes ; elles constituent néanmoins des éléments irréfutablement probants et ne sont que la partie émergée de l’iceberg, comme le démontre tout le montage de la « caisse noire » dans l’affaire al-Yamamah. Le réseau de complicités mis à jour implique l’appareil politique de « l’Empire britannique », c’est-à-dire, par delà le Royaume-Uni, le conglomérat des forces du renseignement et des opérations financières qui avait étendu son influence jusqu’au niveau le plus élevé de l’Administration américaine, au sein de la Maison Blanche de l’Administration Bush-Cheney.

En lisant ce qui suit vous découvrirez qu’un certain nombre d’a priori auxquels vous vous êtes obstinés à croire depuis le 11 septembre 2001 et contre lesquels Lyndon LaRouche avait mis en garde, étaient en réalité le résultat d’une imposture. La plupart des choses qu’on vous a dites sur les évènements du 11 septembre sont erronées. La vérité, telle qu’elle émerge à partir de documents récemment mis en circulation et disponibles auprès des Archives nationales américaines, c’est que deux pays prétendument alliés des Etats-Unis, l’Arabie saoudite et la Grande-Bretagne, ont été mêlés jusqu’au cou dans les attaques contre les tours jumelles de New York et le Pentagone. En réalité, les Etats-Unis ont été trahis par des cercles dirigeants au sein de la famille royale saoudienne et certains éléments des services secrets saoudiens associés à l’Empire britannique.

De hauts responsables de l’équipe Bush-Cheney au sein de la Maison Blanche, du département de la justice et du FBI étaient non seulement au courant de l’opération, mais ont tout fait pour en dissimuler les coupables. Ce qui symbolise probablement le mieux ce pacte anglo-saoudien est l’accord baptisé « al-Yamamah », un énorme contrat d’échange d’armes contre pétrole, datant de plus de vingt-cinq ans. L’on dispose désormais de suffisamment de preuves pour établir que des fonds provenant des comptes offshores associés à ce contrat parvinrent au moins à deux des terroristes du 11 septembre, ce qui justifierait que le département de la Justice lance sans plus attendre une enquête de grande envergure.

Les documents nouvellement disponibles, comparés à d’autres preuves déjà rendues publiques, confirment la main anglo-saoudienne derrière les attentats du 11 septembre et renvoient aux poubelles de l’histoire toute une littérature conspirationniste qui attribuait ces attentats à des forces obscures et mystérieuses. Les écrits d’un ancien collaborateur de LaRouche, Webster Tarpley, constituent un exemple assez caricatural de ce genre de thèses, discréditées par les enquêteurs d’Executive Intelligence Review.

EIR a déjà publié des éléments probants sur ce sujet. LaRouche lui-même avait instinctivement indiqué la véritable nature de l’opération, le jour même des attentats, alors qu’il était interrogé en direct sur les faits lors de l’émission radio de Jack Stockwell, au moment même où les avions s’écrasaient sur les tours jumelles et le Pentagone, dans la matinée du 11 septembre 2001.

Si les services américains, et éventuellement d’autres pays, tirent toutes les conclusions des nouvelles preuves concernant le rôle anglo-saoudien dans cette affaire, une des sources alimentant la guerre asymétrique mondiale s’en trouvera tarie, ce qui aurait par ailleurs bien d’autres aspects positifs.

Nouveaux éléments de preuve

Au début de cette année, les Archives nationales ont rendu publiques des pièces réunies par la Commission sur le 11 septembre, jusqu’alors tenues secrètes. Trois de ces documents, dont EIR a pu prendre connaissance, fournissent la preuve accablante du rôle central joué par les services secrets saoudiens et du soutien essentiel fourni par le renseignement britannique pour la préparation, l’exécution et la dissimulation des crimes du 11 septembre.

La pièce la plus significative de ces documents, encore en partie soumise au secret défense, est un « mémorandum pour mémoire » qui résume le témoignage fourni le 23 avril 2004 par un informateur du FBI résidant en Californie du sud, ayant loué en 2000 son appartement à deux des terroristes du 11 septembre. Bien que le nom de l’informateur soit biffé sur le mémorandum, d’autres sources rendues publiques l’ont identifié comme étant Abdussattar Shaikh. Son officier de liaison au FBI a lui aussi été identifié publiquement sous le nom de Steven Butler.

Dans cet entretien, Shaikh raconte en détail sa première rencontre avec deux des pirates de l’air impliqués dans les attentats, Nawaf al-Hazmi et Khalid al-Mihdhar. En avril 2000, Shaikh épingla un message sur le tableau des annonces du Centre islamique de San Diego (ICSD), faisant savoir qu’il était prêt à louer des chambres de sa résidence à des « musulmans dévots ». A cette époque, Shaikh opérait déjà comme un indicateur rémunéré du FBI. D’après son récit recueilli par les enquêteurs de la Commission sur le 11 septembre, Quinn John Tamm, Jr. et Dietrich Snell, Shaikh fut abordé lors de la prière du vendredi par al-Hazmi, qui lui dit qu’al-Mihdhar et lui-même cherchaient de toute urgence un toit. Le 10 mai 2000, les deux hommes se seraient installés au domicile de Shaikh. Al-Mihdhar le quitta six semaines plus tard, prétextant qu’il devait se rendre auprès de sa femme et de son enfant en Arabie saoudite, et al-Hazmi y resta jusqu’au 10 décembre, jour où il se rendit en Arizona pour suivre des cours de pilotage.

