On rend le réel invisible.
Si ça continue, on va finir par entériner les slogans les plus simplistes du rap français, un garni de chansons déclamatoires, au bas mot récupéré par l'industrie du spectacle et la mentalité de capitaliste frustré. Du style :
Pour parodier le refrain-rengaine de ce facétieux exercice de scratch provocateur et faussement rebelle :
"Justice, nique sa terre, le dernier haut représentant de l'ONU que j'ai vu avait plus de vice que le cadi de ma rue."
J'apprends par une dépêche qu'Israël a décidé d'indemniser l'ONU suite au massacre de Gaza qui s'est déroulé entre le 27 décembre 2008 et le 19 janvier 2009.
http://www.alterinfo.net/Israel-$10-millions-et-l-ONU-accepte-d-effacer-l-ardoise-pour-Gaza_a41194.html
Sans blague. 1315 civils palestiniens et 13 Israéliens assassinés plus tard, dont 410 enfants de Gaza, Israël reconnaît ses crimes abjects et ineffaçables en indemnisant l'ONU. On pourrait rire de cette duplication hallucinatoire, selon laquelle le bourreau ignore la victime pour mieux indemniser en lieu et place un tiers. C'est une décision assez emblématique de la mentalité oligarchique mondialiste et occidentaliste.
Selon cette mentalité typiquement corporatiste et élitiste, il s'agit de traiter des questions décisives entre meilleurs. Les meilleurs se situent dans les instances internationalistes et mondialistes cooptées par la sacrosainte communauté internationale, qui n'est rien d'autre que l'émanation de l'Occident. De ce qui se fait de meilleur en Occident. De ce qui se fait de plus oligarchique en Occident. De ce qui se fait de pire? Justement, Israël appartient à cette conception postcoloniale et dévoyée, selon laquelle la justice occidentale postcoloniale se fait au nom d'injustices postcoloniales effectives tenues pour inexistantes.
Dans cette mentalité, les Palestiniens n'existent tout simplement pas, puisque les Palestiniens appartiennent aux rangs des colonisés et des faibles. L'injustice faite aux Palestiniens depuis la création d'Israël n'existe pas, puisque les Palestiniens n'existent pas. Israël reconnaît ses erreurs par rapport aux effectifs et aux biens de l'ONU, parce que l'ONU appartient à la communauté oligarchique. Israël ne reconnaît pas ses crimes vis-à-vis de Gaza parce que les territoires occupés, comme leur nom l'indique, n'existent pas.
C'est bien entendu une conception abominable et raciste de l'existence. Cette conception sera châtiée dans un futur assez proche par le fonctionnement même du réel. On dit que le réel s'impose toujours avec usure. C'est particulièrement le cas dans les affaires de déni, où l'on refuse de reconnaître le réel sous prétexte qu'il dérange. Il me souvient que l'écrivain noir américain Chester Himes évoquait le statut d'invisibilité qui caractérisait les anciens esclaves noirs aux États-Unis, soit dans une société postesclavagiste refusant de reconnaître les fautes de l'esclavage.
C'est exactement ce qui se produit avec les Palestiniens, qui sont devenus invisibles. Invisibles aux yeux des Israéliens qui peuvent les massacrer et les affamer tant qu'ils veulent. Invisibles aux yeux des Occidentaux qui ferment les yeux et cautionnent les tueries sanguinaires. Invisibles aux yeux des hauts fonctionnaires des instances internationales qui acceptent des réparations en lieu et place des institutions palestiniennes - pourtant les premières visées (c'est le cas de l'écrire!).
Renversement consternant, qui est un renversement du sens. Renversement étymologiquement et strictement pervers. On retourne le sens en rendant les Palestiniens invisibles. On rend le réel invisible. On ne reconnaît que les productions dévoyées et aberrantes de l'Hyperréel. En l'occurrence, seules les réalisations du postcolonialisme ont de la valeur. Israël qui est un État postcolonial artificiel existe bel et bien - a le droit de traiter avec l'ONU. Les Palestiniens qui sont un État bancal n'existent pas et sont invisibles.
Cette approche du réel est totalement à côté de ses pompes et cause des dégâts irréparables dans le seul domaine existant - je veux parler du réel. Il suffira de citer ce rapport stratégique de la CIA alliée, qui interroge les conditions d'existence d'Israël dans vingt ans. Vingt ans, c'est court. Vingt ans, c'est lourd. Tout postcolonial qu'il soit, le postcolonialisme n'en est pas moins du colonialisme. Le régime d'Israël ressemble de plus en plus à un pur et simple régime d'apartheid. Apartheid démocratique? Apartheid capitaliste? Apartheid libéral? A part Ted.
http://ism-france.org/news/article.php?id=11437&type=communique&lesujet=Rapports
C'est ainsi que l'on crée des conditions d'injustice inexorable au nom de la justice perverse et hyperréelle. C'est ainsi que l'on fomente les révolutions et les rages - qui viendront du Sud et qui se dirigeront contre le Nord colonialiste et impérialiste. Rage contre la machine. N'oubliez pas qu'Israël est le laboratoire de l'Occident. Au départ, vous commencez par semer le chaos en Israël. Tel un boomerang imparable, le bordel vous revient en pleine figure : eh oui, petits Frankenstein, vous avez monsantonisé le KO en Occident. Inconscients.
