mercredi 1 mars 2017

Les limites du cadre transcendantaliste

L'histoire biblique est emblématique de ce que la pensée rationnelle peut proposer de mieux pour expliquer la condition incompréhensible de l'homme sur Terre, lui qui ignore ce qu'il fait là, pourquoi il vit, qui se doute qu'il y a autre chose que ce qu'il voit ou que ses représentations sont à peu près justes quand il s'agit de mener son existence, mais qui se montrent défaillantes dès qu'on entend définir ce qu'est le réel. 
Tout juste le débat actuel entre réalisme et constructivisme ne fait que reprendre une vieille question de débat, consistant à savoir ce qui existe indépendamment de nos représentations (s'il existe quelque chose, comment le formuler, sachant que nos représentations sont incapables d'envisager précisément ce que le terme réel peut cacher, autrement que par des approximations qui gagnent sans doute en précision dans le temps, mais avec lenteur, et sans qu'on puisse en déterminer la fin, puisque cette idée ne se conçoit pour le moment que dans la représentation de l'être. Or si le réel ne se résume pas à l'être, nous nous trouvons dans l'impossibilité de trouver un début et une fin, donc nous estimons que nous avons perdu toute boussole). 
L'imagination est le véritable fondement de la pensée rationnelle, contrairement à ce qu'on considère le plus souvent, parce que la raison est une faculté qui ne peut s'épanouir que dans le calcul et les opérations stables, ce qui nécessite qu'elle est obligée de trouver une faculté complémentaire qui lui permette de rester dans le cadre du réel, dont le propre est de ne pas être stable.
Le problème est que le rationalisme triomphe dans une conception où le réel se limite à de l'être. Or il faut tout au contraire apporter au réel, et pas seulement aux fondements, des contours qui, parce qu'ils flottent, rendent explicable sa vision d'un début et d'une fin. En effet, la vision d'un début et d'une fin ne vaut que dans l'être.
L'imagination n'est pas la véritable faculté qui dirige l'homme et qui permet de comprendre le réel au-delà de sa dimension d'être. Ce qu'on nomme imagination relève en fait de la capacité d'innovation ou de créativité, mais il faut donner alors à ce dernier terme une dimension qui est propre à l'homme, et pas seulement, comme on le fait aujourd'hui, réservée à une élite d'artistes, dont Nietzsche a cru se faire le promoteur.
Si l'on a jusqu'à présent reconnu l’imagination comme une faculté importante pour l'homme, capable de créativité, c'est parce qu'elle est reconnue comme inférieure à la raison et qu'elle la sert avec efficacité, a point qu'on estime qu'en philosophie elle n'existe pas. Il est vrai qu'on en reconnaît l’aspect décisif en littérature.
Mais jamais on a cherché à approfondir l'imagination autrement que comme une faculté connexe et inférieure de la raison. Or on voit bien que la raison, quand elle est seule, présente comme inconvénient pour le moins fâcheux de ne pas être capable de changement. Elle divise avec une rigueur impressionnante, mais elle aboutit à force de rigueur et d'application à l’appauvrissement, puisqu'elle est incapable de changement.
Donc la pensée humaine ne peut fonctionner sur la raison, sans quoi cela signifierait que l’homme a un fonctionnement qui est inapplicable avec le réel - ce qui n'est pas possible, au nom du principe selon lequel ce qui demeure une période importante dans le réel est conforme au moins avec une approximation fiable avec le fonctionnement du réel, ce qu'on pourrait appeler le principe de

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