jeudi 14 juillet 2011

Au bas mât

Nous vivons une époque sympathique : nous somme sur le point de connaître la désintégration généralisée du système financier et culturel qui fonde notre civilisation mondialisée. Notre civilisation n'est pas comme par le passé une civilisation parmi tant d'autres, mais la civilisation, puisqu'il n'y en a plus qu'une seule, et que l'on parle à ce sujet de civilisationmondialisée, globalisée, interconnectée (peut-être de manière trop grandiloquente et entérinée).
Et l'endroit crucial où l'épicentre de la crise se déroule, c'est : les Etats-Unis. On aime ou on déteste les States (parfois les deux en même temps, comme ceux qui reprennent les pires modes sous-culturelles US en déblatérant contre ce pays barbare, avec histoires et sans histoire). Les Etats-Unis, c'est (c'était?) le premier Etat-nation dans le monde. La première puissance économique et militaire, au point que certains parlent d'impérialisme américain, alors qu'ils n'ont pas compris que l'impérialisme consistait à prendre en otage l'Etat-nation le plus puissant et ne pouvait émaner que de factions, pas d'Etat-nation.
On parlera peut-être bientôt des Etats-Unis au passé. Sacré coup de vieux, sacrée coupe de vice. Que s'est-il passé pour que le pays le plus prospère du vingtième siècle connaisse un tel déclin en si peu de temps? En fait, ça faisait un bail que les problèmes s'accumulaient et s'amoncelaient, mais on ne voulait pas voir. Déni d'inquiétude. JFK s'est fait assassiner. Le bon peuple américain, trop individualiste et consumériste pour sortir de son rêve fantasmatique et affronter le cauchemar, a fermé les yeux, et la Commission parlementaire Warren a refusé de considérer la vérité : que le représentant officiel du peuple américain avait été assassiné par des commanditaires financiers fort puissants, pas par le petit gigolo qui juste après l'assassinat s'est à son tour fait liquider dans un sordide règlement de comptes. L'ultralibéralisme est arrivé, les coups tordus ont foisonné. Zéro souci.
Les représentants publics ont commencé à être de moins en moins indépendants et de plus en plus incapables. Reagan n'était pas brillant, très peu logique et très idéologique; Bush Sr. se distinguait par son cynisme encore pire, Clinton était un érotomane intelligent qui se fit coincer sur sa faiblesse et ne put mener à bien ses projets progressistes. Après, c'est notre Crise qui se prépare, avec l'élection plus ou moins arrangée de W., puis sa réélection plus grotesque. W. était le pantin anglophile du Texas et des réseaux Baker/Bush/Bandar qui avait le mérite d'avancer à visage démasqué, comme le clown qui se trimballe avec un nez rouge afin d'éviter qu'on le prenne pour l'équilibriste.
Enfin, Obama arriva. Roulements de tambour. On hurla au prodige, au miracle, à la renaissance des Etats-Unis. Raison invoquée : Obama est Noir, donc bon. Euh, rectificatif, il était métisse. Ce qui en dit long sur les préjugés qui circulent en Occident, où l'on lave sa mauvaise conscience dans les eaux sales de l'esclavagisme d'autant plus dénié qu'il se poursuit sous des formes insidieuses. Obama parlait bien, on ne voulut pas jauger de son pedigree : un bon toutou, narcissique à souhait, bien entouré par une garde rapprochée de conseillers aux ordres, contrôlé par les puissances de l'argent, Chicago d'où il vient, Wall Street, où il allait. EtLondres, où il se prosterna deux fois. La première, il était encore chéri du monde; la seconde, déconsidéré, hors de la réalité, il ne s'était pas rendu compte qu'il s'agissait d'un d'adieu de demi-dieu au pouvoir qu'il chérit tant et aux honneurs pour lesquels il tua son peuple.
Obama n'est pas la réincarnation de Martin Luther King, ni d'aucun des Noirs américains qui finirent assassinés et qui se distinguèrent par leur combat pour la justice, la liberté et la dignité. Obama est tout le contraire d'un héros. Bientôt, il sera haï comme un zéro. Un zozo en faillite, qui passa pour un progressiste imprégné des principes de Solon, qui mentit sur sa politique progressiste d'aide aux classes moyennes et qui se vautra dans la fange de Wall Streetcontre main street. Obama est un esclave, pas un King. C'est un burger, pas un berger.
On le croque, on l'avale, on le digère, on finira par le conchier. Maintenant, si l'on veut comprendre l'identité des factions financières qui contrôlent Obama, il est plus instructif de s'arrêter sur le cas de Soros que de parcourir la liste des autres généreux parrains, parfois plus généreux (Buffett n'est pas prophète). Soros est un paravent typique de l'Empire britannique, avec son Quantum Fund domicilié dans les Antilles néerlandaises, son apologie de ladépénalisation de la drogue et ses multiples oeuvres caritatives au service de l'ingérence démocratique (l'impérialisme libéral).
Le contrôle d'Obama par les factions financières britanniques ne se fait pas par des citoyens britanniques, mais souvent par des citoyens américains, étrangers - pas forcément britanniques. Et c'est le grand secret de l'impérialisme, qui explique que trop souvent certains analystes contestataires et progressistes, comme le gauchiste emblématique Chomsky, prennent l'Empire britannique pour l'Empire américain - des vessies pour des lanternes. Ceux qui de bonne foi avancent ce genre d'arguments n'ont pas discerné que l'impérialisme contrôle les Etats-nations et que les Etats-nations ne peuvent pas se montrer impérialistes dans leurs prérogatives pérennes.