Au cours de son témoignage, les enquêteurs interrogent Shaikh à propos d’un autre Saoudien, Omar al-Bayoumi. Selon le document, « le Dr X [Shaikh] déclare que Omar al-Bayoumi a rendu visite à al-Hazmi à son domicile. Le Dr X connaissait al-Bayoumi comme un individu de nationalité saoudienne rencontré à l’ICSD. Lors de sa visite, al-Bayoumi aurait dit : "Je vous les ai adressés [al-Hazmi et al-Mihdhar]." Le Dr X nous répète que ce n’était pas le cas et qu’il avait rencontré les deux hommes dans le vestibule de l’ICDS après une prière du vendredi ». Le document poursuit : « al-Hazmi n’aimait pas al-Bayoumi et confia au Dr X qu’il était "un agent des Saoudiens". al-Hazmi se plaignit auprès du Dr X qu’al-Bayoumi filmait constamment les gens qui fréquentaient l’ICSD. Le Dr X confirme que ce fut le cas lors des rencontres auxquelles il assista à l’ICSD. Il dit qu’al-Bayoumi disposait en permanence d’une caméra avec le micro ouvert pour capter ce qu’il se disait. Le Dr X affirme avoir "entendu qu’al-Bayoumi était un agent (des Saoudiens)". »

A elle seule, cette description précise d’Omar al-Bayoumi comme un agent du renseignement saoudien en contact régulier avec un des terroristes du 11 septembre a de quoi étonner. Le fait que le Dr Shaikh soit un indicateur du FBI qui, selon plusieurs sources du renseignement américain, était rémunéré sur une base régulière pour garder un œil sur la communauté musulmane de la région de San Diego, allant jusqu’à héberger deux des auteurs du 11 septembre, est tout aussi étonnant. Mais la portée de l’affaire al-Bayoumi, et la connaissance qu’en avaient le FBI et d’autres agences gouvernementales américaines, vont bien au-delà d’un scandale local.

Al-Bayoumi était bien plus qu’un « visiteur régulier » de la résidence du Dr Shaikh au moment où al-Hazmi y vivait. Les faits essentiels sont les suivants.

Le 15 janvier 2000, al-Hazmi et al-Mihdhar atterrissent à l’aéroport international de Los Angeles, en provenance de Kuala Lumpur (Malaisie), où vient de se tenir une rencontre entre de nombreux membres d’al-Qaïda et de réseaux alliés. A leur arrivée, al-Bayoumi accueille les deux hommes à l’aéroport et les emmène à San Diego. C’est lui qui leur a loué une chambre, signé le contrat de location et payé la caution de 1500 dollars. Al-Bayoumi fera aussi, plus tard, toutes les démarches nécessaires pour que les deux individus bénéficient d’un entraînement dans un centre de formation pour pilotes d’avion.

Les liens d’al-Bayoumi avec trois des terroristes du 11 septembre (d’après des documents officiels du Congrès et du FBI, il aurait aussi hébergé à plusieurs reprises au printemps 2000, dans son appartement personnel, un troisième individu, Hani Hanjour) sont si évidents qu’une source gouvernementale déclara à des journalistes que « certains enquêteurs du FBI soupçonnent al-Bayoumi d’être l’homme envoyé en mission avancée de reconnaissance pour les pirates de l’air du 11 septembre ».

Cependant, il ne fait aucun doute qu’al-Bayoumi était en même temps un agent des services de renseignement saoudien. D’après sa fiche de signalement auprès de la CIA et du FBI, et des informations fournies par l’enquête conjointe menée par le Sénat, la Chambre des représentants et la Commission sur le 11 septembre, al-Bayoumi est entré sur le territoire étasunien en août 1994. Avant cela, il travaillait pour le ministère de la Défense saoudien avec un salaire de 3000 dollars par mois, somme qu’il continua à toucher en étant aux Etats-Unis et pendant huit ans, jusqu’en 2002. Aux Etats-Unis, il était officiellement enregistré comme salarié de Dallah Avco, une société d’armement saoudienne appartenant à des membres de la famille royale saoudienne, bénéficiant de contrats avantageux auprès du ministère de l’Aviation et de la Défense. D’après les enquêteurs fédéraux étasuniens, al-Bayoumi n’a jamais effectué de travail réel pour Dallah Avco. Cependant, son salaire mensuel passa à 3500 dollars juste après l’arrivée d’al-Hazmi et d’al-Mihdhar aux Etats-Unis.

