Face à un problème, l'esprit humain présente la faculté de dédoubler de manière fantasmatique le problème et son remède. Le problème est bien reél; le remède est illusoire. Le problème existe; le faux remède est le prolongement et l'aggravation du problème remédié. C'est dire que le double en tant que puissance d'illusion est bien quelque chose, une entité qui existe. Rosset met l'accent sur le mécanisme de dédoublement sans prendre la peine d'identifier ce qu'il nomme l'illusion. Ce qui échappe manifestement à Rosset, c'est que l'illusion n'existe pas en tant qu'illusion.
Pour comprendre à quoi renvoie l'illusion, Rosset devrait rompre avec le coeur de son ontologie, qui est nihiliste par excellence. La pensée de Rosset est ainsi l'expression du double, tant il est vrai que le nihilisme est le double par excellence. La définition de l'illusion selon Rosset exprime tout autant le double. Comprendre la définition que Rosset propose de l'illusion, c'est comprendre que cette définition se trouve en relation directe avec son ontologie nihiliste. Le propre du nihilisme est de proposer le néant en le déniant, soit en faisant comme s'il n'existait pas. C'est la ruse classique et bien connue de Spinoza, qui lance le monisme pour contrer et résoudre le dualisme.
Le point névralgique concerne la proximité entre le transcendantalisme et le nihilisme. Cette parenté réside dans la relation entre la partie et le tout. Dans la mentalité transcendantaliste, il s'agit de rappeler que le tout pour la partie est à jamais dissocié. Ce n'est pas que le tout n'existe pas, c'est qu'il ne peut exister que par rapport à la partie. C'est-à-dire que le dualisme respecte le lien entre la partie et le tout. Du coup, le tout existe bien, mais dissocié de la partie. Du coup, aussi, la partie existe en tant que partie.
Bien entendu, cette conception implique que le réel ne se puisse appréhender que dans une forme finie, soit comportant un intérieur et un extérieur. C'est l'idée que le tout ou Dieu n'est pas connaissable et qu'à la limite une conception comme celle dispensée par la théologie négative est la plus proche de l'indicible. C'est dire que Dieu ne se définit pas et que la plus sûre définition que propose la version tardive du transcendantalisme, le monothéisme, est consignée dans l'Ancien Testament : "Je suis qui je suis."
Autrement dit : Dieu est qui Dieu est. Face à cette limite, qui implique que la limite du fini ne puisse pas définir par définition l'illimité ou l'indéfinissable, le nihilisme profite de la brèche et s'y engouffre. Il s'agit d'expliquer que si le courant majoritaire du transcendantalisme ne parvient pas à définir le tout, alors le nihilisme se targue de produire ce tout. Le nihilisme produit ce que le transcendantalisme avait échoué à produire.
Il est certain que si le nihilisme était parvenu à définir le tout, alors il aurait largement gagné son pari. Tel n'est pas le cas. Sinon, ça se saurait. Le nihilisme fait passer son échec pour un succès. Il est contraint de surenchérir sur le transcendantalisme pour être écouté. Il est obligé de faire croire qu'il est supérieur au transcendantalisme. Malheureusement, l'échec est d'autant plus grave que le mensonge est énorme : non seulement le nihilisme n'est pas supérieur au transcendantalisme, mais encore il lui est grandement inférieur.
Quelle est la supercherie dont use le nihilisme pour faire croire qu'il est supérieur au transcendantalisme? Le moyen est simple : le nihilisme est capable de définir ce qu'est le réel. Ce dont le transcendantalisme est incapable, le nihilisme parvient à le produire. Fort bien. Le nihilisme ne parvient à définir le réel qu'en le réduisant à sa production la plus simple et évidente. Le nihilisme définit le reél en le réduisant à son apparence la plus immédiate.
La supercherie est invraisemblable et consternante. Le nihilisme n'a défini le réel qu'en le niant. Le nihilisme a réussi le prodige de transformer la partie en tout et le tout en néant. Le nihilisme a précisément dépassé le transcendantalisme en réalisant ce que le transcendantalisme souhaitait éviter par-dessus tout. Le nihilisme se contente de nier le problème pour faire mine de le résoudre. On pourrait énoncer : quand un problème dérange, nier le problème pour laisser entendre que le problème est résolu. Évacuer le problème pour prétendre le résoudre. C'est aberrant. Quand on nie le problème, on l'aggrave.
