Le meilleur moyen pour le maître de dominer est encore de laisser entendre à son valet qu'il est le maître.
La dernière fois, je me suis fait insulter (entre autres) sur Internet de lepéniste et de sectaire par un crypto-fasciste de mentalité ultra-libérale. Un écervelé sans durite qui au nom de l'esprit critique et de la démocratie jure que c'est pour la sacrosainte Démocratie que nous sommes allés en Afghanistan, puis, comme ce qu'il avance est grossier, notre nullité intellectuelle et affective se reprend et prétend cette fois, aussi inconséquent que Calliclès, mais ô combien plus stupide, que c'est la loi du plus fort qui régit les actions. Un démocrate au nom de la loi du plus fort, l'oxymore, faut le faire!
Bien entendu, le margoulin a fini par m'insulter en des termes dont la légèreté le dispute à la finesse. Comme l'a chanté un troubadour de valeur, lui, le temps ne fait rien à l'affaire. Dans ce cas, pour ce cas-fard, c'est inquiétant. Entre temps, notre dégourdi des neurones, dont l'esprit critique en est à un stade critique, m'a doctement expliqué que j'étais antidémocrate et partisan de la théorie du complot. Pour la démocratie, notre théoricien novateur est le mouton des zélateurs de la démocratie occidentale qui se présentent tous comme des archi-démocrates déclarés.
Ils seraient plus honnêtes de préciser qu'ils sont démocrates libéraux, soit des drôles d'oiseaux qui volent à condition de rester au chaud dans leur cage. La démocratie et la liberté sont ainsi des noms d'oiseaux que les chauve-souris de l'impérialisme occidentaliste peuvent échanger pour paraître tout à fait oiseaux. Sur ce point, ils sont aussi démocrates qu'impérialistes. Spécifiquement, notre impairméable blanc, qui se destine à la médecine du travail et a déjà prêté segment devant son auguste Hypocrite, incarne une espèce encore peu démasquée, qu'il convient d'identifier par es temps de crise qui courent.
C'est le fasciste cool. D'apparence, il est désinvolte, il fume des joints, il écoute du reggae, il est branché informatique et immobilier. Quand on creuse, on se rend compte qu'il est individualiste, cynique, cassant, superficiel et violent. Si l'on analyse ses propos, il craque : avant de vitupérer et d'insulter, confondu de son inconséquence, il se réclame de la loi du plus fort. Aucun doute, notre cas social est un symptôme de fascisme doux. Pas encore fasciste explicite, il n'est plus libéral conséquent. Il est cet impérialiste qui sent que sa domination s'effondre et qui se montre prêt à tout pour la conserver le plus longtemps possible.
Comme nous nous situons dans une période de troubles plausibles et de crise palpable, c'est ce genre d'individus qui sont en mesure de basculer dans le fascisme bourgeois. Pour l'instant, notre fasciste est masqué, cantonné dans sa bulle. Il vote pour les Verts Cohn-Bendit ou pour les socialos DSK, mais aucun doute, dès que le vent tournera, ses intérêts il défendra. Quand on est pour la loi du plus fort, on défend la loi du plus fort.
La catégorie du facho relève après tout de la case économique (le cartel). Ce sont en priorité les thuriféraires du fascisme mou et moyen qui montent au créneau quand le vent souffle. Les dirigeants laissent la besogne aux valets, avec pour ruse bien connue de leur accorder une importance et un pouvoir qu'ils n'ont pas. Le meilleur moyen pour le maître de dominer est encore de laisser entendre à son valet qu'il est le maître.
Dans ce jeu de dupes entre pitres piteux et pitoyables du même bord, ceux qui appartiennent aux classes moyennes aisées se croient au-dessus du rang réel qu'ils occupent. Socialement, ce sont des seconds couteaux. Intellectuellement, ce sont des ratés tarés. Cas tout à fait nietzschéen de notre vedette psychopathologique qui me prouva non seulement son identité politique réelle, mais encore l'état de délabrement avancé de son équilibre affectif ne recourant à l'insulte. Insulter quelqu'un est toujours signe d'insigne faiblesse.
Insulter quelqu'un sur le terrain des idées, même les idées les plus factuelles, c'est avouer qu'on ment, qu'on a tort et qu'on avance sans bille. Te bile pas, Bill. Il est toujours périlleux d'avancer marqué et masqué. On risque à tout moment de chuter. C'est la morale qui clôt le Gorgias de Platon : l'irrationalisme n'a aucune chance théorique de perdurer face aux questions de Socrate. Sur le court terme, son pragmatisme sinistre peut triompher. Sur le terme plus long, cette apologie de la loi du plus fort est vouée à l'échec. Le refus du dialogue est le signe quasi infaillible de la violence, de l'irrationalisme et d'un penchant plus ou moins évident pour le fascisme.
