samedi 9 janvier 2016

La vérité nihiliste

Ce qui a provoqué l'échec historique du nihilisme n'est pas d'être passé à côté du problème, mais de l'avoir évité - tandis que le transcendantalisme l'a affronté - quitte à l'avoir repoussé ensuite. Le transcendantalisme a en effet proposé la solution de l’Être, qui est aberrante logiquement, mais viable pratiquement. Le nihilisme n'a su faire ni l'un ni l'autre. 
Sa solution est pratiquement invivable, condamnant le réel à l’absurdité, plus ou moins reconnue (explicitement chez Schopenhauer, Démocrite ou Gorgias; déniée chez Spinoza par exemple, encore plus chez Aristote). Théoriquement, c'est encore pire, puisque le nihilisme, loin d'affronter le problème de l'infini, le transforme en fini (non-être, néant ou rien sont des concepts identiques dans leur dimension finie). 
Mais ce faisant, le nihilisme peut être considéré comme affrontant le problème, selon lequel : 
1) il y a une différence essentielle au sein du réel, qui ne peut se résumer à l'être;
2) l'intuition porte sur le fait que tout est contenu ici et maintenant (mais pas de manière homogène ou univoque), tout en étant infini (comment cette condition peut-elle être respectée).
Ce qu'on nomme infini est mal compris, tant dans l'hypothèse Être que non-être. Le malléable offre la solution (non pas définitive, mais cohérente).

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