mercredi 11 février 2009

Survie de l'agonie

Bon, maintenant, ça suffit. Ca suffit, on gueule! On se moque de nous. Nous sommes en train de crever la langue à l'air et l'on nous explique que ce n'est ma foi pas si grave, surtout si l'on s'applique à oublier. Penser à des choses plaisantes, totalement privées, comme une partie de pétanques ou un bon match de foot. Je m'étais rendu compte depuis un petit bout de temps de cette curieuse manière de panser, mais se dépenser à ce point, en vain et contre tout, c'est impressionnant. Rue 89 est un site d'information qui se veut original, impertinent et contestataire. Normal, c'est un site qui entend incarner le vent de la liberté qui souffle sur Internet, le nouveau média qui monte et qui finira inexorablement par croquer les anciens médias, comme l'imprimerie a remplacé les anciens moyens de diffusion d'écriture.
Évidemment, Rue 89 entend être rapidement, et même tout de suite, un média sérieux, reconnu, officiel, institutionnel, la transposition du média classique dans le nouveau "média Internet". Il serait temps de démasquer ce genre de "média Internet" : en gros, ce n'est pas parce qu'on se trouve sur Internet qu'on est forcément plus crédible. Rue 89 n'est pas plus crédible, ou plus libre, que les médias officiels dits classiques, parce que Rue 89 se contente d'égratigner la surface et la superficie du système sans jamais toucher un tant soit peu à la profondeur. Encore moins au coeur - du système!
Dommage pour le thème du 911 : le 911 révèle précisément le coeur du système occidentaliste et immanentiste, soit son fonctionnement intime et dénié. Raison pour laquelle ceux qui éludent le sujet 911 au motif que ce n'est qu'un gros attentat passé ou une catastrophe de plus (seulement trop médiatisée parce que survenue sur le sol de l'hyperpuissance américaine), ceux qui avancent que les conséquences du 911 sont plus importantes que le 911 lui-même sont à côté de la plaque : ils ne font au fond que protéger le système auquel ils appartiennent et qu'ils constituent.
Explication de la résistance irrationnelle et intrigante que suscite le 911 à reconnaître la vérité (la version officielle est fausse) : le 911 pour être démont(r)é supposerait que l'on démont(r)e le système. Ceux qui attendent la vérité dans le 911 ne se rendent apparemment pas compte que la vérité sur les commanditaires du 911 ne peut pas survenir avec le système qui a engendré le 911 (et les commanditaires du 911).
Ce paradoxe surréaliste reviendrait à attendre d'un criminel qu'il soit nommé comme juge et qu'il manifeste l'impartialité ahurissante (et surhumaine) de se condamner pour le meurtre dont il est coupable! Les contestataires de la version officielle du 911, improprement (et inconséquemment) surnommés complotistes ou conspirationnistes par les propagandistes du système, ne se rendent pas compte que leur revendication légitime ne reviendrait pas à améliorer le système ou à le laver de ses brebis galeuses - les commanditaires du 911, qui se tapissent au coeur du système occidental.
Leur exigence reviendrait exactement à détruire le système : détruire le 911 revient à détruire le système. Souvent, ces contestataires sont eux-mêmes des partisans du système. Leur revendication partielle (à propos du 911) n'est donc pas en adéquation avec leur conception générale du réel et de la politique. Et leur espoir de parvenir à la vérité n'est pas tant illusoire en tant que tel (tant s'en faut) qu'utopique par rapport à leur conception du système.
Il est totalement utopique d'estimer que l'on peut imposer la vérité du 911 avec ce système présent. L'exigence de vérité concernant le 911 ne peut aller de pair qu'avec le changement du système présent, soit du système immanentiste. Tant que l'on bidouillera avec des réajustements et des raccords, on pourra améliorer provisoirement le problème, mais le problème reviendra : les mêmes causes engendrent (peu ou prou) les mêmes effets. Les causes immanentistes engendrent des effets immanentistes.
Il est dès lors parfaitement évident que le mensonge systémique portant sur le 911 n'est pas seulement explicable par la mauvaise foi ou la perversité d'un système exsangue et à bout de souffle (en atteste la crise actuelle, qui est gravissime et irrémédiable). Le mensonge s'explique bien plutôt si l'on prend en compte que le système se suiciderait ou accepterait de mourir s'il acceptait l'évidence de son mensonge sur le 911.
Que l'on ne s'y trompe pas : le 911 est un évènement systémique. C'est un évènement d'une portée inouïe. C'est un évènement métaphysique. C'est un évènement ontologique. C'est un évènement religieux. Comprend-on ce que signifie le phénomène? Le 911, ceux qui ont fait s'effondrer les Tours ont abattu le système que symbolisaient ces tours. L'ironie emplie de drame réside dans l'identité des criminels. Si les auteurs étaient des islamistes, on pourrait expliquer leur geste par la haine de l'Occident.
Mais les auteurs sont bien plus occidentalistes qu'antioccidentalistes - et parfois tout à fait occidentaux : ils ont donc procédé à un suicide en voulant procéder à un sacrifice salvateur. En voulant sauver leur système, ils ont détruit leur système! C'est un geste aussi terrible que cocasse. Dérisoire en ce qu'il nous montre que notre lucidité et notre intelligence du reél sont des plus limitées.
On peut même discerner un châtiment divin ou surhumain dans ce geste désespéré et suicidaire. Comme si la punition qui attendit les dominateurs du système libéral et capitaliste était la pire de toutes : s'infliger soi-même la punition. Punition maximale et sulfureuse : le suicide. Le suicide perçu comme le salut désespéré. Curieuse manière de se sauver que de se suicider. C'est ce que font d'ordinaire les gens acculés au désespoir le plus violent, à ce que l'on nomme pudiquement la dernière issue.
On entend souvent que le suicide résulte d'un geste inconsidéré. Je ne veux pas juger de ce geste sans tenter de le comprendre, voire de respecter ce qui peut en être respecté. Montrons-nous au moins humble face à un drame qui peut toucher n'importe qui et qui dépasse forcément tout le monde. Mais j'aimerais pour m'interrompre (provisoirement!) revenir à la mauvaise foi inacceptable que les contestataires et les esprits épris de vérité diagnostiquent dans le mensonge systémique concernant le 911 : il ne s'agit pas de mauvaise foi. Les enjeux sont bien plus importants et dépassent de très loin la mauvaise foi. Il s'agit de survie.

Pour ceux qui souhaitent constater les mensonges de Rue 89, je conseille le travail sérieux de Reopen de critique et de démystification. Ce n'est pas que tout soit parfait, mais enfin, c'est déjà largement supérieur à ce que les étudiants-journalistes ont pu pondre, sous la direction (dés)orientée et partiale des sieurs Dasquier et Riché, des journalistes très orientés, notamment sur le 911. On étudiera notamment le recyclage de journalistes du journal bobo-libertaire Libération dans le média Internet et le fait prévisible que l'idéologie consternante de Libération, passé du gauchisme à la finance (le journal est la propriété de Édouard de Rothschild), se reporte sur le site formaté de Rue 89. Dans les deux cas, il s'agit de fausse libération.
http://news.reopen911.info/

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