Quand on nie le réel, on transforme le reél en chaos. Quand on réduit le reél au fini, on transforme le reél qui reste en chaos, soit en néant. Le nihilisme prétend ainsi définir le réel dans la mesure où il rétablit le chaos et où son grand non-dit réside dans le néant. Là où l'erreur du nihilisme transparaît, c'est dans le fait qu'il est contraint de mentir et de dissimuler pour faire croire que son système fonctionne : contraint d'occulter le néant pour faire croire que le réel est unique.
Il est tout à fait légitime de rapprocher l'ontologie nihiliste de la figure religieuse du diable. A condition de comprendre que la ruse du nihilisme consiste à aggraver le problème au lieu de l'améliorer. La meilleure ruse que le diable ait trouvée consiste à avoir fait croire qu'il n'existait pas. C'est exactement la thèse que Rosset a défendue dans une émission publique avec son complice et comparse Enthoven Jr.
Aggravation du problème : alors que le transcendantalisme ne parvenait pas à définir le reél, le nihilisme prétend définir fallacieusement le reél dans la mesure où il accroît le chaos. Le transcendantalisme buttait sur le réel, mais parvenait à limiter le chaos, au point que le hasard est nié dans le système transcendantaliste (voir ainsi les considération d'Aristote ou de Kant sur le hasard). Le nihilisme rétablit et accroît le chaos. C'est ainsi que Rosset explicite le mensonge en niant le chaos et en le faisant passer pour du reél.
Cette entreprise de dissimulation présente dès la source de l'immanentisme est explicite chez Rosset l'immanentiste tardif et dégénéré : l'illusion qui est du chaos est englobée vaguement sous le terme de réel. La boucle est bouclée. Pour Spinoza, le réel est tout. Pour Rosset aussi. Spinoza l'ancêtre ne fait pas mieux que Rosset l'héritier en stade terminal en décrétant que le monisme supplante le dualisme classique d'obédience platonicienne. Chez la plupart des nihilistes de l'époque contemporaine, les immanentistes tardifs et dégénérés, le nihilisme ne s'exprime pas aussi abruptement et explicitement que chez Rosset. Rosset explicite ce qui est d'ordinaire enterré. Rosset sort le cadavre du placard dans lequel les adorateurs hypocrites l'ont enterré et font mine de ne rien voir.
Les adorateurs sont les ennemis acharnés de Rosset dans la mesure où ce sont les profils les plus ressemblants qui se veulent les ennemis les plus acharnés. Rosset explicitait le nihilisme en se gardant bien de définir le reél et en laissant en suspens la définition de l'illusion. Autrement dit : l'illusion existe en tant qu'illusion. Le chaos et le néant existent. Ce point d'une gravité inouïe est enfoui chez les postmodernes médiatiques et chez tous leurs épigones, les spécialistes, les experts et les historiens. On n'aborde plus le thème de l'illusion en tant que réflexion sur l'ensemble du réel. On se contente de gloser sur l'immanence, comme chez Deleuze le faux philosophe et le vrai foulosophe, qu a montré par ses études magistralement absconses sur Spinoza et Nieztsche qu'il était un immanentiste tardif et dégénéré. Que l'on ne cherche pas davantage d'idées et de concepts chez ce faussaire, vrai serf de la pensée.
Deleuze était un historien de la philosophie et un professeur qui muta en histrion et en pAnseur dès qu'il s'agit de se mettre à penser. Les imposteurs (intellectuels) se démasquent par le décalage entre ce qu'ils sont et ce qu'ils prétendent être. Mais c'est Derrida qui est l'ennemi déclaré de Rosset. Cette haine farouche pose une question : pourquoi deux contemporains jumeaux se détestent-ils autant? Deux normaliens qui avaient tout pour s'entendre? Est-ce à penser que deux caïmans ne peuvent s'ébattre et s'ébrouer dans le même marigot? Est-ce parce qu'ils pensent aux antipodes qu'ils s'affrontent?
