Internet et l'interneur.
"Propaganda spreading over my name
Say you wanna bring another life to shame"
Bob Marley, Bad Card.
Ami lecteur, lis cette citation édifiante d'un coopté du pouvoir, un ultralibéral de gauche qui se prétend d'autant plus critique et intègre qu'il moralise et amalgame à tout-va. Bien entendu, il ne saurait être question de la qualité des idées de Valtaire. C'est tout simplement nul (et non avenu). Le seul intérêt de cette citation réside dans le jugement de propagandiste que notre médiocre penseur/parolier/troubadour émet concernant Internet. Si Valtaire se sent le besoin d'insulter Internet, c'est tout simplement parce que la possible liberté de ton sur Internet dérange ce manœuvrier grossier. C'est sur Internet qu'on trouve les meilleures informations sur des personnages peu recommandables comme Val. Donc Internet ment (et est allemand). Les insultes dégénérées et grotesques dont il affuble les Internautes sont un air bien connu de rage de faible pris sur le coup en train de piocher dans le pot à confiture. Outre l'absence totale de nuance et le sens remarquable de la projection (qui veut que ce soit Val en premier lieu qui soit ce dont il accuse les Internautes ébaubis), il est tout à fait stupéfiant de remarquer qu'un Val, sans doute rompu à ce genre d'exercice pavlovien ou comportementaliste, utilise à tout bout de champ la réduction ad hitlerum bien connue : antisémitisme, pétainisme, nazisme... Son argumentaire est si stéréotypé qu'il en est risible. Quant à sa projection, il l'exprime soit en insultes dérisoires, soit en reprochant aux Internautes son propre ultralibéralisme - si évident par son parcours et ses positions qu'il est inutile à expliciter (davantage).
" A part ceux qui ne l’utilisent (Internet) que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions. Internet, c’est la Kommandantur du monde ultra-libéral. C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseudonyme, on diffame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun contrôle et en toute impunité. Vivre sous l’Occupation devait être un cauchemar. On pouvait se faire arrêter à tout moment sur dénonciation d’un voisin qui avait envoyé une lettre anonyme à la Gestapo. Internet offre à tous les collabos de la planète la jouissance impunie de faire payer aux autres leur impuissance et leur médiocrité. C’est la réalité inespérée d’un rêve pour toutes les dictatures de l’avenir. "
Philippe Val, « Charlie Hebdo », mercredi 3 octobre 2007.
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