jeudi 27 août 2009

Le JF cas

Les gens ont toujours un train de retard. Les gens : les Occidentaux qui sont des occidentalistes. Entendez, entendons : des impérialistes qui s'ignorent le plus souvent. L'impérialisme fonctionne de telle manière qu'il est l'arme de domination effective qu'une minorité oligarchique utilise quand la majorité des moutons de Panurge (au sens rabelaisien) suivent en pensant souvent s'y opposer. La crédulité néo-impérialiste consiste à s'opposer à l'impérialisme en adoptant la défense de l'impérialisme : chaque fois qu'on accrédite l'immanentisme, on se montre impérialiste.
Rappelons que l'immanentisme est le nihilisme moderne et que le nihilisme se caractérise en premier lieu (toutes ses déclinaisons découlant de ce postulat fondateur) par l'adhésion au néant positif. L'impérialisme est domination quand on souscrit au nihilisme, singulièrement à l'immanentisme. Dans cette mentalité ontologique et religieuse, directement reliée à la mentalité politique de facture oligarchique, la domination est normale puisque le réel est stable et fini et qu'il côtoie le néant. Dominer ou être dominé, pas d'autre choix dans un fini immuable...
L'impérialisme moderne, dont la tête de proue est l'Empire britannique depuis au moins deux siècles, et qu'on peut faire remonter à Venise depuis la Renaissance (départ de la modernité financière et oligarchique), s'appuie sur la domination financière et bancaire, étant entendu que dans une conception finie du réel, l'économique est le substrat des échanges humains : normes écologiques si l'on peut dire. L'actuel débat sur le péril écologique s'inscrit dans cette apologie du système impérialiste dont les relents sont des fervents néo-libéraux du plus pessimiste des penseurs de l'Empire, le terne et zélé Malthus, qui était moins un économiste qu'un propagandiste impérialiste de type britannique.
La domination par l'argent étant le terreau de l'impérialisme, de l'oligarchisme et du nihilisme, penchons-nous sur ce qui est advenu à notre vingtième siècle. Nietzsche surgit non comme un philosophe un peu bizarre et exalté, mais comme un prophète : le prophète de l'immanentisme tardif et dégénéré. Il annonce le moyen de sortir du nihilisme : moyen nihiliste qui consiste à proposer en guise d'alternative à l'impossible l'impossible - précisément.
La mutation ontologique impossible en guise d'alternative au nihilisme du dernier des hommes. Il va sans dire que si la mutation est impossible, le seul nihilisme possible est le nihilisme du dernier des hommes, le nihilisme des idéologies, le nihilisme du libéralisme terminal. Dans cet horizon exsangue et glauque, l'argent est le maître-roi. L'argent est l'agent. L'agent de l'argent est le financier. Mais l'agent véritable, l'agent implicite et agissant, c'est le peuple démocratique qui cautionne.
Nous ne sommes pas en démocratie, mais en démocratie libérale - nuance. Les propagandistes libéraux qui expliquent pompeusement que le libéralisme/capitalisme est indissociable de la démocratie sont des menteurs. Le financier agit : il tire les bénéfices directs et immédiats de ses entreprises de piraterie et de prédation. Les peuples qui cautionnent en détournant le regard sont les vrais responsables de ce qui se produit.
Si vous avez du mal à faire entendre raison aux gens d'Occident, posez-vous la question : pourquoi refusent-ils d'entendre? Pourquoi produisent-ils des tonnes d'arguments faux et décalés? Si vous éprouvez les pires difficultés à expliquer le vrai déroulement du 911 sans vous faire traiter de fou, cinglé, malade mental, con, dégénéré, illuminé, complotiste, paranoïaque, antisémite et stupide, j'en passe et des meilleures, c'est que chacun sait. L'imbécile est le naïf qui dit tout haut ce que chacun sait au fond de lui-même. Chacun en Occident sait très bien que le libéralisme est le masque idéologique de l'impérialisme et que l'impérialisme est domination.
Selon Rosset, il n'est pire illusionné que celui qui ne veut pas se désillusionner. Illusionniste aussi. Il est aisé de cerner pourquoi les financiers refusent de comprendre. Il est plus difficile d'ajouter que seule la complicité active des populations d'Occident permet à l'impérialisme occidental de prospérer. Pas d'impérialisme sans impérialistes. Pas d'impérialistes sans soutien - de la majorité aveugle et veule. Les financiers forment au mieux une petite minorité corrompue et cupide. Les récriminations d'un Attali, représentant pseudo-intellectuel en France des cénacles bancaires comme Lazard, comportent une certaine part de vérité : la clique des financiers, banquiers et autres affidés peuvent être considérés comme des boucs émissaires au sens où ils n'ont qu'une part de responsabilité.
Il va de soi que leur responsabilité est écrasante. Pénalement, ils sont coupables de détournements, de mensonges, de vol et de destruction. René Girard note justement qu'il est deux catégories de boucs émissaires : les totalement innocents et les partiellement coupables. Dans cette affaire, il n'est que des partiellement coupables :
