dimanche 22 avril 2018

Le ressentiment du nietzschéen

Si vous critiquez un nietzschéen, il vous accuse de ressentiment, ce qui est très drôle, parce qu'il se réclame de la lucidité et du réalisme au sens premier du terme et qu'il se moque des marxistes qui considéraient qu'ils exprimaient l'objectivité scientifique, tandis que ceux qui n'étaient pas de leur bord exprimaient quant à eux l'erreur. Eh bien, le nietzschéen fait pareil, mais sans s'en rendre compte manifestement. Pour lui, tout individu qui le critique se roule dans la fange du ressentiment et du moralisme. Dans les deux cas, la critique n'est plus possible, parce que nos énergumènes pensent avoir atteint la vérité. Chez le marxiste, la vérité est historique, donc palpable (ce qui explique son échec assez rapide, les gens se rendant compte qu'il se trompe tout simplement). Chez le nietzschéenne, le mal est plus profond. Car il nie l'existence de la vérité au sens absolu. Il pense donc être dispensé de tous soupçons à ce sujet. Mais c'est l'inverse qui est vrai. Ce n'est pas parce qu'il pense que la vérité idéale et objective n'existe pas qu'il ne pense pas avoir raison. Dès lors, son mal est plus profond. Ne pouvant être contredit, il a toujours raison. Il suffit qu'il pense avoir raison pour avoir raison.

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