Cette grille de lecture faussée (l'impérialisme américain, parfois mâtiné de sionisme) propose une identification faussée de l'impérialisme en faisant comme si ce sont les Etats-nations qui constituent les fondements politiques et sociaux, comme si la structure de l'Etat-nation était l'ultime fondement du monde politique (et donc de l'économique). C'est s'opposer à l'ordre politique en validant la structure politique officielle (ce qui pourrait sembler une contradiction dans les termes, puisqu'on s'oppose avec suspicion à l'officiel après en avoir validé les principes). Le secret de l'impérialisme, c'est qu'il manipule les Etats-nations, qu'il contrôle lesEtats-nations, comme Obama se trouve contrôlé, en somme. Obama serait le symbole métonymique du contrôle opéré par les factions sur les Etats-nations.
Du coup, non seulement la grille de lecture de l'impérialisme américain ou de tout type d'impérialisme étatique paraît bien puérile, mais le contrôle des Etats-nations par le seul impérialisme envisageable, celui de factions, indique que les Etats-nations d'Occident sont contrôlés, tout comme l'Etat d'Israël - qui n'est pas vraiment un Etat-nation, mais oscille entre la tentation de l'Etat-nation démocratique et libéral (à l'occidental), la théocratie bancale etl'Etat colonialiste (inavouable). La lecture de la stratégie internationale devient bien différente à l'aune de ce critère. La révélation de l'existence de factions financières apatrides contrôlant les Etats-nations cerne l'identité déniée de l'Empire britannique et l'impérialisme comme opposé viscéralement à la forme de l'Etat-nation (constat historique).
Les factions financières préfèrent aux Etats-nations des Etats fantoches à leurs ordres, commel'Etat d'Israël, dont la légitimité est impossible et qui, pour acquérir une identité collective viable, devra subir une profonde réforme de ses institutions incluant la reconnaissance des Palestiniens dans son projet. Précisons que le contrôle des Etats-nations par les factions n'obéit pas à une situation stable de toute-puissance, comme si les factions avaient toujours contrôlé les Etats-nations depuis leur création moderne et que ce contrôle caché et pervers obéissait de surcroît à une immuabilité simpliste et accommodante, dans laquelle ce serait les mêmes familles qui contrôleraient les Etats-nations (on entend beaucoup dénoncer les famillesRockefeller et Rothschild dans ce jeu caché et oligarchique).
Le fonctionnement des factions implique, au contraire de l'immuabilité et de la stabilité, un surcroît d'instabilité par rapport au changement ontologique classique. Plus le pouvoir est caché, plus il est éclaté, fragile et instable. Une lecture authentiquement complotiste (pas la récupération sémantique du complotisme afin d'empêcher la dénonciation des complotsd'Etats) fausse la structure oligarchique, en laissant entendre que la volonté cachée de quelques pervers tout-puissants et fort intelligents peut réussir à contrôler le réel sans que ce contrôle oligarchique ne nuise à la santé du monde humain.
C'est l'inverse qui est vrai : le contrôle caché oligarchique, outre qu'il introduit une instabilité fondamentale virant bientôt au chaos généralisé, détruit le monde de l'homme et aboutit, non à l'immuabilité perverse de l'emprise oligarchique, mais à l'accélération du processus de destruction que signe tout fixisme de nature anti-entropique. Le système oligarchique est dégénératif et condamné dès son avènement. Obama est le symptôme du contrôle du premierEtat-nation, les Etats-Unis, par les factions par l'Empire britannique financier et que la chute de l'Empire britannique, inéluctable, ne signifie pas que les Etats-nations vont se relever, débarrassés de leur parasite-sangsue.
La crise actuelle (oligarchisation du monde globalisé) pourrait dégénérer en chaos : c'est la tactique que défend et promeut l'Empire britannique, consistant à engendrer le chaos pour mieux remplacer les structures d'Etat-nation par des structures fédéralistes et non démocratiques (bureaucratiques) à la solde de factions oligarchiques. Le chaos est l'allié de l'oligarchie. L'oligarchie ne peut prendre le pouvoir que dans et par le chaos. Tout processus oligarchique relevant de la destruction, il ne peut longtemps subsister en parasite suçant le sang des Etats-nations; après leur effondrement, il doit remplacer ces coquilles vidées par des fédérations oligarchiques.
C'est à ce genre d'alternatives qu'appellent les médecins-empoisonneurs comme Soros (ou Attali en France). Remplacer la démocratie par l'oligarchie bureaucratique et inégalitariste. Légitimer le chaos par la nécessité de l'inégalitarisme et de la pauvreté. Obama travaille en osmose avec la City de Londres, sans se rendre compte que la question de la postérité importe plus que celle de la domination présente. Si nous voulons en finir avec l'oligarchie de l'Empire britannique, nous devons résoudre la question : quelle est la faille dans les Etats-nations qui a permis aux factions oligarchiques de Venise, des Pays-Bas (voire la Belgique), puis de la City deLondres, miroir de l'Empire britannique, de prendre le contrôle des Etats-nations, à commencer par leur premier représentant, les Etats-Unis (pourtant créés dans l'intention de sortir du système oligarchique enserrant l'Europe dans sa gangue putride et maléfique)?

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