En juin 1998, un don anonyme en provenance d’Arabie saoudite vint arrondir la fortune personnelle d’al-Bayoumi. Il s’agissait de 500000 dollars pour la construction d’une nouvelle mosquée à San Diego, à condition qu’al-Bayoumi y soit chargé de la sécurité, avec un bureau à sa disposition et un salaire assuré. Des témoins confièrent au FBI et à la Commission sur le 11 septembre qu’on voyait rarement al-Bayoumi à la mosquée. Cependant, il était en communication constante avec des représentants de haut niveau du gouvernement saoudien aux Etats-Unis et à Riyad. Selon les notes de la commission bicamérale du Congrès et de la Commission spéciale sur le 11 septembre, entre janvier 2000, c’est-à-dire le moment où al-Hazmi et al-Mihdhar arrivent en Californie, et mai 2000, al-Bayoumi aurait passé trente-deux coups de téléphone à l’ambassade saoudienne de Washington D.C., trente-sept appels à la mission culturelle saoudienne de Washington et vingt-quatre appels au consulat saoudien de Los Angeles. Son interlocuteur au consulat était Fahad Thumairy, qui, bien que disposant d’un passeport diplomatique, était l’un des imams anti-américains les plus virulents de la zone. Il sera extradé des Etats-Unis après le 11 septembre 2001.

Fin juin ou début juillet 2001, al-Bayoumi et sa femme, Manal Ahmed Bagder, quittent soudainement San Diego pour l’Angleterre, où al-Bayoumi optera pour un cycle d’études en économie à l’University Aston. Il sera arrêté par Scotland Yard quelques jours après le 11 septembre 2001. Après une semaine de garde à vue, il sera relâché faute de preuves et rentrera précipitamment en Arabie saoudite.

Osama Basnan

Omar al-Bayoumi n’était pas le seul officier de renseignement saoudien en liaison avec les terroristes du 11 septembre. Il coopérait étroitement avec un autre officier du renseignement, Osama Basnan, entré aux Etats-Unis en 1980 avec un visa de tourisme mais resté jusqu’en octobre 2002, date à laquelle sa femme et lui furent expulsés en tant qu’immigrants clandestins. Un rapport du FBI, écrit peu après les attentats, mettait en garde contre le fait que les preuves réunies à son égard « pourraient indiquer qu’il fut le successeur d’Omar al-Bayoumi et agissait dans l’intérêt du gouvernement de l’Arabie saoudite ». Un rapport confidentiel du FBI en date du 3 octobre 2001 indique que Basnan entretenait des rapports avec des membres de la famille Ben Laden vivant aux Etats-Unis. Dans les jours suivant le 11 septembre, un avion transportant des membres du clan Ben Laden, ainsi que d’autres hauts responsables saoudiens, fut autorisé à décoller pour l’Arabie saoudite, alors qu’aucun vol civil n’était permis par les autorités américaines.

Le FBI s’intéressait à Basnan bien avant le 11 septembre. En 1992, selon des informations parues dans la presse, celui-ci était sous enquête du FBI pour ses liens avec le mouvement du djihad islamique de l’Erythrée (EJD), une organisation dans l’orbite d’al-Qaïda au moins depuis 1996. Le 17 octobre 1992, Basnan, qui vivait à Washington D.C., organisa une fête chez lui en l’honneur du cheikh Omar Abdul Rahman, le fameux « cheikh aveugle » actuellement en prison pour avoir préparé des attentats terroristes à New York. A la même époque, selon des sources américaines du renseignement, le FBI fit un rapport détaillé (qui reste classé secret) sur les activités de Basnan pour le compte du gouvernement saoudien, en dépit – ou à cause – de ses liens avec des radicaux islamiques. En effet, les services de renseignement américain rapportent que Basnan fut arrêté dans la région de Los Angeles pour une affaire de drogue mais que les accusations contre lui furent abandonnées suite aux pressions intenses de la part de l’ambassade saoudienne.

L’ambassadeur et la princesse

Si les connections d’al-Bayoumi avec le ministère saoudien de la Défense et de l’Aviation sont solidement établies, ses liens personnels avec l’ancien ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, le prince Bandar bin Sultan, et sa femme, la princesse Haifa, le sont au moins autant. En avril 1998, le prince Bandar, fils du ministre de la Défense le prince Sultan, fit parvenir un chèque de 15000 dollars à Basnan. Bandar prétend que ce versement était un « geste charitable » répondant à une demande écrite de Basnan pour l’aider à couvrir des frais médicaux pour sa femme. Début novembre 1999, à peine quelques semaines avant l’arrivée à Los Angeles des deux terroristes impliqués dans le 11 septembre, la princesse Haifa commença à envoyer des chèques de banque, établis sur son compte à la Riggs National Bank de Washington, à la femme de Basnan, Majida Ibrahim Ahmad Dweikat. Ces paiements continuèrent jusqu’en mai 2002. Le couple royal a ainsi versé un total de 53 à 72000 dollars à Basnan et à sa femme. Selon le rapport de l’enquête bicamérale Sénat-Chambre des représentants, bon nombre de ces chèques de banque de la princesse Haifa à l’ordre de la femme de Basnan furent encaissés par la femme d’Omar al-Bayoumi, qui en fut finalement la principale bénéficiaire. Notons également que la plupart de ces transactions eurent lieu au moment même où Basnan et al-Bayoumi « géraient » les affaires financières d’au moins deux des terroristes du 11 septembre, al-Hazmi et al-Mihdhar. Et le duo du renseignement saoudien, bien qu’il reste des éléments à confirmer, semble également avoir eu des relations directes avec le troisième pirate de l’air, Hani Hanjour.