- les financiers sont partiellement coupables parce qu'ils organisent leur suicide par un mode de fonctionnement non viable qui se résume au pillage éhonté (sur le mode de la Grande Bouffe, c'est-à-dire un suicide dans le plaisir immédiat et gargantuesque);
- les populations occidentales sont partiellement coupables parce qu'elles laissent faire pour en retirer des bénéfices partiels et indirects, principalement le mode de vie supérieur en termes matériels et immédiats.
Dans cette affaire, l'impérialisme a croqué tout le monde : les impérialistes sont dépassés par la mentalité qu'ils croyaient maîtriser au départ et dont ils n'ont même plus, à la longue, conscience. Qui se remettra de cette bombance magistrale, de cette orgie délurée et désaxée qui emportent tout sur son passage, les mets comme les noceurs - au départ les mets, ensuite les noceurs? Nous avons fini tous les biens de consommation extérieurs, nous sommes obèses et nous commençons à nous inquiéter de cette pénurie qui n'est plus seulement qu'une menace à venir, mais une réalité tangible. Que faire?
Écouter les décroissants qui proposent de stopper la consommation, de la ralentir, voire de la diminuer? Attendre passivement que le monstre s'en prenne à ses sectateurs - à défaut de sacrifices continuels? Le problème de tous les gens d'Occident, en particulier de ceux qui veulent bien faire, c'est qu'ils ne s'attaquent pas au problème, mais qu'ils trouvent des stratégies pour différer, omettre et oublier l'essentiel : leur exigence révolutionnaire, leur exigence de changement, leur progressisme plus ou mois virulent, plus ou moins rationnel, accouchent à chaque fois du même impérialisme.
Rien de tel pour résoudre l'impérialisme que de le conforter. Rien ne sert de honnir l'impérialisme si c'est pour hennir d'impérialisme à la première occasion masquée. Occasion manquée : l'assassinat de JFK en 1963. Toutes les conditions étaient réunies pour réussir une salutaire remise en question, qui passait par le décryptage du fonctionnement impérialiste/occidentaliste de l'Occident, par les gangrènes hideuses et abjectes qui avaient pris possession du corps comme des démons, des incubes et des succubes.
Qui a protesté? Personne n'a levé la voix ou le doigt pour remettre en question l'absurdité de la version du meurtrier solitaire doté de pouvoirs magiques défiant les lois physiques. A partir de ce moment, faut-il s'étonner de la gradation dans l'horreur, de la croissance du mal impérialiste? Les populations occidentales ont tacitement accepté la chute et la mort de la démocratie sous couvert de sauver leur liberté idéologique et finie, leur liberté libérale. Toutes les objections qui se lèvent contre les critiques de la version officielle du 911 sont des pertes de temps. La vérité est connue et irréfutable depuis le commencement de ce coup de canon apocalyptique, de ce complot messianique, au sens où la religion du diable (le nihilisme immanentiste) a frappé en ce jour ensoleillé et anodin.
Qui a protesté contre la version officielle de l'assassinat de JFK? S'est-on demandé s'il était possible de mentir à ce point, de raconter des vieilles salades défraîchies, de trahir la vérité et le peuple sans que des fuites sortent au niveau des conjurés? Personne n'a rien dit, parce qu'aucun peuple d'Occident, en particulier les Américains, ne voulaient savoir. On voulait un répit, on voulait la paix, on a baissé la tête et on a consenti au sacrifice d'un représentant, à l'injustice caractérisée de ce Président mort pour avoir refusé l'impérialisme, en particulier la domination des banquiers et des financiers.
On a oublié un peu vite, parce que l'omission arrangeait, que le déni implique le retour du réel. Retour avec usure. Quand on dénie, on use. Quand on dénie, on détruit. Pourtant, l'on ne sait que trop depuis la fin des années 70 que l'assassinat de JFK est un complot qui implique les plus hauts niveaux des institutions qui ont couvert par complicité, lâcheté, bêtise et arrogance. Laissez faire! Maux de passe de la liberté libérale. Idem pour le 911 : impossible de monter pareil coup sans que les institutions américaines (et alliées) soient impliquées.
Sauf quand on adhère à la version officielle parce que c'est la version officielle, la fameuse version officielle ne tient pas la route. Sortie de route depuis le départ. La VO ne tient pas debout au sens où elle s'écroule, comme les désormais fausses autant que fumeuses Twin Towers. Pour que les médias occidentalistes se taisent au point de propager la bêtise et la soumission, il faut la complicité des populations occidentales qui sont occidentalistes. Soit : impérialistes. Inconscientes de leur impérialisme et persuadées d'être d'autant plus du côté du Bien qu'elles ignorent ce qu'elles disent.
Pardonnez-leur? Oubliez? Paressez? Il faut toujours pardonner à un mort, surtout quand il est dans sa phase d'agonie.

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