samedi 3 juillet 2010

La secte des esprits lucides

Le sectarisme est un mot fort noble.

Samuel Frund me demande ce que je pense du mouvement international inspiré dans les années soixante par Lyndon LaRouche depuis les États-Unis.
http://aucoursdureel.blogspot.com/2010/06/laveugle-ment.html#comments
En France, l'antenne se trouve dirigée par Jacques Cheminade et s'intitule Solidarité et Progrès. Il me semble utile de commencer par préciser que je ne suis pas militant de Solidarité et Progrès, mais sympathisant vivement intéressé (et stimulé) par des idées que je considère riches et généreuses. Je n'ai jamais subi aucune tentative d'endoctrinement de type sectaire (au sens péjoratif) de la part de larouchistes. Mon point de vue est celui d'un citoyen qui a sympathisé avec le parti politique de Cheminade en France parce qu'il considère que c'est parmi ces cercles républicains que se trouvent les idées de demain à même d'assurer la longévité de l'homme.
Nous nous trouvons à un moment dramatique (décisif) de la culture et de l'histoire humaines. Nous nous situons en pleine crise systémique. Ceux qui claironnaient voilà encore peu de temps que le libéralisme est le système ad vitam aeternam en sont maintenant pour leurs frais. L'impensable est survenu : le système économique monétariste s'est effondré. Comme il était la clé de voûte des sociétés mondialisées, nous assistons à la plus grave crise de l'époque moderne avec comme corolaire que pour la première fois le projet de globalisation (la Babel biblique) se trouve sur le point de réussir.
Dans cette configuration inattendue et tendue de crise, l'intervention des larouchistes devient plus compréhensible. Eux qui claironnaient quand tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes (orwellien) que le monétarisme nous entraînait vers l'abîme, les voilà sur le devant de la scène. Ils avaient raison, les économistes institutionnels et prestigieux avaient intégralement tort (ou peu s'en faut). Cette grande inversion de toutes les valeurs implique que les thèmes larouchistes se retrouvent dans les débats portant sur la question de comment sauver (réformer) le système économique international.
Nous entendons beaucoup parler du Glass-Steagall, le précédent introduit par Roosevelt et qui se trouverait cette fois globalisé : une idée lancée par LaRouche et ses sectateurs. Idem avec le nouveau Bretton Woods ou avec la conquête spatiale. Parions que ces idées qui pouvaient encore sembler hurluberlues voire dangereuses il y a quelque temps deviennent d'actualité et trouvent un écho qui ne fait que commencer. Dans cette phase de changement, il est important de comprendre depuis quel contexte s'expriment les larouchistes : c'est le point de vue républicain; il s'opposent à l'impérialisme et à l'oligarchie.
S'il coule de source que l'on peut entretenir des divergences avec la doctrine larouchiste (la critique est l'essence du dialogue socratique et démocratique), il coule encore plus de source (vive et claire) que la doctrine larouchiste représente des idées pour l'avenir. C'est la principale raison pour laquelle les calomnies furent aussi vives dans un passé proche : les tenants d'un système ne peuvent comprendre des idées qui indiquent le changement (quand bien même ce changement est inexorable).
Comme Samuel le note lui-même, il est assez facile de constater que les larouchistes (pour prendre un terme générique assez vaste) sont les seuls à avoir dans le champ politique clairement envisagé et analysé la crise systémique actuelle. L'originalité des larouchistes, c'est leur vision de l'économie. A partir de l'invention scientifique de LaRouche, membre d'honneur de l'Académie russe des sciences, ils ont été capables de formuler la fameuse triple courbe, dont l'essence tient à la distinction entre monétarisme et économie physique.
La pertinence de cette opposition entre économie physique et monétarisme dématérialisé est l'originalité cardinale du larouchisme. A partir de cette distinction simple, les larouchistes ont formulé un diagnostic de la situation politique dont la grande richesse est de ne pas s'en tenir aux simples brisées politiques. La larouchisme est une conception économique de nature politique, dont les racines plongent dans l'histoire, la philosophie, les arts, la stratégie et la musique. Les larouchistes estimant que la crise économique actuelle n'est pas seulement une crise économique ou sociale, on ne peut comprendre la dynamique (au sens leibnizien) de cette crise qu'en l'envisageant d'un point de vue culturel, comme crise de civilisation - crise de l'homme.
En France, les travaux de Cheminade prévoyaient par le menu depuis au moins 1995 la crise actuelle. La coïncidence n'est plus envisageable, tout comme la prévision serait vague ou indéterminée. Au contraire, c'est une méthode fiable et novatrice qu'a créée Lyndon LaRouche et dont se servent ses disciples au sens philosophique. Il est important de relier l'approche larouchiste de l'économie politique à ces données culturelles, philosophiques et religieuse pour comprendre que le larouchisme est une doctrine philosophique au sens que l'on attribuait à ce terme dans l'Antiquité. D'ailleurs, les larouchistes se réclament de Platon et de Leibniz. Quand les Anciens parlaient de sectes pour désigner par exemple les pythagoriciens, on n'imagine pas cette appellation de secte de manière aussi péjorative que de nos jours.