Si ça continue, on va finir par entériner les slogans les plus simplistes du rap français, un garni de chansons déclamatoires, au bas mot récupéré par l'industrie du spectacle et la mentalité de capitaliste frustré. Du style :
Pour parodier le refrain-rengaine de ce facétieux exercice de scratch provocateur et faussement rebelle :
"Justice, nique sa terre, le dernier haut représentant de l'ONU que j'ai vu avait plus de vice que le cadi de ma rue."
J'apprends par une dépêche qu'Israël a décidé d'indemniser l'ONU suite au massacre de Gaza qui s'est déroulé entre le 27 décembre 2008 et le 19 janvier 2009.
http://www.alterinfo.net/Israel-$10-millions-et-l-ONU-accepte-d-effacer-l-ardoise-pour-Gaza_a41194.html
Sans blague. 1315 civils palestiniens et 13 Israéliens assassinés plus tard, dont 410 enfants de Gaza, Israël reconnaît ses crimes abjects et ineffaçables en indemnisant l'ONU. On pourrait rire de cette duplication hallucinatoire, selon laquelle le bourreau ignore la victime pour mieux indemniser en lieu et place un tiers. C'est une décision assez emblématique de la mentalité oligarchique mondialiste et occidentaliste.
Selon cette mentalité typiquement corporatiste et élitiste, il s'agit de traiter des questions décisives entre meilleurs. Les meilleurs se situent dans les instances internationalistes et mondialistes cooptées par la sacrosainte communauté internationale, qui n'est rien d'autre que l'émanation de l'Occident. De ce qui se fait de meilleur en Occident. De ce qui se fait de plus oligarchique en Occident. De ce qui se fait de pire? Justement, Israël appartient à cette conception postcoloniale et dévoyée, selon laquelle la justice occidentale postcoloniale se fait au nom d'injustices postcoloniales effectives tenues pour inexistantes.
Dans cette mentalité, les Palestiniens n'existent tout simplement pas, puisque les Palestiniens appartiennent aux rangs des colonisés et des faibles. L'injustice faite aux Palestiniens depuis la création d'Israël n'existe pas, puisque les Palestiniens n'existent pas. Israël reconnaît ses erreurs par rapport aux effectifs et aux biens de l'ONU, parce que l'ONU appartient à la communauté oligarchique. Israël ne reconnaît pas ses crimes vis-à-vis de Gaza parce que les territoires occupés, comme leur nom l'indique, n'existent pas.
C'est bien entendu une conception abominable et raciste de l'existence. Cette conception sera châtiée dans un futur assez proche par le fonctionnement même du réel. On dit que le réel s'impose toujours avec usure. C'est particulièrement le cas dans les affaires de déni, où l'on refuse de reconnaître le réel sous prétexte qu'il dérange. Il me souvient que l'écrivain noir américain Chester Himes évoquait le statut d'invisibilité qui caractérisait les anciens esclaves noirs aux États-Unis, soit dans une société postesclavagiste refusant de reconnaître les fautes de l'esclavage.
C'est exactement ce qui se produit avec les Palestiniens, qui sont devenus invisibles. Invisibles aux yeux des Israéliens qui peuvent les massacrer et les affamer tant qu'ils veulent. Invisibles aux yeux des Occidentaux qui ferment les yeux et cautionnent les tueries sanguinaires. Invisibles aux yeux des hauts fonctionnaires des instances internationales qui acceptent des réparations en lieu et place des institutions palestiniennes - pourtant les premières visées (c'est le cas de l'écrire!).
Renversement consternant, qui est un renversement du sens. Renversement étymologiquement et strictement pervers. On retourne le sens en rendant les Palestiniens invisibles. On rend le réel invisible. On ne reconnaît que les productions dévoyées et aberrantes de l'Hyperréel. En l'occurrence, seules les réalisations du postcolonialisme ont de la valeur. Israël qui est un État postcolonial artificiel existe bel et bien - a le droit de traiter avec l'ONU. Les Palestiniens qui sont un État bancal n'existent pas et sont invisibles.
Cette approche du réel est totalement à côté de ses pompes et cause des dégâts irréparables dans le seul domaine existant - je veux parler du réel. Il suffira de citer ce rapport stratégique de la CIA alliée, qui interroge les conditions d'existence d'Israël dans vingt ans. Vingt ans, c'est court. Vingt ans, c'est lourd. Tout postcolonial qu'il soit, le postcolonialisme n'en est pas moins du colonialisme. Le régime d'Israël ressemble de plus en plus à un pur et simple régime d'apartheid. Apartheid démocratique? Apartheid capitaliste? Apartheid libéral? A part Ted.
http://ism-france.org/news/article.php?id=11437&type=communique&lesujet=Rapports
C'est ainsi que l'on crée des conditions d'injustice inexorable au nom de la justice perverse et hyperréelle. C'est ainsi que l'on fomente les révolutions et les rages - qui viendront du Sud et qui se dirigeront contre le Nord colonialiste et impérialiste. Rage contre la machine. N'oubliez pas qu'Israël est le laboratoire de l'Occident. Au départ, vous commencez par semer le chaos en Israël. Tel un boomerang imparable, le bordel vous revient en pleine figure : eh oui, petits Frankenstein, vous avez monsantonisé le KO en Occident. Inconscients.
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