Non, l'examen de leur pensée respective révèle une parenté des plus surprenantes : ce sont par leurs ressemblances que nos ennemis se haïssent. Derrida est l'expression du progressisme immanentiste tardif et dégénéré quand Rosset signale l'immanentiste pragmatique et conservateur. Derrida est l'hypocrite le plus prononcé, quand Rosset est l'hypocrite conséquent. Alors que Rosset explicite, Derrida enfouit. Alors que Rosset manie une langue admirable et lumineuse, Derrida l'incompréhensible s'amuse visiblement à rendre le sens insensé.
Quelle est la doctrine centrale de Derrida le déconstructeur? Derrida aura au moins produit un concept nul original : le sens est différAnt, ce qui signifie que le sens est à jamais différé. La pensée n'a plus pour but de penser le reél, mais de penser à l'intérieur du reél, à partir des productions réelles. La pensée perd son originalité et son intérêt. Derrida déteste Rosset, et (le) vice versa, parce que nos deux immanentistes frères ennemis se reprochent leur excès philosophique. Excès d'hypocrisie pour l'un; excès de franchise pour l'autre. Rosset explique que le reél est l'immédiat et que le néant existe. Derrida juge quant à lui que ces problèmes sont extérieurs à la pensée et inintéressants. Derrida évacue l'eau du bain avec le bébé, le sens avec le reél.
Dans tous les cas, qu'ils soient dissimulateurs ou seulement simulateurs, les immanentistes confortent le néant et le chaos sous prétexte que ceux-ci n'existent pas. Il s'agit vraiment de subsumer et de mettre en lumière une particularité de l'esprit humain : le plus sûr moyen de nier l'existence d'une réalité consiste encore à nier cette réalité - par la diversion. C'est l'entreprise du double, consistant à divertir de A par B, diversion que Rosset entrevoit dans sa lucidité nihiliste, mais dont il distingue le phénomène sans comprendre que le double porte en son sein le chaos. Rosset s'arrête aux portes du nihilisme : aux portes du néant. C'est assez logique : si Rosset avait vu le chaos, il ne serait pas nihiliste. Autrement dit : il ne pontifierait pas à la radio avec des nullités hagardes d'une valeur humaine et intellectuelle consternante, dont le niveau réel s'évalue à l'aune de leurs écrits vides et narcissiques. Incestueux.
Pour comprendre à quoi renvoie l'illusion, Rosset devrait rompre avec le coeur de son ontologie, qui est nihiliste par excellence. La pensée de Rosset est ainsi l'expression du double, tant il est vrai que le nihilisme est le double par excellence. La définition de l'illusion selon Rosset exprime tout autant le double. Comprendre la définition que Rosset propose de l'illusion, c'est comprendre que cette définition se trouve en relation directe avec son ontologie nihiliste. Le propre du nihilisme est de proposer le néant en le déniant, soit en faisant comme s'il n'existait pas. C'est la ruse classique et bien connue de Spinoza, qui lance le monisme pour contrer et résoudre le dualisme.
Le point névralgique concerne la proximité entre le transcendantalisme et le nihilisme. Cette parenté réside dans la relation entre la partie et le tout. Dans la mentalité transcendantaliste, il s'agit de rappeler que le tout pour la partie est à jamais dissocié. Ce n'est pas que le tout n'existe pas, c'est qu'il ne peut exister que par rapport à la partie. C'est-à-dire que le dualisme respecte le lien entre la partie et le tout. Du coup, le tout existe bien, mais dissocié de la partie. Du coup, aussi, la partie existe en tant que partie.
Bien entendu, cette conception implique que le réel ne se puisse appréhender que dans une forme finie, soit comportant un intérieur et un extérieur. C'est l'idée que le tout ou Dieu n'est pas connaissable et qu'à la limite une conception comme celle dispensée par la théologie négative est la plus proche de l'indicible. C'est dire que Dieu ne se définit pas et que la plus sûre définition que propose la version tardive du transcendantalisme, le monothéisme, est consignée dans l'Ancien Testament : "Je suis qui je suis."
Autrement dit : Dieu est qui Dieu est. Face à cette limite, qui implique que la limite du fini ne puisse pas définir par définition l'illimité ou l'indéfinissable, le nihilisme profite de la brèche et s'y engouffre. Il s'agit d'expliquer que si le courant majoritaire du transcendantalisme ne parvient pas à définir le tout, alors le nihilisme se targue de produire ce tout. Le nihilisme produit ce que le transcendantalisme avait échoué à produire.
Il est certain que si le nihilisme était parvenu à définir le tout, alors il aurait largement gagné son pari. Tel n'est pas le cas. Sinon, ça se saurait. Le nihilisme fait passer son échec pour un succès. Il est contraint de surenchérir sur le transcendantalisme pour être écouté. Il est obligé de faire croire qu'il est supérieur au transcendantalisme. Malheureusement, l'échec est d'autant plus grave que le mensonge est énorme : non seulement le nihilisme n'est pas supérieur au transcendantalisme, mais encore il lui est grandement inférieur.
Quelle est la supercherie dont use le nihilisme pour faire croire qu'il est supérieur au transcendantalisme? Le moyen est simple : le nihilisme est capable de définir ce qu'est le réel. Ce dont le transcendantalisme est incapable, le nihilisme parvient à le produire. Fort bien. Le nihilisme ne parvient à définir le réel qu'en le réduisant à sa production la plus simple et évidente. Le nihilisme définit le reél en le réduisant à son apparence la plus immédiate.
La supercherie est invraisemblable et consternante. Le nihilisme n'a défini le réel qu'en le niant. Le nihilisme a réussi le prodige de transformer la partie en tout et le tout en néant. Le nihilisme a précisément dépassé le transcendantalisme en réalisant ce que le transcendantalisme souhaitait éviter par-dessus tout. Le nihilisme se contente de nier le problème pour faire mine de le résoudre. On pourrait énoncer : quand un problème dérange, nier le problème pour laisser entendre que le problème est résolu. Évacuer le problème pour prétendre le résoudre. C'est aberrant. Quand on nie le problème, on l'aggrave.
Quand on nie le réel, on transforme le reél en chaos. Quand on réduit le reél au fini, on transforme le reél qui reste en chaos, soit en néant. Le nihilisme prétend ainsi définir le réel dans la mesure où il rétablit le chaos et où son grand non-dit réside dans le néant. Là où l'erreur du nihilisme transparaît, c'est dans le fait qu'il est contraint de mentir et de dissimuler pour faire croire que son système fonctionne : contraint d'occulter le néant pour faire croire que le réel est unique.
Il est tout à fait légitime de rapprocher l'ontologie nihiliste de la figure religieuse du diable. A condition de comprendre que la ruse du nihilisme consiste à aggraver le problème au lieu de l'améliorer. La meilleure ruse que le diable ait trouvée consiste à avoir fait croire qu'il n'existait pas. C'est exactement la thèse que Rosset a défendue dans une émission publique avec son complice et comparse Enthoven Jr.
Aggravation du problème : alors que le transcendantalisme ne parvenait pas à définir le reél, le nihilisme prétend définir fallacieusement le reél dans la mesure où il accroît le chaos. Le transcendantalisme buttait sur le réel, mais parvenait à limiter le chaos, au point que le hasard est nié dans le système transcendantaliste (voir ainsi les considération d'Aristote ou de Kant sur le hasard). Le nihilisme rétablit et accroît le chaos. C'est ainsi que Rosset explicite le mensonge en niant le chaos et en le faisant passer pour du reél.
Cette entreprise de dissimulation présente dès la source de l'immanentisme est explicite chez Rosset l'immanentiste tardif et dégénéré : l'illusion qui est du chaos est englobée vaguement sous le terme de réel. La boucle est bouclée. Pour Spinoza, le réel est tout. Pour Rosset aussi. Spinoza l'ancêtre ne fait pas mieux que Rosset l'héritier en stade terminal en décrétant que le monisme supplante le dualisme classique d'obédience platonicienne. Chez la plupart des nihilistes de l'époque contemporaine, les immanentistes tardifs et dégénérés, le nihilisme ne s'exprime pas aussi abruptement et explicitement que chez Rosset. Rosset explicite ce qui est d'ordinaire enterré. Rosset sort le cadavre du placard dans lequel les adorateurs hypocrites l'ont enterré et font mine de ne rien voir.
Les adorateurs sont les ennemis acharnés de Rosset dans la mesure où ce sont les profils les plus ressemblants qui se veulent les ennemis les plus acharnés. Rosset explicitait le nihilisme en se gardant bien de définir le reél et en laissant en suspens la définition de l'illusion. Autrement dit : l'illusion existe en tant qu'illusion. Le chaos et le néant existent. Ce point d'une gravité inouïe est enfoui chez les postmodernes médiatiques et chez tous leurs épigones, les spécialistes, les experts et les historiens. On n'aborde plus le thème de l'illusion en tant que réflexion sur l'ensemble du réel. On se contente de gloser sur l'immanence, comme chez Deleuze le faux philosophe et le vrai foulosophe, qu a montré par ses études magistralement absconses sur Spinoza et Nieztsche qu'il était un immanentiste tardif et dégénéré. Que l'on ne cherche pas davantage d'idées et de concepts chez ce faussaire, vrai serf de la pensée.
Deleuze était un historien de la philosophie et un professeur qui muta en histrion et en pAnseur dès qu'il s'agit de se mettre à penser. Les imposteurs (intellectuels) se démasquent par le décalage entre ce qu'ils sont et ce qu'ils prétendent être. Mais c'est Derrida qui est l'ennemi déclaré de Rosset. Cette haine farouche pose une question : pourquoi deux contemporains jumeaux se détestent-ils autant? Deux normaliens qui avaient tout pour s'entendre? Est-ce à penser que deux caïmans ne peuvent s'ébattre et s'ébrouer dans le même marigot? Est-ce parce qu'ils pensent aux antipodes qu'ils s'affrontent?
Non, l'examen de leur pensée respective révèle une parenté des plus surprenantes : ce sont par leurs ressemblances que nos ennemis se haïssent. Derrida est l'expression du progressisme immanentiste tardif et dégénéré quand Rosset signale l'immanentiste pragmatique et conservateur. Derrida est l'hypocrite le plus prononcé, quand Rosset est l'hypocrite conséquent. Alors que Rosset explicite, Derrida enfouit. Alors que Rosset manie une langue admirable et lumineuse, Derrida l'incompréhensible s'amuse visiblement à rendre le sens insensé.
Quelle est la doctrine centrale de Derrida le déconstructeur? Derrida aura au moins produit un concept nul original : le sens est différAnt, ce qui signifie que le sens est à jamais différé. La pensée n'a plus pour but de penser le reél, mais de penser à l'intérieur du reél, à partir des productions réelles. La pensée perd son originalité et son intérêt. Derrida déteste Rosset, et (le) vice versa, parce que nos deux immanentistes frères ennemis se reprochent leur excès philosophique. Excès d'hypocrisie pour l'un; excès de franchise pour l'autre. Rosset explique que le reél est l'immédiat et que le néant existe. Derrida juge quant à lui que ces problèmes sont extérieurs à la pensée et inintéressants. Derrida évacue l'eau du bain avec le bébé, le sens avec le reél.
Dans tous les cas, qu'ils soient dissimulateurs ou seulement simulateurs, les immanentistes confortent le néant et le chaos sous prétexte que ceux-ci n'existent pas. Il s'agit vraiment de subsumer et de mettre en lumière une particularité de l'esprit humain : le plus sûr moyen de nier l'existence d'une réalité consiste encore à nier cette réalité - par la diversion. C'est l'entreprise du double, consistant à divertir de A par B, diversion que Rosset entrevoit dans sa lucidité nihiliste, mais dont il distingue le phénomène sans comprendre que le double porte en son sein le chaos. Rosset s'arrête aux portes du nihilisme : aux portes du néant. C'est assez logique : si Rosset avait vu le chaos, il ne serait pas nihiliste. Autrement dit : il ne pontifierait pas à la radio avec des nullités hagardes d'une valeur humaine et intellectuelle consternante, dont le niveau réel s'évalue à l'aune de leurs écrits vides et narcissiques. Incestueux.
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