Il s'agit de la distinction entre une manière de voir originale et novatrice d'un côté - et une conception où l'on suit passivement les recommandations d'un gourou au point d'opposer la parole gelée de vérité absolue à l'ensemble du réel. D'un côté, le sectarisme est une approche vivifiante qui consiste à chercher la vérité de manière dynamique; quand de l'autre, l'aspect dynamique se commue en un aspect figé, fixe, morbide - la pure répétition, déformée et abêtie, de la parole du maître.
La connotation péjorative du sectarisme provient curieusement du christianisme, qui fut considéré comme une secte lors de ses premiers temps et qui montre son sectarisme au sens péjoratif en faisant aux autres ce qu'on lui a fait à lui. Il est vrai que comme pour le larouchisme de propagande, on peut distinguer entre l'esprit du christianisme et certaines de ses applications sclérosées. Il est certain aussi que le larouchisme est une secte philosophique et politique quand le christianisme fut une secte religieuse que la réussie qualifia de religion.
Le larouchisme prône le dynamisme leibnizien contre la répétition mécaniste de type cartésien. Un sectateur de LaRouche serait opposé par principe à la définition péjorative du sectarisme qui nie le dynamisme et qui encourage le mimétisme le plus servile. Si l'on suit la méthode de LaRouche, on ne peut que se montrer opposer à toute dérive d'embrigadement moutonnier (au sens péjoratif de sectarisme). Un larouchiste qui ferait montre de sectarisme au sens péjoratif (du bourrage de crâne ou du conditionnement) trahirait l'enseignement de LaRouche aussi sûrement qu'un platonicien qui répéterait servilement son Platon illustré et qui réclamerait des sanctions disciplinaires pour antiplatonisme.
Il se peut que certains larouchistes de par le monde fassent preuve de techniques de propagande condamnables ou bornées, mais outre qu'ils trahissent l'esprit critique du larouchisme, il convient de se montrer des plus prudents sur ce sujet : il se pourrait que pour des raisons d'intérêt assez évident, certains puissants aient tout à gagner à calomnier les véritables mobiles du larouchisme, en faisant passer pour fou, violent, sectaire ce qui n'est que l'expression de l'innovation ou de la différence (la condamnation du monétarisme, l'apologie de l'économie physique). Le sectarisme est selon moi un mot fort noble, dans son acception première en tout cas.
Le larouchisme est si intéressant à étudier, dans ses implications philosophiques, historiques et économiques, que les calomnies répandues à son sujet laissent pantois : non seulement elles n'ont rien à voir avec la réalité des textes, mais elles déforment si grossièrement la réalité que le choix du lecteur est vite engagé : quelles que soient ses opinions, comment ne pas défendre (même sans être d'accord) des idées si visiblement calomniées, voire se placer du côté de ces idées - car si elles sont tant calomniées, c'est qu'elles tapent juste (au moins pour certains aspects essentiels)?
Quant à la définition première du sectarisme, elle n'est que banale. Moi qui ne suis pas larouchiste au sens militant, retournons le jugement : c'est un honneur d'être tenu pour secte et c'est seulement dans une mentalité étriquée, moutonnière et peureuse que l'on s'effraie de la nouveauté et du changement. Les premiers chrétiens étaient tenus pour des sectaires notoires. Les platoniciens de même. Il est malheureusement courant que les idées avant-gardistes, surtout quand elles sont riches, se voient calomniées par les partisans du conservatisme de l'heure, qui ne peuvent considérer ces pensées de changement que comme une menace pour leur propre inclination au refus du changement.
D'une manière générale, mieux vaut être incompris que de ne pas comprendre. Les larouchistes sont incompris au sens où leurs pensées sont déformées, calomniées, parfois sciemment, comme c'est le cas de certains organismes proches du catholicisme, qui oublient que leur propre religion fut rejetée par les polythéistes romains, à l'instar du culte influent de Mithra. Le fait de suivre, qui est contenu dans l'étymologie de secte, ne peut que dégénérer en sens péjoratif quand le sectateur suit sans jamais utiliser le sens dissident (hérétique) d'une secte pour proposer sa propre interprétation. Le sens sectaire n'est déjà plus stimulation avant-gardiste s'il consiste à répéter sans créer. Par contre, le sectarisme est pensée précise au service du changement quand il est utilisé de manière dynamique.
J'entends la larouchisme comme une pensée stimulante, féconde, qui n'oblige en rien à devenir moutonnier et qui exige au contraire qu'on l'utilise comme technique dialectique au sens socratique : pour changer, s'améliorer, tendre vers mieux. On ne verse pas dans le larouchisme pour subir un lavage de cerveau, on lit et on réfléchit à partir des textes larouchistes (pas seulement de LaRouche ou des Américains, ceux d'un Cheminade et de ses associés de France sont de grande qualité) pour accroître son esprit critique et sa liberté d'opinion. Loin d'embrigader, le larouchisme exigerait l'émancipation intellectuelle. On ne peut être larouchiste qu'en étant soi-même, pas en sacrifiant au culte débilitant de LaRouche, comme à ces cultes païens de l'Antiquité.
La larouchisme n'a de valeur que suivant l'option de la secte classique et positive. Son contenu est clairement l'apologie inconditionnelle des grands thuriféraires de la dynamique comme Platon ou Leibniz. Ce serait trahir la dynamique que de faire montre de mimétisme, de conformisme ou de suivisme. De ce fait, le larouchisme est taxé de secte quand on veut déformer sa richesse intrinsèque et quand, réflexe connexe, on veut empêcher le changement. Le larouchisme est au service du changement religieux, philosophique et culturel qui est nécessaire à la pérennité de la culture humaine. Sans ce changement systémique, l'homme disparaîtrait sous les coups de buttoir de l'impérialisme, dont la forme contemporaine et mondialiste se produit dans le fait largement ignoré et dénié de l'Empire britannique issu de la Compagnie des Indes orientales.
Qui ose dénoncer l'existence et l'action néfaste de l'Empire britannique? D'ordinaire, on s'arrête à l'impérialisme américain ou à l'impérialisme sioniste. Quand on comprend que les larouchistes sont plus pertinents, plus nuancés, plus pointus, avec leur identification de l'Empire britannique monétariste et ignoré, on mesure que les calomnies dont ils sont l'objet émanent moins de leurs techniques de recrutement que des données qu'ils apportent et qui ne peuvent que contrarier les intérêts en place. Un bon moyen de vérifie la pertinence du larouchisme dans notre monde globalisé, c'est de considérer la virulence des attaques qu'il suscite.
Si les larouchistes étaient de simples allumés, jamais ils ne subiraient ce genre de calomnies. On les marginaliserait en riant sous cape de leurs lubies grossières et drolatiques. Problème : ce qu'ils annoncent depuis la fin des années soixante survient avec précision (la crise financière gravissime). Dans le même temps, ceux qui tiennent la barre, en capitaines impérieux et impériaux, sont déconsidérés et nous mènent vers le naufrage proche. LaRouche a tellement été attaqué qu'il a été emprisonné pour fraude fiscale sous l'ère de G.H. Bush (à partir de 1988). Voilà comment l'on traite dans la démocratie libérale américaine un opposant politique qui serait un vulgaire intrigant politique méritant 15 ans de bagne. En France, Cheminade a connu une galère identique après sa candidature à l'élection présidentielle de 1995.
Son compte de campagne a été rejeté alors qu'il était largement inférieur aux comptes des autres candidats (Jospin le socialiste, Chirac le gaullien, Balladur le libéral). Même scandale, même déni de démocratie, surtout depuis qu'on connaît les turpitudes des affidés du clan Balladur (au Pakistan notamment). Dans cette démocratie, on est démocratique tant qu'on ne remet pas en question l'équilibre des forces politiques dominantes. Problème : le crime des larouchistes est moins de rappeler que les socialistes contemporains sont des libéraux antisocialistes que d'expliquer avec des arguments simples que les fameuses forces dominantes politiques, qui tournent en gros autour du libéralisme, sont condamnées et non viables.
Avec les larouchistes, l'économie redevient compréhensible et accessible. Humaine. Avec les larouchistes, le sens et la vérité redeviennent des notions politiques alors qu'ils avaient disparu de la scène au profit de notions comme la force ou le résultat. Bien entendu, il n'est pas question d'estimer que les larouchistes détiennent la vérité définitive, mais plutôt de se poser la bonne question : si ce que les larouchistes dit se révèle pertinent, alors c'est que les attaques dont ils sont l'objet sont fausses. Pire, s'ils se situent dans le réel, c'est qui leur sectarisme tant honni s'oppose à l'erreur dominante.
Être du côté du changement est plus important que du côté de la majorité. C'est ce qu'on est en train de vérifier à l'heure actuelle, où les larouchistes sont de moins en moins combattus pour leurs méthodes d'embrigadement sectaire parce que leur message apparaît clairement comme plus pertinent que celui de leurs opposants. Mieux vaut être larouchiste que libéral dans une époque où l'impérialisme britannique s'effondre, et ses maîtres Smith, Keynes ou Hayek! Face aux attaques jugeant que les larouchistes sont racistes, extrémistes, antisémites (terme par ailleurs impropre), homophobes, antiécologistes ou antiavortement (ente autres), un moyen de vérification très simple existe pour s'aviser que cet acharnement tous azimuts est délirant : lire les textes.
Revenir au texte. Ce simple travail de méthode permet de constater une bonne foi pour toutes que les larouchistes ne sont pas racistes et sont même antiimpérialistes, anticolonialistes, progressistes, proches de Roosevelt et de Jaurès (principalement). Un exemple d'amalgame stupide : dans l'article Wikipédia consacré à LaRouche, on apprend que LaRouche serait proche du leader afronationaliste et extrémiste américain Louis Farrakhan de la Nation of Islam. Comme il serait aisé de montrer que l'affabulation est grotesque et totale, voilà un exemple de calomnie qui plus est décérébrée.
La vérité sur la situation politique : les larouchistes seraient plutôt des sectateurs politiques de centre-gauche, qui condamnent l'impérialisme britannique nommé libéralisme et qui lui opposent leur idéal du capitalisme fondé sur une voie alternative méconnue qui est l'économie physique de type américain (promue par les Carey, List ou Hamilton comme devanciers de LaRouche).
Quand on comprend que les larouchistes expriment le meilleur du sectarisme, soit l'avant-gardisme et le progressisme au service du changement, la critique que l'on pourrait leur adresser n'est pas tant la question (tout à fait secondaire) de leurs méthodes brutales de recrutement (je n'ai jamais constaté ces méthodes sans être militant et en tant que sympathisant critique) que l'idée de leur position dans le changement : quel changement les larouchistes encouragent-ils?
Il est capital de comprendre que le larouchisme est antilibéral, pas anticapitaliste - comme il est essentiel de mesurer que le larouchisme est antiimpérailiste, pas antiaméricain. Les larouchistes expriment l'idée selon laquelle un capitalisme non impérialiste est possible. Un capitalisme fondé sur la coopération entre États en direction d'une idée politique essentielle : l'espace. La critique que je formulerais à l'égard de cette doctrine politique tient moins à la richesse indubitable de son apport sectaire qu'à la dimension de changement qu'elle induit.
Sans doute le larouchisme exprime-t-il une transition importante et subtile vers le changement que sera la conquête spatiale, qui bouleversera nos conceptions politiques, économiques et artistiques. Sans doute le larouchisme nous prépare-t-il vers le grand changement. Nous nous dirigeons vers un bouleversement religieux qui nous verra remplacer bien plus que le monothéisme : l'ensemble du courant religieux que j'ai baptisé de transcendantalisme. D'où cette critique : les larouchistes ne seraient-ils pas des transcendantalistes qui essayent de dépasser le transcendantalisme sans y parvenir tout à fait?
Leur richesse (leur approche dynamique de l'économie politique) n'est-elle pas aussi leur limite? Mais cette critique constructive indique que les larouchistes sont les forces politiques (républicaines) qui ont le mieux senti le vent du changement et qui sont porteurs des idées politiques les plus progressistes (dans un sens véritable). Le véritable progrès est tourné vers l'espace et de ce point de vue toutes les idées qui tendent à empêcher cette nouvelle conquête, ce nouveau sens, sont réactionnaires (ainsi de cette décroissance terminale).
J'en finirai avec cette idée : il est admirable d'être calomnié et martyrisé (le martyr est un témoin) quand on défend des idées tournées vers l'avenir. Le larouchisme est une secte tournée vers l'avenir. Une secte au sens authentique, rigoureux et premier d'engagement fort, déstabilisant et avant-gardiste, qui pose des questions essentielles et trouve souvent des réponses brutales (de censure). Le centre névralgique du larouchisme tient à la dynamique : si l'on est dynamique, l'on ne peut être ni moutonnier, ni servile, ni vampirisé. Le sectaire dynamique n'est pas un sectaire servile et embrigadé.
Le grand critère de cet élan se trouve dans la confrontation avec le réel : ceux qui voient leurs idées (leurs représentations) se produire de manière régulière sont des avant-gardistes dont le crime principal est d'être incompris. Ceux condamnés et démentis par le réel se trompent. Ce sont des passéistes, des conservateurs et des réactionnaires dont le crime principal est d'avoir tort. La morale de cette histoire : mieux vaut être du côté du changement que du côté du plus fort. La qualité des idées l'emporte de loin sur leur influence présente (sans quoi des sectes comme le platonisme aurait été rayée de la carte à leurs prémisses).
Dans cette perspective dynamique, le larouchisme est une secte vivifiante qu'il convient de soutenir, pour peu que l'on comprenne que ce soutien va de pair avec un esprit véritablement dynamique - l'esprit critique et le dialogue (deux vertus non sectaires dans un sens péjoratif). Le larouchisme est une secte au sens où l'Académie de Platon était une secte. Pas un asile d'aliénés ou une usine à décérébrés. C'est le plus beau compliment qu'on puisse leur adresser - comme c'est le moyen le plus pertinent de réhabiliter le sens de ce mot si galvaudé : secte.

En guise de post scriptum, je n'ai rien trouvé de mieux que de citer la déclaration d'un maire français favorable à la candidature de Cheminade aux présidentielles de 2012, à une époque où l'avenir de la France est à l'hyperinflation, au chaos et à la guerre (une situation analogue aux sombres années 1930 précédant la Seconde guerre mondiale, quoique la crise soit encore plus grave car globalisée) :
"La déclaration de candidature de Monsieur Cheminade à la présidentielle de 2012 ne me surprend pas et me paraît tout à fait légitime. Monsieur Cheminade défend depuis de longues années une économie au service des hommes contre le pouvoir des financiers. Aujourd’hui, ses alertes répétées, sur l’imminence d’une grave crise financière, trouvent malheureusement tout leur bien fondé et rendent indispensable sa présence dans le débat public.

Didier Bazin, maire de St Pierre Aigle (Aisne)."

5 commentaires:

samuel a dit…

1/2
Merci beaucoup, tu réponds à la plupart de mes questionnements et me conforte dans mes intuitions avec en prime le langage et les références qui me manquent et permettent à ton texte d'être présenté aux innombrables contradicteur bornés décroissants qui, bien que munis de toutes les références imaginables, n'ont pas moins vis à vis de Larouche une approche largement superficielle, voire sectaire (au sens péjoratif cette fois). Il est triste d'observer chez des gens brillants, munis de doctorats en philosophie, sociologie ou histoire, et encore jeunes, une telle crainte des propositions concrètes de changement de Larouche, un tel refus de le considérer dans le texte au point de s'arrêter à des procès d'intention non fondés et de mettre en exergue, en grands dédaigneux bien au chaud, des détails qui leur déplaisent pour éviter à tout prix d'avoir à comprendre réellement le mouvement.
Ils se mettent ainsi dans des positions caricaturales: soudainement anti-technologique en bloc, au lieu de questionner les orientations de la science. Ou alors fatalistes simplistes "l'homme est un loup pour l'homme, etc.". Mais parfois franchement contradictoire, mêlant à la fois le fatalisme et le souhait de décentralisation, de pouvoir locaux, d'autonomie, de fraternité et de partage. Bref, toutes les contradictions semblent permises pour rejeter en bloc des espérances pour une fois vraiment possibles, crédibles en système organisationnel, et quelque part tellement réalisables qu'elles effraient.
Il est ainsi très difficile de parler "amicalement" des idées de Larouche qui non seulement irritent au plus haut point les partisans-bénéficiaires de la spéculation mortifère, mais effraie tout autant d'absolus non-bénéficiaires de cette spéculation: des étudiants chevronnés ultra-diplomés et travaillants pourtant pour le salaire minimum comme serveurs dans des cafés (monnaie courante à Montréal): des pauvres. On observe là selon moi l'incroyable puissance d'endoctrinement d'un système sur les populations même les plus éduquées, et lorsque j'observe le fossé énorme qui bloque l'accès des gens aux plus légitimes espérances de, osons le mot le plus détesté qui soit, croissance réelle. Cela me fait penser à la rencontre de Chomsky et Foucault visible sur dailymotion. Foucault rétorque à Chomsky qu'il spécule sur la société idéale (décentralisée, faites d'actions et d'organisation autonomes, vaguement anarchisante, selon lui réellement libres car non-soumise à un pouvoir central fort) en prenant pour base une notion de la liberté déjà pervertie car raisonnant sur la conception d'un Homme soumis à la coercition d'un système, et donc assimilant la liberté en simple opposition des éléments coercitifs du système, ce qui selon Foucault implique une définition de l'Homme et de sa liberté aussi incertaine que simplificatrice. Et là on observe la scission entre la réflexion philosophique de Foucault toutes faites de prudences et de précision des définitions et la tendance à l'espérance, aux raccourcis "salvateurs" d'un Chomsky dont je ne partage pas forcément les idées mais qui semble incarner lors de cet entretien le petit quelque chose du rêve américain, non pas de confort accru, mais de dépassement de soi, d'espérances renouvelées, de primauté de l'action libératrices, émancipatrices, sur la prudence du philosophe averti. Bref, un petit quelque chose d'Idiot (au sens noble), de courageux, d'aventurier.
Bref, j'ai peine à m'expliquer mais sûrement me comprends-tu: la notion d'aventure humaine, de projets générationnels, de long terme est incroyablement difficile à transmettre, même aux plus jeunes, cela va sans doute de paire avec une dénatalité occidentale qui ne favorise pas les questions d'avenir.

Samuel

samuel a dit…

2/3
Pour en revenir à Larouche, ce qui offense aussi ceux que je suis parvenu à faire tendre l'oreille pour entendre un de ses webcast, c'est deux choses: la mise en scène dites "mégalomaniaque" de ses webcast (avec drapeaux américain, rideau, applaudissements scolaires). Ca je le comprends mais si ca ne justifie en rien un refus en bloc. Mais aussi ce qu'il se plait à rappeler, soit que l'amérique des pères fondateurs constituait dans l'esprit la sauvegarde du meilleur de l'europe, auquel il m'est rétorqué très souvent "au prix d'un génocide améridien bien barbare" (cette omission récurrente de Larouche quant aux conséquences de la découverte de l'amérique par l'occident alimente les anti-larouchistes qui remettent de ce fait en cause son "pseudo-anticolonialisme"). De mon côté, je considère cette omission comme une volonté de ne pas accabler et de se concentrer sur le positif. Mais bref, je me perds un peu dans la petite fenêtre à commentaire. Donc merci beaucoup pour ton texte, merci en particulier pour ta définition du sectarisme en tant qu'organisation d'une force pour la promotion d'une pensée (si j'ai bien compris), cela me sera très utile pour affiner mon habituelle désastreuse répartie :-). Un autre argument qui vient souvent chez les opposants à larouche, c'est qu'il faut guérir l'homme avant de l'envoyer dans l'espace ou il ne fera que reproduire à plus grande échelle sa soif de puissance et de domination. A quoi je réponds généralement un peu stupidement: "mais c'est l'espace justement qui guérira l'homme" ce qui constitue un raccourcis un peu foireux. Car si l'espace se réduit à nouveau faute de moyens de l'étendre, l'homme fera à nouveau preuve de ses pires travers avec le même zèle. Bref, il y a quand même j'ai l'impression un petit quelque chose de fataliste sur la nature humaine, sur son degré de maturité dans ce qu'en dit larouche: en gros si on enlève la possibilité de découverte, d'expension à l'homme il s'attaquera à ses frères, à la manière d'un animal. Il faudrait que je vérifie plus sérieusement ce dernier point. Mais la fin de la transcendantalité, de la verticalité religieuse dont tu parles n'est pas très rassurante car c'est généralement un moyen efficace il me semble de modération des instincs par une vision à la fois supérieure de l'homme (créature à part) et soumise (à son Créateur). Je dois dire que le dépassement du transcendantalisme que tu envisage est difficile à imaginer (qu'est-ce qui pourrait bien dépasser ce qui transcende, quelque chose qui tran-transcenderait, qui surtranscenderait?) et fait craindre l'avènement de ce qu'on voit repoindre un peu partout: un néo-panthéisme à tendance anthropocentrique ou un holisme à la doctrine bien pauvre (toute la mouvance santé naturelle, écologie, vision globale, de système, etc.) même si pas dénué d'intérêt pratique parfois. Bon, je suis croyant (catholique) et ca n'aide pas :-).

samuel a dit…

3/3
Dernière remarque à ce sujet: j'ai remarqué, après discussion au sujet de larouche avec moult personnes, que les croyants, aussi bien musulmans que catholiques, sont bien plus ouverts et capable de recherche au sujet de larouche que les athés ou agnostiques qui apparaissent étrangement comme les plus bornés, les esprits les plus encombrés et statiques, ce qui doit probablement avoir une explication mais que je ne m'explique pas pour le moment.

Ah oui, une dernière chose fondamentale des propos de larouche et extrêmement difficile à démontrer aux anti-larouchiste, du fait surtout qu'il m'est difficile de le démontrer à moi-même: l'actualité et la réalité de l'empire anglo-saxon. Oh, je comprends très bien la prédominance de la mentalité anglo-saxonne de domination: guerres indirectes, division, spéculation, gestion du court termes mais il est difficile d'apporter aux contradicteurs des preuves physiques: les institutions montrées du doigts sont généralement localisé aux Etats-Unis (banque mondiale, FMI) ou autre organisations de gestion mondialisée dont les sièges ne sont jamais en Grande-Bretagne (ONU, BCE, OMC, OMS). Et pour ce qui est du impérialisme visible il est quand même américain et le colonialisme sioniste. TU as très bien écrit ta prudence vis à vis de l'antisionnisme primaire (l'arbre qui cache la forêt), mais il est très difficile de démontrer par des preuves physique l'impérialisme britannique aujourd'hui. La critique de l'esprit de domination britannique est plus simple mais cela ne suffit pas à faire adhérer qui que ce soit à la notion d'empire britannique réel maintenant. A vrai dire, Larouche est considéré souvent comme fou sur ce point, sur sa manière de focaliser sur l'empire britannique responsable de tous les maux alors que c'est celui que physiquement on voit le moins. Je dois dire que je me trouve souvent dans l'impasse sur ce sujet précis et que c'est un peu aveuglément, car je suis convaincu concrètement sur les autres points, que je fais confiance à Larouche sur la réalité de la puissance actuelle de l'empire britannique. Si tu avais à convaincre de cette réalité, quels exemples emblématiques choisirais-tu?

Voilà, je te laisse tranquille et m'arrête ici, j'espère ne pas avoir été trop confus et ne pas t'avoir fatigué avec mes innombrables approximations dans les termes. Ne ressens surtout pas d'obligation de réponse, je suis amplement comblé par ton effort. Merci encore pour ton travail passionnant, tes textes généreux, réguliers et de qualité.

samuel a dit…

4/4 (on s'y perds :-)

Juste pour compléter une phrase non terminée du premier commentaire:

On observe là selon moi l'incroyable puissance d'endoctrinement d'un système sur les populations même les plus éduquées, et lorsque j'observe le fossé énorme qui bloque l'accès des gens aux plus légitimes espérances de, osons le mot le plus détesté qui soit, croissance réelle, je me surprends, à la manière d'un Bernanos dans La France contre les Robots en regards de l'aliénation générale, à attendre rien de moins qu'un miracle qui, par l'effet de raccourci, de zigzag mental libérateur, pourrait soudainement réveiller les âmes. Un grand soir inversé, fait d'ordre (au sens stabilité constructive) et de bon sens. Un Grand Jour contre suffrage universelle.

Koffi Cadjehoun a dit…

Pour l'Empire britannique, je prendrai deux exemples parmi tant d'autres d'un Empire postcolonial, monétariste et dénié :
1)la City de Londres qui est la première place financière pour les dérivés et qui dirige de ce fait le monde financier (plus les paradis fiscaux anglo-hollandais);
2) le scandale BP car BP signifie : British Petroleum.
Si LaRouche délire, alors il faut écouter le fou : la vérité c'est que l'Empire britannique monétariste existe et que la City de Londres en est l'exemple le plus frappant. Le reste n'est que succursale, même puissante (Wall Street).