mardi 11 septembre 2018

La limite de l'être

Pourquoi a-t-on perduré pendant si longtemps dans le transcendantalisme? Je ne saurais donner de datation précise quant à l'apparition du transcendantalisme, puisqu'on ne sait au juste quand l'homme est apparu. Mais disons que le transcendantalisme est la mentalité atavique que l'homme défend depuis ses "commencements". Autrement dit, il n'est pas possible de répondre à la question des origines, peut-être tout simplement parce qu’elles relèvent du fantasme. Mais il est possible, et c'est l'essentiel, de se demander pourquoi le transcendantalisme n'a pas changé. Le problème que cette question suscite, c'est : pourquoi une conception si déficiente a perduré? 
La réponse serait qu'elle a perduré, parce qu'elle n'avait contre elle que le nihilisme et que le nihilisme était plus déficient encore. Ce ne serait pas dans l’absolu que le transcendantalisme témoignerait de sa valeur, mais en fonction du nihilisme. Son avantage serait qu'il se montre pérenne, quand le nihilisme se montre destructeur et autodestructeur. Mais cela ne signifierait pas pour autant, et tant s'en faut, qu'on ne peut améliorer le transcendantalisme. Pourquoi n'a-t-on jamais cherché à l'améliorer? Parce que le transcendantalisme signifie qu'on reste en terrain connu, alors que toute tentative d’amélioration implique qu'on sorte de cette sphère rassurante.
Nous nous trouvons confrontés à la peur de sortir de l'être. Raison pour laquelle le nihilisme a perdu : parce que sa sortie de l'être était inacceptable. Encore proposait-il seulement qu'on sorte de l'être en envisageant qu'existe en plus le non-être, c'est-à-dire qu'on n’envisageait de sortir que négativement de l'être. Le nihilisme restait assujetti à la borne indépassable de l'être. La sortie de l'être signifie la sortie positive de l'être, l'idée selon laquelle il existe un élément positif  qui n'est pas de l'être. Dans ce cas, ce qui va changer n'est pas la connaissance qu'on se fait de la réalité, entendue, non comme le réel au sens étymologique, mais comme notre expérience de l'existence, excédât-elle l'être. 
Ce qui change, c’est notre conception de l'existence, notamment de la mort. Autrement dit, c'est une pense religieuse qui vient corriger la pensée atavique du transcendantalisme. Elle porte sur l'idée qu'il faut envisager autrement l'existence après la mort. Ce qui change ainsi, c'est la connaissance métaphysique. Nous ne pouvons plus envisager une vie inutile, où l'être redouble sans raison l’Être, alors qu'il n’existe que de l'être, mais il faut accepter l'idée selon laquelle l'être coexiste constamment avec cette réalité qui est autre.

Aucun commentaire: