L'idéologie sioniste vise à transformer une religion à l'identité incertaine (sans connotation péjorative) en une idéologie à l'identité dégénérée.
http://www.alterinfo.net/Pourquoi-tant-de-Juifs-athees_a39698.html
Cet article pose le problème de la mutation du judaïsme. Évidemment, le judaïsme est une religion. Évidemment, les peuples viennent des communautés religieuses. Évidemment, quand un croyant se dé-sécularise, il conserve de fortes attaches avec son passé religieux. Ce qui est dit des juifs pourrait tout aussi bien être dit de n'importe quelle croyance religieuse. Ainsi de ces musulmans qui ne croient plus, ou, fait moindre, qui ne pratiquent plus. Le phénomène de dé-sécularisation est un processus qui s'étend sur des générations. A l'échelle d'un individu, ce processus ne peut être pris en compte de manière significative.
Le judaïsme n'est pas une religion comme les autres. Nous avons des religions polythéistes et des religions monothéistes. Le judaïsme est une religion de l'entre-deux, une religion à cheval entre polythéisme et monothéisme. Le judaïsme exprime l'évolution du polythéisme vers le monothéisme. Dans le processus transcendantaliste, ce bouleversement intervient suite à l'unification de l'homme, de la tribu vers l'humanité. Le judaïsme fait partie de ces religions qui partent du polythéisme assez classique et qui évoluent à l'intérieur de leurs standards vers le monothéisme.
Dans l'histoire du monothéisme balbutiant, de nombreuses religions évoluent vers le monothéisme. Le signe le plus fort est encore le polythéisme égyptien qui devient un monothéisme sous le règne du Pharaon Amenhotep IV ("satisfaction d'Amon"). Ce pharaon se convertit en Akhenaton (soumis à Aton, le Créateur des cieux et de la terre). Akhénaton régna au quatorzième siècle avant notre ère chrétienne et mourut empoisonné par une conspiration des prêtres traditionnels demeurés dans leur ville de Thèbes.
La lecture de Sigmund Freud rapproche Moise qui grandit en Égypte de la tradition d'Akhénaton.
http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/moise_et_le_monotheisme/moise_et_monotheisme.html
En tout cas, quels que soient les suppositions et les rapprochements, la vie de Moïse se déroule dans la tradition et la filiation directes d'Akhenaton, entre le douzième et le treizième siècles avant notre ère. S'il n'est pas certain que Moïse soit le disciple d'Akhenaton, voire Akhenaton lui-même pour les interprétations les plus osées, il évolue dans la mentalité qui bouleverse le polythéisme et qui adapte le religieux à l'évolution humaine. Le polythéisme est l'élan religieux qui permet à l'homme de croître et de s'accroître. Il est inévitable que le polythéisme en croissant finisse par atteindre sa limite et par connaître une crise majeure.
Moïse surgit à cette époque de crise et est un pionnier religieux. C'est pourquoi les traditions issues du judaïsme le considèrent comme un prophète, en particulier les deux monothéismes universels que sont le christianisme et l'Islam. Comme Akhenaton, Moïse finit selon une hypothèse lui aussi assassiné, ce qui tendrait à indiquer que les pionniers du monothéisme sont persécutés du fait de leur innovation. On est incompris au nom de son originalité novatrice et non pas au nom de ses fautes incriminées.
Les conservateurs vous haïssent pour l'originalité de votre mentalité par rapport à votre époque, non pour vos faiblesses et vos aveuglements. Ce sont les pharisiens qui persécutèrent Jésus au point de participer à sa crucifixion, décidée en commun accord avec le Grand Sanhédrin et les autorités impérialistes de l'époque (l'économiste américain LaRouche ajoute que Ponce Pilate était le mari de la nièce de l'Empereur Tibère et que ce sont les prêtres du culte de Mithra installés sur l'île de Capri qui ont exigé la mise à mort de Jésus).
Signe que le judaïsme est une religion de l'entre-deux, entre polythéisme et monothéisme, les traditions juives hésitent avant Moïse entre Elohim (pluriel ambivalent) et Yahvé. La figure patriarcale et tutélaire d'Abraham le père du monothéisme tend à montrer que le polythéisme connaît de sérieux soubresauts et annonce avant Moïse le monothéisme. Abraham est fort probablement un personnage mythique, qui n'a aucune historicité et qui est le père symbolique des Sémites.
Abraham est reconnu par les deux monothéismes que sont le christianisme et l'Islam (qui l'appelle Ibrahim). Face aux traditions chrétienne et musulmane, le judaïsme apparaît comme une religion de la transition, qui se manifeste par l'extrême mystère de son identité avant le christianisme et par la volatilité de ses traditions. Le judaïsme que nous connaissons a évolué au cours des siècles, y compris après le christianisme. Cette évolution correspond à des changements importants. Le judaïsme des premiers siècles chrétiens pratiquait encore la conversion et le prosélytisme.
Le triomphe dogmatique du christianisme sur le judaïsme dans le bassin méditerranéen se manifeste par la fixation de la tradition juive en un monothéisme proto-tribal, qui empêche la conversion et qui cristallise le peuple annonciateur de Dieu. Le judaïsme devient une communauté religieuse plus ou moins figée avant le stade de la conversion universelle. Le mythe du peuple élu d'Israël est à double entente, puisqu'il peut donner lieu à certaines formes de supériorité mal venue - comme à une exigence supérieure de foi.
La stabilisation du judaïsme avant le stade véritablement monothéiste et après le stade polythéiste est un double signe :
1) d'une part, elle signifie que le judaïsme n'est pas un monothéisme universel, mais une religion de l'entre-deux;
2) d'autre part, elle indique que le judaïsme est une forme religieuse condamnée, puisqu'elle est indexée sur les deux monothéismes universels et que le changement de forme religieuse annonce ipso facto sa caducité.
Un indice de cette régression exprimée dans la stabilité impossible est l'intervention du porte-parole mitterrandien de la synarchie bancaire, le sioniste ultra-libéral Jacques Attali, qui explique sans sourciller ni ciller que le mouvement juif est en train de perdre démographiquement et socialement du terrain et que la question de la démographie israélienne est des plus urgentes (face notamment à l'explosion de la natalité palestinienne).
3) enfin, la position d'entre-deux du judaïsme prive la religion juive d'une forme bien précise, soit d'une identité définissable. C'est la principale raison des persécutions inadmissibles et abominables qui ont entaché le judaïsme sur les terres majoritairement chrétiennes ou musulmanes. Il est intéressant de constater que la privation d'identité claire engendre l'absence d'identité géographique, avec le mythe du juif errant et l'explication des persécutions notamment chrétiennes contre le peuple déicide : les communautés juives n'ont pu vivre dans les persécutions constantes que parce qu'elles n'avaient pas de terre et qu'elles étaient des communautés minoritaires incluses dans des communautés majoritaires, notamment chrétiennes et musulmanes.
La revendication sioniste intervient à ce stade : donner une terre à un peuple sans terre. Du coup, on procède à un mensonge géographique et religieux. La filiation religieuse est déconnectée de la filiation géographique. L'insigne majorité des Israéliens, en particulier les communautés ashkénazes et séfarades, ne viennent pas de la terre d'Israël, comme le démontre notamment l'historien israélien Shlomo Sand. L'idéologie sioniste vise à transformer une religion à l'identité incertaine (sans connotation péjorative) en une idéologie à l'identité dégénérée. Une idéologie est la mutation d'une idée classique (au sens platonicien) en une idée prévisible et figée. Politiquement, la mutation idéologique se manifeste par le passage du peuple vers la faction.
La faction serait-elle fiction? Le meilleur exemple que l'on pourra invoquer pour illustrer cette dimension bancale de l'idéologie se trouve dans Marx, qui ne conçoit le changement qu'en des termes linéaires et matérialistes. Le mécanisme de l'idée moderne renvoie dans l'Occident chrétien (et romain) aux travaux d'Aristote, selon qui l'univers est fini. On retrouve sous une forme encore plus réduite (à des questions seulement commerciales, voire économiques) cet aspect de l'idéologie dans le libéralisme, soit l'idéologie de légitimation et d'apologie sympathique de l'impérialisme britannique (qui réduit les problématiques idéologiques à des considérations purement économiques, soit à une réduction de la question politique au commerce).
Le sionisme est une idéologie qui mélange les traditions idéologiques, entre les collectivismes, le libéralisme conservateur et le fascisme cataclysmique. Surtout, le sionisme indique le passage d'une identité religieuse à une identité idéologique. Il est vrai que les idéologies descendent de traditions religieuses et que la spécificité idéologique du sionisme est de prétendre conjuguer l'identité religieuse et l'identité géographique, alors que les autres idéologies partent d'une tradition qui a déjà effectué le travail en Occident depuis la Renaissance et les Lumières). La récupération manifeste (et impossible) du judaïsme par le sionisme est évocatrice.
On mélange sous la notion fourre-tout et du coup nauséabonde de peuple le peuple d'origine religieuse et le peuple d'origine géographique (le médiatique et consternant BHL présente régulièrement cet amalgame grossier en France sans être le moins du monde attaqué). Suite à cette confusion, on peut entretenir et attiser les haines, à partir du moteur de la haine : la question de l'identité. L'identité première est religieuse. Du coup, les deux dernières questions de Mounadil Djazaïri sont imparables : la confusion entre l'athéisme et la croyance religieuse ne peut être entretenue que suite au coup de force idéologique sur l'identité (se réclamer d'une religion pour évincer le religieux de l'identité).
Le racialisme du sionisme est un aspect qui sans être obligatoire est en arrière-plan latent : sans rappeler que l'actuel Premier ministre est proche par sa famille et par ses idées du sioniste fasciste Jabotinsky, il va de soi que la confusion entre religion et idéologie sert la notion toute impérialiste de domination. Contrairement à un préjugé entretenu avec complaisance selon lequel ce sont des juifs qui gouvernent le monde, par le truchement notamment des actions financières, l'impérialisme du sionisme renvoie à l'impérialisme dont il découle historiquement, l'Empire britannique.
Le raisonnement est simple : si les idées sont finies, si l'on se meut dans un réel fini, alors c'est la domination qui l'emporte; c'est la loi du plus fort qui l'emporte. Dans cette conception religieuse, le racialisme du sionisme extrémiste n'est jamais que la conclusion fasciste de la mentalité impérialiste, oligarchique, qui s'appuie sur une représentation fausse du réel. C'est cette conception dévoyée qui aboutit à la revendication sioniste de la terre d'Israël pour les juifs.
C'est cette conception dévoyée qui porte en elle le curieux oxymore du juif athée qui est impossible si le juif définit le religieux et qui n'est envisageable que dans une conception fausse du judaïsme, selon laquelle le juif serait un peuple issu de l'État-nation moderne et sans lien direct avec la religion. Ce postulat sioniste mensonger est criard parce que le sionisme est l'idéologie manipulée par l'idéologie libérale - car n'ayant pas effectué un travail préparatoire de déreligionisation (également palpable dans l'itinéraire de la laïcisation).
Si tant sonne faux dans la terminologie sioniste, c'est que le sionisme est une idéologie reposant sur l'erreur, contrainte d'évoluer et de s'adapter au réel - si elle ne veut pas s'auto-détruire, comme le constatent les observateur stratégiques les plus lucides. C'est un paradoxe prévisible que les plus efficaces destructeurs du sionisme (et/ou d'Israël) sont les factions sionistes extrémistes, et non pas les adversaires des sionistes, au premier rang desquels les Palestiniens le plus souvent délogés manu militari de leur terre. La seule issue pour le sionisme réside dans un État unique et une solution de type sud-africain, qui dissolve le sionisme dans la réalité historique et religieuse. Toujours est-il que la déclaration citée par Mounadil Djazaïri d'un rabbin rappelle ce qu'est l'immanentisme.
C'est un processus qui tend à transformer les religions instituées en idéologies de type laïc et post-religieux selon la mentalité immanentiste qui transforme le religieux depuis les Révolutions modernes. Dans ce schéma où l'immanentiste laïc est fier de se sentir supérieur au religion, d'avoir dépassé les religions, au sens nietzschéen, le judaïsme en tant que religion de l'entre-deux, en tant qu'identité impossible, est le laboratoire idéal de la transformation. Laboratoire immanentiste qui prétend transformer les religions établies (de type transcendantaliste) en religion immanentiste (de type nihiliste). Laboratoire impérialiste qui utilise l'identité religieuse du peuple pour servir les intérêts des factions financières - du fat de cet assujettissement, la destruction des peuples se fait au nom de la nouvelle identité des factions.
http://www.alterinfo.net/Pourquoi-tant-de-Juifs-athees_a39698.html
Cet article pose le problème de la mutation du judaïsme. Évidemment, le judaïsme est une religion. Évidemment, les peuples viennent des communautés religieuses. Évidemment, quand un croyant se dé-sécularise, il conserve de fortes attaches avec son passé religieux. Ce qui est dit des juifs pourrait tout aussi bien être dit de n'importe quelle croyance religieuse. Ainsi de ces musulmans qui ne croient plus, ou, fait moindre, qui ne pratiquent plus. Le phénomène de dé-sécularisation est un processus qui s'étend sur des générations. A l'échelle d'un individu, ce processus ne peut être pris en compte de manière significative.
Le judaïsme n'est pas une religion comme les autres. Nous avons des religions polythéistes et des religions monothéistes. Le judaïsme est une religion de l'entre-deux, une religion à cheval entre polythéisme et monothéisme. Le judaïsme exprime l'évolution du polythéisme vers le monothéisme. Dans le processus transcendantaliste, ce bouleversement intervient suite à l'unification de l'homme, de la tribu vers l'humanité. Le judaïsme fait partie de ces religions qui partent du polythéisme assez classique et qui évoluent à l'intérieur de leurs standards vers le monothéisme.
Dans l'histoire du monothéisme balbutiant, de nombreuses religions évoluent vers le monothéisme. Le signe le plus fort est encore le polythéisme égyptien qui devient un monothéisme sous le règne du Pharaon Amenhotep IV ("satisfaction d'Amon"). Ce pharaon se convertit en Akhenaton (soumis à Aton, le Créateur des cieux et de la terre). Akhénaton régna au quatorzième siècle avant notre ère chrétienne et mourut empoisonné par une conspiration des prêtres traditionnels demeurés dans leur ville de Thèbes.
La lecture de Sigmund Freud rapproche Moise qui grandit en Égypte de la tradition d'Akhénaton.
http://classiques.uqac.ca/classiques/freud_sigmund/moise_et_le_monotheisme/moise_et_monotheisme.html
En tout cas, quels que soient les suppositions et les rapprochements, la vie de Moïse se déroule dans la tradition et la filiation directes d'Akhenaton, entre le douzième et le treizième siècles avant notre ère. S'il n'est pas certain que Moïse soit le disciple d'Akhenaton, voire Akhenaton lui-même pour les interprétations les plus osées, il évolue dans la mentalité qui bouleverse le polythéisme et qui adapte le religieux à l'évolution humaine. Le polythéisme est l'élan religieux qui permet à l'homme de croître et de s'accroître. Il est inévitable que le polythéisme en croissant finisse par atteindre sa limite et par connaître une crise majeure.
Moïse surgit à cette époque de crise et est un pionnier religieux. C'est pourquoi les traditions issues du judaïsme le considèrent comme un prophète, en particulier les deux monothéismes universels que sont le christianisme et l'Islam. Comme Akhenaton, Moïse finit selon une hypothèse lui aussi assassiné, ce qui tendrait à indiquer que les pionniers du monothéisme sont persécutés du fait de leur innovation. On est incompris au nom de son originalité novatrice et non pas au nom de ses fautes incriminées.
Les conservateurs vous haïssent pour l'originalité de votre mentalité par rapport à votre époque, non pour vos faiblesses et vos aveuglements. Ce sont les pharisiens qui persécutèrent Jésus au point de participer à sa crucifixion, décidée en commun accord avec le Grand Sanhédrin et les autorités impérialistes de l'époque (l'économiste américain LaRouche ajoute que Ponce Pilate était le mari de la nièce de l'Empereur Tibère et que ce sont les prêtres du culte de Mithra installés sur l'île de Capri qui ont exigé la mise à mort de Jésus).
Signe que le judaïsme est une religion de l'entre-deux, entre polythéisme et monothéisme, les traditions juives hésitent avant Moïse entre Elohim (pluriel ambivalent) et Yahvé. La figure patriarcale et tutélaire d'Abraham le père du monothéisme tend à montrer que le polythéisme connaît de sérieux soubresauts et annonce avant Moïse le monothéisme. Abraham est fort probablement un personnage mythique, qui n'a aucune historicité et qui est le père symbolique des Sémites.
Abraham est reconnu par les deux monothéismes que sont le christianisme et l'Islam (qui l'appelle Ibrahim). Face aux traditions chrétienne et musulmane, le judaïsme apparaît comme une religion de la transition, qui se manifeste par l'extrême mystère de son identité avant le christianisme et par la volatilité de ses traditions. Le judaïsme que nous connaissons a évolué au cours des siècles, y compris après le christianisme. Cette évolution correspond à des changements importants. Le judaïsme des premiers siècles chrétiens pratiquait encore la conversion et le prosélytisme.
Le triomphe dogmatique du christianisme sur le judaïsme dans le bassin méditerranéen se manifeste par la fixation de la tradition juive en un monothéisme proto-tribal, qui empêche la conversion et qui cristallise le peuple annonciateur de Dieu. Le judaïsme devient une communauté religieuse plus ou moins figée avant le stade de la conversion universelle. Le mythe du peuple élu d'Israël est à double entente, puisqu'il peut donner lieu à certaines formes de supériorité mal venue - comme à une exigence supérieure de foi.
La stabilisation du judaïsme avant le stade véritablement monothéiste et après le stade polythéiste est un double signe :
1) d'une part, elle signifie que le judaïsme n'est pas un monothéisme universel, mais une religion de l'entre-deux;
2) d'autre part, elle indique que le judaïsme est une forme religieuse condamnée, puisqu'elle est indexée sur les deux monothéismes universels et que le changement de forme religieuse annonce ipso facto sa caducité.
Un indice de cette régression exprimée dans la stabilité impossible est l'intervention du porte-parole mitterrandien de la synarchie bancaire, le sioniste ultra-libéral Jacques Attali, qui explique sans sourciller ni ciller que le mouvement juif est en train de perdre démographiquement et socialement du terrain et que la question de la démographie israélienne est des plus urgentes (face notamment à l'explosion de la natalité palestinienne).
3) enfin, la position d'entre-deux du judaïsme prive la religion juive d'une forme bien précise, soit d'une identité définissable. C'est la principale raison des persécutions inadmissibles et abominables qui ont entaché le judaïsme sur les terres majoritairement chrétiennes ou musulmanes. Il est intéressant de constater que la privation d'identité claire engendre l'absence d'identité géographique, avec le mythe du juif errant et l'explication des persécutions notamment chrétiennes contre le peuple déicide : les communautés juives n'ont pu vivre dans les persécutions constantes que parce qu'elles n'avaient pas de terre et qu'elles étaient des communautés minoritaires incluses dans des communautés majoritaires, notamment chrétiennes et musulmanes.
La revendication sioniste intervient à ce stade : donner une terre à un peuple sans terre. Du coup, on procède à un mensonge géographique et religieux. La filiation religieuse est déconnectée de la filiation géographique. L'insigne majorité des Israéliens, en particulier les communautés ashkénazes et séfarades, ne viennent pas de la terre d'Israël, comme le démontre notamment l'historien israélien Shlomo Sand. L'idéologie sioniste vise à transformer une religion à l'identité incertaine (sans connotation péjorative) en une idéologie à l'identité dégénérée. Une idéologie est la mutation d'une idée classique (au sens platonicien) en une idée prévisible et figée. Politiquement, la mutation idéologique se manifeste par le passage du peuple vers la faction.
La faction serait-elle fiction? Le meilleur exemple que l'on pourra invoquer pour illustrer cette dimension bancale de l'idéologie se trouve dans Marx, qui ne conçoit le changement qu'en des termes linéaires et matérialistes. Le mécanisme de l'idée moderne renvoie dans l'Occident chrétien (et romain) aux travaux d'Aristote, selon qui l'univers est fini. On retrouve sous une forme encore plus réduite (à des questions seulement commerciales, voire économiques) cet aspect de l'idéologie dans le libéralisme, soit l'idéologie de légitimation et d'apologie sympathique de l'impérialisme britannique (qui réduit les problématiques idéologiques à des considérations purement économiques, soit à une réduction de la question politique au commerce).
Le sionisme est une idéologie qui mélange les traditions idéologiques, entre les collectivismes, le libéralisme conservateur et le fascisme cataclysmique. Surtout, le sionisme indique le passage d'une identité religieuse à une identité idéologique. Il est vrai que les idéologies descendent de traditions religieuses et que la spécificité idéologique du sionisme est de prétendre conjuguer l'identité religieuse et l'identité géographique, alors que les autres idéologies partent d'une tradition qui a déjà effectué le travail en Occident depuis la Renaissance et les Lumières). La récupération manifeste (et impossible) du judaïsme par le sionisme est évocatrice.
On mélange sous la notion fourre-tout et du coup nauséabonde de peuple le peuple d'origine religieuse et le peuple d'origine géographique (le médiatique et consternant BHL présente régulièrement cet amalgame grossier en France sans être le moins du monde attaqué). Suite à cette confusion, on peut entretenir et attiser les haines, à partir du moteur de la haine : la question de l'identité. L'identité première est religieuse. Du coup, les deux dernières questions de Mounadil Djazaïri sont imparables : la confusion entre l'athéisme et la croyance religieuse ne peut être entretenue que suite au coup de force idéologique sur l'identité (se réclamer d'une religion pour évincer le religieux de l'identité).
Le racialisme du sionisme est un aspect qui sans être obligatoire est en arrière-plan latent : sans rappeler que l'actuel Premier ministre est proche par sa famille et par ses idées du sioniste fasciste Jabotinsky, il va de soi que la confusion entre religion et idéologie sert la notion toute impérialiste de domination. Contrairement à un préjugé entretenu avec complaisance selon lequel ce sont des juifs qui gouvernent le monde, par le truchement notamment des actions financières, l'impérialisme du sionisme renvoie à l'impérialisme dont il découle historiquement, l'Empire britannique.
Le raisonnement est simple : si les idées sont finies, si l'on se meut dans un réel fini, alors c'est la domination qui l'emporte; c'est la loi du plus fort qui l'emporte. Dans cette conception religieuse, le racialisme du sionisme extrémiste n'est jamais que la conclusion fasciste de la mentalité impérialiste, oligarchique, qui s'appuie sur une représentation fausse du réel. C'est cette conception dévoyée qui aboutit à la revendication sioniste de la terre d'Israël pour les juifs.
C'est cette conception dévoyée qui porte en elle le curieux oxymore du juif athée qui est impossible si le juif définit le religieux et qui n'est envisageable que dans une conception fausse du judaïsme, selon laquelle le juif serait un peuple issu de l'État-nation moderne et sans lien direct avec la religion. Ce postulat sioniste mensonger est criard parce que le sionisme est l'idéologie manipulée par l'idéologie libérale - car n'ayant pas effectué un travail préparatoire de déreligionisation (également palpable dans l'itinéraire de la laïcisation).
Si tant sonne faux dans la terminologie sioniste, c'est que le sionisme est une idéologie reposant sur l'erreur, contrainte d'évoluer et de s'adapter au réel - si elle ne veut pas s'auto-détruire, comme le constatent les observateur stratégiques les plus lucides. C'est un paradoxe prévisible que les plus efficaces destructeurs du sionisme (et/ou d'Israël) sont les factions sionistes extrémistes, et non pas les adversaires des sionistes, au premier rang desquels les Palestiniens le plus souvent délogés manu militari de leur terre. La seule issue pour le sionisme réside dans un État unique et une solution de type sud-africain, qui dissolve le sionisme dans la réalité historique et religieuse. Toujours est-il que la déclaration citée par Mounadil Djazaïri d'un rabbin rappelle ce qu'est l'immanentisme.
C'est un processus qui tend à transformer les religions instituées en idéologies de type laïc et post-religieux selon la mentalité immanentiste qui transforme le religieux depuis les Révolutions modernes. Dans ce schéma où l'immanentiste laïc est fier de se sentir supérieur au religion, d'avoir dépassé les religions, au sens nietzschéen, le judaïsme en tant que religion de l'entre-deux, en tant qu'identité impossible, est le laboratoire idéal de la transformation. Laboratoire immanentiste qui prétend transformer les religions établies (de type transcendantaliste) en religion immanentiste (de type nihiliste). Laboratoire impérialiste qui utilise l'identité religieuse du peuple pour servir les intérêts des factions financières - du fat de cet assujettissement, la destruction des peuples se fait au nom de la nouvelle identité des factions.
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