Quiconque ne pense que la vie est un zombie -
Quiconque pense la mort vit.
Une question majeure à propos de Spinoza tient à sa conception du néant. Les métaphysiciens classiques attribuent au néant un rôle marginal, voire inexistant, ce qui se traduit par un certain mépris pour des notions connexes comme le hasard. Quand on explique Spinoza, la propagande immanentiste légitime le système immanentiste du saint du nihilisme moderne en le tirant du côté de la vie, d'un dépassement des explications monothéistes et métaphysiques. En gros, Spinoza serait supérieur aux systèmes philosophiques classiques. Cette supériorité impliquerait que Spinoza ait réussi à expliquer ce que les penseurs classiques ont échoué à expliquer.
En outre, Spinoza est nécessairement présenté du côté de la vie et des valeurs positives, en totale opposition avec le nihilisme. Il importe particulièrement que Spinoza ne soit pas un nihiliste. Les nihilistes ont pour particularité de se présenter masqués. Gorgias le nihiliste antique fonde son nihilisme sur l'absence de vérité et les beaux discours, ceux qui persuadent n'importe qui que la loi du plus fort fonde les rapports humains. Plus le temps passe, plus les nihilistes se rendent compte que la prudence est la vertu cardinale de la domination - de leurs valeurs.
Aristote succède à Platon et propose comme vertu cardinale la phronésis, que l'on traduira par prudence ou sagacité. Aristote se montre déjà en faveur d'une certaine forme de dissimulation. Par la suite, le christianisme rompt en Occident avec la tentation nihiliste. Le nihilisme ne ressurgit de manière virulente qu'avec la modernité, symboliquement 1492. Les découvertes scientifiques signent l'imposition de la méthode scientifique moderne, fondée sur l'expérience et la réfutation.
Selon les résultats de cette science, la vision métaphysique est profondément détruite. Il en résulte une transformation de l'ancien sensible, qui diffère radicalement de la vision métaphysique. Selon la métaphysique, l'image de Dieu engendre l'image du sensible. Selon la science moderne, l'image du sensible étant fausse, l'image de Dieu l'est tout autant. On aboutit à une vision scientifique qui ne tient compte que du sensible et qui repousse au second rang le réel non sensible. Dans une hypothèse forte, seul le sensible est le réel.
Dans une hypothèse plus douce et consensuelle, l'ancien idéal est relégué au rang des hypothèses. Il ne s'agit pas de réfuter catégoriquement et sans argument valable les anciennes croyances religieuses/métaphysiques; il s'agit de les considérer comme secondaires et incertaines. C'est dans cette mentalité que ressurgit le nihilisme. Le nihilisme a toujours existé. A chaque crise religieuse - des valeurs, le nihilisme pointe le bout de son museau décati et monstrueux.
Avec les sophistes, on se rend compte que les valeurs nihilistes se manifestent durant l'effondrement du polythéisme. Ces valeurs tournent autour de l'exigence de réalisme/pragmatisme, de l'absence de vérité et d'irrationalisme. Le plus cocasse est de se rendre compte que l'exigence de réalisme va de pair avec la définition la plus extravagante du réel. Paradoxe assez prévisible que de fuir le réel au nom de l'exigence impérieuse de réel.
L'immanentisme est la forme moderne du nihilisme qui surgit avec l'effondrement du dernier courant transcendantaliste, le monothéisme. L'effondrement du monothéisme signe l'effondrement du trancendantalisme, comme l'effondrement du dernier courant libéral pragmatique de l'impérialisme britannique signifiera la fin de ce type d'impérialisme et de ce monde immanentiste.
D'un point de vue ontologique, il est capital que l'immanentisme propose une cohérence théorique à son propos. Le travail qui a été effectué par la science doit être à son tour amorcé par son pendant théorique la philosphie. L'ontologie de Spinoza se veut à la mesure de la révolution scientifique, qui traduit le dépassement du monothéisme. Le rationalisme exacerbé de Spinoza exprime cette propension à transformer l'ontologie en un manifeste de nihilisme moderne.
