Je reviens sur la question : pourquoi se cache-t-on pour faire le mal? Variante : pourquoi des complots? Réponse succincte : parce qu'on fait le mal pour imiter le bien - pour faire le bien. Faire le lien. La différence, c'est que ce qu'on nomme le Bien résulte de l'oeuvre de Dieu, du divin, des dieux, de l'Etre - ou du réel. Comme on voudra. En tout cas, c'est l'oeuvre du tout. Chez Platon, il est une idée très importante, qui résume le transcendantalisme et qui provient directement de la cosmogonie africaine : l'Idéal recoupe le sensible. Autrement dit : l'homme ne voit pas l'intégralité de ce qui est, mais seulement une partie. Seulement en partie. C'est cette vision tronquée, au sens où Plotin parlait de vision une, et où Rosset évoque la vision double, qui est la source du mal. Sauf que le bien reconnaît la représentation tronquée, quand le mal claironne que la seule représentation est que la représentation tronquée est représentation totale. Le tronqué est total. Vous ne viendrez plus chez nous par hasard. Le Bien n'est pas caché. Le Bien est clashé : il n'est pas visible aux yeux de l'homme. Aux yeux de l'âme. Du coup, le Mal veut faire comme le Bien. C'est lui qui y est? Il se cache pour être lui aussi invisible. En fait, l'invisibilité du Mal ressortit d'une mauvaise compréhension de la nature du Bien. Le sensible ne comprend pas l'absolu. Le diable passe à côté de la plaque : il rate l'essentiel et c'est en quoi il est toujours condamné à perdre la partie - au moment où il pensait enfin la gagner.
jeudi 30 avril 2009
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