Le cadeau de BAE au prince Bandar

A l’époque où le prince Bandar et la princesse Haifa effectuaient leurs contributions « charitables » à Basnan et al-Bayoumi, l’ambassadeur saoudien aux Etats-Unis se trouvait être le bénéficiaire en dernier ressort de commissions occultes de plus de deux milliards de dollars, versées par la compagnie de défense et d’aéronautique anglaise, BAE Systems. Lorsque le scandale de BAE explosa au grand jour, la BBC, le quotidien The Guardian et d’autres médias révélèrent que BAE versait des dizaines de milliards de dollars de pots-de-vin à des fonctionnaires du ministère de la Défense saoudien et à d’autres membres de la famille royale, en échange de contrats d’armement fort lucratifs.

Ces relations occultes entre BAE Systems et l’Arabie saoudite remontent à 1985, lorsque le prince Bandar en personne avait obtenu l’accord du Premier ministre anglais de l’époque, Margaret Thatcher, pour la vente de quelque quarante milliards de dollars en armement et contrats de maintenance fournis par BAE en échange de pétrole brut saoudien.

L’arrangement, cyniquement connu sous le nom d’al-Yamamah (la colombe), dépassait de loin le cadre d’un simple troc. BAE surfacturait les avions de combat, les systèmes de défense et la maintenance d’au moins un tiers du prix de base afin d’offrir des rétro-commissions aux officiels saoudiens, y compris au prince Bandar. En échange, l’Arabie saoudite livrait en moyenne un plein supertanker de pétrole par jour à BAE qui, à son tour, via un arrangement avec British Petroleum et Royal Dutch Shell, le revendait immédiatement sur le marché spot. Pour les Saoudiens, il s’agissait d’un accord avantageux. Au-delà même des « commissions » qui remplirent les poches de plusieurs princes saoudiens et de nombreux officiels, le coût d’extraction du pétrole brut était de 5 dollars par baril. BP et Royal Dutch Shell le revendaient avec des marges énormes. Grâce à cette transaction unique en son genre, une caisse noire offshore du renseignement anglo-saoudien fut constituée à partir de 1985, permettant d’assurer des centaines de milliards de dollars pour des opérations hors normes de toutes sortes.

Dans une biographie semi-officielle du prince Bandar, publiée plusieurs années plus tard, William Simpson affirme que al-Yamamah était avant tout un partenariat géostratégique entre Londres et Riyad. La caisse noire alimentait les moudjahidines afghans dans leur guerre contre les Soviétiques, dans les années 1980, finançait l’armée tchadienne dans ses conflits frontaliers avec la Libye et permettait de contourner la surveillance du Congrès américain pour fournir de l’équipement militaire à l’aviation saoudienne.

De hauts responsables du renseignement américain soulignent qu’une enquête complète sur le rôle du prince Bandar dans l’affaire al-Yamamah démontrerait qu’une partie des commissions occultes de BAE ont atterri, à partir de la Banque d’Angleterre, via le compte de Bandar à la Riggs National Bank, entre les mains de Basnan, al-Bayoumi et la cellule des terroristes du 11 septembre installée en Californie. A la date du 2 août 2003, le bruit fait autour des financements éventuels de Basnan par le prince Bandar était si fort que l’ambassadeur en personne fut obligé de faire une déclaration publique, affirmant que ces soupçons, « faux et sans fondement », n’étaient que des « rumeurs, insinuations malveillantes et contrevérités ». Il cita alors pour sa défense le président américain George W. Bush, qui avait « loué l’engagement saoudien en vue de combattre le terrorisme ».

Cette évocation des paroles de Bush pour tenter de dissimuler l’implication saoudienne dans les attentats du 11 septembre ne fit que rendre encore plus furieux les enquêteurs américains de bonne foi, déterminés à aller jusqu’au bout de leur enquête. Les enquêteurs des commissions du Sénat et de la Chambre des représentants savaient parfaitement que lorsqu’ils avaient soumis leur rapport définitif (Report of the Joint Inquiry into the Terrorist Attacks of Sept. 11, 2001) pour publication, un chapitre entier de vingt-huit pages, contenant les preuves du soutien apporté par le gouvernement saoudien aux terroristes, y compris les contributions financières de Bandar à Basnan, avait été interdit de publication. Il reste aujourd’hui encore protégé par le secret défense. Lors d’une rencontre récente entre le président Barack Obama et les familles des victimes du 11 septembre, il lui a été demandé de déclassifier ce chapitre, apparemment sans succès.