Bien entendu, il n'est pas possible de comprendre le rôle de l'ontologie dans l'immanentisme sans relier l'immanentisme au déni et surtout au religieux. Le nihilisme est la religion du déni, ou, pour reprendre l'appellation contemporaine d'un penseur emprunté et pesant, la religion de la sortie de la religion. L'ontologie immanentiste tient le rôle religieux que les écrits prophétiques tenaient dans le monothéisme.
Spinoza est un prophète immanentiste, comme Nietzsche est le prophète attitré de l'immanentisme tardif et dégénéré. Qu'un antidémocrate emporté et dément comme Nietzsche ait pu, par un tour de passe-passe très compréhensible et très effrayant, devenir l'égérie des muses postmodernes et du menu fretin de l'intellectualisme gauchiste occidentaliste en dit long sur l'évolution de l'occidentalisme : Nietzsche à l'extrême-gauche du système, c'est la balise d'un système qui dérive vers l'extrémisme et la violence!
Quant au déni qui accompagne le religieux, il consiste à travestir le religieux en ontologie et en rationalisme. De ce point de vue, il faut considérer que la philosophie n'est le pendant du monothéisme que dans la mesure où elle signale en son sein la dérive nihiliste du monothéisme et la progression du nihilisme au cœur du monothéisme. La prise de pouvoir du nihilisme n'est possible que dans le déni, avec des slogans comme la liberté, la démocratie, la laïcité, le rationalisme, la lutte contre l'Infâme, les Révolutions, les Lumières, les Droits de l'homme...
Ce n'est pas que tous ces mouvements soient exclusivement négatifs. C'est qu'ils se concentrent en leur essence sur l'immanentisme et sur la figure du déni. On se rend compte de nos jours que le libéralisme n'est pas la liberté, mais l'idéologie pragmatique au service de l'impérialisme dominant. On se rend compte que le marxisme n'est pas l'égalité, mais l'idéologie idéaliste au service de l'impérialisme dominant.
A travers ces deux exemples massifs, il serait temps de tilter, c'est-à-dire de comprendre que le nihilisme ne saurait se présenter en toute franchise. En termes religieux, le diable qui se présenterait comme le diable serait immédiatement démasqué. Idem pour l'immanentiste : un nihiliste qui vous expliquerait froidement et en souriant qu'il œuvre à la destruction de l'humanité sous prétexte de satisfaire ses désirs les plus immédiats serait de suite déconsidéré et rejeté.
Les nihilistes ont eu le temps de peaufiner cette donne et de façonner une stratégie de dissimulation que l'on retrouve chez Aristote, chez Descartes (en partie), chez Spinoza, chez Nietzsche (où l'éloge du masque est inconditionnelle). Le masque et ses vertus périphériques recèlent un parfum envoûtant de déni caractéristique. Dans cette atmosphère, la propagande du déni consiste à présenter le déni pour l'inverse de ce qu'il est. La positivité du déni ne peut être démasquée que si on prend soin de constater qu'il ne repose sur des valeurs positives qu'à condition que ces valeurs soient subverties par l'immanentisme.
C'est le fameux renversement de toutes les valeurs de Nietzsche. Autrement dit, on passe d'un système dynamique où le réel excède le sensible et se montre infini - à un système figé où le réel se réduit au sensible. Dans cette acception, l'infini varie sensiblement : d'un côté, il renvoie vers le divin; de l'autre, il n'est jamais que l'infinité finie. Les valeurs positives finies sont nanties d'une positivité qui dans un code de valeurs classiques seraient toutes négatives.
Le moyen de démasquer l'immanentisme réside dans son rapport au réel. S'il ne définit pas le réel, s'il promeut l'irrationalisme, c'est qu'il pense plus ou moins en termes de matérialisme, de mécanisme et de finitude. Chez Spinoza, l'ontologie vendue comme la panacée du rationalisme et de la rigueur est une supercherie. Spinoza se montre incapable de définir le réel, ce qui indique que la carence principale de l'ontologie de Rosset remonte en fait à son maître suprême.
Spinoza se contente de proposer l'incréation comme figure d'explication ontologique. C'est un tour de passe-passe qui peut abuser les crédules et les faux penseurs immanentistes. Affirmer que le réel est incréé revient à proférer une tautologie, dont le terme est l'implacable proposition : "Le réel est le réel" d'un Rosset. Dans ce cadre conceptuel vicié et vicieux, faussement supérieur, le mensonge est partout maître.