En tout cas, l'amalgame de la démocratie et de la dénonciation de la théorie du complot m'a fait tilt pendant que notre vengeur mesquin éructait ses pschitts grotesques et vulgaires. Chaque foi que des voix se lèvent pour dénoncer un complot, réaction : les défenseurs du système les plus zélés sortent l'étiquette infamante du complotisme. Le complotisme désigne la confusion mentale d'une pseudo-théorie qui distinguerait des complots derrière chaque événement, qu'il soit humain ou non.
A partir de cette définition, une remarque simple surgit : quand on dénonce des complots, on ne voit pas des complots partout. Parler de complotisme pour discréditer des dénonciateurs de complots est un coup d'épée dans l'eau, un confusion d'ordre complotiste, un amalgame grossier. Les rhéteurs qui ont recours à ce genre d'arguties manifestent de fait un développement mental assez inquiétant et pervers.
Les moutons qui leur emboîtent le pas prouvent que leur mimétisme exacerbé est injustifiable et que dans tout ordre social on peut réussir en étant un imbécile fieffé - à condition d'occuper des postes moyens, où l'on répète autant que l'on pète. Il suffit de suivre avec dévotion le courant en faisant croire que l'on est du côté de ceux qui font le courant (d'air) et que l'on occupe un poste important. On est con de congratuler en grattant. On entretient toutes les chances de garder son grade jusqu'à une certaine garde. Socialement - jusqu'aux cîmes des classes moyennes aisées. Stratégiquement, jusqu'au moment où la décision vous appartient. Ontologiquement, jusqu'à la création d'idées. Religieusement, jusqu'à la prière.
Il va de soi que tous les mimétique ne sont pas des fascistes en puissance, sans quoi l'homme serait condamné à une disparition rapide. Pour être un fasciste potentiel crédible, il faut ajouter à l'ingrédient fondamental du mimétisme une pincée de haine supérieure à la moyenne. Quand on sent sa tare, le moyen de s'élever est de mettre son ressentiment au service des valeurs dominantes. Dès lors, vous tenez un idéal. Moins on réfléchit, plus on est efficace. Notre candidat ès-insultes se croit trop arrivé pour jouer les hommes de main. Il est tout à fait qualifié au vu de son narcissisme de faquin pour un rôle de perroquet/roquet de type bâtard, capable de répercuter sa conception de facho ultra-libéral, calme tant qu'il conserve son niveau de vue (myope), méprisant et méprisable (son (ca)niveau) dès qu'il le sent menacé.
L'amalgame ente complot et complotisme ne fonctionne que parce qu'il est structuré sur le mode de l'amalgame entre le positif et le négatif - l'effectif avec l'illusoire. Comme la définition du réel est impossible, ainsi que le savent Platon et Spinoza, l'ontologue et l'immanentiste emblématiques, on amalgame ce qui est avec ce qui n'est pas. Ce qui est n'est pas. Le complotisme n'est pas en ce que le complotisme n'est pas le complot. C'est pour rassurer les gogos et les moutons que l'on explique le complot par le complotisme.
Ce que cache l'utilisation de l'arme massive du complotisme, c'est non seulement que les complots existent (première évidence), mais encore que les complots sont humains. A une époque d'immanentisme, la révocation du divin, pompeusement baptisée mort de Dieu par Hegel, Nietzsche et leurs suiveurs de plus en plus que moins ignares, accorde à l'action humaine une précellence unique. En dénaturant l'existence des complots derrière l'accusation de complotisme, on commence par faire oublier le rôle de l'homme dans l'action humaine et le fait que certains hommes puissants et dominateurs se considèrent remplaçants des prérogatives divines défuntes.
Plus l'on occulte le statut des hommes-dieux de type immanentiste qui régentent le monde surhumain de l'immanentisme tardif et dégénéré, plus on cache leurs carences de sous-hommes. Ces pauvres types sur-vitaminés n'ont de toute façon pas le niveau pour occuper leurs fonctions. Ce n'est pas qu'ils soient sots. Quel homme peut prendre la place de Dieu? Personne qui ne soit démesuré et perverti par une mentalité qui le dépasse, qu'il n'a pas voulu. Seul les sous-hommes sont appelés à faire le Surhomme. Regardez Kissinger. Rien de délibéré dans l'ordonnation de la mentalité immanentiste. Une mentalité dépasse de très loin n'importe quel dessein, n'importe quelle volonté.