Les Bush (George, le père, comme George W. le fils) étaient si proches du prince Bandar que ce dernier fut souvent présenté comme un « membre d’honneur de la famille Bush ». La détermination dont fit preuve l’administration Bush pour faire disparaître toute preuve d’implication anglo-saoudienne était si forte qu’Osama Basnan, l’officier du renseignement saoudien soupçonné, put se rendre en toute confiance au Texas, les 24 et 25 avril 2002, lorsque le prince héritier Abdullah (devenu roi entre-temps) rendit visite, en compagnie du prince Bandar, à George W. Bush dans son ranch de Crawford. La suite du prince était nombreuse : huit avions remplis d’aides et d’assistants. Parmi eux, trois officiels soupçonnés d’entretenir des liens avec al-Qaïda. Cet « incident » embarrassant fut étouffé, de même que la présence de Basnan à Houston où il aurait rencontré un prince saoudien faisant partie de l’équipage du futur roi, et lui aussi pourvu de moyens financiers considérables.

Quatre mois plus tard, le sénateur démocrate de Floride Bob Graham, qui présidait la commission du Sénat sur le renseignement et dirigea l’enquête bicamérale sur le 11 septembre, déclara qu’à sa connaissance, la CIA disposait « de preuves irréfutables qu’il existait des appuis pour ces terroristes au sein du gouvernement saoudien ». Il souligna ce point dans Intelligence Matters, son livre sur l’enquête du Sénat et de la Chambre.

La Grande-Bretagne responsable de terrorisme d’Etat

En décembre 2000, les éditeurs d’EIR soumirent à la secrétaire d’Etat américaine de l’époque, Madeleine Albright, un mémorandum étayé exigeant une enquête sur le rôle de l’Etat britannique dans le terrorisme international. Ce texte avait été écrit avec l’aide d’avocats auprès du département d’Etat, qui nous ont aidés à définir les critères permettant de placer un pays sur la liste noire de ceux qui soutiennent le terrorisme. Il se fondait exclusivement sur des documents fournis par les gouvernements de neuf pays, ayant formulé des protestations officielles contre la protection offerte par le gouvernement britannique et, dans certains cas, le financement de cellules opérant sur le territoire britannique. La démarche d’EIR répondait à toute une série d’opérations de guerre asymétrique, très souvent menées par des combattants rescapés de la guerre d’Afghanistan contre les Soviétiques, dans les années 1979-89, une guerre financée en sous-main et soutenue logistiquement par les services de renseignement britannique, français, américain, saoudien et israélien.

La haute protection du gouvernement britannique s’étendait à divers groupes terroristes : le Parti des travailleurs kurdes (PKK), qui disposait d’une station de radio émettant des instructions à partir de l’Angleterre pour coordonner des attentats dans l’est de la Turquie ; le Jihad islamique égyptien, qu’on a vu à l’œuvre en 1997 lors des attaques violentes contre des touristes japonais à Louxor en Egypte et dans l’assassinat du président Anouar el-Sadate ; le groupe terroriste indien Lashkar e-Taibi, impliqué dans des assassinats et des prise d’otages en 1999 ; les terroristes tchétchènes recrutés dans les mosquées en Angleterre.

Parmi les chefs d’accusation retenus contre le gouvernement britannique, notons que les services anglais ont fermé les yeux sur les allers-retours de Ousama Ben Laden entre le Pakistan, l’Afghanistan, le Soudan et l’Angleterre, dans les années 1990. Le Times de Londres a admis qu’en 1996, Ben Laden se rendait régulièrement à Londres, « clairement sous la protection des autorités britanniques ». Le quotidien l’avait repéré dès le début des années 1990, alors qu’il fréquentait la résidence de Khalid bin Mahfouz, un richissime banquier saoudien. Mahfouz alimentait les Frères musulmans et toute une palette de groupes djihadistes. Il était aussi un actionnaire de premier plan de la Banque de crédit et de commerce internationale (BCCI). En 1994, la France et l’Algérie multiplièrent les démarches diplomatiques auprès du Foreign Office, affirmant que Ousama ben Laden entretenait au Royaume-Uni des relations avec le GIA, à l’époque impliqué dans des attentats aveugles dans les deux pays. Le renseignement français faisait allusion à certaines rencontres entre le GIA et Ben Laden dans la résidence de ce dernier à Wembley. D’après des sources françaises, notamment Roland Jacquard, Ousama ben Laden habitait Harrow Road, à Londres. Même après son départ, des propagandistes de sa mouvance continuèrent d’opérer à partir de Londres.

L’argument habituellement invoqué par l’Angleterre consiste à affirmer qu’en échange de l’asile accordé, ces groupes s’engagent à ne pas commettre d’attentats sur le sol britannique, ni prendre d’intérêts britanniques pour cibles. Cependant, quiconque doté d’une connaissance même rudimentaire de l’histoire de l’Empire britannique, depuis les premiers jours de la Compagnie des Indes orientales jusqu’au parrainage des mouvances « Jeune Europe », « Jeune Amérique » et « Jeunes Turcs » par Lord Palmerston au XIXe siècle, se rend immédiatement compte qu’il s’agit d’une fraude. Le parrainage de guerres asymétriques est au cœur même de la méthode anglo-vénitienne. Et le projet anglo-saoudien al-Yamamah n’est que la version moderne du soutien fourni par la Compagnie des Indes orientales à une myriade de groupes ethniques, religieux et séparatistes, constituant le vivier d’où l’on peut tirer des assassins fanatiques politiques et des émeutiers prêts à répandre aux quatre coins de la planète un « chaos sur demande », utile à l’Empire.