Spinoza est un menteur, Nietzsche est un menteur, Rosset est un menteur. Pire que mentir sur les conditions privées de leur existence, ils mentent sur la définition publique du réel. Maintenant que l'on tient un outil conceptuel critique pour démasquer l'imposture des valeurs immanentistes, qui sont tout aussi bancales qu'aux heures de l'Antiquité, revenons sur une considération célèbre et célébrée de Spinoza : "Le philosophe ne pense à aucune chose moins qu'à la mort et sa philosophie est une méditation de la vie, non de la mort".
Dans le système de Spinoza, la mort renvoie au néant. A partir du moment où l'on ne définit pas le réel, où on le cerne vaguement comme l'incréé, on libère l'espace du néant et on réduit le réel au sensible. C'est exactement ce que fait Spinoza en expliquant qu'on ne peut penser que la vie et qu'on ne peut penser la mort. La vie selon Spinoza : la vie purement sensible. Montaigne le sceptique dit pourtant le contraire en se fondant sur les sagesses antiques : "Que philosopher, c’est apprendre à mourir".
Bien entendu, la racine de cette pensée est religieuse, puisque le but du religieux est de penser la mort et de donner un sens à la mort. Si l'on ôte le sens de la mort, on ôte le sens de la vie. Avertissement en direction des immanentistes, qui ne sont pas nihilistes pour rien! Les chrétiens et les platoniciens sont les premiers adversaires monothéistes de cette conception immanentiste de la vie.
Pour un chrétien, la vie n'est que la préfiguration de la Vie, alors que pour Spinoza, la vie se réduit toute entière aux conditions du sensible. Et après? Après, Spinoza botte en touche, nous sort son incréation mirifique, son irrationalisme travesti en hyperrationalisme, sa positivé absolue selon laquelle il serait du côté de la vie. Être du côté de la vie en libérant l'espace du néant, faut le faire! Être du côté de la vie sans penser la mort est un aveu - de destruction et de mort.
Quiconque pense la mort vit.
Une question majeure à propos de Spinoza tient à sa conception du néant. Les métaphysiciens classiques attribuent au néant un rôle marginal, voire inexistant, ce qui se traduit par un certain mépris pour des notions connexes comme le hasard. Quand on explique Spinoza, la propagande immanentiste légitime le système immanentiste du saint du nihilisme moderne en le tirant du côté de la vie, d'un dépassement des explications monothéistes et métaphysiques. En gros, Spinoza serait supérieur aux systèmes philosophiques classiques. Cette supériorité impliquerait que Spinoza ait réussi à expliquer ce que les penseurs classiques ont échoué à expliquer.
En outre, Spinoza est nécessairement présenté du côté de la vie et des valeurs positives, en totale opposition avec le nihilisme. Il importe particulièrement que Spinoza ne soit pas un nihiliste. Les nihilistes ont pour particularité de se présenter masqués. Gorgias le nihiliste antique fonde son nihilisme sur l'absence de vérité et les beaux discours, ceux qui persuadent n'importe qui que la loi du plus fort fonde les rapports humains. Plus le temps passe, plus les nihilistes se rendent compte que la prudence est la vertu cardinale de la domination - de leurs valeurs.
Aristote succède à Platon et propose comme vertu cardinale la phronésis, que l'on traduira par prudence ou sagacité. Aristote se montre déjà en faveur d'une certaine forme de dissimulation. Par la suite, le christianisme rompt en Occident avec la tentation nihiliste. Le nihilisme ne ressurgit de manière virulente qu'avec la modernité, symboliquement 1492. Les découvertes scientifiques signent l'imposition de la méthode scientifique moderne, fondée sur l'expérience et la réfutation.
Selon les résultats de cette science, la vision métaphysique est profondément détruite. Il en résulte une transformation de l'ancien sensible, qui diffère radicalement de la vision métaphysique. Selon la métaphysique, l'image de Dieu engendre l'image du sensible. Selon la science moderne, l'image du sensible étant fausse, l'image de Dieu l'est tout autant. On aboutit à une vision scientifique qui ne tient compte que du sensible et qui repousse au second rang le réel non sensible. Dans une hypothèse forte, seul le sensible est le réel.
