mardi 20 septembre 2016

Le nouveau et le fini

Rentrée scolaire rétroactive pour Koffi Cadjehoun!

Quand on considère la naissance, on se pose la question de savoir d'où vient l'être nouveau. Le fait que des êtres disparaissent ne suffit pas à expliquer que de nouveaux viennent prendre leur place. Ils pourraient fort bien ne pas être remplacées et que la disparition succède à l'être. 
Le même mystère n'explique pas la naissance, comme il n'explique pas la mort. Si l'on pose question : "qui apporte le nouveau?", on peut y répondre de manière physique. Ce sont d'anciens spécimens qui portent le nouveau, par la reproduction. 
Mais cette explication en reste à l'indéfini si on recherche la cause originelle et qu'on finit pas proposer le Premier Moteur. L'explication n'en est pas une. La raison ne peut fixer l'origine sans que se pose la question de son antériorité.
Qu'y avait-il avant l’œuf? Si l'on répond la poule, c'est le cercle vicieux. La régression à l'infini indique que l'on doit chercher un complément au fini et que la logique finie tourne en rond si elle cherche à sortir du raisonnement physique.
La question est de savoir quelle est la forme de ce complément. La tradition l'a nommé transcendant et infini. Mais rien n'indique qu'il le soit. En particulier, ce qui devrait mettre la puce à l'oreille est que l'infini n'est pas positivement défini.
D'une manière générale, on peut observer qu'on en reste au négatif dans toute la tradition de la pensée, puisque la propre du transcendantalisme est de ne pas définir Dieu et de dire ce qu'il n'est pas (les définitions comme l'amour chez les chrétiens sont des analogies, recourant aux sentiments humains). 
La philosophie est incapable d'expliquer le nouveau, parce qu'elle en reste à l'infini. Son défi est de considérer à quelles conditions le nouveau peut être fini tout en étant le complément de l'être lui aussi fini.

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