Démasquera-t-on le mensonge du clan Bush ?

Bien que des enquêteurs de la commission bicamérale et de la commission sur le 11 septembre aient tenté de dénoncer le rôle du renseignement saoudien dans les attentats, la Maison Blanche, avec la complicité élargie d’éléments au sein du FBI et du département de la Justice, s’efforça d’étouffer l’enquête sous une chape de plomb. C’était si gênant que trois des enquêteurs (Kevin Scheid, le colonel Lorry Fenner et Gordon Lederman) rédigèrent une note en proposant des directives à leurs supérieurs chargés de superviser les enquêtes, Dan Marcus et Steve Dunne. Ils s’y plaignent amèrement que le FBI et d’autres « observateurs » présents lors des interrogatoires de la commission interféraient dans la procédure et intimidaient les témoins. « Les observateurs se sont positionnés physiquement et se sont comportés d’une façon qui, nous en sommes convaincus, était de nature à intimider les témoins et à les empêcher de donner des réponses complètes et directes à nos questions. Les observateurs se plaçaient généralement à côté des témoins, face au personnel de la Commission, ce qui donnait aux témoins l’impression qu’ils participaient aux interrogatoires avec un statut égal à celui des témoins. De plus, ils prenaient des notes écrites sur les déclarations des témoins et pouvaient apparaître comme impliqués dans les condamnations éventuelles. Nous pensons que le comportement des observateurs a, intentionnellement ou non, pour effet net d’interférer avec les interrogatoires et d’intimider les témoins pour les empêcher de donner des réponses claires et complètes ». La note se concluait sur cette requête : « Nous vous demandons de soulever avec l’Exécutif ce problème du comportement des observateurs, afin de les empêcher de se comporter de cette façon à l’avenir ». En annexe étaient présentées dix règles de comportement visant à mettre fin à toute intimidation. Ce mémorandum fut certes déclassifié et versé au début de cette année dans le domaine public, aux Archives nationales, mais aucune action ne fut engagée et la dissimulation dont s’est rendue coupable la Maison Blanche (comme le démontre la suppression du chapitre sur l’implication saoudienne dans le rapport du Congrès) subsiste encore aujourd’hui.

Condoleezza Rice a menti

La dissimulation du crime impliqua, au moins dans un cas, l’outrage au Congrès. Alors qu’un conflit opposait la Commission et la Maison Blanche pour savoir s’il fallait rendre public un briefing présidentiel quotidien d’août 2001, avertissant le président Bush de la haute probabilité d’une attaque d’al-Qaïda contre les Etats-Unis, la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice n’hésita pas à affirmer – sous serment – que la communauté du renseignement n’avait fourni aucun « renseignement exploitable » et que personne n’aurait pu anticiper les évènements du 11 septembre.

Contrairement à ce témoignage, les experts du renseignement disposaient d’indications majeures qu’al-Qaïda planifiait non seulement de détourner des avions, mais de les utiliser comme armes. D’après le troisième document rendu public cette année par la Commission sur le 11 septembre, l’Administration fédérale de l’aviation et le North American Aerospace Defense Command (NORAD) procédèrent, dès octobre 1998 (juste après les attaques contre des ambassades américaines en Afrique, avec prise d’otages), à des exercices impliquant la réaction à des détournements d’avion. Le dernier, Vigilant Guardian I, s’est déroulé du 6 au 10 septembre 2001. Un des scénarios de l’exercice, décrit dans le rapport de la Commission, postule qu’un avion arrivant à New York en provenance de Londres est détourné par « des terroristes équipés d’explosifs dont ils entendent faire usage au-dessus de New York ». On peut en déduire que l’idée que des terroristes planifient d’utiliser des avions comme armes lancées contre New York ne faisait pas qu’effleurer l’esprit de certains experts du contre-terrorisme quelques jours avant le 11 septembre.

Basnan libre de rentrer chez lui

Le 21 octobre 2002, un juge fédéral de Californie ordonne à Osama Yousef Basnan et à sa femme, Majida Ibrahim Ahmad Dweikat, de quitter au plus vite les Etats-Unis car leurs papiers ne sont pas en règle ! Cet officier du renseignement saoudien, pourtant actif illégalement aux Etats-Unis depuis le début des années 1980 et qui avait, de concert avec Omar al-Bayoumi, financé au moins deux des terroristes du 11 septembre, fut si content d’être renvoyé dans son pays qu’il serra la main au juge et le remercia chaleureusement à l’annonce du verdict.

Le message délivré ce jour-là par la Cour ne pouvait être plus clair : l’entreprise terroriste anglo-saoudienne était hors de portée de la justice. L’idée que la Grande-Bretagne et l’Arabie saoudite, deux des plus sûrs alliés des Etats-Unis, les aient trahis et aient joué un rôle fondamental dans le pire attentat terroriste jamais perpétré sur leur sol, fut jetée aux orties.