L'avènement d'une mentalité n'est jamais désirée ou volontaire. Ce sont les volontés qui s'adaptent à la mentalité. Les doctrines religieuses nihilistes comme la complétude du désir ou l'absurdité aveugle de la volonté ne sont que des explications a posteriori apportées à une mise en place qui n'a été décidée par personne. De ce point de vue, le complotisme entérine le fait capital qu'aucun homme ne peut par son désir/volonté décider du cours du réel, y compris à une époque de progrès technologique important.
Contre une mentalité complotiste impossible, l'impossibilité du complotisme montre simplement que les complots sont possibles et que la possibilité des complots va de pair avec l'impossibilité des comploteurs à imposer leurs saillies souillées de souillons. Cette vérité est vieille comme le monde. Ce qui a changé, ce n'est pas le statut des comploteurs dans le réel, mais le statut des comploteurs dans le monde de l'homme. La réduction du réel au monde de l'homme. Le complotisme essaye de cacher la béance religieuse et identitaire insurmontable que le changement de statut immanentiste fait intervenir depuis la mort de Dieu, avec le remplacement impossible et inégal de Dieu par le Surhomme.
Le complotisme cache le nouveau statut des complots depuis la mort de Dieu. Désormais, les complots ne sont plus régentés par le divin, soit la reconnaissance que des forces supérieures s'occupent des secrets humains. Désormais, les complots ont le champ libre. Si l'homme avait réussi à remplacer Dieu, on comprendrait l'annonce de la mort de Dieu; la dénonciation du complotisme ne serait pas aussi omniprésente dans le système occidentaliste et leurs caisses de résonance de croque-mitaines médiatiques.
L'explication au mythe du complotisme ne repose pas sur l'existence effective du complotisme - comme l'antisémitisme ne désigne pas la judéophobie effective. Il s'agit de cacher que l'homme n'est pas capable de remplacer Dieu par le Surhomme et que du coup les complots n'ont pas été dépassés. Pis, ils sont devenus l'assurance du déclin et de l'effondrement de la mentalité immanentiste. Nous y sommes.
La dernière fois, je me suis fait insulter (entre autres) sur Internet de lepéniste et de sectaire par un crypto-fasciste de mentalité ultra-libérale. Un écervelé sans durite qui au nom de l'esprit critique et de la démocratie jure que c'est pour la sacrosainte Démocratie que nous sommes allés en Afghanistan, puis, comme ce qu'il avance est grossier, notre nullité intellectuelle et affective se reprend et prétend cette fois, aussi inconséquent que Calliclès, mais ô combien plus stupide, que c'est la loi du plus fort qui régit les actions. Un démocrate au nom de la loi du plus fort, l'oxymore, faut le faire!
Bien entendu, le margoulin a fini par m'insulter en des termes dont la légèreté le dispute à la finesse. Comme l'a chanté un troubadour de valeur, lui, le temps ne fait rien à l'affaire. Dans ce cas, pour ce cas-fard, c'est inquiétant. Entre temps, notre dégourdi des neurones, dont l'esprit critique en est à un stade critique, m'a doctement expliqué que j'étais antidémocrate et partisan de la théorie du complot. Pour la démocratie, notre théoricien novateur est le mouton des zélateurs de la démocratie occidentale qui se présentent tous comme des archi-démocrates déclarés.
Ils seraient plus honnêtes de préciser qu'ils sont démocrates libéraux, soit des drôles d'oiseaux qui volent à condition de rester au chaud dans leur cage. La démocratie et la liberté sont ainsi des noms d'oiseaux que les chauve-souris de l'impérialisme occidentaliste peuvent échanger pour paraître tout à fait oiseaux. Sur ce point, ils sont aussi démocrates qu'impérialistes. Spécifiquement, notre impairméable blanc, qui se destine à la médecine du travail et a déjà prêté segment devant son auguste Hypocrite, incarne une espèce encore peu démasquée, qu'il convient d'identifier par es temps de crise qui courent.