Dans une hypothèse plus douce et consensuelle, l'ancien idéal est relégué au rang des hypothèses. Il ne s'agit pas de réfuter catégoriquement et sans argument valable les anciennes croyances religieuses/métaphysiques; il s'agit de les considérer comme secondaires et incertaines. C'est dans cette mentalité que ressurgit le nihilisme. Le nihilisme a toujours existé. A chaque crise religieuse - des valeurs, le nihilisme pointe le bout de son museau décati et monstrueux.
Avec les sophistes, on se rend compte que les valeurs nihilistes se manifestent durant l'effondrement du polythéisme. Ces valeurs tournent autour de l'exigence de réalisme/pragmatisme, de l'absence de vérité et d'irrationalisme. Le plus cocasse est de se rendre compte que l'exigence de réalisme va de pair avec la définition la plus extravagante du réel. Paradoxe assez prévisible que de fuir le réel au nom de l'exigence impérieuse de réel.
L'immanentisme est la forme moderne du nihilisme qui surgit avec l'effondrement du dernier courant transcendantaliste, le monothéisme. L'effondrement du monothéisme signe l'effondrement du trancendantalisme, comme l'effondrement du dernier courant libéral pragmatique de l'impérialisme britannique signifiera la fin de ce type d'impérialisme et de ce monde immanentiste.
D'un point de vue ontologique, il est capital que l'immanentisme propose une cohérence théorique à son propos. Le travail qui a été effectué par la science doit être à son tour amorcé par son pendant théorique la philosphie. L'ontologie de Spinoza se veut à la mesure de la révolution scientifique, qui traduit le dépassement du monothéisme. Le rationalisme exacerbé de Spinoza exprime cette propension à transformer l'ontologie en un manifeste de nihilisme moderne.
Bien entendu, il n'est pas possible de comprendre le rôle de l'ontologie dans l'immanentisme sans relier l'immanentisme au déni et surtout au religieux. Le nihilisme est la religion du déni, ou, pour reprendre l'appellation contemporaine d'un penseur emprunté et pesant, la religion de la sortie de la religion. L'ontologie immanentiste tient le rôle religieux que les écrits prophétiques tenaient dans le monothéisme.
Spinoza est un prophète immanentiste, comme Nietzsche est le prophète attitré de l'immanentisme tardif et dégénéré. Qu'un antidémocrate emporté et dément comme Nietzsche ait pu, par un tour de passe-passe très compréhensible et très effrayant, devenir l'égérie des muses postmodernes et du menu fretin de l'intellectualisme gauchiste occidentaliste en dit long sur l'évolution de l'occidentalisme : Nietzsche à l'extrême-gauche du système, c'est la balise d'un système qui dérive vers l'extrémisme et la violence!
Quant au déni qui accompagne le religieux, il consiste à travestir le religieux en ontologie et en rationalisme. De ce point de vue, il faut considérer que la philosophie n'est le pendant du monothéisme que dans la mesure où elle signale en son sein la dérive nihiliste du monothéisme et la progression du nihilisme au cœur du monothéisme. La prise de pouvoir du nihilisme n'est possible que dans le déni, avec des slogans comme la liberté, la démocratie, la laïcité, le rationalisme, la lutte contre l'Infâme, les Révolutions, les Lumières, les Droits de l'homme...
Ce n'est pas que tous ces mouvements soient exclusivement négatifs. C'est qu'ils se concentrent en leur essence sur l'immanentisme et sur la figure du déni. On se rend compte de nos jours que le libéralisme n'est pas la liberté, mais l'idéologie pragmatique au service de l'impérialisme dominant. On se rend compte que le marxisme n'est pas l'égalité, mais l'idéologie idéaliste au service de l'impérialisme dominant.
A travers ces deux exemples massifs, il serait temps de tilter, c'est-à-dire de comprendre que le nihilisme ne saurait se présenter en toute franchise. En termes religieux, le diable qui se présenterait comme le diable serait immédiatement démasqué. Idem pour l'immanentiste : un nihiliste qui vous expliquerait froidement et en souriant qu'il œuvre à la destruction de l'humanité sous prétexte de satisfaire ses désirs les plus immédiats serait de suite déconsidéré et rejeté.