* L’Executive Intelligence Review (EIR) est la publication en langue anglaise des associés américains de Lyndon Larouche (cf. son numéro du 17 avril 2009)."

lundi 20 juillet 2009

Fiction des Brutes Initiées

Encore une pièce à conviction qui confirme l'inanité de la version officielle du 911. Au lieu d'insister sur les mensonges patents de cette version officielle, je me cantonnerai à examiner un élément troublant dans les réactions : comment se fait-il que le secrétaire à la Justice d'Obama, le réputé progressiste et honnête Holder, cautionne l'omerta et l'absence d'enquête? C'est que les pressions doivent être bien fortes et que les suspects ne sont pas inculpables. Imaginez par exemple que Kissinger, Scowcroft ou Brzezinski soient, d'une manière ou d'une autre, impliqués dans la conception du 911. Ce sont actuellement des conseillers fort influents de l'administration Obama. Depuis combien de temps les juges sont les parties?
Par ailleurs, la complicité de Holder n'a pas besoin de se révéler active. Aucun institutionnel américain ne peut échapper au piège institutionnel, qui consiste à cautionner le 911 si l'on veut sauvegarder les institutions américaines. Ne nous y trompons pas : c'est dans cette perspective sardonique que les concepteurs du 911 ont monté leur coup - avec une connaissance parfaite des rouages institutionnels, dont ils sont les familiers. Dans un moment alarmant où la pérennité des États-Unis est sérieusement envisagée, notamment d'un point de vue monétaire, dénoncer les mensonges du 911 reviendrait à détruire la constitution américaine (dans tous les sens du terme).
On comprend cette complicité indirecte et sans doute emplie de désaccords : elle revient à sauver coûte que coûte le malade, y compris en taisant les graves erreurs médicales. J'ai bien peur que cette stratégie de bonne foi repose sur une erreur tragique : dans ce genre de situation, le seul moyen de sauver le système corrompu et mensonger consiste précisément à injecter la dose de vérité qui se révélera mortelle - pour le mensonge. Essayer de taire l'évidence et passer à autre chose relève de la duplication fantasmatique : on ne peut passer à autre chose tant qu'on tait.
Le seul moyen de passer à autre chose, c'est de reconnaître la vérité, de juger les coupables (encore en vie) et d'empêcher que ce type de dérive institutionnelle puisse se reproduire. Les mesures pour y parvenir ne sont pas si insurmontables. Elles tournent autour d'un maître-mot : l'émission de la monnaie (soit du dollar) doit être effectuée par l'Etat américain - par aucun intérêt privé.

http://www.voltairenet.org/article161127.html


"L’administration Obama fait interdire le témoignage du FBI sur le 11-Septembre.



Poursuivies en Justice par des familles de victimes des attentats du 11 Septembre 2001, les compagnies d’aviation ont fait valoir que, même si elles avaient multiplié les mesures de sécurité, les attentats auraient réussi.

Selon leurs avocats, l’inaction des autorités suffit à expliquer le bilan désastreux de cette journée. Pour développer leur raisonnement, les défenseurs ont souhaité appeler à comparaître des agents du FBI.

En effet, suite aux attentats le FBI a procédé à une vaste enquête. Des éléments rassemblés montreraient que le gouvernement n’a pas pris ce jour-là les mesures réglementaires qui auraient pu empêcher la multiplication des attentats.

Cependant, sur intervention de l’Attorney General des États-Unis Éric Holder, le juge Alvin Hellerstein a interdit l’audition des agents du FBI, empêchant ainsi les compagnies d’aviation de développer leur défense. L’audience reprendra le 28 juillet.

8 ans après les faits criminels, l’enquête du FBI, qui comprend 155 000 pièces à convictions et 167 000 procès-verbaux d’interrogatoire, n’a pu être examinée par aucun tribunal. Son contenu n’est connu qu’au travers de procès relatifs à des affaires connexes [1] et de déclarations d’agents à la presse. Ceux-ci assurent que leur enquête dément la version gouvernementale des évènements [2].

Contredisant les propos des responsables de la CIA et des secrétaires à la Justice successifs, le FBI a toujours refusé d’imputer ces attentats à Oussama Ben Laden, qu’il ne recherche pas à ce titre.

==

[1] Par exemple, lors du procès du Français Zacarias Mousaoui, accusé d’avoir conspiré en vue de participer au détournement du vol 93 d’American Arlines, le FBI a rejeté les conversations téléphoniques échangées ce jour-là entre des passagers des avions détournés et leurs proches au sol. Les fonctionnaires assermentés ont indiqué que —selon leur enquête— ces appels, si souvent cités, n’ont jamais existé et sont des faux.