C'est le fasciste cool. D'apparence, il est désinvolte, il fume des joints, il écoute du reggae, il est branché informatique et immobilier. Quand on creuse, on se rend compte qu'il est individualiste, cynique, cassant, superficiel et violent. Si l'on analyse ses propos, il craque : avant de vitupérer et d'insulter, confondu de son inconséquence, il se réclame de la loi du plus fort. Aucun doute, notre cas social est un symptôme de fascisme doux. Pas encore fasciste explicite, il n'est plus libéral conséquent. Il est cet impérialiste qui sent que sa domination s'effondre et qui se montre prêt à tout pour la conserver le plus longtemps possible.
Comme nous nous situons dans une période de troubles plausibles et de crise palpable, c'est ce genre d'individus qui sont en mesure de basculer dans le fascisme bourgeois. Pour l'instant, notre fasciste est masqué, cantonné dans sa bulle. Il vote pour les Verts Cohn-Bendit ou pour les socialos DSK, mais aucun doute, dès que le vent tournera, ses intérêts il défendra. Quand on est pour la loi du plus fort, on défend la loi du plus fort.
La catégorie du facho relève après tout de la case économique (le cartel). Ce sont en priorité les thuriféraires du fascisme mou et moyen qui montent au créneau quand le vent souffle. Les dirigeants laissent la besogne aux valets, avec pour ruse bien connue de leur accorder une importance et un pouvoir qu'ils n'ont pas. Le meilleur moyen pour le maître de dominer est encore de laisser entendre à son valet qu'il est le maître.
Dans ce jeu de dupes entre pitres piteux et pitoyables du même bord, ceux qui appartiennent aux classes moyennes aisées se croient au-dessus du rang réel qu'ils occupent. Socialement, ce sont des seconds couteaux. Intellectuellement, ce sont des ratés tarés. Cas tout à fait nietzschéen de notre vedette psychopathologique qui me prouva non seulement son identité politique réelle, mais encore l'état de délabrement avancé de son équilibre affectif ne recourant à l'insulte. Insulter quelqu'un est toujours signe d'insigne faiblesse.
Insulter quelqu'un sur le terrain des idées, même les idées les plus factuelles, c'est avouer qu'on ment, qu'on a tort et qu'on avance sans bille. Te bile pas, Bill. Il est toujours périlleux d'avancer marqué et masqué. On risque à tout moment de chuter. C'est la morale qui clôt le Gorgias de Platon : l'irrationalisme n'a aucune chance théorique de perdurer face aux questions de Socrate. Sur le court terme, son pragmatisme sinistre peut triompher. Sur le terme plus long, cette apologie de la loi du plus fort est vouée à l'échec. Le refus du dialogue est le signe quasi infaillible de la violence, de l'irrationalisme et d'un penchant plus ou moins évident pour le fascisme.
En tout cas, l'amalgame de la démocratie et de la dénonciation de la théorie du complot m'a fait tilt pendant que notre vengeur mesquin éructait ses pschitts grotesques et vulgaires. Chaque foi que des voix se lèvent pour dénoncer un complot, réaction : les défenseurs du système les plus zélés sortent l'étiquette infamante du complotisme. Le complotisme désigne la confusion mentale d'une pseudo-théorie qui distinguerait des complots derrière chaque événement, qu'il soit humain ou non.
A partir de cette définition, une remarque simple surgit : quand on dénonce des complots, on ne voit pas des complots partout. Parler de complotisme pour discréditer des dénonciateurs de complots est un coup d'épée dans l'eau, un confusion d'ordre complotiste, un amalgame grossier. Les rhéteurs qui ont recours à ce genre d'arguties manifestent de fait un développement mental assez inquiétant et pervers.
Les moutons qui leur emboîtent le pas prouvent que leur mimétisme exacerbé est injustifiable et que dans tout ordre social on peut réussir en étant un imbécile fieffé - à condition d'occuper des postes moyens, où l'on répète autant que l'on pète. Il suffit de suivre avec dévotion le courant en faisant croire que l'on est du côté de ceux qui font le courant (d'air) et que l'on occupe un poste important. On est con de congratuler en grattant. On entretient toutes les chances de garder son grade jusqu'à une certaine garde. Socialement - jusqu'aux cîmes des classes moyennes aisées. Stratégiquement, jusqu'au moment où la décision vous appartient. Ontologiquement, jusqu'à la création d'idées. Religieusement, jusqu'à la prière.