Les nihilistes ont eu le temps de peaufiner cette donne et de façonner une stratégie de dissimulation que l'on retrouve chez Aristote, chez Descartes (en partie), chez Spinoza, chez Nietzsche (où l'éloge du masque est inconditionnelle). Le masque et ses vertus périphériques recèlent un parfum envoûtant de déni caractéristique. Dans cette atmosphère, la propagande du déni consiste à présenter le déni pour l'inverse de ce qu'il est. La positivité du déni ne peut être démasquée que si on prend soin de constater qu'il ne repose sur des valeurs positives qu'à condition que ces valeurs soient subverties par l'immanentisme.
C'est le fameux renversement de toutes les valeurs de Nietzsche. Autrement dit, on passe d'un système dynamique où le réel excède le sensible et se montre infini - à un système figé où le réel se réduit au sensible. Dans cette acception, l'infini varie sensiblement : d'un côté, il renvoie vers le divin; de l'autre, il n'est jamais que l'infinité finie. Les valeurs positives finies sont nanties d'une positivité qui dans un code de valeurs classiques seraient toutes négatives.
Le moyen de démasquer l'immanentisme réside dans son rapport au réel. S'il ne définit pas le réel, s'il promeut l'irrationalisme, c'est qu'il pense plus ou moins en termes de matérialisme, de mécanisme et de finitude. Chez Spinoza, l'ontologie vendue comme la panacée du rationalisme et de la rigueur est une supercherie. Spinoza se montre incapable de définir le réel, ce qui indique que la carence principale de l'ontologie de Rosset remonte en fait à son maître suprême.
Spinoza se contente de proposer l'incréation comme figure d'explication ontologique. C'est un tour de passe-passe qui peut abuser les crédules et les faux penseurs immanentistes. Affirmer que le réel est incréé revient à proférer une tautologie, dont le terme est l'implacable proposition : "Le réel est le réel" d'un Rosset. Dans ce cadre conceptuel vicié et vicieux, faussement supérieur, le mensonge est partout maître.
Spinoza est un menteur, Nietzsche est un menteur, Rosset est un menteur. Pire que mentir sur les conditions privées de leur existence, ils mentent sur la définition publique du réel. Maintenant que l'on tient un outil conceptuel critique pour démasquer l'imposture des valeurs immanentistes, qui sont tout aussi bancales qu'aux heures de l'Antiquité, revenons sur une considération célèbre et célébrée de Spinoza : "Le philosophe ne pense à aucune chose moins qu'à la mort et sa philosophie est une méditation de la vie, non de la mort".
Dans le système de Spinoza, la mort renvoie au néant. A partir du moment où l'on ne définit pas le réel, où on le cerne vaguement comme l'incréé, on libère l'espace du néant et on réduit le réel au sensible. C'est exactement ce que fait Spinoza en expliquant qu'on ne peut penser que la vie et qu'on ne peut penser la mort. La vie selon Spinoza : la vie purement sensible. Montaigne le sceptique dit pourtant le contraire en se fondant sur les sagesses antiques : "Que philosopher, c’est apprendre à mourir".
Bien entendu, la racine de cette pensée est religieuse, puisque le but du religieux est de penser la mort et de donner un sens à la mort. Si l'on ôte le sens de la mort, on ôte le sens de la vie. Avertissement en direction des immanentistes, qui ne sont pas nihilistes pour rien! Les chrétiens et les platoniciens sont les premiers adversaires monothéistes de cette conception immanentiste de la vie.
Pour un chrétien, la vie n'est que la préfiguration de la Vie, alors que pour Spinoza, la vie se réduit toute entière aux conditions du sensible. Et après? Après, Spinoza botte en touche, nous sort son incréation mirifique, son irrationalisme travesti en hyperrationalisme, sa positivé absolue selon laquelle il serait du côté de la vie. Être du côté de la vie en libérant l'espace du néant, faut le faire! Être du côté de la vie sans penser la mort est un aveu - de destruction et de mort.
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