[2] « 41 anciens responsables états-uniens de l’anti-terrorisme et du renseignement mettent en cause la version officielle du 11-Septembre », par Alan Miller, Réseau Voltaire, 9 juin 2009."


vendredi 17 juillet 2009

Gare au Bigard

Chapeau, Général.
Gare au Bigard. J'avais de l'humoriste le plus populaire de France une image assez mitigée. Je continue à m'interroger : Bigard réagit-il au mensonge effarant de la version officielle du 911 parce qu'il est légitimement révolté ou parce que des groupes bien renseignés utilisent son aura et sa notoriété pour faire passer le message? Quoi qu'il en soit, Bigard en One Man Show ou en Band Men Show n'a que trop raison de relayer le canal divin de la vérité.
La vérité - contre la version officielle occidentaliste?
Ce que notre Bigard national est en train d'oser dans le paysage stéréotypé du show business, dont il n'a que trop fait partie, est un coup de dynamite. Pas dans les Tours, hein, mais dans le mensonge qui enserre de sa gangue putride les démocraties libérales. Pan! Puisque Bigard a l'air intéressé par la précision, effort plus que louable de profondeur et d'intérêt, j'aimerais lui soumettre quelques suggestions ou quelques pistes pour ses futures interventions.
Au passage, on remarquera que les humoristes labellisés versent de moins en moins dans l'humour et de plus en plus dans le vitriol et la contestation. Ceux qui demeurent dans la veine comique sont des trublions insouciants qui abordent des sujets stéréotypés et totalement déconnectés des préoccupations politiques. Sujets sociétaux ou individualistes, comme les travestis ou les Ch'tis. Humour superficiel et prévisible, qui se garde bien de se montrer corrosif en abordant les sujets qui fâchent (comme par hasard les plus importants aussi à notre époque troublée). Par charité chrétienne, je ne citerai personne.
Par contre, je n'oublie pas les pistes :
1) Able Danger, où l'on apprend que des pirates de l'air appartenaient à des opérations de contre-terrorisme de l'armée américaine.
2) Les 19 pirates de l'air, dont la liste est fausse et la participation suspecte.
3) BAE, initiales d'un scandale anglo-saoudien, dans lequel sont impliqués l'ambassadeur Bandar Bush Bin Sultan et des pans majeurs du 911. Au passage, le film de Chiesa Zero prétend prouver les virements bancaires saoudiens dans le 911.
4) Le cas Oussama, qui n'a toujours pas été inculpé pour les attentats du 911, ce qui rend illégitime la guerre d'Afghanistan et qui explique peut-être pourquoi on ne l'a jamais retrouvé (est-il encore vivant?).
5) La défense aérienne américaine civile et militaire qui a été ponctuellement et stratégiquement désactivée pendant plus d'une demi-heure (voire plus), ce qui implique directement les responsables de ces institutions.
6) La torture infâme et inexcusable des supposés terroristes du 911, comme l'improbable KSM.
7) Les multiples témoignages accablants de témoins directs du 911. Le dernier en date est le cameraman de la FEMA Sonnenfeld.
8) Les liens hypothétiques et à éclaircir entre les entreprises qui s'occupaient de la sécurité des WTC le 911 :
a) pour le 7, c'était Blackstone Real Estate Advisors en 2000, groupe détenu en partie par un autre cador du business américain, le fabuleux Peterson, collègue de Kissinger dans les seventies, et son associé le génial Schwarzmann, membre des Skulls and Bones de Yale en même temps que W.
b) pour les 1 et 2, il s'agissait de Kroll Securities, filiale à l'époque d'AIG, tenu à l'époque (depuis 1993) par Maurice Hank Greenberg, sioniste vénérable et éminent comparse des services de renseignements américains. En 2004, la compagnie d'assurance Marsh McLennan Companies a racheté Kroll. La compagnie détenait quelques bureaux dans le WTC Nord qui furent frappés par le (supposé) vol 11 d'American Airlines. A l'époque, le grand directeur de la compagnie était le fils de Maurice, Jeffrey. Encore une figure du CFR. Quelques mois plus tard, Jeffrey a dû quitter son poste pour causes de scandales financiers. Son papa, le héros Hank, a connu également quelques tracas du même acabit et à la même période, en 2005. A chaque fois, c'est l'horrible procureur général de l'Etat de New York qui s'est occupé de régler le cas, le terrible Eliot Spitzer. Depuis, AIG a été renfloué à hauteur d'environ 150 milliards de dollars par le contribuable américain.
Il y aurait une multitude d'autres problèmes à approfondir, mais je préfère finir avec cette dernière piste, qui me semble suffisamment solide pour étayer une bonne partie de la conception du 911. On ne monte pas des attentats aussi sophistiqués dans les montagnes de Tora B. Pour mener à bien ce genre d'opérations, il faut des milliards, la logistique d'États et la complicité d'institutionnels à l'intérieur des États-Unis. Qui avait ce pouvoir? La réponse sur des coupables directs est assez indécise, mais sur les commanditaires, elle coule quasiment de source.
Le chef d'État-major russe à l'époque du 911, le général Ivashov, l'a fournie : ce sont les oligarques occidentaux de la banque, des affaires et de la finance qui ont monté le coup. La liste des exécutants du niveau supérieur n'est pas non plus pléthorique et diversifiée : qui a le pouvoir de monter le 911 et de demeurer relativement méconnu? W. est une marionnette plaisante, mais qui était derrière l'administration W.?
Courage, Général, la vérité ne meurt jamais.