Il va de soi que tous les mimétique ne sont pas des fascistes en puissance, sans quoi l'homme serait condamné à une disparition rapide. Pour être un fasciste potentiel crédible, il faut ajouter à l'ingrédient fondamental du mimétisme une pincée de haine supérieure à la moyenne. Quand on sent sa tare, le moyen de s'élever est de mettre son ressentiment au service des valeurs dominantes. Dès lors, vous tenez un idéal. Moins on réfléchit, plus on est efficace. Notre candidat ès-insultes se croit trop arrivé pour jouer les hommes de main. Il est tout à fait qualifié au vu de son narcissisme de faquin pour un rôle de perroquet/roquet de type bâtard, capable de répercuter sa conception de facho ultra-libéral, calme tant qu'il conserve son niveau de vue (myope), méprisant et méprisable (son (ca)niveau) dès qu'il le sent menacé.
L'amalgame ente complot et complotisme ne fonctionne que parce qu'il est structuré sur le mode de l'amalgame entre le positif et le négatif - l'effectif avec l'illusoire. Comme la définition du réel est impossible, ainsi que le savent Platon et Spinoza, l'ontologue et l'immanentiste emblématiques, on amalgame ce qui est avec ce qui n'est pas. Ce qui est n'est pas. Le complotisme n'est pas en ce que le complotisme n'est pas le complot. C'est pour rassurer les gogos et les moutons que l'on explique le complot par le complotisme.
Ce que cache l'utilisation de l'arme massive du complotisme, c'est non seulement que les complots existent (première évidence), mais encore que les complots sont humains. A une époque d'immanentisme, la révocation du divin, pompeusement baptisée mort de Dieu par Hegel, Nietzsche et leurs suiveurs de plus en plus que moins ignares, accorde à l'action humaine une précellence unique. En dénaturant l'existence des complots derrière l'accusation de complotisme, on commence par faire oublier le rôle de l'homme dans l'action humaine et le fait que certains hommes puissants et dominateurs se considèrent remplaçants des prérogatives divines défuntes.
Plus l'on occulte le statut des hommes-dieux de type immanentiste qui régentent le monde surhumain de l'immanentisme tardif et dégénéré, plus on cache leurs carences de sous-hommes. Ces pauvres types sur-vitaminés n'ont de toute façon pas le niveau pour occuper leurs fonctions. Ce n'est pas qu'ils soient sots. Quel homme peut prendre la place de Dieu? Personne qui ne soit démesuré et perverti par une mentalité qui le dépasse, qu'il n'a pas voulu. Seul les sous-hommes sont appelés à faire le Surhomme. Regardez Kissinger. Rien de délibéré dans l'ordonnation de la mentalité immanentiste. Une mentalité dépasse de très loin n'importe quel dessein, n'importe quelle volonté.
L'avènement d'une mentalité n'est jamais désirée ou volontaire. Ce sont les volontés qui s'adaptent à la mentalité. Les doctrines religieuses nihilistes comme la complétude du désir ou l'absurdité aveugle de la volonté ne sont que des explications a posteriori apportées à une mise en place qui n'a été décidée par personne. De ce point de vue, le complotisme entérine le fait capital qu'aucun homme ne peut par son désir/volonté décider du cours du réel, y compris à une époque de progrès technologique important.
Contre une mentalité complotiste impossible, l'impossibilité du complotisme montre simplement que les complots sont possibles et que la possibilité des complots va de pair avec l'impossibilité des comploteurs à imposer leurs saillies souillées de souillons. Cette vérité est vieille comme le monde. Ce qui a changé, ce n'est pas le statut des comploteurs dans le réel, mais le statut des comploteurs dans le monde de l'homme. La réduction du réel au monde de l'homme. Le complotisme essaye de cacher la béance religieuse et identitaire insurmontable que le changement de statut immanentiste fait intervenir depuis la mort de Dieu, avec le remplacement impossible et inégal de Dieu par le Surhomme.
Le complotisme cache le nouveau statut des complots depuis la mort de Dieu. Désormais, les complots ne sont plus régentés par le divin, soit la reconnaissance que des forces supérieures s'occupent des secrets humains. Désormais, les complots ont le champ libre. Si l'homme avait réussi à remplacer Dieu, on comprendrait l'annonce de la mort de Dieu; la dénonciation du complotisme ne serait pas aussi omniprésente dans le système occidentaliste et leurs caisses de résonance de croque-mitaines médiatiques.
L'explication au mythe du complotisme ne repose pas sur l'existence effective du complotisme - comme l'antisémitisme ne désigne pas la judéophobie effective. Il s'agit de cacher que l'homme n'est pas capable de remplacer Dieu par le Surhomme et que du coup les complots n'ont pas été dépassés. Pis, ils sont devenus l'assurance du déclin et de l'effondrement de la mentalité immanentiste. Nous y sommes.
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